jeudi, 04 mai 2006
Ville de Paris et RFF : signature d'un protocole attendu
Après de longues tractations
Débattu en Conseil d’Arrondissement lundi soir dernier, l’avenir de la petite ceinture serait désormais moins hasardeux et enfin retiré des oubliettes. La Ville de Paris vient en effet d’aboutir après négociations (cinq années, mais la Ville en parlait depuis les années 90) à un protocole d’accord avec Réseaux Ferrés de France (RFF, le propriétaire), pour l’utilisation provisoire (cinq ans pour commencer) de ce territoire.
Sur l’échelon parisien, cela se traduirait par une utilisation de l’espace – qui est tantôt en souterrain, tantôt à ciel ouvert - soit en usage fret (principalement sur le nord et l’est de la capitale), soit en usage de promenades dédiées aux piétons et vélos (ouest et sud-ouest) – de type coulée verte. Des conventions d’occupation temporaires pourront donc être finalisées spécifiquement selon les endroits de la capitale, entre la municipalité et RFF, comme une lettre du Directeur Régionale d’RFF l’indiquait récemment au Conseil de quartier Jean Moulin Porte d’Orléans.
Dans le 14ème arrondissement, l’espace occupé par cette petite ceinture est en partie situé à ciel ouvert : au niveau du parc Montsouris, et puis surtout du pont de la rue Friant à celui de la rue Didot. Cette portion magnifiquement verdoyante est très intéressante : par sa végétation (non maîtrisée depuis 70 ans, l’un des seuls endroits sauvages en Ile de France), et sa faune (hérissons, belettes, renards,…), elle fait encore le bonheur de certains riverains… Malheureusement, le manque de civisme de nos concitoyens a transformé en gigantesque dépotoir cette voie ferrée, y attirant un grand nombre de rats se nourrissant des ordures, puisque la SNCF puis RFF ne se sont jamais donné les moyens d’entretenir comme il l’aurait fallu ces lieux. Récemment, une association de réinsertion a pris en main le nettoyage du secteur, avec l’accord d’RFF, et a fait beaucoup de bien, en respectant l’écologie des lieux.
Coulée verte sur petite ceinture et jardin partagé
En tractation depuis de nombreuses années, les négociations ont donc finies par aboutir, avec il faut le dire l’aide de certains habitants. Des projets de jardin urbain et de coulée verte commencent désormais à s’entrevoir. Pour démarrer, un projet de jardin partagé le long des talus de la rue de Coulmiers est en cours. Pour ce faire, la Ville devra renforcer le mur de soutènement du talus, puis poser une clôture. Ce jardin sera partagé par les habitants (une association va voir le jour) et les écoles d’une part, ainsi que les Jardins du cœur d’autre part (les récoltes produites seront versées aux restos du cœur). Le segment à ciel ouvert est quand à lui promis à inviter piétons et cyclistes : des dalles posées en provisoire sur les rails sont prêtes à redéfinir une nouvelle piste cyclable, de la rue Didot à l’Avenue Jean Moulin, cette fois-ci en pleine verdure.
Le 14ème arrondissement pourrait ainsi dans un avenir de deux à trois ans, voir se créer une véritable coulée verte, partant du secteur de Montparnasse, empruntant la rue Vercingétorix jusqu’à la Porte de Vanves, puis le square Auguste Renoir (construit sur dalle), la petite ceinture de la rue Didot jusqu’à la rue de Coulmiers et son jardin partagé, prolongement sur la Villa Virginie (déjà piétonne), rue Paul Fort, Place Jules Hénaffe et son square (devenant le point le plus haut de cette promenade), et descente par l’Avenue Reille pour arriver au Parc Montsouris. La Place Jules Hénaffe, en débat depuis de nombreuses années pour son aire de jeux minuscule, a enfin reçue pour l’avenir un soutient du Maire du 14ème qui, en Conseil d’Arrondissement, a officiellement souhaité un réaménagement à programmer pour 2008. Porté par René Dutrey et Pierre Castagnou, il faut souligner une unanimité politique (une abstention : celle de Mme Catala), autour d’un projet qui, comme le rappelait M. Yves Ogé (UDF), ne date pas d’hier et est bienvenu.
Dan
Commentaires
Voilà enfin une excellente nouvelle! J'ai hâte de pouvoir pédaler en toute tranquillité, au calme, dans cette voie verte.
Par contre, puisque la petite ceinture sert effectivement de refuge à la faune et la flore, quelles sont les précautions écologiques envisagées? Y a-t-il une équipe de faunisticiens et de botanistes pour réaliser une étude d'incidence? C'est primordial de la réaliser avant tous travaux, mêmes provisoires... Parfois, il suffit de très peu de modifications pour satisfaire à la fois les promeneurs et la faune. Encore faut-il y songer en amont.
Écrit par : Angelie | jeudi, 04 mai 2006
Pour l'instant, on en est à la période de validation du protocole d'accord Ville / RFF. Dans un second temps, il s'agira de préciser les conventions d'occupation sur la petite ceinture. Puis il faudra ensuite attendre les mises en sécurité des endroits à rendre au public.
Nous ne pouvons donc envisager cette "coulée verte" (et la protection de la faune et de la flore) que dans un délai d'une à deux années. Mais pouvoir l'envisager, c'est désormais pouvoir mieux la préparer. Aussi, une association est en cours d'immatriculation (jardins urbains), et aura pour objet de créer et de soigner le jardin de la rue de Coulmiers en respectant l'écologie des lieux. Cette association sera bien entendu ouverte à tous les bénévoles.
Cette association prolongera le travail du Conseil de quartier Jean Moulin (groupe espaces verts), car le jardinage ne relève plus d'un Conseil de quartier, mais d'une association d'habitants. En revanche, celui politique d'influencer la municipalité ou RFF de rendre ces lieux à la population a été fait et continuera à l'être par le Conseil de quartier.
Ce dossier est révélateur du besoin de chaque institution dans la citoyenneté urbaine : élus et politiques, Conseils de quartiers, et Associations ne doivent en aucun cas se confondre, et même devraient encore plus se différencier aux yeux des habitants, pour mieux se compléter. Ceci n'exclut pas qu'une personne puisse faire partie de différentes institutions, pour mieux s'investir. Mais ce travail qui a commencé à porter ses fruits n'a été efficace que parceque chaque acteur a su apporter sa modeste contribution sans mélanger les roles et les responsabilités des uns et des autres.
Écrit par : Dan | jeudi, 04 mai 2006
Dan, je comprends bien ton message. Mais quand je parle de réaliser une étude d'incidence avec des faunisticiens et des botanistes, cela exige des professionnels ou des amateurs chevronnés (ex. des associations comme la Frapna ou la LPO, qui ont des compétences reconnues pour ce genre d'étude).
Ce n'est pas une association de jardins partagés, même avec toute la meilleure volonté du monde (ce dont je ne doute pas une seconde), qui peut mener ce genre d'étude se faisant dans un cadre très précis.
Or justement, 1 ou 2 ans ne laisse que peu de fenêtres propices aux études faune-flore tandis que la plupart des inventaires floristiques et faunistiques sont menés au printemps et en été. Autrement dit, il est déjà trop tard pour cette année et cela ne laisse que l'année prochaine, dans moins d'un an, pour réaliser une étude d'incidence.
Or, je rappelle qu'entre rédiger un appel d'offre et éplucher les propositions envoyées pour ensuite effectuer la sélection, il faut déjà plusieurs mois, sans compter les collectivités qui doivent prévoire un budget pour l'étude, donc avant la fin de cette année.
Bref. Un bon travail est un travail démarré longtemps en amont pour prendre en compte tous les paramètres et éviter ainsi de nombreuses erreurs. Mais je sais qu'à Paris, on apprécie de faire du pseudo environnement à la va-vite n'importe comment. C'est pour cela que je mets en garde: 1 ou 2 ans, non, ce n'est pas si loin...
Écrit par : Angelie | jeudi, 04 mai 2006
Oui Angélie, je transmets ton inquiétude à René Dutrey, dont la délégation a pour charge ces problèmes. On en parlera, promis, lors du prochain conseil de quartier avec les habitants, pour également sensibiliser la population - qui jusqu'à présent a malheureusement rencontré plus de rats que de hérissons.
Promis, on transmettra, et si tu l'acceptes, on dira en Conseil de quartier que cette demande vient de ton très bon blog "un geste par jour pour l'environnement" : http://ungesteparjour.hautetfort.com/
A+ !
Écrit par : Dan | jeudi, 04 mai 2006
Merci pour la pub, Dan, je n'en demandais pas tant!
:-)
La biodiversité se cache souvent à nos yeux... comme ces chauves souris que l'on peut voir tous les soirs voler dans notre capitale (surtout en été)... mais peu de gens en ont conscience!
Je suggère d'organiser une session de dialogue-échange avec René Dutrey indépendamment des conseils de quartier en tant que tels car ce projet touche plusieurs quartiers. Ce serait plus sympathique de faire une spéciale "petite ceinture"...
Écrit par : Angelie | jeudi, 04 mai 2006
Eh bien là c'est une autre excellente idée, que j'avais émise il y a de cela un an, et qui va enfin pouvoir se réaliser (je l'espère !) entre les trois Conseils de quartier traversés par la petite ceinture, la Mairie, et des associations d'habitants : ça va bouger dans le 14ème !
Écrit par : Dan | jeudi, 04 mai 2006
Dan,
il me semble cependant que les élus communistes ont voté contre.
Ces élus communistes (dont pour certains j'ai enfin pu entendre le son de leur voix) se réveillent effectivement à chaque fois que les mots "sncf" ou "voies ferrées" sont prononcés. Et cela tient du sacré pour eux.
Écrit par : pascal | jeudi, 04 mai 2006
Je tiens à féliciter René Dutrey pour son exellente initiative d'avoir signé une convention avec RFF pour construire une voie verte sur la petite ceinture. Allez les verts vous êtes sur les bons rails. Pourvu que cela dure. Est ce le début de la sagesse. Le temps nous le dira!
En effet cette initiative permettra d'entretenir les voies et de dératiser l''ensemble de la petits ceinture.
nora
Écrit par : nora | jeudi, 04 mai 2006
la PC entre didot et porte Orleans devrait restée sauvage ,c'est la seule maniere d'être ecolo;la faune la flore sauvage y est rare 1880 chauves souris,dont interdictionn de toucher son habitacle qui est sous le pont,le tourisme vert genre betonnage pour dimanche est une heresie ecologique,il faut faire claser ce lieu unique sauvage et le laisser tel quel,les jardins partagés super,en cocagne et bio,encore mieux,je pense faire deplacer botaniste et specialistre des oiseaux Seze assez vite afin de ne pas voir ce havre naturel etre denaturer a la française coulée verte etc,avez vous tout le projet precis cela m'interesse
Écrit par : terramorsi | dimanche, 22 juillet 2007
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