Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 01 mars 2024

LE TENNIS SANTE

IMG_6121.PNGIMG_5113.jpg( En photo Nathalie Chéron et une séance tennis à l'hôpital de Bligny).

 

Le tennis santé est de plus en plus en vogue et en février 2024  508 clubs de tennis étaient labellisés « clubs tennis santé » avec plus de 2000 bénéficiaires et pas loin de 1100 enseignants. Selon certaines études le tennis est un des sports les plus bénéfiques pour la santé. Ainsi les chercheurs se sont intéressés à l’amélioration de la vie des habitants de Copenhague pratiquant régulièrement un sport pendant 25 ans. Il en résulte que l’espérance de vie des pratiquants du tennis est plus longue de 9,7 années contre 3,7 pour les cyclistes et 3,2 pour les joggeurs.  Cela est du à la richesse des interactions sociales que ce sport engendre car on ne joue jamais seul. D’autres bienfaits s’ajoutent. Notamment le côté ludique et la notion de «jeu ».  On s’amuse vraiment sur un court  et l’on oublie tous les problèmes de la vie.  D’après le docteur Pozwolski médecin du sport, il développe l’acuité visuelle, les réflexes… « Le bémol que l’on peut trouver explique t-il c’est son côté asymétrique engendrant parfois un bras plus gros que l’autre. Il est bien de muscler le bras qui ne travaille pas. C’est d’ailleurs ce que font maintenant les joueurs de tennis professionnels… «  

Le tennis est également très varié comportant à la fois le simple, le double avec différentes combinaisons possibles. Le matériel est adaptable selon les individus, leurs symptômes, leurs capacités. Que ce soit les balles , les raquettes dont la lourdeur peut être ajustée, la taille du court, le filet plus ou moins haut, avec des longueurs d échanges variés, des déplacements plus ou moins importants.  On peut jouer à tous les âges ( du baby tennis à partir de 3 ans jusqu’à 100ans, comme le faisait Hélène Salvetat.

 

A l’hôpital de Bligny en hématologie se déroule une séance tennis de 2 à 3h tous les vendredis. C’est Nathalie Chéron hématologue qui a mis cela en place en 2018 avec l’aide de Christine

Poutchnine, généraliste pour les patients atteints d’un cancer du sang, de lymphomes… Les soins sont individualisés avec des patients pratiquant le tennis soit debout, soit assis, soit en chaise roulante..  Pendant une heure, se met en place un échauffement du haut et du bas du corps avec un travail sur les petits pas du tennis, avec l’aide de plots, de cerceaux. Une échelle d’agilité est présente sur place et le jonglage avec raquette et balle fait aussi partie du programme. 

Ensuite les patients commencent à jouer au tennis avec tout d’abord une position proche du filet. En fonction des progrès, ils s’éloignent  de plus en plus  du filet. Un passage les uns derrière les autres face au professeur s’ensuit. Petit défi amusant pour les malades celui de l’échange le plus long… Nathalie Chéron vante avec un grand enthousiasme tous les effets positifs du tennis sur les patients : 

"Avec les corticoïdes, ils ont beaucoup maigri avec une  fonte musculaire majeure. Ils reprennent du poids, leur appétit est meilleur et ils dorment mieux.  Certains arrivent à se passer de somnifères… Les nausées, les vomissements se raréfient, les troubles de l’équilibre s’améliorent. La confiance en soi est meilleure, et  puis la tête va beaucoup mieux . Le plus beau cadeau que l’on m’ait fait c’est la réflexion d’un patient qui m’a dit : Quand je joue au tennis, j’oublie que je suis malade… «  

 

Autre hôpital ou le tennis apporte ses vertus celles dont bénéficient  les femmes atteintes d’un cancer du sein : l’hôpital Saint-Louis à Paris. Caroline Cuvier gynécologue, oncologue a été la première en France à se servir du tennis comme thérapie en 2002.

« Tenir une raquette affirme t-elle participe à la rééducation du bras opéré  si le bras utilisé est le même que celui qui a subi la chirurgie. Au début les adhérences sont importantes engendrant une limitation due à la cicatrice qui tire.Mais les patientes disent que leur paroi est plus souple avec moins d’adhérences et la douleur de la cicatrice finit par s’estomper… Elles sont ravies de bouger et adorent les petits jeux à la fin.. Cela amoindrit les effets secondaires de la chimiothérapie notamment une diminution importante de la fatigue . Les douleurs articulaires sont également réduites, la toxicité digestive aussi et le moral des patientes est bien meilleur. « 

Une algérienne qui n’avait jamais fait de sport pleurait de joie tellement contente de jouer au tennis. Le professeur pleurait aussi. On conseille le tennis aux patientes le plus tôt possible dès le diagnostic établi et plus c’est commencé tôt et si l’on continue pendant le traitement et après c’est plus efficace pour diminuer la douleur et améliorer la qualité de vie… » 

` Beaucoup continuent après et parfois s’inscrivent dans le club de tennis que Caroline Cuvier  préside avec des tarifs privilégiés. 

Tous ces effets salvateurs sont valables pour de nombreuses maladies notamment le diabète de type 2. La liste est trop longue pour être citée mais le célèbre dicton « le tennis sport de toute une vie » prend ici toute sa mesure… »

Agnès Figueras-Lenattier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

04:35 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hématologie, tennis is, soins

lundi, 29 mai 2023

Jean-Claude Marty et ses initiatives originales sur les raquettes de tennis

IMG_1091.jpgIMG_1222.JPGAuteur de deux livres bien documentés sur l’histoire des raquettes de tennis, Jean-Claude Marty (ici sur la photo dans son musée) est un grand passionné de tennis sous toutes ses formes : compétition, pédagogie, historique de ce sport, , juge-arbitrage. Il possède d’ailleurs toute la collection des magazines «  Tennis de France «  ( de 1953 à 1998)   , et « Tennis Magazine  ( de 1976 à aujourd’hui… ).  

Ayant débuté ce sport à 18 ans, il a été 15/1 à son meilleur classement et il aime attaquer et monter au filet. II a commencé à se rendre au tournoi de Roland Garros dans les années 70 et Adriano Panatta était son favori en raison de son jeu brillant d’attaquant. Dans la lignée de ses goûts pour les jeux offensifs, il admirait Federer pour la fluidité de ses coups, sa gestuelle, son revers à une main, et son élégance. En revanche quand on lui parle de Djokovic , il fait un peu la moue : «  Je n’apprécie pas les joueurs qui abusent des temps morts médicaux et des pauses toilette. Quant à Nadal, ce n’est pas non plus sa tasse de thé même s’il reconnaît que c’est un grand champion… Côté féminin, Simona Halep a sa préférence. « J’aime sa combativité, son jeu et son naturel.

Un court de tennis en herbe a été construit  chez lui et il joue trois fois par semaine avec sa compagne et des personnes de son club. Dernièrement, il a fait des balles avec Paul Jalabert ex n°5 français âgé de plus de 90 ans et qui a fait la préface de son deuxième livre… Il continue également à faire des tournois...

Il a très vite été moniteur de tennis, un métier qui permet d’avoir un partenariat avec une marque et de recevoir chaque année deux raquettes en échange de faire la promotion du fournisseur. "Par ce biais, j’ai commencé à collectionner les raquettes qui m’étaient offertes. Comme j’en possédais de plus en plus, j’ai continué à en acheter d’autres. Je les ai classées par thème et en novembre 2021, j’ai créé un musée chez moi qui a été vu par plus de 200 personnes.  500 raquettes sur 800 sont présentées et j’en profite davantage. Le corps principal de l’exposition, ce sont les raquettes qui ont gagné un tournoi du Grand Chelem depuis l’ère Open en 1968. « C’est d’ailleurs le thème de son premier livre «Les raquettes de légende» préfacé par Patrice Dominguez et édité en 2012. Tous les modèles de raquettes ayant gagné les Grands Chelems de 1968 à 2012 sont répertoriés avec photos et caractéristiques : poids, taille, équilibre, grosseur du manche. Présente également une photo du vainqueur en action.

Le deuxième livre « Roland Garros, un stade, un tournoi, des vainqueurs, des raquettes » paru en juillet 2022, a pour sujet le tournoi de Roland Garros raconté à travers les vainqueurs et leurs raquettes. Avec un dessin du joueur ou de la joueuse réalisé par l'illustrateur Arnaud Brosset. "J’ai lu deux, trois biographies de chaque gagnant ou gagnante explique l'auteur et j’en ai fait une synthèse. Ce qui est amusant c’est que jusqu’au tournoi de Roland Garros 2022, le nombre de gagnants et gagnantes est exactement le même. 50 chez les hommes et 50 chez les femmes. Cela n’aurait pas été le cas si un joueur ou une joueuse différente avait gagné chaque éditon. Nadal a gagné 14 fois et Chris Evert seulement sept."

Dans ce livre qui englobe donc un portrait des gagnants avec des anecdotes parfois cocasses, une photo de leur raquette, on constate que c’est la marque Wilson qui l’emporte. « Par contre, indique Jean-Claude Marty, en modèle de raquette c’est la Dunlop MaxPly ( sur la photo n°2) et à mon avis c’est  la raquette la plus emblématique de l’histoire du tennis, ceci pour plusieurs raisons. D’abord c’est la première a avoir été conçue avec des  lamelles de bois collées ( avant les raquettes étaient faites d’une seule pièce de bois… ), ce qui a constitué une vraie révolution. Les raquettes en bois qui ont suivi ont été fabriquées sur le même principe et dotées de plus de nervosité et de solidité. C’est elle qui a eu également la plus grande  longévité (de 1932 jusqu’au milieu de l’année 1985). Enfin, c’est avec ce modèle que Rod Laver a gagné ses deux Grands Chelems en 1962 et 1969. C’est ma raquette préférée même si ce n’est jamais joué avec… « 

Sur sa lancée, Jean-Claude Marty est en train d’ écrire un troisième ouvrage sur les médaillés d’or olympiques hommes et femmes. « Ce livre devrait me prendre moins de temps que les deux autres, surtout le deuxième. Le premier m’a demandé environ 2500 heures et le deuxième à peu près 10.000 heures. Quelle précision !... On attend le verdict pour le troisième…

En attendant, Roland Garros 2023 c’est parti !... Bon tournoi à tous

 

Agnès Figueras-Lenattier

 

00:00 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 30 décembre 2022

Mort de Pelé

Le coup d’œil d’Erick Orsenna

 

Monsieur Pelé transparaît en Rodin

C’est ce que prétend Orsenna l’académicien

Or, je préfère gravir les immenses gradins  

construits par ce grand sculpteur magicien

 

Monsieur Pelé c’est du Noureev

Prétend- t-il avec aplomb également

Je suis là aussi davantage séduite par le fief

et le charme de la danse au firmament

 

Entre la coupe du monde et Pelé

Qui va l’emporter en tribune

Qui va le mieux régner et défiler

Dans le journal « L’équipe » et sa une

 

Le « roi » du football est mort

C’est sans doute un grand tort

De ne pas s’agenouiller et pleurer

Et d’aimer mieux le goût de la ricorée.

 

Je vais sûrement me faire insulter

Tant pis pour ma renommée

Mais ma tasse Rodin de thé

Me dit que c’est ce sculpteur l’acmé

 

Néanmoins Monsieur «le roi »

Je vous tire quand même mon chapeau

D’avoir su avec la couleur de votre peau

Donner aux gens de si forts émois…

 

C’est un grand pouvoir de faire rêver

Surtout avec le langage de son corps

A jamais vous êtes encensé et gravé

Dans le foot et son journal de bord

 

Bravo et encore bravo

 

Agnès Figueras-Lenattier

 

 

15:05 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pelé, orsenna, poème

mercredi, 12 mai 2021

Cancer et sport

L’inactivité et la sédentarité engendrent des maladies chroniques et accentuent les effets secondaires des traitements. Au contraire, faire du sport aide à  prévenir de nombreuses maladies notamment le  cancer et permet un taux moins important de récidive. Le sport est le seul médicament qui lutte contre la grosse fatigue provoquée par cette maladie et si l’on est sportif, il ne faut surtout pas arrêter. Si on ne l’est pas c’est une bonne occasion de s’y mettre pour mieux vivre son cancer. Le milieu médical en est de plus en plus conscient et actuellement un enseignant en activité physique adaptée est présent dans chaque centre anti-cancer. Il est recommandé de pratiquer une activité physique une demi-heure par jour ou 150 minutes trois fois par semaine. Mais ce n’est pas exponentiel dans le sens ou même si l’on fait deux heures par jour cela n’aura pas plus d’effets bénéfiques. Vincent Guerrier sportif de moins de 30 ans qui a signé avec sa compagne Léa Dall’ Aglio une tribune dans le Journal du Dimanche pour promouvoir le sport a été atteint d’un cancer du système lymphatique. Suite à une réflexion d’un radiologue qui lui a donné des doutes sur ses futures capacités physiques, et  encouragé par sa compagne, il a repris le sport après les chimiothérapies qui lui donnaient des nausées et une fatigue écrasante. Et il a pu constaté à quel point cela lui faisait du bien de courir ne serait-ce que 20 minutes. Deux jours après, son état était redevenu quasi normal. Il a également fait quelques séances en groupe ce qui lui a permis de conserver une vie sociale et de ne pas se sentir isolé. Il a même été jusqu’à participer  à un marathon stupéfiant les médecins médusés de voir combien  le sport lui permettait de  mieux supporter son cancer.. Il  a témoigné de son expérience dans un livre intitulé «  « Malades de sport ».

Autre exemple : celui de Caroline Cuvier gynécologue oncologue, la première à avoir mis en place en 2012 au sein de l’hôpital Saint-Louis un court de tennis réservé aux femmes atteintes d’un cancer du sein. Elle raconte combien ces femmes sont ravies de bouger et de se retrouver pour faire de petits matches entre elles.  Elles sont moins angoissées et plus optimistes. Se servir d’une raquette participe à la rééducation du bras opéré, et même s’il y a des adhérences au début, la douleur de la cicatrice finit par s’estomper. De l’escrime pour la mobilité des deux bras , de la marche nordique pour prendre l’air, du yoga sont également au programme. . Toutes ces activités entraînent une diminution du stress, des bouffées de chaleur, du taux d’insuline, d’oestrogène, des pics de glycémie et améliorent le sommeil. Cette oncologue s’est même arrangée pour que des enseignants fassent pratiquer à ces femmes de l’aviron au bassin de la Villette, plus des cours dans Paris de badminton, de gym adapté et en plus du karaté pour les plus de 60 ans… Toutes ces belles initiatives sont à encourager et  les patients, patientes ne doivent pas  hésiter à en profiter. Ce n’est que du bonus!… 

Agnès Figueras-Lenattier

13:33 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cancer, sport, bienfaits

dimanche, 25 avril 2021

Michel Pastoureau

interview,tennis,michel pastoureauLes couleurs ont une réelle influence sur les zones de notre cerveau mais l’impact diffère si ce sont des couleurs froides ou chaudes. Ainsi, les couleurs froides comme le bleu sont apaisantes alors que le jaune couleur chaude est censée apporter une certaine énergie. En fonction de la couleur perçue, le cerveau secrète un certain nombre de messages qui vont agir sur l’organisme. Ceci est valable dans tous les domaines notamment dans les médecines traditonnelles chinoises et indienne. Là en l’occurence, il s’agit de sport et plus particulièrement de tennis.

 A Winbledon, le plus vieux tournoi du circuit, la couleur est proscrite depuis 1963. Il consacre ses champions dès 1877. On peut y voir les uniformes violet et verts des ramasseurs de balles, le gazon si vert, les costumes et les robes de gala. Les vêtement de tennis pour hommes apparaissent vers 1874-1876. Ce sont les  mêmes que pour le cricket. Seuls les hommes pratiquent le tennis : pantalon de toile, ceinture large de soie, chemise à manches longues, chapeau, chaussures de toile et cravate obligatoire avec le thé entre deux changements de côté. Le blanc  devient obligatoire dans les années 1890. Le short  apparaît seulement en 1933 avec Bunny Austin. Pas de blanc mais des rayures. Avec l’apparition de la compétition en 1877 les tenues changent. Lacoste en 1920 se lance dans le textile arrêtant la compétition pour raison de santé. Au tournoi de tennis des jeux de Londres à Winbledon, le blanc n’est pas de rigueur. 172 joueurs arboreront les couleurs de leur pays avec le rouge pour Federer «  Ce sera un peu bizarre mais ça ne me déplaît pas." La balle de tennis telle qu’elle est aujourd’hui a vu le jour en 1978. Certains joueurs et joueuses ont eu maille à partir avec la couleur : 

Eugénie Bouchard a eu  une pénalité car une bretelle de son soutien gorge trop noire dépassait.  Deux ans plus tard, le coach de Benoît Paire a été  prié de quitter le cours d’entraînement car  il portait une veste de survêtement noire.  Des joueurs et joueuses se sont distingués comme Ann White en 1985 avec sa tenue transparente en lycra blanc, Agassi en 1992 mode grunge. .   . Navratilova  à l'Open d’Ausrtralie  porte une robe éclatante et fleurie de Ted Tinling . Je l'aimais explique Navratilova car elle me ressemblait." S'incline contre Chris en une belle demi-finale. En 1981 devient plus féminine : " J'aimais bien jouer devant la foule des spectateurs dans mon nouvel ensemble orange avec un peu de couleur sur les pommettes. Maquillée, blonde, avec des vêtements qui m'allaient bien. J'aimais bien mon nouveau look."

J’ai eu une longue conversation avec Michel Pastoureau le grand spécialiste des couleurs qui s’exprime sur le sujet de manière brillante et précise. Ecoutons le parler d’un domaine qui visiblement le rend heureux quand il en parle et sur lequel il est incollable. Mais avant voici quelques témoignages de personnes qui donnent leur avis en fonction de leu vie et de leur personnalité. Voici tout d'abord l'argumentaire de    Alexandre Katenidis  qui a lu beaucoup de ses livres et qui donne ses impressions. Il fait des critiques sur le site " critiques libres" sous le pseudonyme de Veneziano. 

A propos des ouvrages de Michel Pastoureau, j'ai apprécié leur enrichissement historique, l'importance donnée à la charge symbolique de chaque couleur, aux conséquences psychologiques sur leur emploi. Ces livres me sont apparus très porteurs d'enseignements, et ils montrent l'apport "psycho-sociologique" d'un phénomène qui ne peut pas totalement rester rationnel. Comme réserve partielle, j'aurais apprécié un prolongement plus appuyé vers l'époque contemporaines, avec l'emploi des couleurs dans l'art contemporain, la publicité, les dessins animés, par exemple.

Sur ma perception des couleurs, j'ai toujours connu une préférence pour le jaune et l'orange, et une relative déception subséquente à la faible popularité de ces teintes. J'apprécie également l'ensemble des bleus, le violet vif, et avoue un attrait bien moindre pour le noir et les couleurs sombres, outre le rouge Hermès.
Je porte du bleu marine, du gris anthracite et du noir, par convenance sociale, regrettant le peu de choix chromatique réservé aux hommes en termes de choix de couleurs dans le domaine vestimentaire.
Je suis peu sportif et l'effort ne diffère pas des autres moments de détente ou extra-professionnels, pour le choix des couleurs, portant vers les couleurs vives et claires.
 

Trini Derbesse vient des Philippines. Elle est très croyante et retraitée. Elle  fait partie d’un groupe opérant bénévolement pour la paroisse Saint-Albert dans le 13ème arrondissement de Paris :

 

Croyez-vous à l’influence des couleurs :

Oui. J’adore le bleu depuis toujours; ça me donne un effet calmant. J’aime le blanc aussi car je trouve que c’est la couleur qui me va le mieux. Le vert ça va aussi. Le jaune et surtout le rouge. A chaque fois que je porte du rouge, j’ai du succès. Mais on ne peut pas porter cette couleur tous les jours. D’autant plus que je n’aime pas attirer le regard à chaque fois. Mais pourquoi pas les jours où il fait beau et où je suis en forme. A une époque, je portais beaucoup de blanc mais un peu moins maintenant si j’aime toujours beaucoup cette couleur. Je n’en mets pas l’hiver. J’aime beaucoup le jaune et j’avais une très robe de cette couleur quand j’avais 8 ans. Quand je vois ma tante, elle m’évoque toujours ce moment. 

 

 

Pourquoi le bleu? 

A cause du ciel et de l’océan. Lorsque je vais à Cannes, dès que j’arrive je regarde le bleu de la mer et ça a déjà un effet sur loi. La première nuit c’est déjà bien puis au fur et à mesure la mer est de plus en plus présente. La lumière envahit toute la vue. Dès que je suis en bas; c’est l’espace infini…

 

Et le blanc?

C’est beaucoup par symbolisme à cause de la Vierge Marie donc de la pureté. Mais rien de plus. Je regarde les choses sur le plan psychique et psychologique et en même temps pour le visuel. Le blanc c’est la lumière aussi. Dès que le soleil se lève tout change. 

 

 

Et quand vous pensez à Dieu quelles couleurs vous viennent à l’esprit?

Le blanc et le bleu; pas d’autres couleurs.

 

Et le rouge du sang du christ?

Je ne sais pas. J’ai été tellement habituée à voir sur le christ sur la croix depuis mon plus jeune âge. Et le rouge ne m’est pas apparu en fait. C’est plutôt l’effet du christ crucifié que le sang.   Il y a peut-être un de violence avec le rouge. Quand j’étais petite, dans la rue je voyais des enfants qui se battaient et dès qu’il y a du sang ça me glace un peu. 

 

Existe t-il pour vous une couleur de la souffrance?

Le noir. C’est triste, ténébreux. Ce que je regrette un peu c’est qu’en France en hiver tout est noir. C’est une couleur que je n’aime pas, mais j’en mets de temps en temps pour changer. Pour le Vendredi Saint par exemple j’étais presque toute en noir. J’avais juste un tee-shirt avec un petit peu de blanc. Il faut un peu doser pour le noir. J’ai été étonnée de la remarque d’une dame âgée de la paroisse qui m’a fait la remarque que j’étais habillée en noir. Ça veut dire que j’ai l’image de quelqu’un qui ne porte pas beaucoup de noir. 

 

 

Les gens qui vont à la messe quels couleurs portent t-ils? 

Le bleu marine, le gris et le noir. Les gens qui portent des couleurs sont rarement français. Il y a des Africains, des Asiatiques. Je connais une indonésienne qui adore le rouge et qui en en porte tout le temps. J’aime les couleurs suggérées mais pas vraiment éclatantes.

 

Pour la couverture de la Bible avez-vous une couleur préférée?

Non, ça m’est égal. Ce qui compte c’est ce que je lis et le message qui en découle. 

 

 

Vous dites ne pas trop aimer l’orange car vous l’avez beaucoup porté!

Lorsque j’étais jeune, je suis allée exprès acheter du tissu et je me suis fait une robe orange que j’ai beaucoup portée. Et je me suis lassée. Certains oranges sont violents, d’autres plus doux. La couleur mandarine par exemple ça me va et ça donne un peu de lumière. Le jaune j’aime beaucoup et il m’arrive d’acheter des vêtements juste pour la couleur. 

 

 

Etes-vous sensible à la grisaille parisienne?

Je suis habituée, mais comme je suis tellement dans ls spirituel que je vois la lumière dans ce que je vis. Et puis aussi avec les gens que je fréquente. On est tous dans la même direction; ça me porte. Et puis avec toutes mes activités, je n’ai pas le temps de penser à la grisaille parisienne.

 

 

Aux Philippines quelles sont les couleurs les plus répandues?

On adore la variété et les couleurs. On a été colonisé par les Espagnols qui étaient proches du Maroc. Les Philippines ont été aussi administrées par le biais du Mexique qui influence beaucoup notre pays. 

 

Pour les danses philippines?

Pas de couleurs particulières mais du multicolore. Au lieu de porter une couleur pour un costume on utilise plein de couleurs alors qu’en France c’est très rigoureux. Chez nous ce sont un peu des couleurs de la fête. 

 

 

Quand vous chantez quelle couleur adoptez-vous?

Si je dois chanter Ave Maria pendant la fête de la Vierge, je vais me mettre tout en blanc. Ou bien un blanc avec une touche de bleu… 

 

 

Quelle est la couleur de l’enterrement aux Philippines?

On se met en noir, de plus en plus de noir et de blanc. C’est devenu à la mode de porter du blanc en Asie, mais à mon époque c’tait très strict et tout était en noir. 

 

 

Côté sport, quel est le sport le plus important? 

Nous sommes des champions de boxe avec Mani Pacquiao qui est très connu. Il y a quelques années j’étais à New York et je suis allée faire une course. Quand on a vu que j’étais des Philippines on m’a parlé de ce boxeur. Il est tellement connu qu’il a présenté sa candidature pour être sénateur et il a été élu. Il continue à poser quand cela se présente. 

 

 

Vous avez fréquenté des metteurs en scène philippins? Ont-il des habitudes vestimentaires?

Ils ont une tenue noire spéciale quand ils vont à Cannes. Ils se distinguent des acteurs et actrices en s’habillant tout en noir ou tout en blanc. 

 

 

Et au Canada?

Les gens viennent d’un peu partout. En Amérique du Nord et aux Etats-Unis, la population est multi-raciale. Beaucoup portent des couleurs et c’est plus simple qu’en France où la rigueur est présente. Il y a un style et aussi un choix de couleurs. Au Canada, on regarde moins comment on s’habille. Les gens sont plus décontractés. Je suis moins regardante pour m’habiller qu’ici. Les gens sont choqués quand tu mets des couleurs qui flashent. 

 

Pour finir parlons de votre silhouette. Vous n’êtes pas très grande. Cela joue t-il dans votre manière de vous habiller?

Oui, j’essaye de porter une couleur toute droite sans trop de contrastes. Par exemple je ne mets pas du bleu et du rouge… 

 

Georges fonctionnaire 
Vous faites des arts martiaux depuis 30 ans. Quelles sont les couleurs spécifiques de ces disciplines?
Le blanc et le noir lorsque l’on a dépassé une certaine initiation. Quand on porte une ceinture noire, cela veut dire que l’on a été initié à un art martial. Il y a l’alpha et l’oméga. L’alpha c’est le blanc pour les débutants qui peut dans certains arts martiaux être la couleur de la maîtrise totale. Quand on est dans le noir; ça veut dire que rien n’est clair, que l’on maîtrise un peu l’art martial mais que l’on n’est pas encore abouti. Le blanc peut être à la fois l’alpha et l’oméga. 

 


Le noir ne représente donc pas le grade le plus haut!
Ca dépend des arts martiaux, au judo c’est le rouge. Ce sont les grands maîtres qui sont en rouge, une ceinture rouge. Je ne sais pas s’ils retournent au blanc. 

 


Quelles sont les tenues pour les arts martiaux? 
On porte une espèce de pantalon toujours bleu  le hakama pour l’aïkido et les broderies. Le haut pour les grands maîtres c’est blanc. 

 


Et au début que portiez-vous? 
J’avais une ceinture blanche avec un pantalon blanc et une veste blanche. C’est ce que portaient les paysans dans les rizières. Un pantalon qui monte jusqu’aux mollets et une veste dont les manches ne sont pas trop longues qui se terminent juste avant les poignets. Et quand on pense que tu es capable de poursuivre la discipline on t’autorise avec la ceinture blanche à porter le hakama. Ça correspond à la ceinture bleue au judo. L’équivalence entre chaque art martial ce sont les kyu. Le premier grand dam c’est le grade des débutants. Comme si tu avais appris à lire et que maintenant tu lis. Tu restes débutant tant que tu n’as pas quelques années de pratique. Le blanc signifie que tu as fait un tour. 

 


Pourquoi ces deux couleurs là? 
 Le blanc c’est la purification, le noir l’obcur. Plus tu montes, plus c’est difficile jusqu’au moment où tu a atteint un tel niveau que tu peux ouvrir ton école et faire des livres sur la discipline. Cela fait 30 ans que j’en fais et suis 3ème dan. Dans les arts martiaux, il y a les plus et les moins. Les plus se rapportent aux dans et les moins aux kyu. Les plus signifient que tu maîtrises les fondations de la discipline et que tu as pris conscience de la puissance respiratoire.  Le premier dan s’adresse à quelqu’un qui a saisi les fondations de l’aïkido et est capable de les mettre en pratique à une vitesse disons raisonnable. Avoir son 2ème dan c’est être capable de maîtriser la technique avec une vitesse un peu plus véridique.  Le 3ème dan implique que tu puisses dégager de l’énergie qui vient de ton ventre lorsque tu fais des projections.  Quant au 4ème dan cela représente une maîtrise technique plus élaborée avec des connaissances étendues. Et puis tu maîtrises également bien les armes. Kawashi maître japonais au judo a compris que pour les Occidentaux, il fallait créer des paliers et inventer un système basé sur l’éducation nationale. . Et que comme nous sommes cartésiens, il fallait nous faire progresser par étapes et successives. C’ est la raison pour laquelle il a créé des couleurs qui n’existaient pas au Japon. Il y avait la ceinture blanche, après une marron et après la noire. Kawashi  a crée en plus la jaune, l’orange, la verte, la bleue et la marron. C’est un traitre au Japon. Il s’est adapté à l’esprit européen alors que les Japonais estimeront toujours que le judo doit conserver son esprit japonais; cela fait partie de la culture japonaise. C’est considéré par certains orientaux comme une hérésie. C’est grâce à cette initiative que la compétition a pu se mettre en place dans le judo. On l’a vu avec David Douillet qui a remporté les jeux Olympiques face à un japonais et après Teddy Riner. J’ai connu un maître japonais qui après la ceinture noire est repassé à la blanche. C’est une ceinture blanche un peu plus épaisse, plus large. Ça veut dire qu’il a fait une spirale, un tour complet. 

 

Et le 4ème dan?
Il y a plus d’examens techniques et c’est une reconnaissance de ce que tu fais par la fédération. Après, cela consiste à aider la Fédération, à faire partie des jurys d’’examens. Avant d’atteindre l’initiation il faut du temps et il faut compter une année pour un kyu. Comme il y en a 6, il faut compter 7 ans pour être ceinture noire. C’est pour les arts martiaux modernes.

 

Dans la vie de tous les jours cette évolution vous porte t-elle?
C’est compliqué. L’aikïdo c’est destiné à faire évoluer l’être humain, les arts martiaux sont soi-disant faits pour éduquer l’homme, pour qu’il s’améliore. Donc si l’on parle d’éduquer l’homme, on parle d’école d’art martiaux. Une école où en fait il n’existe pas d’unité et où chaque professeur fait sa sauce dans son coin, prêche le bon enseignement à sa manière. Donc progresser au sein d’un club n’est pas évident. Un club ne consiste pas seulement à évoluer techniquement. Il doit aussi s’occuper des autres notamment des débutants, les aider à progresser. Cela implique d’être altruiste, de faire partie d’un jury d’examens pour faire passer les kyu ce qui demande du temps. Et pendant que tu t’occupes des autres tu ne progresses pas ou moins vite. De plus, il n’existe pas de concertation entre les professeurs pour donner des cours de haut niveau. Les gens qui possèdent un haut niveau sont peu nombreux et on ne peut pas faire spécifiquement des cours de haut niveau si seulement trois haut gradés sont présents. Des réunions de professeurs c’est possible mais cela demande encore plus de disponibilité si l’un habite à Paris, l’autre à Antony… Je ne suis pas dans une secte mais c’est devenu une entreprise. Napoléon l’a dit «  « Une association est une entreprise ». Je fais progresser les gens , je progresse à mon niveau. J’ai les genoux un peu abîmés à cause de l’arthrose et c’est vrai que si j’étais bien pourtant, je progresserai plus vite techniquement. Il arrive aussi un moment où il y a la vie professionnelle, privée, les loisirs et il faut faire la part des choses. J’ai également fait une introspection sur moi-même. Je me suis demandé ce qui a déclenché mon envie de faire de l’aïkido. En fait, je cherchais un sanctuaire de paix, à faire la paix avec moi-même car j’avais été déçu par des gens. Ou parce que j’étais dans un milieu où gravitaient des gens peu scrupuleux. Je sortais du milieu scolaire où j’avais fréquenté des potaches qui ne me plaisaient pas du tout, et le milieu professionnel où j’évoluais n’englobait pas forcément des gens altruistes. En tout cas, je ne pense pas que les arts martiaux soient une école de la vie même s’ils détiennent des fondations très hautes basées sur la loyauté, sur le code des samouraïs avec la politesse, la piété, la courtoisie, la fidélité. Un code par rapport aux autres maîtres qu’ils défendaient à l’époque et qui est toujours présent. Mais est-ce vraiment une école de la vie. Pas sûr. Est-ce que les grands maîtres ont réellement changé? Je pense qu’ils ont développé au sein d’eux-mêmes un instinct de conservation, mais ont-ils moins de défauts? L’instinct de conservation compense un peu leurs défauts et ils ont acquis une certaine souplesse, et plus d’anticipation . Pour ma part, j’ai acquis plus de souplesse avec les gens. Quand j’ai commencé j’étais habité par une petite misanthropie même si je ne suis pas quelqu’un de méchant ni d’agressif. Mais les vraies valeurs que je cherchais sont trop compliquées à mettre en oeuvre pour chaque école. C’est de plus en plus compliqué de faire évoluer les gens lorsqu’ils ont atteint un certain niveau. Ce que j’ai remarqué chez les gens qui pratiquent l’aîkido, c’est leur côté asocial. Je connaissais une femme assez haut gradée qui venait aux repas annuels de fin de saison. Il fallait tout le temps qu’elle vienne avec son petit copain. Et 95% du temps, elle ne parlait qu’avec lui. En revanche on trouve peu de caractériels. 

 

Vous pensez  qu’ils font de l’aïkido car au départ ils avaient ce côté asocial?
C’est très possible. Je connais quelqu’un d’hypocondriaque. Il n’ouvre jamais son téléphone car il a peur des ondes pouvant le rendre malade. Par contre en 29 ans d’aîkido, je n’ai jamais rencontré quelqu’un  de mysogine, ou qui rejetait les femmes. C’est un point positif. 

 


Les femmes aussi ont ce côté asocial?
Oui. Il y a cet instinct de protection destiné à se protéger. C’est vrai que quelqu’un de timide qui va affronter quelqu’un lors d’un combat va devenir plus courageux et sans doute moins timide. Mais jusqu’à quel niveau?  Personnellement, l’aîkido m’a rendu plus volontaire, et m’a quand même permis d’aller au devant des problèmes. 

 

Vous vous intéressez au surnaturel. Quand on parle de ce domaine, y a t-il des couleurs qui vous viennent à l’esprit plus particulièrement?
Le rouge. Si je mets trop de rouge, je peux devenir agressif, colérique. Si je mets du bleu, je me protège beaucoup. Pour moi, c’est une couleur de protection, le jaune  est une couleur de lumière mais je n’en mets pas souvent. Sinon je vais devenir un peu mégalomane. 

 

Et les couleurs susceptibles de jeter un mauvais sort?
Je ne suis pas sûr. Le noir protège des mauvaises influences; les banquiers y ont beaucoup recours. Mon ancienne banquière en portait tout le temps. Les prêtres aussi pour ne pas être influencés par les paroles des autres s’habillent en noir. Les Touaregs sont tout le temps en noir.  On ne les verra jamais en blanc. car c’est le noir qui les protègerait des rayons du soleil.  Je connais beaucoup de gens qui reçoivent du personnel qui sont en noir. Pour moi, la couleur de la communication c’est l’orange. D’ailleurs lorsque l’on joue aux cartes la couleur du facteur, c’est l’orange. C’est le valet de carreau. On t’apporte de la communication. On met de l’orange quand on est altruiste. 

 


Quelle est la ou les couleurs auxquelles vous pensez quand vous évoquez les hommes politiques?
Cela me fait penser à François Mitterrand qui dans le film de Georges Benhamou «  Le promeneur du champ de mars » disait que la couleur de la France c’était un gris couleur lavande. Chaque pays a sa couleur et pour moi la couleur de la France c’est le gris. 

 

Vous vous  intéressez aussi aux hommes politiques. Il paraît que Trump a souvent une cravate rouge. Qu’est-ce que cela vous inspire?
Il se met souvent en colère. Quelque part, c’est un négociateur et le rouge c’est la couleur de celui qui fonce. Face à la fermeture de la Corée, il leur est un peu rentré dedans.  C’est le seul président des Etats-Unis à avoir été invité en Corée du Nord. Il en impose et donne des coups de poing sur la table. Dans l’armée, les saints-cyriens sont toujours en pantalon rouge, c’est pour impressionner. Ils ont un costume qui impressionne.  En judo, il y a beaucoup de gens qui se blessent et qui sont obligés d’arrêter. En aïkido, il n’y a pas de compétition donc on se blesse moins. J’ai donné des cours à un judoka ceinture noire. Pourquoi faisait-il du judo? A cause de la compétition. Il avait un bureau de direction. Les arts martiaux sont faits pour utiliser les valeurs qu’ils prônent dans la vie de tous les jours et demandent une recherche personnelle de tous les jours. C’est un travail sur soi. Cet homme aimait les valeurs de la compétition dans le judo, et pouvait les transmettre dans la vie de tous les jours.  Mais le jour où il n’a plus pu faire de compétition, il est venu à l’aïkido pour acquérir d’autres valeurs et mettre en application une technique basée sur la droiture, la position des corps basée sur la respiration, le fait de garder ses distances. Mais il recherchait la compétition et l’on a arrêté.  La compétition existe aussi dans les entreprises , dans les start up. Il règne beaucoup de compétition dans les sociétés de service face aux autres entreprises. Pourquoi? C’est possible que l’entrepreneur qui  reçoit recrute en interne. Il va chercher le meilleur parmi les prestataires.  En aïkido, il n’y a pas de compétition; quelque part c’est une lacune. Mais en ce qui me concerne ça va peut-être m’avantager par rapport à mon poste de fonctionnaire où la compétition est moins rude… 

 

 

Jocelyne 

 

 Aujourd’hui, vous portez une veste rouge. Est-ce un hasard ou croyez-vous à l’influence des couleurs sur l’être humain ?

Non, pour moi ce n’est pas du hasard et le rouge représente la couleur de l’énergie. Quand je me sens fatiguée instinctivement, je mets du rouge. On sent les choses à l’intérieur de soi. Normalement, le rouge se porte en bas du corps car c’est une couleur qui correspond au chakra racine qui se trouve au niveau du périnée. Mais ça me fait du bien quand même… Même si l’on n’y croit pas, les couleurs jouent sur notre humeur. Les gens qui choisissent certaines couleurs le matin, même s’ils n’y connaissent rien et ne savent pas l’exprimer, ont besoin de cette couleur sur l’instant. On est né avec selon moi, et l’on est en liaison avec les couleurs plus ou moins tout au long de sa vie.

 

 

Que pouvez-vous dire sur votre rapport avec les couleurs ?

Quand j’étais plus jeune, il y avait des couleurs comme par exemple l’orange que je ne supportais pas. Et maintenant, ce n’est plus le cas. J’ai dû résoudre certains problèmes car les couleurs correspondent à des organes vitaux. L’orange correspond au système de reproduction le bas ventre et se rapporte au plaisir aussi bien sexuel qu’alimentaire. Tous les plaisirs. Je devais avoir un blocage de ce côté-là que je suis arrivée à surmonter.  Je me suis même achetée un ciré orange que je porte souvent lorsque je vais voir ma sœur à Cabourg et je suis bien dedans…Avant, je n’aurais jamais pu…C’était la même chose pour le vert, qui correspond au chakra du cœur, symbolisant l’ouverture, l’amour. Je ne pouvais pas mettre de haut vert. Je m’étais achetée plus jeune un beau chemisier vert et je ne l’ai jamais mis. Je ne sais pas exactement ce que j’en ai fait, peut-être l’ais-je vendu. Je ne sais pas vraiment pourquoi. A l’époque, je n’étais branchée comme maintenant. Quoi qu’il en soit, là aussi c’est bon actuellement. Cela prouve que l’on avance et d’un certain côté c’est rassurant. C’est comme une séance de psychothérapie, on un éveil de conscience.

 

 

Il n’y a donc plus aucune couleur que vous ne supportez pas !

J’ai encore du mal avec les hauts noirs. Beaucoup disent que ce n’est pas une couleur mais pour moi si. Moi qui aime bien communiquer ; je me sens enfermée.  J’ai une voisine plus jeune que moi, mais je ne pense pas que ce soit une question d’âge qui s’habille toujours en noir de la tête au pied. En plus, elle a de longs cheveux très noirs. Je le connais un peu mieux maintenant, et elle ne va pas bien du tout aussi bien physiquement que psychologiquement. Elle ne sait sans doute pas faire autrement. Ma fille avant s’habillait beaucoup en noir. Et depuis qu’elle est devenue maman, elle met davantage de couleurs. Un haut rouge, un beau vert… Il me semble que lorsque l’on est un peu renfermé, on porte du noir. On est comme dans une armure et on a l’impression que rien ne passe. C’est aussi la couleur du deuil, mais heureusement on en sort un peu ; tant mieux…  Il existe également des phénomènes de mode et dans les magasins parfois c’est tristounet. Beaucoup de couleurs sombres, noires, marrons. Je ne me vois pas m’habiller tout en marron, tout en gris, j’ai besoin de couleurs plus gaies. Le gris d’ailleurs ne correspond à aucun centre d’énergie et peut être le reflet d’une maladie. J’aime bien les bracelets de montre rouge. Mais la prochaine fois j’en achèterai un en métal, car avec la transpiration, il s’use assez vite…

Les chakras sont représentés par les couleurs de l’arc en ciel !

Oui, et par les notes de musique de la gamme de sol. On en a sept connus mais paraît-il qu’il en existe d’autres. Ils ont tous un rôle distinct jouant directement sur notre physique, notre système nerveux, notre comportement et nos émotions. Pour que les énergies circulent bien, ils doivent être ouverts et en parfaite synergie.  Le 1, le chakra racine  (jambes, pieds, système osseux) est représenté par le rouge, le deux le chakra lombaire (zone lombaire, abdominale, système de reproduction)  par l’orange. Le trois, chakra du plexus solaire (zone du plexus solaire) par le jaune la belle couleur du soleil. Lorsque l’on met du jaune, j’en mets rarement ; c’est que l’on rayonne, c’est magnifique.  Le 4  le chakra du cœur (zone thoracique) par le vert, le 5 chakra de la gorge (gorge, bras et mains) par le bleu ciel, le 6 le chakra du front (zone du visage) par l’indigo et le 7 le chakra couronne par le  mauve/ blanc.

 

On a chacun une aura et des couleurs à l’intérieur de soi ! Mais comment le savoir ?

Quelquefois quand je me concentre et que sur mes mains se profile une couleur un peu sombre, je vois un petit peu de verre. Cela veut dire qu’on possède cette couleur verte de guérison. On a tous en soi ce genre de choses même si c’est plus ou moins développé d’une personne à l’autre. Il paraît que les couleurs auriques changent constamment selon notre état d’esprit. C’est ce que disent les bouddhistes qui au fur et à mesure de la journée changent d’humeur. Quelquefois ce sont mes pieds qui dégagent du jaune...

 

 

Le vert c’est la couleur de la guérison n’est-ce pas ?

Contrairement à ce que l’on dit, l’amour n’est pas un sentiment ; c’est une énergie très puissante de guérison qui correspond au vert. D’ailleurs, on dit souvent que les gens ont les mains vertes et ce n’est pas par hasard. Ma fille par exemple a cette particularité. Lorsqu’elle est partie en vacances, je me suis occupée de ses plantes. Celle-ci se sont tout de suite portées beaucoup mieux quand elle m’a remplacée. Elle a une énergie guérison dans les mains, l’énergie de l’amour.

 

 

Le jaune est une couleur qui n’est pas très aimée !

A une époque, c’était une couleur assez répandue et elle revient un peu à la mode. Ne porter que du jaune n’est pas facile. L’autre jour j’ai vu une robe jaune avec de petites fleurs en magasin, qui me plaisait bien. Je l’ai mise devant moi, elle était magnifique, et pourtant je n’ai pas pu l’acheter. Elle ne me correspondait pas, ; comme quoi les couleurs ont bien une influence…

 

Au niveau des éléments, vaisselle ou autres avez-vous des couleurs préférées ?

J’avais cassé une assiette verte appartenant à ma fille et je lui en ai racheté. Elle n’en a pas voulu, j’en ai donc hérité et cela me fait plaisir de manger dans des assiettes vertes. Chez moi, j’ai acheté pour mettre dans mon salon une magnifique tapisserie avec des masques à dominante jaune. La coïncidence veut que j’ai repeint mon salon en jaune très pâle. Et je m’y sens très bien, j’ai l’impression par moment que ça rayonne. C’est dû aux couleurs que j’ai autour de moi. Ma chambre à l’origine est bleue et je n’ai jamais voulu changer.  La chambre de ma fille est orange, et j’ai plus de mal. La couleur des murs de la chambre influe sur le sommeil et il ne faut pas mettre n’importe quoi. Même si ça m’est arrivée d’avoir des draps rouges !... J’ai une amie qui a peint un mur chez elle en rouge. Personnellement, cela ne me viendrait pas à l’idée.  J’ai déjà pensé à peindre un mur chez moi mais en vert.

 

 

Y a t-il des atmosphères en France ou ailleurs qui vous ont séduite de par leurs couleurs ?

Quand j’étais dans le Sud-Ouest avec ma fille, pourtant je ne suis pas spécialement branchée ni curé ni messe, j’étais attirée par une belle église. Dans cette église, se trouvait une espèce de hublot où le soleil prenait parfois racine et j’éprouvais le besoin de m’y glisser. Comme je me sentais bien. .. J’y allais pratiquement tous les jours et je me dis que de belles énergies devaient être présentes. C’était un vrai ressourcement ; j’ai vécu de petites expériences de ce genre…

 

 

Au sein des Ehpad savez-vous s’il existe des couleurs particulières ?

Ma mère atteinte de la maladie d’Alzheimer vivait en Ehpad et les murs étaient saumon très pâle. Sa chambre aussi. C’est surement étudié et je ne pense pas qu’ils choisissent les couleurs par hasard. Psychologiquement, c’est important de bien choisir les couleurs pour les personnes âgées.  Tout est d’ailleurs calculé. Le rouge par exemple ; ça met en appétit. Il y a un restaurant près de chez moi qui était rouge avant et qui m’attirait beaucoup. Il a changé de couleur et mon attrait pour lui est beaucoup moins important maintenant.

 

 

Vous avez un petit fils de 3 ans.  Manifeste t-il déjà de réelles préférences au niveau des couleurs ?

Oui pour le jaune. Quand il doit choisir un vêtement, un jouet, il va tout de suite vers cette couleur. C’est gai, lumineux ; ça prouve qu’il a ça en lui. Le 4 est son chiffre préféré. Or dans le tarot de Marseille, cela correspond à l’empereur. C’est un homme assis confortablement sur son fauteuil, un pied en avant et un sceptre dans la main.. Il domine et est sûr de lui. Cela représente le symbole de la puissance. C’est étonnant à son âge. En tout cas, c’est un bon présage pour le futur…

 



 

Michel PASTOUREAU :

 

Avant de commencer à parler des couleurs dans le tennis pourriez-vous expliquer ce qui vous a donné envie de devenir historien des couleurs?

Je viens d’une famille de peintres et du côté de ma mère j’avais trois grands oncles artistes peintres. J’ai donc fréquenté les ateliers d’artistes quand j’étais petit garçon. Ce sont de très beaux terrains de jeux quand on est enfant. Et puis du côté de mon père, c’étaient ses amis qui étaient peintres.  Aucun d’ailleurs n’arrivait à vivre de sa peinture mais là aussi c’étaient des terrains de jeux magnifiques. J’ai grandi dans la peinture et les couleurs m’intéressent depuis que je suis enfant. Devenu étudiant et historien, j’ai décidé d’en faire mon sujet de recherche. 

 

 

Votre couleur préféré c’est le vert!

Oui, depuis que je suis tout petit, sans que je puisse dire réellement pourquoi. Mais c’est resté jusqu’à aujourd’hui. J’aime tous les verts spécialement les verts foncés. Une personne sue deux a le bleu comme couleur préféré et une sur cinq le vert. C’est la couleur qui vient en deuxième. 

 

Scientifiquement, y a t-il eu des études sur l’influence des couleurs sur le cerveau?

Il y en a eu, mais c’est toujours assez fragile ou en tout cas c’est très culturel. Ce qui peut être valable pour l’Europe ne l’est pas tout à fait aux Etats-Unis et plus du tout en Asie ou en Afrique Noire.  La couleur n’est pas universelle mais culturelle. On a cru remarquer en rugby par exemple qu’une équipe qui joue en rouge a dès le départ un certain avantage si elle affronte une équipe qui joue en bleu, le rouge contenant une espèce de forte agressivité. En revanche, ce n’est plus le cas si cette même équipe joue une équipe qui joue en noir comme la Nouvelle Zélande par exemple. Ce n’est pas absurde mais c’est un peu fragile comme explication d’autant que dans les sports d’équipe il y a toujours le problème de savoir qui reçoit, qui visite. 

 

 

Au départ comment s’est décidé le choix des couleurs dans le tennis?

C’est une évolution de longue durée. Le tennis vient de loin, et les règles pour le tennis moderne se stabilisent à la fin du XIXè siècle. Le tennis est vraiment institué  dans les années 80. Il ressemble tout à fait à celui d’aujourd’hui pour les règles mais il ne se joue que sur gazon. Il y a encore chez les britanniques des gens qui pensent que le tennis qui n’est pas sur gazon ce n’est pas du tennis. Il faudrait trouver un autre nom. Mais sur gazon, on peut pas jouer toute l’année, ça demande un entretien extraordinaire donc rapidement d’autres surfaces sont apparues notamment la terre battue un peu plus facile d’entretien quand elle est de qualité. Après il y a eu le tennis en salle  sur des parquets et puis des matériaux plastifiés goudronnés. Quand j’étais enfant, on jouait souvent sur du goudron, le même que pour les routes. Le terrain était dessiné sur ces surfaces. On se faisait drôlement mal quand on tombait et comme manquait de souplesse on se tordait facilement la cheville. 

 

 

Quel est la différence entre le tennis amateur et le tennis professionnel?

Dans le sport amateur, il faut distinguer le sport amateur organisé avec de petits règlements et des compétitions et puis le sport amateur de pur loisir. Là, on fait absolument ce que l’on veut à partir du moment où l’on n’abîme pas le terrain. On peut mettre tout ce que l’on veut sur soi. Quand on est amateur mais que l’on appartient à un petit club, il existe peu de correction demandée  ou de respect des habitudes. Pour le sport professionnel, il existe beaucoup plus de règlements et de contraintes. Tout est organisé, légiféré, sinon c’est invivable. 

 

 

Et pour les enfants?

C’est un sport magnifique pour les enfants. Ma fille cadette a eu un petit niveau quand elle était ado et pré ado et j’ai fait le chauffeur pour l’accompagner ici ou là pour des matches entre enfants. Il faut commencer tôt, et il faut absolument que l’enfant aime ça. Il ne faut surtout pas le forcer et que ce soit un plaisir. Que ça déborde un peu le simple fait de jouer. Que l’enfant s’intéresse au tennis des autres, des aînés et un peu à la mythologie de ce sport et à son histoire.

Quand les enfants sont affiliés à un club, ils sont fiers de porter les couleurs de leur club si celui-ci possède des couleurs emblématiques. Autrement, ils sont davantage habillés selon le goût des parents. Ça dépend quel âge ils ont. A l’adolescence, ils commencent à avoir des idées bien à eux et imitent souvent tel ou tel champion ou championne . Parfois au contraire, ils n’’imitent personne. Le goût personnel est plus affirmé et puis le paraître joue un rôle important. Quand on a un petit niveau convenable à 14,15 ans, évidemment la tenue compte, les accessoires aussi avec tel logo plutôt que tel autre. Tout cela m’échappe maintenant, mais je sais que cela existe. J’ignore quels sont les logos à la mode, et quelles marques de chaussure fonctionnent bien.

 

 

 

Vous avez pratiqué le tennis. Quels couleurs aimiez-vous porter lors de ces moments là?

Je suis d’une génération où l’on jouait en blanc. C’était assez rare que l’on porte une autre couleur sauf s’il faisait froid. On mettait alors un survêtement avec un pull bleu ciel ou bleu marine. Il n’y avait pas vraiment de règlement écrit pour le sport amateur si je puis dire mais c’était une tradition. Or le tennis est un sport de tradition, ce qui lui a permis de traverser des décennies. Même dans les petits clubs de stations balnéaires ou de vacances, l’usage était de jouer en blanc ou à dominante blanc. J’ai joué entre 1957 et 1980 environ et le double était en vogue à l’époque. Par exemple, dans les grandes compétitions, le double mixte avait davantage de prestige qu’aujourd’hui. Les Australiens et les Américains en étaient particulièrement friands. Quand mes filles ont commencé à me battre j’ai su que ma carrière était finie. Elles avaient 12,13 ans. 

 

 

Vous avez également fait d’autres sports. Etait-ce toujours du blanc?

 J’ai joué aussi au football et l’ on avait les contraintes des couleurs de l’équipe de football et le goal que j’étais devait se distinguer de ses camarades pour être reconnaissable. C’est encore le cas à l’heure actuelle. Pendant 7 ans bizarrement, nous avons joué en noir et blanc, les couleurs du lycée. Puis en classe préparatoire au lycée Henri IV, c’était jaune et noir. J’étais gardien de but de l’équipe de handball , et puis je faisais de l’athlétisme au PUC. Là c’était violet et blanc , les couleurs traditionnelles du PUC pendant plus d’un siècle. 

 

 

 

 

Concernant les balles, elles étaient blanches au départ!

Je me souviens des polémiques avec les balles au milieu des années 70 pour des raisons télévisuelles. Les balles blanches ont commencé à devenir jaunes et la plupart des joueurs et joueuses étaient contre. Borg par exemple qui ne disait jamais rien s’est mis à parler. Il était assez hostile au jaune, ce qui implique qu’aujourdh’ui encore les balles blanches sont tout à fait acceptées et acceptables. On peut jouer à Roland Garros avec des balles blanches. C’est pareil pour les femmes, et il n’’existe pas beaucoup de différence entre les deux sexes. Sauf à un moment donné pour les prix accordés aux femmes qui étaient vraiment désavantagées. On pensait que certaines tenues convenaient mieux aux dames pas tellement pour des questions de décence, de peau nue, mais de transpiration qui apparaissait davantage sur le blanc. Dans les années 20,30 le fait de transpirer n’était pas absolument indécent pour un homme mais desservait la femme et mieux valait ne pas la voir transpirer.  Tout ceci est un peu dépassé à l’heure actuelle, mais c’était encore un peu ainsi lorsque j’étais petit garçon. 

 

 

Pour le tournoi de Winbledon c’était un des arguments en faveur du blanc!

Oui. Actuellement, le blanc n’est pas obligatoire, mais il doit y avoir une dominante blanche. De la tenue du joueur ou de la joueuse devait émaner un contraste coloré avec la couleur de la surface. Ça reste un principe mais ce n’est pas une règle absolue.  Si le sol est foncé, il est préférable de jouer en clair. Si au contraire le sol est clair, la couleur saturée est plus adaptée. Au début, en compétition, le blanc était la couleur imposée pat l’hygiène. Il n’y avait pas de machine à laver et comme on se salissait beaucoup en sport, il fallait faire bouillir le linge et le blanc était de mise. car la couleur ne tenait pas.  Tous les vêtements étaient blancs, ainsi que toutes les tenues de sport. La machine à laver a changé pas mal de choses aussi. Quand j’étais enfant, on jouait tous en coton. Puis les tissus synthétiques se sont imposés.. 

 

 

Quelle a été l’évolution des couleurs pour les tournois du Grand Chelem?

Maintenant, les équipementiers ont pris les choses en main et l’on voit tout et n’importe quoi si je puis m’exprimer ainsi. Une liberté totale régnait même si des hurlements survenaient lorsque Vénus ou Séréna Williams se présentaient en combinaison.  Non pas que leurs tenues étaient indécentes, mais plutôt inhabituelles. Le tennis est vraiment un sport de tradition et ce qui va à son encontre est censé nuire au tennis. Ce sport tient surtout à cause de ses traditions et c’est pour cette raison que les nouveaux sports ont beaucoup de mal à se faire une place. Un sport se doit d’être ancien et s’il est ancien il a du mal à émerger aux Jeux Olympiques ou ailleurs. En ski par exemple, on a multiplié les disciplines . Par exemple, le ski alpin avec la descente, , le géant, le slalom ça va mais les autres formes de ski ont du mal à percer.  Les titres n’ont pas la même valeur, et être champion olympique dans des disciplines tout à fait récentes n’a pas beaucoup d’impact au niveau du grand public. Aux Etats Unis quand l’Open était encore à Forest Hills, on a vu un peu de couleur apparaître aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Ce n’était pas un logo, mais les couleurs de la marque étaient représentées.  Puis à partir des années 1980,  Agassi s'est mis à porter des tenues volontairement provocantes. Des shorts en jean déchirés etc mais ça n’ a pas apporté grand chose au tennis. On est revenu un peu en arrière et une période un peu hippie est apparue  et a progressivement gagné du terrain.  Cela a d’abord consisté en un tee-shirt tout blanc avec le bord des manches bleu marine puis le bas du tee-shirt , puis le bleu marine a tout envahi.  Sont apparues des couleurs sages et assez respectées dans le monde du tennis avant que ça ne devienne le bariolage complet.  Il y a eu le blanc, puis le bleu ciel et blanc, le bleu marine et blanc puis le vert et blanc. Toujours blanc plus une couleur. Puis une couleur acceptée et une couleur raisonnable en quelque sorte. Puis le bariolage complet avec des vêtements extravagants comme des shorts à carreau, des shorts léopard. Seul Winbledon résiste un peu.  Ce n’est pas tant les joueurs d’ailleurs qui sont demandeurs d’une grande variété de tenues, ce sont leurs équipementiers. De même que dans les sports d’équipe, il y a toujours des problèmes non pas pour les maillots mais souvent pour les chaussures. Il y a des rivalités incroyables entre les marques de chaussures.  Concernant la Coupe Davis et la Fed Cup il y aussi quelques règles puisque c’est par équipe nationale. Les joueurs sont obligés de porter une tenue choisie par leur fédération et qui évoque plus ou moins les couleurs du drapeau du pays concerné. . Cette tenue varie à chaque édition de l’un ou l’autre événement. Mais là l’équipementier habituel ne joue plus aucun rôle. C ’est l’équipementier de la fédération qui prend la place. 

 

Pour Roland Garros, la répartition des couleurs ça dépend des partenaires!

Oui des équipementiers selon que c’est Adidas, Lacoste ou autres marques. Chaque année, cela change et le contrat passé avec telle ou telle marque plutôt qu’avec telle autre est important. La couleur ne fait pas logo, et il n’y a pas vraiment de couleur emblématique comme il peut y en avoir dans d’autres  domaines. En tout cas, le crocodile Lacoste restera toujours vert mais les vêtements prendront toutes sortes de teintes. 

 

Il ya des modes!

Oui avec aussi la volonté de se distingue du concurrent et des enjeux économiques derrière qui nous échappent.  Des couleurs excentriques ou inhabituelles apparaissent parfois mais ça ne dure pas car le succès n’est pas au rendez-vous. Le monde du tennis en général reste assez attaché à une certaine forme de sagesse et s’autorise des transgressions de temps à autre. Si la marque Adidas entend dire que Lacoste l’année prochaine va lancer des maillots avec beaucoup de rouge, elle va faire exprès d’imposer le bleu pour se distinguer. Est-ce qu’il y a a des accords entre les marques, je ne saurais vous dire. Mais c’est très important pour eux car à partir de la tenue d’un champion ou d’une championne se déclinent toutes sortes de vêtements sportswear’s qui vont être vendus par millions d’exemplaires dans le monde entier. Il ne faut donc pas faire de bêtises et c’est pour cela que l’excentricité se vend mal.. La plupart des gens acceptent une certaine fantaisie mais sans trop d’excès quand même. 

 

 

Pensez-vous que les marques calculent si c’est un attaquant ou un renvoyeur? 

J’ignore si cela rentre en ligne de compte ou pas. Pour les marques, ce qui compte c’est de vendre beaucoup d’exemplaires des tenues. D’ailleurs y a t-il encore des attaquants dans le tennis, je me demande. Comparé à l’époque de mon adolescence; il y en a de moins en moins.  Mon honnêteté m’oblige à le reconnaître, mais c’est pareil partout. En football, on marquait beaucoup plus de buts que de nos jours. Le score le plus fréquent aujourd’hui c’est 1 à zéro. Or quand j’avais 15 ans, 4 à 3 ,  5 à 4 c’était fréquent. En tennis c’est pareil, service volée on ne voit plus tellement. 

 

 

Quelle est la marque qui rencontre le plus de succès au niveau de la couleur?

Je pense que lorsque l’on a une marque trop répandue, elle se fait du tort à elle-même car elle fait un peu plouf, et déploie une image assez vulgaire. Donc Adidas, Nike, Reebook sont moins chics que Lacoste.  En matière de raquette par exemple, Wilson est mieux qu’Adidas. 

 

 

Profitons-en pour évoquer l’histoire de la marque Lacoste! Le logo est toujours vert!

Il existe deux traditions sur l’histoire du crocodile Lacoste. Lacoste a été un très grand joueur , mais pas un attaquant. Il renvoyait tout, ne lâchait rien et on disait que son jeu s’assimilait aux mâchoires d’un crocodile qui s’accrochait, s’accrochait. Il n’y avait pas moyen de le faire décrocher et c’est vrai que lorsque l’on analyse les scores, Lacoste va fréquemment au 5ème set. A l’époque, il n’y avait pas de tie-break ce qui impliquait des scores astronomiques et le surnom de crocodile lui a été donné alors même qu’il était encore joueur. Quand il est devenu homme d’affaires, créateur de vêtements et de sport, il en a fait intelligemment son logo devenu l’un des plus célèbres au monde. Pas la peine d’écrire Lacoste en dessous lorsque la réputation est là. En plus, c’est un animal, ce qui est encore mieux. Une autre tradition mais moins répandue raconte l’histoire d’une valise en crocodile très chère que l’entraîneur de  Coupe Davis  au début des années 30 avait promis à Lacoste s’il remportait son match. Il était amateur à l’époque, et il aurait gagné cette valise. Je crois que le surnom de crocodile lui convient lui qui ramenait tout. Il a créé sa firme de vêtements et c’est une des plus belles histoires de reconversion du sport. En plus, sa fille a été une grande championne de golf et lui-même a été à Roland Garros jusqu’à un âge très avancé. Mais il avait une sorte de maladie qui faisait qu’il avait toujours froid. On le repérait facilement car la plupart du temps lors des finales il fait chaud et il avait quasiment un manteau de fourrure. 

 

 

Le bleu marine est une des couleurs les plus demandées chez Lacoste!

D’une manière générale c’est la couleur la plus portée pour le vêtement en Occident en tout cas. Ce n’est pas le noir et pour les polos et les tenues de sportswear c’est le polo bleu marine car c’est le plus passe-partout, le plus facile à marier avec le reste. Aussi bien pour les hommes que pour les femmes. 

 

 

Quelle était la première couleur de la chemise ?

Blanche. Actuellement, il y a beaucoup de coloris et l’on n’arrive plus à mettre un nom dessus. Mais elles ne sont pas toutes disponibles en même temps. Il y en a que l’on ne retrouve plus aujourd’hui et de nouvelles teintes apparaissent. On cherche à diversifier. Les goûts n’étaient pas les mêmes selon les marchés asiatiques, américains ou européens et certaines gammes se vendent mieux en Europe, d’autres en Asie.  Mais pour ne pas tomber dans la routine, les décideurs de chez Lacoste changent régulièrement les nuances. Bien sûr il y aura toujours du rouge, du jaune, du vert mais tous les deux, trois ans on change la nuance de bleu, de rose pour renouveler et attirer l’oeil. 

 

 

Avez-vous vous-même une chemise Lacoste?

J’en ai eu, je n’en ai plus. Je ne sais pas pour les femmes, mais il faut reconnaître que pour les hommes c’est très mal coupé. Je ne comprends pas pourquoi les manches sont si courtes et si resserrées. Il y a quelque chose qui ne va pas aux manches ou alors c’est moi qui par goût quand j’ai des manches souhaite qu’elles ne soient pas trop courtes et aillent jusqu’au coude. Mais à moins d’être très mince ça ne fait pas une jolie silhouette. Au niveau du col aussi, il y comme une sorte de défaut. Je n’ai jamais aimé beaucoup ces chemises mais lorsque j’étais adolescent dans mon milieu, les classes moyennes on était tous habillés pareil. Un jean, une chemise Lacoste et un pull bleu marine.

 

Pensez-vous que c’est étudié lorsque les joueurs ou joueuses mettent telle ou telle tenue!

Eux-mêmes ne sont pas libres pour les compétitions de s’habiller comme ils l’entendent puisqu’ils sont sous contrat. Ils doivent porter tel short, tel tee-shirt. On le voit bien d’ailleurs quand en cours de partie aux changements de côté, ils changent de maillot et reprennent le même. Ils en ont 5 ou 6 à disposition de la même taille et avec le même dessin. 

 

Par exemple quand Kuerten vainqueur 3 fois  de Roland Garros a arboré des tee-shirts orange qu’avait-il comme idée selon vous?

Il a porté une couleur inhabituelle sur un terrain de tennis. De l’orangé, une couleur peu tennistique. En plus à Roland Garros sur terre battue; ça s’accorde très mal; ça jure. L’orangé et la couleur rouge brique ça fait bizarre. Il a expliqué qu’il était sud américain et qu’en Amérique du Sud l’orangé se voyait beaucoup dans la vie quotidienne et qu’il n’avait pas le même statut qu’en Europe. Ce qui était vrai d’ailleurs.  Du coup, cela a fait naître une petite mythologie Kuerten.  Mais ça n’a pas suffi pour lancer la mode de l’orangé qui est quand même assez difficile à porter en sport. 

 

 

Et Agassi quand il a mis ses jeans?

C’était pour provoquer. Agassi était un grand transgresseur et quand il était jeune il portait des cheveux  très longs. Il n’était pas d’une propreté extraordinaire et il portait des tenues quelque peu hippies. Son équipementier jouait sûrement là-dessus. C’était tout à fait nouveau dans le tennis. Il y a des gens qui ont hurlé « Je n’ai jamais vu ça, ça devrait être interdit. » Il n’avait pas 20 ans, c’était un gamin. Ce n’était pas très habituel dans le tennis européen et australien, c’était plutôt américain. C’est assez amusant parce qu’avec l’âge, il est devenu extrêmement propre. Il s’est fait raser le crâne et est devenu connu pour son élégance.  

 

 

Pour celui qui est en face quel effet cela produisait-il? 

Quelques joueurs se sont plaints de la couleur portée par leur adversaire, notamment quand le soleil tape très fort. Il y a des couleurs qui renforcent le côté aveuglant de la lumière comme les couleurs vives.  De ce fait, les couleurs neutres passent en général pour plus sportives. C’est la raison pour laquelle lorsque l’on joue la couleur on joue la bichromie blanc plus une couleur. Les équipementiers c’est blanc et rouge, blanc et bleu, blanc et vert, blanc et noir. Quelqu’un qui joue entièrement en orangé déja ça a l’air excentrique et ensuite ça peut gêner l’adversaire. 

 

 

Vous disiez que le joueur devait s'habiller de telle façon. Mais il a quand même le choix entre quelques tenues!

Oui, il a 4,5 tenues dans lesquelles il doit puiser. C’est vrai pour les sports d’équipe aussi. Une équipe un peu importante dans un sport professionnel a toujours 3,4 possibilités de tenue selon les couleurs de l’adversaire, selon s’il fait chaud ou froid. Les superstitions jouent un rôle aussi et un sportif ne remettra ps forcément telle tenue avec laquelle il a perdu. C’est la même chose pour les sports d’équipe.  Une équipe qui a un peu de prestige dans un sport professionnel a toujours 3,4 possibilités de tenue selon les couleurs de l’adversaire, selon la météo, les superstitions et ses différents résultats.

 

Federer avait ralé lors d’un tournoi à Londres car on lui a interdit de porter des chaussures où il y avait un peu d’orange!

Ce n’est pas un problème de couleur, c’est un problème de crampon, de type de semelle qui abîme certaine surface ou qui donne un avantage aux joueurs par rapport aux autres qui n’en sont pas dotés. On accuse l’apparence, mais ce n’est pas ça le vrai problème. . C’est le fait de l’accorder à un joueur et pas à un autre. Je me rappelle les cordages dans les années 70 lorsque les raquettes se sont agrandies de manière illimitée avant que chacun ne puisse prendre une raquette à son idée. Elles étaient  beaucoup plus petites quand je jouais au tennis, en bois et petit tamis comme on dirait aujourd’hui. Très petit tamis comparé à maintenant. Je crois que je ne pourrais pas jouer avec une raquette grand tamis. 

 

Les joueurs qui jouent en double, pensez-vous qu’ils se consultent avant d’entrer sur le court?

Oui et non car là aussi ils ont des obligations individuelles par rapport à leur équipementier et il se peut très bien qu’ils forment une paire avec deux équipementiers différents.  C’est très fréquent qu’en début de tournoi un joueur soit délaissé par son partenaire et prenne quelqu’un de disponible qui veuille bien jouer avec lui. ILs ne se sont donc pas consultés auparavant. Ils ont peut-être des liens amicaux, mais  peuvent être tout à fait disparates sur le terrain en matière de tenue. Pareil d’ailleurs pour les deux en face. Que ce soit un double homme, dame ou mixte.

 

 

Et parmi les vainqueurs  que ce soit en simple ou en double y a t-il des couleurs qui reviennent plus fréquemment?

Quelques superstitions existent là aussi, mais il y a toujours une dominante blanche. Si vous regardez bien les joueurs dans les tournois du Grand Chelem c’est rare qu’ils ne portent pas du blanc quelque part en plus de la couleur.

 

 

Le noir n’a jamais triomphé en tennis?

C’est difficile d’imposer le noir sur un terrain pour des raisons de tradition, de visibilité. Les gestes se voient moins bien. Par exemple, j’aime beaucoup regarder le tennis féminin car les gestes sont davantage décomposés pour le spectateur.  Si les joueuses étaient toute en noir ce serait moins perceptible qu’en blanc. 

 

 

Quelles sont les couleurs que vous aimez chez un joueur ou une joueuse?

Des couleurs claires. Si c’est sur terre battue que ça fasse un contraste avec la couleur du terrain. C’est cela qui me semble important. Un joueur ou une joueuse qui aurait un polo , un short ou une robe rouge brique ça n’irait pas. Il doit vraiment y avoir un contraste avec le sol quelque soit sa couleur. Donc, si c’est de la terre battue traditionnelle , le blanc, le bleu ciel, le jaune se voient mieux que les couleurs foncées. Sur gazon c’est important aussi. J’ai lu récemment que la reine d’Angleterre  quand elle va aux courses où à un match de polo ne s’habille jamais en vert. Il faut qu’on la repère, donc pas de vert sur un terrain où le vert est très présent. 

 

Que pensez-vous du tennis actuel?

JJe m’élève contre une idée qui circule qui dit qu’avec Djokovic, Nadal, Federer et quelques autres joueurs jamais le tennis n’a eu autant de grands champions. Ça n’est absolument pas vrai. Dans les années 50 et 60, le nombre de grands champions du même âge était beaucoup plus grand et les compétitions bien plus acharnées qu’aujourd’hui. Ceci y compris dès les 8ème de finale. Ce n’était pas comme aujourd’hui où les 4 meilleurs se retrouvent systématiquement en finale. 

 

Au niveau des spectateurs comment se passe le rapport avec les couleurs?

Il existe une démocratisation du public et une variété de classe sociale plus importante qu’autrefois avec une impression bien plus colorée que quand j’étais jeune.   Le tennis n’était pas vraiment un sport snob mais disons de classe sociale un peu aisée aussi bien sur le terrain que dans les tribunes. Surtout lorsqu’il faisait beau l’été , on voyait beaucoup de blanc dans les tribunes avec des tenues relativement sobres avant que ça ne devienne bariolé. A un moment donné, les Etats-unis étaient en avance sur le reste du monde au niveau des couleurs, du bruit. Un grand tournoi était un peu comme une messe, on n’entendait rien.  Avec la circulation, les pop corns c'était tout à fait autre chose. 

 

 

`Analysons le court. Il y a d’abord le filet

Il est règlementé et doit être foncé avec une bande blanche. On ne dit pas noir, mais les règlements disent bien qu’il doit être foncé. Hauteur 91 cm, tout ça est bien précisé. 

 

 

Au niveau de l’arbitre?

Rien n’est précisé dans le règlement mais le bon usage veut que l’arbitre ait une tenue qui fait que d’une part on le distingue des joueurs et d’autre part qu’il y ait quelque chose qui souligne non seulement sa place sur la chaise mais aussi lorsqu’il descend voir une trace de balle etc… Mais pas d’autre règle. 

 

Il paraîtrait à ce sujet peut-être pas dans le tennis que les arbitres seraient plus sévères avec des sportifs portant telle ou telle couleur!

Je n’y crois pas beaucoup. En revanche inversement, je crois beaucoup que les arbitres qui étaient en noir pour des raisons télévisées et qui ont laissé tomber pour porter de la couleur ont perdu une grande partie de leur autorité. Sur un terrain de rugby, c’est vrai que quand on voit un arbitre habillé en jaune ou en rose il a l’air moins sévère que s’il était vêtu de noir. Ça marche un peu de cette manière. Le monde des arbitres est un monde mystérieux. Comment dans un sport d’équipe et même individuel un arbitre peut-il être totalement neutre?  C’est un mystère.  Ce serait étonnant qu’il n’ait pas une petite préférence pour tel ou tel joueur. Il n’est pas tout seul, il y a les juges de ligne, le public. Mais il a un rôle important et il doit se montrer le plus neutre possible. Ce n’était pas toujours facile dans ma génération mais ça doit être la même chose maintenant. Dans le tennis complètement amateur, ce n’est pas rare que deux joueurs aient un arbitre. Est-il complètement impartial? On ne fait que s’amuser, il n’y a pas d’enjeu mais quand même…

 

 

Et pour les ramasseurs, les ramasseuses?

Ils doivent être habillés pareil. Je ne sais pas qui choisit mais en général c’est l’organisateur du tournoi pour les Grands Chlems. Les ramasseurs si possible doivent porter une tenue que les joueurs ne porteront jamais afin qu’aucune confusion ne puisse survenir. 

 

Au niveau des couleurs concernant les retransmissions télévisées comment cela a t’-il évolué?

La télé a joué un grand rôle au niveau des changements. Pas seulement dans le tennis mais dans tout le sport en général. Pour des questions de visibilité, ce qui était bien visible en noir et blanc l’était moins en couleur. Il a fallu changer certaines choses , certains contrastes. En football par exemple, la séance de tir au but s’est imposé par la télévision pour que le match ne dure pas trop longtemps. Quand j’étais moins jeune, ce n’était pas rare qu’un match nul soit rejoué deux jours après, le nombre de fois qu’il fallait.  Quand j’avais 20 25 ans il y avait encore des gens qui disaient qu’à partir du moment où le sport était télévisé, ça n’était plus du sport. Quand des nouveautés se mettent en place, il y a toujours d’un côté des résistances et de l’autre côté des partisans des nouveautés quelles qu’elles soient.

 

Pour finir, si vous aviez du être un joueur de tennis qui auriez-vous aimé être?

J ’ai longtemps beaucoup admiré Rosewall. Il n’a jamais gagné Winbledon et a été finaliste en 54 et 74 à 20 ans d’intervalle.  Mais c'est Rod Laver avec ses deux grands Chlems que je choisirais... 

 

Agnès Figueras-Lenattier

 

 

 

 

 

 

 

 

lundi, 12 octobre 2020

Michel Serres

" Mes profs de gym m'ont appris à penser"

Editions du Cherche Midi

Michel Serres, philosophe, membre de l'Académie française et professeur à l'Université de Stanford est décédé en 2019 à l'âge de 89 ans. Un bel âge sans doute du pour une part à son grand intérêt pour l'activité physique et pour le corps dont il vante dans ce livre les vertus, notamment son pouvoir d'inventivité et son influence positive sur l'évolution de l'individu. " J'ai toujours eu le sentiment explique t-il que le corps en matière d'intuition, d'invention et d'adaptation était le plus souvent "en avant". C'est pour cette raison que je suis convaincu que les professeurs de gymnastique ont beaucoup plus d'importance dans la société et dans l'enseignement qu'on ne le croit d'ordinaire. " Il émet le souhait qu'ils soient davantage présents dans les écoles primaires ou au début du secondaire.

Evoquant l'intelligence du corps, il parle de sa capacité de mime et d'invention. Et cite en particulier la main qui " peut", qui anticipe et qu'il définit comme un puits infini.

La symbiose du corps et de l'esprit lui paraît fondamental et regrette que l'on ne place souvent le corps que du côté matériel. " L'état de forme" qui règne au sein d'un sport individuel ou collectif a également sa place ici : " Le corps qui peut tout est réalisé de façon quasi parfaite." Et Michel Serres a raison; cet état de grâce peut être comparé avec l'inspiration intellectuelle où tout d'un coup la magie de la création s'empare de vous sans effort et de manière gratuite. Même fatigué, ces réactions peuvent survenir… " Il y a ajoute le philosophe des inventeurs qui sont comme des coureurs de 100 m et d'autres qui sont comme des marathoniens. Certains inventent longtemps et de façon régulière et d'autres sont au contraire très brusques. " Mais comme il l'affirme bien, il existe un plaisir dans le fait de sauter, de courir, d'être souple, d'être adapté et ces mouvements du corps peuvent engendrer un certain érotisme.

Autre avantage du sport selon lui : un substitut à la guerre même si la violence varie selon les sports. Et il cite les sports collectifs comme un apprentissage de la gestion de la violence. Selon lui il n'est pas vraiment étonnant qu'il y ait des hooligans, le sport étant conçu pour faire disparaître la violence… L'appât du gain, notamment l'achat des joueurs à des prix faramineux, sans compter la drogue, le dopage dénature à ses yeux l'esprit du sport. Le voici citant l'exemple d'une de ses amies médecin du sport, qui disait qu'en entrant dans une équipe de cyclistes, en guise d'athlètes, on ne rencontrait que des toxicomanes…"

La grande question dont il voudrait que aussi bien lui que la société se désintoxique c'est "Qui va gagner?" car elle est source de grandes dérives : " Voulant toujours répondre à cette question, nous laisserons des gens faire toutes sortes d'interventions sur le corps sportif…"Et ce membre de l'Académie française de prôner un sport sans confrontation, sans souci de performance, de gain ou de perte, de victoire ou de défaite. Sa vision du sport rejoint plutôt celle de " l'activité physique" pure et gratuite et annihile toute forme de compétition. C'est un point de vue idéaliste et très respectable mais qui malheureusement sans doute laisse de côté la cupidité de l'humain qui a toujours existé et existera toujours. Mais son analyse des merveilles physiques et spirituelles qu'engendrent le corps et ses mouvements est pétrifiée de vérité et tout le monde devrait en prendre de la graine… Rares sont les philosophes qui en parlent si bien…

 

 

A l'occasion de cet éloge du corps, évoquons le tennis puisque Roland Garros 2020 vient de se terminer. Michel Serres parle des professeurs de gym mais on peut aussi parler des enseignants d'autres disciplines sportives notamment le tennis. Perrine Dupuy ex n°5 française dans les années 80 est devenue après sa carrière de joueuse professionnelle une enseignante très qualifiée. Monitrice, professeur, entraîneur de ligue, entraîneur fédéral, conseillère sportive départemental, conseillère technique régionale, cette personnalité du tennis , a obtenu tous les postes menant à des missions fédérales. Un témoignage qu'il est intéressant de connaître avec en plus sa vision des résultats des jeunes joueurs et joueuses français .

sport,corps,opinions

Avec le temps comment avez-vous évolué en tant qu'enseignante?

Quand j'ai commencé à enseigner, je sortais du haut niveau, et il a fallu que je m'adapte énormément à la formation de joueurs. J'ai eu la chance rapidement de m'occuper surtout des meilleurs même si j'ai formé des gamins qui ont disputé le championnat de France comme Sébastien Hesse (champion de France cadet) ou Mathilde Joansson qui ont été au niveau national. Ce furent des moments forts, très forts. La relation entraîneur entraîné est très intense et l'on vit des choses importantes niveau formation, préparation, entraînement. Après, surviennent les moments consacrés à la compétition et parvenir en finale du championnat de France est un sentiment intense aussi bien pour le joueur que pour le coach. J'ai aussi vécu de beaux souvenirs en équipe avec les filles. Cela a toujours été très positif pour moi avec des instants riches en émotions, en partage. On sentait que les gamins étaient heureux et cette sensation c'est le plus grand bonheur qu'un entraîneur puisse ressentir. Après, lorsque l'on a affaire à des enfants moins bons, l'on est obligé de revoir sa copie. Mais que ce soit pour le haut niveau ou pour les petites catégories, il existe un dénominateur commun c'est la motivation. Et l'application, l'implication que tu peux mettre à faire les choses. Pour moi que tu sois bon ou pas, que ce soit du loisir ou de la compétition, si tu es motivé, que tu écoutes bien le pro, que tu mets en place ses consignes et que tu essaies de faire du mieux que tu peux, tu as la possibilité de vraiment progresser et trouver une évolution dans ton tennis. Il existe des fondamentaux qui me semblent vraiment essentiels pour trouver du plaisir.

 

En quoi le fait d'avoir joué à haut niveau vous aide t-il pour votre carrière d'enseignante?

Si tu es ouverte aux autres et que tu es dans une démarche de partage, d'analyse de ta propre expérience et que tu souhaites la transmettre, celle-ci te sert constamment. Que ce soit à n'importe quel niveau et à n'importe quel moment. Avoir pratiqué le tennis à haut niveau m'a vraiment boostée dans les moments difficiles. Lorsque j'avais des groupes difficiles à gérer, le fait d'avoir été bien encadrée dans le passé m'a permis de me remémorer la situation de l'entraîneur à cette époque là. Je pensais à ceux qui m'ont entraînée et ces bons souvenirs m'ont donnée réconfort et courage. J'ai vu que cela ne tombait pas tout cru. Qu'il fallait beaucoup travailler et avoir des qualités ô combien importantes tant à la fois sur un point de vue tennis pur, qu'au niveau mental, physique. D'où un travail un peu personnel notamment sur un plan physique auquel je me suis adonnée en fin de carrière.

 

Quelle est selon vous la différence entre s'occuper des filles et des garçons?

Chez les filles, tout dépend de la personnalité de chacune, du niveau d'extraversion ou au contraire d'introversion, du degré de sportivité. C'est plus difficile que chez les hommes et il existe un côté cyclique dont il faut tenir compte avec davantage de psychologie. Mon souhait est d'insuffler du tennis plaisir car c'est avant tout un jeu et cela doit rester ainsi. Je suis là pour apporter le recul que je peux avoir à la fois comme ancienne joueuse et comme enseignante expérimentée. Le cumul des deux fait que je peux apporter des billes à des joueuses en demande.

 

Que pourriez-vous dire sur l'enseignement de l'école de tennis?

C'est une question d'adaptabilité aux enfants qui se présentent et il faut être le plus pédagogue possible avec un public le jour J. Les enfants sont là avant tout pour passer du bon temps, et une bonne synergie doit régner entre les uns et les autres. Ce sont des moments de partage car les enfants sont en collectif et qui dit collectif dit sociabilité entre les uns et les autres. L'important est d'avoir beaucoup de plaisir à se retrouver chaque semaine, à progresser et à apprendre à jouer au tennis. Apprendre un coup droit, un revers ce n'est pas très compliqué en soi. La difficulté c'est de le mettre en pratique, de jouer. Il faut que les gamins reviennent au club, et cela demande parfois un grand investissement personnel.

 

Vous avez travaillé avec des malentendants. Cela a du être une belle aventure humaine!

Oui, lorsque j'étais entraîneur fédéral la fédération m'a proposée d'encadrer pendant deux ans les championnats du monde et d'Europe des malentendants. Ce fut une magnifique expérience car je n'étais pas du tout dans le langage des signes. J'ai été confrontée à un monde que je ne connaissais pas forcément et c'est là où tu te dis que le handicap n'existe pas. Ces gens là sont comme nous et ne supportent pas qu'on les considère par rapport à leur handicap. Même si tu es obligé de t'adapter quelque peu, tu fonctionnes comme tu as l'habitude de fonctionner. Et si tu le fais avec tes tripes, ta personnalité, ta motivation et que tu te donnes entièrement, le retour est fabuleux. Dans mon équipe il y avait un joueur classé à -4/6 et l'on a fait d'excellents résultats aussi bien côté masculin que côté féminin. Ce fut une belle découverte d'un handicap et un moment inoubliable. J'avais même fait un article pour la Fédération en disant que c'était très formateur que des enseignants aillent au devant de ce public là. Depuis, ils font des formations justement pour se former aux handicaps tennis… Tout ce qui peut enrichir, bonifie d'année en année et l'on apprend tout le temps. J'ai aussi été me former dans des centres comme ceux de Pierre Barthès ou GeorgesDeniau où j'ai travaillé l'été. J'ai appris à m'ouvrir, à observer, j'ai grandi et suis devenue meilleure.

.

Les joueurs sont beaucoup plus nombreux que les joueuses ce qui pose problème!

Oui, un peu comme au niveau national. Aujourd'hui, il est important que les filles se sentent bien encadrées car si ce n'est pas trop le cas, elles partent rapidement vers une autre activité. Ce sont des questions qu'il faudrait aborder avec les dirigeants et pas uniquement avec les enseignants afin de déployer davantage de moyens. Le milieu tennistique est machiste, il ne faut pas l'oublier. Quand j'étais cadre technique, ou que j'avais des missions fédérales, cela se passait très bien mais l'effectif féminin était réduit. Je me souviens quand Patrice Dominguez m'avait nommée comme Conseillère technique régionale, on était seulement 4 femmes CTR contre 28,30 hommes. Quand je suis descendue dans le Languedoc Roussillon, les premières années j'étais la seule femme. Lorsque l'on est dans une équipe en grande majorité masculine, faire bouger les choses n'est pas facile. Mais cela a un peu évolué et la Fédération a fait beaucoup concernant l'attribution de postes pour les femmes à tous les niveaux. C'est quand même un métier plutôt masculin, et si j'ai bien réussi dans mes différentes missions, je pense que c'est du à mon bon caractère; à ma forte personnalité et l'on me respectait. Mais cela demande de l'énergie et des efforts, et les filles qui sont mi figue-mi raisin, qui ne dégagent pas forcément quelque chose, c'est difficile pour elles... Quand j'étais conseillère technique régionale et que je m'occupais de la formation, je conseillais vivement aux filles désireuses de faire ce métier de jouer et de maintenir leur niveau tennistique le plus longtemps possible. " Tenez-vous en forme physiquement leur disais-je. Pour l'instant vous avez 25, 26 ans mais vous verrez quand vous approcherez de la quarantaine et encore plus à 50 ans. Vous allez faire des enfants, avoir des obligations familiales et le niveau de jeu dégringole vite. Etre en seconde série n'est pas la même chose que d'être à 15/4. Cela demande des efforts et pour une fille encore plus que pour un garçon…

 

Qu'avez-vous pensé des résultats des jeunes français et françaises à Roland Garros?

Je suis ô combien ravie de ces résultats. Cette nouvelle génération apporte de la fraîcheur au tennis avec des comportements et un état d'esprit vraiment très agréables. Je les trouve très matures pour leur âge et ils arrivent à tenir leur match du début à la fin avec une maîtrise incroyable. A aucun moment, en particulier Hugo Gaston, ils n'ont fait preuve de défaillance. Et puis, on les sent heureux, ils sont dans leur bulle et lorsqu'ils gagnent, ils restent très humbles et modestes. Cela change de certaines attitudes déplacées que l'on peut parfois croiser sur le terrain. Ils sont classés très loin de l'élite mondiale et sont pourtant capables de se hisser au niveau des meilleurs. Ils sont sur de bons rails et ont tout l'avenir devant eux. C'est vraiment encourageant, enthousiasmant et en tant qu'ancienne joueuse et en même temps enseignante, cela me revigore.

 

 N'oublions pas non plus la paire Mladenovic Babos qui a remporté le double!

C'est magnifique surtout après avoir été empêché jouer à Flushing Meadow à cause de la Covid. En plus, Mladenovic a eu une grosse déception après la perte de son match contre une allemande lorsqu'il y a eu une grosse faute d'arbitrage en sa défaveur. C'est bien de repartir sur le double et j'ai trouvé très élégant ce qu'elle a dit après la victoire sur sa partenaire qui ne fait quand même pas partie des meilleures joueuses en simple . Elle l'a chaudement remerciée de l'avoir aidée tout au long de cette finale car elle se sentait crevée et de l'avoir portée de la première à la dernière balle. L'on sent une réelle amitié et entraide entre elles et cela fait partie de la tactique du double de s'épauler. Il faut vraiment s'apprécier pour justement pouvoir accepter que l'autre flanche un peu. Le double est une belle école du tennis, et il faut en parler. Il serait important qu'il soit mis davantage en valeur dans les clubs car en dehors du fait qu'il faut être bon à la volée, il permet de déployer des coups vraiment importants notamment le retour de service. Il implique aussi la notion d'équipe, laquelle devrait également être davantage mise en valeur avec le côté partage et échange.

 

Quels sont vos meilleurs souvenirs de ce Roland Garros 2020?

Le plus marquant reste la prestation de Hugo Gaston et ses matches un peu fous. Je garde une image d'un jeune garçon qui ne se pose pas de questions, qui essaye d'aller jusqu'au bout en donnant le meilleur de lui-même et en nous donnant du rêve. Quel plaisir! J'ai pu parler de lui avec des gens de mon club et ils ont été aussi emballés que moi. Après j'ai bien aimé Fiona Ferro qui me fait penser un peu à Isabelle Demongeot ancienne n°1 française en plus jeune. Et ensuite la performance incroyable de Nadal. Quel exemple pour nos jeunes en termes d'abnégation, de volonté, de courage, de travail!

Agnès Figueras-Lenattier

 

 

 

 

 

 

 

 

17:20 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sport, corps, opinions

samedi, 29 février 2020

L'UCPA s'investit dans la ville avec la création de "L'UCPA SPORT STATION".

Il se lance dans l'aménagement sportif de la ville afin d'y créer des espaces grandeur nature ouverts à tous. C'est une nouvelle manière de vivre le sport au quotidien, avec de multiples parcours différents de ceux que l'on connaît … Huit UCPA SPORT STATION sont déjà lancés et d'autres sont à l'étude…

L'UCPA, groupe associatif à but non lucratif est né en 1965 de l'initiative du Général de Gaulle qui souhaitait développer une politique dynamique et ambitieuse. Reconnu d'utilité sociale, il est composé de deux associations dédiées à deux secteurs d'activité : L'UCPA Sport Vacances et L'UCPA Sport Loisirs. Depuis plus de 50 ans, il oeuvre en faveur d'un sport ouvert à tous, non compétitif, et vecteur de vivre-ensemble, de mixité et de bien-être. Il veut rendre accessible à tous sans discrimination une expérience sportive, source de partage et de coopération destinés à des projets communs. Grâce à l'UCPA, 3 à 4 millions de personnes ont accédé à des séjours où à des loisirs sportifs facteurs de cohésions sociales. En 2018, 75.000 jeunes en ont bénéficié. Les chiffres révèlent, que 86% des jeunes sont plus autonomes après un stage sportif, que 92% des jeunes ont tissé des liens pendant leur séjour, et que 95% des jeunes déclarent avoir amélioré leur bien-être.

L'UCPA, agréé ESUS, (entreprise solidaire d'utilité publique) depuis 2012 englobe 80 activités sportives, crée du lien social et permet à chacun de progresser tout en profitant des valeurs et des bénéfices qu'apporte le sport. C'est le 1er employeur et formateur dans les métiers du sport en France. Implanté dans 200 lieux de France, il emploie 125.000 collaborateurs et 63% des personnes recrutées ont moins de 25 ans.

Il faut savoir que le prix des stages sportifs (hébergement collectif, pension complète, matériel et encadrement sportif) sont inférieurs à ceux du marché de 30 à 40% l'hiver et de 10 à 20% l'été… En outre, 58% des publics accueillis bénéficient de diverses aides financières.

Actuellement l'UCPA a mis en place un nouveau concept : L'UCPA SPORT STATION qui consiste à aménager le sport en ville. Guillaume Legaut directeur général de L'UCA s'en explique : " L'idée c'est de réfléchir à la manière de faire vivre le sport en ville afin qu'il soit davantage connecté aux attentes et aux manières de vivre des citadins d'aujourd'hui.. Les gens sont davantage connectés au digital, et ont envie de pratiquer différentes activités physiques qui doivent être plus accessibles à tous. Les gens éprouvent le besoin d'être un peu plus nomades, de pouvoir entrer, sortir, venir avec des amis et partager des moments conviviaux.. Sport Station c'est tout d'abord une aventure humaine donnant aux pratiquants la possibilité de vivre une expérience saisissante et différente. Ensuite, il faut que le plus de monde possible en profite avec de grandes amplitudes horaires adaptées aussi bien aux lève-tôt qu'aux couche-tard. Les mères de famille pourront aussi en profiter avec par exemple à Meudon un espace où garder leurs enfants. Le troisième aspect est de faire vivre le multi sport en décloisonnant ce qui va être imaginé dans ces lieux là. Que l'on puisse passer d'une activité à une autre avec l'aide des éducateurs sportifs qui accompagneront chaque personne afin qu'elle puisse progresser dans le domaine où elle pratique. Enfin, le but est de créer des lieux suffisamment spacieux pour respirer et oublier un peu la vie stressante des villes. "

Tout le monde pourra participer avec l'instauration d'une proximité et d'un accès facile. Déployée également une politique d'accessibilité tarifaire destinée aux publics défavorisés. Les disciplines proposées sont très diversifiées (fitness, escalade, glisse, sports de raquette, bien-être avec par exemple séance de yoga ou de spa) avec des parcours adaptés à chacun. Le design des espaces, les animations, événements indoor et outdoor, favorisent les possibilités d'aventures sportives individuelles ou collectives. De nombreux services (restauration, bar, espace bien-être, ateliers éducatifs et créatifs pour les enfants, coaching…) complètent cette multitude.

Huit SPORT STATION sont prévus d'ici 2024 : Meudon, Reims, Bordeaux Brazza, Bordeaux Belcier, Paris 19ème, Nantes, Bercy Charenton et Asnières.

Les quatre SPORT STATION mis en place d'ici 2022 :

UCPA SPORT STATION MEUDON : Ouverture septembre 2020

UCPA Sport Station I Meudon englobe au sein d'un lieu unique 5 espaces sportifs : Un terrain de football rétrocédé à la ville, une patinoire sportive, un espace forme et fitness, une zone de squash et de padel, et un parcours accrobranche ouvert 7 jours sur 7.

Le programme immobilier du multiplex sportif s'étend sur 75.000 m2 avec un réaménagement du quartier de la pointe de Trivaux à Meudon-la-Forêt. Chaque semaine, 90 séances encadrées seront proposées avec une large amplitude d'ouverture 7 jours sur 7 et des tarifs accessibles. La patinoire, les clubs de hockey sur glace, de patinage artistique et de vitesse sont conçus pour accueillir le grand public et un véritable club house sportif est prévu. L'été et l'hiver, sur le parvis de l'équipement auront lieu des événements : patinoire pour les enfants l'hiver et de possibles modules de glisse et de pumptrack…

 

UCPA SPORT STATIONI GRAND REIMS: ouverture septembre 2020

Il a trois objectifs prioritaires : la création d'un centre aquatique d'envergure nationale; le développement et l'aménagement d'un nouveau quartier pour étendre le centre-ville de Reims et la réhabilitation de la friche industrielle, SERNAM.

Le multiplexe rassemble dix espaces ouverts à tous. On trouve un centre aquatique, une patinoire intérieure et extérieure, un espace forme, un pôle dédié au bien-être, un autre dédié aux sports de raquette (squash et padel-tennis), un espace événementiel modulable au gré des saisons, des lieux de co-working et un snack-restaurant. Le tout a nécessité un investissement de plus de 49, 6 millions d'euros…

 

UCPA SPORT STATION I PARIS 19 : ouverture en 2022

L'UCPA SPORT STATION I Paris 19 est situé à proximité de la gare du Nord et des voies d'accès desservant la Belgique, le Luxembourg et l'Angleterre. C'est un équipement privé indoor tourné vers l'outdoor et destiné à tous les publics. L'objectif est de favoriser la pratique sportive dans les jardins de l'îlot fertile, et plus largement dans le parc de la Villette. . Sont prévus circuits courts, produits locaux pour la restauration, efficacité énergétique, production d'électricité renouvelable avec des expérimentations sur le thème de l'écologie urbaine. Il est prévu aussi de faire découvrir Paris aux touristes de façon originale par le biais d'une pratique sportive locale (circuit running, roller). Le projet d'écoquartier de 1,3 ha baptisé " îlot fertile conjugue qualité de vie et démarche environnementale.. Composé d'un grand jardin ouvert de 6500 m2, il est entouré de 440 logements dont 50 logements sociaux. Des sports encore peu répandus dans la capitale comme le padel, le badminton , le squash ou l'escalade seront à la disposition des riverains.

 

UCPA SPORT STATION I BORDEAUX BRAZZIA : ouverture en 2022

Le but premier de ce multiplexe est de créer une dynamique nouvelle au sein d'un quartier en plein essor et de proposer au cœur de Bordeaux et sur la rive droite des activités sportives attractives. Il a été imaginé un univers escalade de 1000 m2, un univers fitness composé de plusieurs plateaux et salles, un espace raquettes ( terrains de squash et de padel) et un parcours golf avec practice en rooftop rassemblés dans un même lieu. Avec en complément bar et restauration, espace événement, location et vente d'équipement sportifs, escape game, saunas, espace enfants. Ces pratiques  proposées en libre accès, encadrées, surveillées, coachées, en compétition vont créer des passerelles et du lien entre les activités et les pratiquants. 

Agnès Figueras-Lenattier

 

 

 

01:39 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : l'ucpa, ville, aménagement

lundi, 10 février 2020

" Des pieds à la tête " DVD

Si l'on veut analyser la quintessence de l'âme d'un champion d'athlétisme, ses aspirations, ses sensations, sa technique, rien de mieux que ce film de Jacques Ertaud cinéaste-aventurier.

Que ce soit les sprinteurs, les sauteurs en longueur, en hauteur, les lanceurs de javelot, les coureurs de demi-fond l'on se régale à les voir évoluer grâce au parcours de la caméra insistant sur les gros plans, les détails physiques comme par exemple la comparaison filmée entre la foulée du sprinter et celle du coureur du demi-fond, ou les ralentis. La voix qui commente est agréable et la description de chaque spécificité a droit à son lot de réflexions savamment étudiées. Maurice Houvion battant son record de France, Jocelyn Delecour, Michel Jazy, Michel Bernard, Robert Bogey et bien d'autres, font partie des athlètes dont il est question ici.

De plus, ce DVD à notre grande satisfaction englobe un livret préfacé par Guy Lagorce, (ancien champion de sprint français, journaliste, écrivain, prix Goncourt de la nouvelle en 1980 pour son recueil " Les héroïques" ), tout à fait captivant retraçant l'enquête qu'avait faite en 1962 Jean Cau écrivain, journaliste, scénariste, dramaturge, essayiste sur l'athlétisme français publiée dans " L'Express". Quelques semaines avant le championnat d'Europe à Belgrade, cet écrivain prix Goncourt pour son roman " La pitié de Dieu" avait pris la décision d'aller vivre parmi les athlètes pour les voir s'entraîner.
Ce texte est si pur, si délicieux, l'atmosphère globale qui règne sur le gazon du stade de Fontainebleau décrite avec tellement de joliesse, que l'on a envie de tout citer comme extraits.

Quelques portraits en exergue : " Voici Lagorce. D'allure, au repos, le plus élégant et le plus racé. Des joues creuses, des yeux très doux d'animal de course, des jambes- lorsqu'il les extraira précieusement de la gaine du survêtement- merveilleuses de modelé et de race"… " Michel Bernard c'est Ignace de Loyola déguisé en coureur. Une tête curieuse sur un corps-carcasse, des yeux sombres où ne se lit qu'une passion, des cheveux noirs : une araignée mystique"…

Une magnifique sublimation du sport qu'il faut absolument savourer…

Agnès Figueras-Lenattier

02:22 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, enquête, athlétisme

dimanche, 10 novembre 2019

LA FED CUP

La finale 2019 de la Fed Cup entre la France et l'Australie, a reflété d'une part l'extrême envie de dévorer littéralement son adversaire et de la blesser totalement dans son orgueil ((Ashleigh Barty qui met 6/0 6/0 à la pauvre Caroline Garcia), et d'autre part un magnifique combat tactique et mental entre les deux n°1 de chaque pays (Barty et Mladenovic), digne de ce que peut réellement apporter un match de tennis comme sensations inouïes et rebondissements shakespeariens. Le troisième simple entre Pauline Parmentier et Ajla Tomljanovic à l'évolution plus classique et plus équilibrée a vu la victoire de l'australienne dont le jeu était simplement un peu plus constant. Quant au double décisif disputé par Pauline Garcia et Kristina Mladenovic, contre Barty et Stosur, un vrai hola, puisque la France gagne pour la troisième fois la Fed Cup…

A l'occasion de cet événement très joyeux, est née l'idée d'un débat philosophique et tennistique entre Khristina Mladenovic et la philosophe et politologue Hannah Arendt. Cette joute imaginaire réunissant deux belles disciplines a fait surgir un texte dont voici la teneur :

Débat philosophique : sport de l'esprit éclectique et infini! . De même que l'on fait son jogging le matin pour sculpter son corps, et acquérir une excellente condition physique destinée à combattre avec force sur un court de tennis, de même en philosophie pour muscler son cerveau et lui donner des formes harmonieuses.

Nietzsche a déclaré que le sport était une gymnastique de la volonté et cette maxime est également valable pour la philosophie. Comme la joueuse de tennis fait ses gammes à l'entraînement pour améliorer ses points faibles et consolider ses points forts, celle qui participe aux débats progresse vers la vérité à petits pas au moyen d'exercices spirituels. Quoi de plus roboratif pour la santé du cerveau que de se confronter aux idées des autres, que d'essayer par diverses méthodes de développer ses propres arguments le plus judicieusement possible. Comme sur un court de tennis, on a des adversaires, on juge leur raisonnement, et l'on élabore une tactique la plus judicieuse possible pour les contrer dans une atmosphère conviviale et raffinée même si l'affrontement est parfois teinté d'agressivité.

Parfois, les propos qu'ils soient tennistiques ou philosophiques sont si divers que la pensée ne sait plus très bien où elle en est. On se force alors à tout analyser, à tout décortiquer, et après avoir baigné dans cette pluralité des idées, on en tire une jouissance, celle de la synthèse. Déployer son grand coup droit, faire un lob lifté pour laisser sur place le joueur à la volée, prendre des notes, s'amuser, se révolter, se surpasser ou rêver que des philosophes célèbres sont présents dans la salle font partie des armes utilisées pour savourer le plus possible ces affrontements. Comme à l'approche d'un match de tennis important, l'esprit est en goguette et se réjouit de la griserie qu'il va connaître. Qui a dit que l'on se lassait de tout sauf de comprendre? N'est-ce pas Sainte-Beuve! C'est la raison pour laquelle un débat philosophique n'est jamais ennuyeux, même s'il est parfois inégal, son objectif étant de faire comprendre un peu mieux tout ce qui nous entoure. Détenir les secrets pour accéder aux chemins menant à une meilleure compréhension générale, tel est ce que l'homme détient de plus cher dans sa vie, et sans cette capacité, il n'aurait plus qu'à mourir d'ennui. Un match de tennis quant à lui, nous permet de mieux analyser notre " soi" et de connaître plus profondément nos réactions physiques et psychiques dans diverses situations. Les fortes émotions après une victoire, la déception dure à digérer après une défaite surtout après avoir eu des balles de match, la peur de gagner, la gestion du stress, la domination de ses nerfs, le manque de confiance en soi pouvant faire perdre ses moyens, le fait d'affronter ses bêtes noires, si l'on a des problèmes d'ordre personnel, la capacité à les oublier et à passer au dessus, et bien d'autres sensations encore. Le " connais-toi toi-même" de Socrate se mêle ici intensément aux coups droits gagnants, aux aces, et aux jeux de jambes les plus affûtés possible…

Le débat philosophique est un moyen de combattre un grand fléau, le conditionnement qu'il vienne des médias ou d'un cadre plus personnel. Cette ouverture spirituelle qui règne lors de ces réunions permet comme lors d'un combat sportif, la remise en question permanente de soi-même, et donne toujours à la pensée un outil supplémentaire pour progresser.

Vive cette initiation, et gloire au plaisir intense qui règne lors d'un duel tennistique ou intellectuel surtout lorsqu' il procure des émotions telles que celles que l'on a vécues aujourd'hui avec l'équipe de France féminine qu'il faut vraiment féliciter d'autant plus que les filles jouaient en Australie!...

Agnès Figueras-Lenattier

11:25 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 02 août 2012

Un prime time pour les Paralympiques !

Voici un mouvement de blogueurs que nous vous invitons à suivre !

Sur leurs blogs, ils réclament UN PRIME TIME POUR LES PARALYMPIQUES. Leur mode d'action ? Ils se cachent la moitié du visage pour protester contre la faible visibilité programmée des Jeux Paralympiques.

club des supporters handisport,handisport,jeux paralympiques,malakoff médéric,fédération française handisport

Vous aussi, vous aimeriez voir la totalité des Jeux de Londres ? REJOIGNEZ-LES ! 

Masquez la moitié de votre visage et changez vos photos de profils sur les réseaux sociaux ...ou partagez simplement cette image.

Les Jeux Paralympiques et nos athlètes handisport méritent aussi une exposition médiatique.

Plus de 36 000 personnes ont relayé le dernier appel du Club des Supporters Handisport pour faire changer le regard sur le handicap. Combien serez-vous à partager cette nouvelle initiative ?