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mercredi, 08 mars 2006

On s’en fou(t) ?

Une faute d’orthographe innocente est venue me prévenir : en omettant le « t » d’« on s’en fout », le fou (la folie) s’incruste ; un danger lointain en apparence, se rapproche de chez nous. Comment vous/nous entendre lorsque des fondations de notre raison d’être, de notre conscience, s’effacent ?

L’Iran, cinq heures d’avion : un grand pays issu d’une grande civilisation. Non content de souhaiter supprimer de la carte un voisin, son président s’en prend à la culture, à celle qui ne lui ressemble pas, action habituelle préfigurant les massacres à venir… On n’a ainsi officiellement plus le droit d’écouter du Mozart ou du Beethoven en Iran, désormais considérés comme issus d’une « musique occidentale dégénérée » (sic), terme déjà employé au temps où les nazis régnaient en Europe. Les médias n’en ont pas fait de bruit ou si peu, ainsi faut-il entendre qu’on se fout d’un fou ?

Moins loin que l’Iran, la Palestine vote pour le Hamas, pour ceux qui revendiquent d’avoir tué des Israéliens. Une députée femme a même envoyé son enfant se kamikazer. Une fois élus, ces gens sont en costume/cravate, devenus respectables, sourires aux caméras. Quelle est la signification pour nous autres occidentaux, du sens de respectable ? De responsable ? Va pour le Hamas, élu démocratiquement ! Qui est fou ?

Toujours moins loin, en Algérie un journaliste est emprisonné pour ses écrits, son opinion : c’est un délit qui ne bénéficie pas de la loi d’amnistie graciant tueurs, éventreurs et massacreurs des groupes armés passés. Le journaliste, c’était peut-être pour nous écrire … Qu’ici tout près cette fois, à Bagneux, quelqu’un a été torturé puis mutilé - à mort : aurions-nous été capables d’entendre les cris de la victime, venant des sous-sols ?

Le périphérique est-il la dernière barrière de notre confortable vie ? Lorsqu’il nous est imposé, à nous autres automobilistes, de faire des détours pour renter chez nous, quel tollé ! « Mais de quel droit, m’oblige-t-on à rallonger mon trajet lorsque je rentre chez moi en voiture ? ». Que de bruits et d’hurlements faits lorsqu’il a fallu intervenir sur notre bien être… « Regardez, je suis dans ma voiture, et maintenant je ne peux plus rouler tranquillement : sens interdits implantés un peu partout, nous vivons sous une dictature (sic !), c’est un scandale, vous allez nous entendre !».

Ouf, pas trop tôt, j’aimerais bien vous/nous entendre un peu, mais au-delà de nos fenêtres ! Allons dire, écrire, hurler, quand personne ne prête assistance, là-bas à un (gendarme) blanc agonisant (sur l’île de St Martin), ici quand une jeune musulmane se fait tabasser par son compagnon pour un délit d’émancipation. Mais pardon, de vous/nous déranger.… Une seule petite question encore, mais brutale : quel prix sommes-nous prêts à payer pour préserver notre confort, notre « je m’en fout » de l’intérieur du périphérique de chacun, qui risque à tout instant de perdre son t ?

Article coécrit par Danielle et Dan

Commentaires

Cher Dan, je suis d'accord avec toi sur toute la première partie de ton article concernant Iran, Moyen-Orient et autres horreurs à venir.

Je ne suis pas totalement d'accord avec toi sur la dernière partie. Je m'implique sur les premiers points graves autant que sur ceux qui impactent notre petit environnement "egoiste". Mais je pense que ce n'est pas qu'il y a des malheurs très graves qui nous entourent que cela doit nous laisser tout accepter des tracas qu'on nous impose dans la vie quotidienne.

Je pense enfin que si on lâche sur des petites choses que tu penses peu importantes alors un jour on lâchera sur des plus grosses, etc... et c'est là que la dictature peut faire son entrée.

Écrit par : Laurent | vendredi, 10 mars 2006

Oui Laurent, je vois qu'il aurait fallu une suite à cet article, pour l'ouvrir sur un peu d'espoir, et préciser mon avis sur tes articles concernant ta vision du quartier vert.

Maintenant, je le fais. Si je constate les nuisances dues aux travaux, je ne suis pas d'accrd avec toi sur ton analyse partisane de ce petit quartier ; en particulier sur les causes que tu a oubliées (pourquoi avoir fait un quartier vert ?), et sur le but de ton article, qui dérive sur de la politique politicienne et non sur ce qu'il y avait ou qu'il y a encore à faire dans ce quartier. Je rappelle de plus que cette majorité municipale a été élue, ce qui sera le cas de la suivante, et qu'on ne peut parler de dictature : le mot ici n'a pas de sens si on regarde ailleurs ce qui se passe vraiment.

Je reviens à mon article, je ne parlais pas du quartier, mais des gens, de leur attitude, et de celle des médias. Or je dois rajouter qu'il y a également des points forts où se rattraper dans notre société, qui n'est tout de même pas si épouvantable...

Tout d'abord la démocratie implique l'information, et c'est aussi par le biais de médias, que nous avons la possibilité de remettre des choses ou des consciences en question. Il y a des possibilités pour s'exprimer, et ce blog en est l'exemple le plus parfait ! Je pense aussi que la "démocratie participative" est une bonne chose, vu qu'elle place les citoyens aux coeurs des débats : j'ai une haute considération pour les Conseils de quartier, d'habitants bénévoles. Mais il ne faut pas la confondre, et là je te parle surtout à toi cher Laurent, avec la démocratie représentative (des élus) qui sont là pour agir, qui sont élus sur un programme. La critique est tout à fait de droit, bien entendu, mais alors fais de sorte qu'elle ne soit pas idéologique mais constructive...

Donc pour conclure, je dis que je ne répondais pas sur le débat du quartier vert ; mais je m'interrogeais tout de même sur le fait que si le quartier vert avait été créé, ce n'étais pas pour s'y réfugier et s'y enfermer, ce qui serait évidemment une tentation bien confortable... Une tentation, car l'enfermement est facile et protecteur : que l'on dise c'est nul ou c'est génial, on refuse tout débat donc on s'enferme. Confortable, car de pouvoir trancher dans le vif du sujet, on résout immédiatement un problème, et voila. Ben non, pas voila !

Écrit par : Dan | samedi, 11 mars 2006

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