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lundi, 27 juillet 2009

Accessoires et objets, témoignages de vies de femmes à Paris 1940-1944

Sous ce titre le Musée Jean Moulin présente plus de 400 objets touchants qui témoignent de la débrouillardise et de l’inventivité des Parisiennes pendant l'Occupation.

Ces accessoires de mode mis en regard avec des photographies, journaux de mode, affiches, partitions de chansons et actualités cinématographiques donnent le ton de l’époque.

Sont évoqués l’attente durant des heures devant les magasins, se protéger du froid, se déplacer dans Paris….
Mais, la vie reprend ses droits : les cinémas et les théâtres, seuls lieux chauffés, n’ont jamais été autant fréquentés.

L’inventivité des Parisiennes et des créateurs, artisans et fabricants qui allient débrouillardise et coquetterie donneront en vrac les semelles de bois articulées ou compensées, Turban paille .jpg

le turban si pratique à bicyclette et propre à dissimuler les cheveux que l’on ne peut entretenir régulièrement, les chapeaux en copeaux de bois, les tenues d’abri et les célèbres « bas » - les femmes se peignent les jambes avec du brou de noix, des décoctions de thé et tracent la couture avec un crayon, des fabricants notamment le célèbre Filpas .

L’accessoire joue un rôle dans la propagande (foulards Hermès qui passent de la glorification de la vie à la campagne prônée par Pétain aux foulards tricolores)

Prélude à l’écologie ? le Secrétaire d’État à l’Éducation nationale, Abel Bonnard à la rentrée scolaire 1942 recommande aux professeurs d’interroger les élèves à l’oral pour économiser le papier et les mots d’ordre sont : réemploi, transformation, adaptation, détournement, invention.

L’humour ne perd pas ses droits. Une broche vis évoque le souvenir de ce temps où les politiques « serraient la vis » et le peuple se « serrait la ceinture ». Un boîte en bois « Récupération » à couvercle coulissant sert à la récupération des mégots de cigarettes, en raison du rationnement.
Mode du Jour.jpg« À l’ouvrage ! », « Faites-vous même ce grand sac pratique et élégant ! »… ces conseils sont dans tous les journaux féminins qui proposent conseils pratiques, croquis et patrons, vantent la fierté que l’on gagne à fabriquer soi-même des accessoires qui viendront agrémenter les tenues les plus simples.

L’attitude même de certaines Parisiennes, leur volonté farouche de rester élégantes malgré les circonstances difficiles, apparaît comme un défi, une provocation adressée aux Allemands. Au quotidien, malgré l’interdiction allemande, les Parisiennes arborent avec plus ou moins d’arrogance les couleurs du drapeau national.

Une vitrine évoque également le rôle des Zazous qui ont été la cible de journaux collaborationnistes et dont certains ont été arrêtés et internés.

Les femmes bien que n’ayant pas le droit de vote (qui leur sera octroyé le 24 mars 1944) participent activement à la Résistance. Dans le XIVème, Louise Losserand aide son mari Raymond, communiste, conseiller municipal du 14e, membre de l’Organisation spéciale (0S) puis des FTP jusqu’à leur arrestation en mai 1942.
Sand. Alliés.jpg1944, les accessoires aussi se libèrent, des marchands ambulants proposent au tout-venant des breloques aux couleurs des alliés.
Au cours des mois suivant la Libération, les accessoires se font commémoratifs. Les Parisiennes portent des broches jeep, avion ou char, des foulards évoquant les débarquements et les mouvements des troupes sur le territoire français, des boutons ornés d’une croix de Lorraine ou d’un coq… L’oiseau libéré, s’opposant à l’oiseau en cage de la période d’Occupation, apparaît sur les bijoux de Cartier, Van Cleef & Arpels ou encore sur une écharpe de Jeanne Lanvin intitulée Liberté… Liberté chérie. Symbolique et commémoratif, l’accessoire est aussi objet souvenir. Paris mon cœur, Paris sweet home, Souvenir de Paris… autant de messages qui s’inscrivent sur les foulards, mouchoirs ou bijoux que les soldats américains pourront offrir à leur fiancée dès leur retour.

Tous les aspects même les moins glorieux (collaboration) sont évoqués dans cette exposition qu’au premier abord on aurait pu croire frivole.

Un panorama émouvant de la vie quotidienne sous l’occupation à ne pas manquer.

© E. Emo et S. Piera / Galliera / Roger-Viollet.

Plus d'info :
+ Du 20 mai au 15 novembre 2009 - Mémorial du Maréchal Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin - Jardin Atlantique (au-dessus de la gare Montparnasse) - 23, allée de la 2e DB – Paris 15e - Tél : 01 40 64 39 44
+ Site web : www.ml-leclerc-moulin.paris.fr