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jeudi, 25 mai 2023

" Native Son" film de Pierre Chenal DVD

Richard Wright auteur du roman adapté au cinéma par le réalisateur Pierre Chenal même s'il n'est pas comédien professionnel joue bien le rôle de cet homme noir auteur de deux meurtres et victime de racisme. Sans doute le fait de l'avoir imaginé l'aida t-il dans l'interprétation authentique du personnage. Richard Wright n'est d'ailleurs pas le seul comédien amateur, pratiquement tous le sont. Et c'est tout l'art de Pierre Chenal devenu célèbre avec son film " Crime et Châtiment" en 1935  d'avoir fait en sorte que l'on ne s'en aperçoive pas réellement. 

Ce film censuré aux Etats-Unis et d'abord vilipendé par la critique passera sur la chaîne américaine TCM en 2021. C'est là qu'il obtiendra les éloges d'Eddie Muller spécialiste du roman noir.  Et c'est mérité car c'est un très bon film, bien maîtrisé et qui traite avec une certaine originalité  d'un sujet toujours d'actualité. 

Il est interessant de voir la manière dont il est évoqué ici et il serait interessant si ce n'est déja fait de lire le livre afin de se rendre compte si le point de vue de l'auteur et du réalisateur, chacun dans leur style, se rejoignent. Ce que l'on peut dire en tout cas c'est qu'ils ont été tous les deux confrontés au " rejet", l'un parce qu'il était juif et l'autre parce qu'il était afro-américain. Cela les a rapprochés et cette réalité se ressent dans le film. Un beau témoignage sur les préjugés et le manque de tolérance...

Agnès Figueras-Lenattier

10:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, film, adaptation

mercredi, 22 mars 2023

Coffret Mike de Léon 8 films

8 films philippins8 films philippinsQuel cinéaste ce Mike de Léon nouveau venu au sein du cinéma philippin!... Ses films sont puissants et délivrent de forts messages que ce soit sur le plan politique, familial ou sentimental. Avec une dénonciation de la dictature de Marcos lors de "Kisakpamata"»  Deuxième photo... ) par le biais de l'autoritarisme d’un père d’une grande cruauté avec sa fille.

Comment par exemple ne pas s’émerveiller devant «  Citizen Jake »  ( première photo... ) qui raconte l’histoire d’un journaliste qui se rebelle violemment contre son père corrompu jusqu’à la moelle.  Ou de s’attendrir sans sensiblerie pour autant avec « C’était un rêve », une belle histoire pure entre un jeune couple qui se raconte ses tourments et se voue une passion pleine de romantisme mais un peu triste. Les costumes notamment sont très agréables à regarder et les couleurs bien choisies. Une coccinelle rouge donne de l'éclat au film… Belle histoire aussi avec Melody et Noël dans " Le paradis ne se partage pas". Ils incarnent bien la phrase " Qui aime bien châtie bien", ne cessant de se haïr et finissant par s’aimer d’une folle passion. « 

Batch 81 » a la réputation d’être un des meilleurs films de ce réalisateur mais il est vraiment bien difficile à supporter tellement les scènes pleines de sadisme entourent le film… Mais néanmoins, elles sont belles de par leur authenticité...

Tout est bon, pas de longueur avec une bonne maîtrise de la caméra et des acteurs très performants et vrais… A ne pas rater si l’on aime le cinéma profond et aux messages représentatifs d'une vie pas toujours rose...

Agnès Figueras-Lenattier

10:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : 8 films philippins

lundi, 15 août 2022

PETER BOGDANOVICH 3 CD ( Daisy Miller, Texasville, The Great Buster= une célébration)

Edition Carlotta Films

Parmi ce coffret où sont édités trois films du critique , réalisateur et acteur américain Peter Bogdanovich, «  The Great Buster « = une célébration, hommage au grand comédien et cinéaste Buster Keaton «  L’homme qui ne rit jamais » à l’époque du muet .  Peter Bogdanovich dont le film le plus connu « La dernière séance » a obtenu deux oscars réalise un documentaire qui grâce à une vingtaine de témoignages (amis, réalisateurs, artistes ) et de nombreux extraits de films  démontre en quelque sorte la « folie  géniale et la totale singularité « de Buster Keaton amoureux des inventions mécaniques. Se donnant toujours à fond devant la caméra, tout au long de sa carrière, il n’a pas hésité à prendre des risques pour accentuer son côté burlesque aussi bien dans sa vie de comédien que de réalisateur. Et c’est vrai d’après ce que Bogadanovich montre comme extraits que c’est très drôle, pleins de gags, de folles cascades  et de trucages inédits. Parmi ses films les plus connus « Le mécano de la générale » un des films favoris d’Orson Wells sur la guerre de Sécession. Dans « Cadet d’eau douce » son dernier film muet on assiste à une scène d’anthologie mettant en scène un extraordinaire ouragan. « Le dernier round » en même temps un des plus drôles et des moins connus de ses films, lle montre lors de son premier entraînement sur le ring… Quant à «  Sportif par amour » , il contient également des scènes extrêmement amusantes..

Bien évidemment pour tourner toutes ces scènes où il fait preuve d’une agilité incroyable et d’un extrême contrôle de son corps avec des chutes incroyables, inutile de dire que les blessures sont de la partie. Notamment une fracture de la nuque dans « Sherlock Junior » dont il ne découvrira la gravité que bien longtemps après…

Très doux, gardant tout à l’intérieur, il ne résistera pas à la tentation de l’alcool, passera par des périodes de dépression notamment lors de son expérience avec MGM qui le détruira totalement, et sera interné avec une camisole de force. Il finira par guérir de l’alcoolisme et les dernières années de sa vie, ne boira plus qu’une bière chaque soir. Et il se remettra intensément au travail, tournant jusqu’ à la fin et pratiquement mourant dans « The Scribe » … En 1960, il reçoit un oscar d’honneur et sera largement honoré lors du Festival de Venise…

Belle initiative de Peter Bogdanovich de mieux faire connaître ce «  pantin du corps »  et cet artiste décédé début 1966 qui mérite vraiment que l’on s’attarde profondément sur lui…

Agnès Figueras-Lenattier

07:27 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : buster keaton, hommage

vendredi, 17 juin 2022

Deux DVD chez Carlotta Films

L'HOMME AU POUSSE-POUSSE (VERSION 1943) 04.jpgEXÉCUTION EN AUTOMNE 04.jpg«  L’homme au pousse-pousse (photo n°1) » ,  «  Exécution en automne (photo n°2) »

Le DVD sur «  L’homme au pousse-pousse «  tiré du roman de Shunsaku Iwashita contient deux versions du même réalisateur japonais  Hiroschi Inagaki (1943-1958) . L’une de 1943 en noir et blanc, l’autre de 1958 en couleur.  Que faire techniquement avec le noir et blanc d’un côté et avec la couleur de l’autre ? C’est la question qui vient à l’esprit en regardant ces deux films qui partent de la même histoire mais qui n’ont pas grand-chose à voir l’un avec l’autre.  L’histoire est celle de Matsugoro conducteur de pousse-pousse qui fait la connaissance des parents d’un petit garçon Toshio.  Lorsque le mari meurt, il promet à sa veuve de prendre soin de son fils.  La deuxième version joue davantage avec le côté esthétique, avec les détails et met peut-être davantage en valeur l’amitié qui unit l’homme au pousse-pousse à Toshio.  Mais les deux ont une pudeur attachante et l’histoire est belle dans les deux versions. En tout cas, c’est intéressant de comparer ces deux films et de voir les qualités indiscutables du réalisateur qui a su faire preuve d’un esprit créatif et audacieux.

« Exécution en automne » du réalisateur né à Shangaï Lee Hising  dont c’est le film préféré « : Pei Gang couvé par sa grand-mère a commis trois meutres de sang-froid. Condamné à mort, l’éxécution doit avoir lieu l’automne suivant. Sa grand-mère arrivera t-elle à le sauver ? Tout le film repose sur cette incertitude et englobe violence, sentimentalisme, poésie, et montre avec force la dualité de l’individu.  Pei Gang peut en quelque sorte être assimilé au docteur «  Jekyll and Mister Hyde «  dans une version totalement différente mais dont le concept est le même. Le bien et le mal chez un individu… Le remords est également bien dépeint et conduit inexorablement à l’acceptation de la fatalité. Un beau  film quelque peu entaché de philosophie et d’une certaine morale…

Agnès Figueras-Lenattier

 

 

00:45 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 13 juin 2022

Pygmalion DVD

bernard shaw,"pygmalion" film

Film de Leslie Howard et d' Anthony Asquith

Un pari constitue la trame de ce film qui a obtenu 4 nominations aux Oscars dont le meilleur film et qui est adapté de la pièce de Bernard Shaw. 

Professeur de phonétique Henri Higgins rencontre une marchande de fleurs dotée d’un accent cockney bien prononcé qui souhaite prendre des cours avec lui. Henri Higgins prend l’engagement de la faire passer pour une duchesse auprès de son ami le colonel Pickering sceptique.

Deux acteurs talentueux ( Wendy Hiller, Leslie Howard), jouent dans ce film à l’humour torride et aux répliques savoureuses. La vendeuse va devenir un sujet d’expérience et va littéralement se métamorphoser notamment lors de la soirée à l’ambassade de Transylvanie. On va croiser au cours de cette réalisation, la bonne société anglaise dont Bernard Shaw se moque avec une ironie quelque peu acerbe.

On voit le professeur et la vendeuse répéter inlassablement et le contraste qui les oppose est bien marqué. Bien mis en valeur également «  L’effet pygmalion » c’est-à-dire que le fait de croire en les chances  de quelqu’un va aider la personne à obtenir le résultat escompté. Un film bien réussi qui met en valeur avec subtilité l’esprit de Bernard Shaw …

Bernard Shaw considérait le cinéma comme un prolongement du théâtre et désignait parfois les acteurs comme «  ses esclaves de la scène. Pouvant se montrer très rigoureux sur la diction et le tempo de son texte, il a absolument voulu que ce soit Wendy Miller la vendeuse qu’il avait repérée au théâtre et a accepté que la fin de sa pièce soit changée. Il modifiera d’ailleurs sa pièce après ce film. En plus du film, l’on trouve dans ce DVD un livret illustré de 12 pages et également en complément un film d’Antony Asquith «  Un cottage dans le Dartmoor ».

Agnès Figueras-Lenattier

 

jeudi, 10 mars 2022

Coffret Satyajit Ray réalisateur bengali

3D COFFRET SATYAJIT RAY EN 6 FILMS 5 BD DEF.pngLE LÂCHE 02.jpg« Ne jamais avoir vu un film de Satyajït Ray, c’est comme ne jamais avoir vu la lune ou le soleil » a dit Akira Kurosawa. Et il a bien raison tellement les films de ce réalisateur détenteur d' un Oscar pour l'ensemble de son oeuvre sont un enchantement pour les yeux et pour l’esprit.

On peut le constater avec ces 6 films contenus dans ce DVD qui ont pour grande qualité de traiter des thèmes divers et qui possèdent de la poésie, de l’étude psychologique, du suspens avec notamment l’intrigue policière du «  Dieu éléphant « . La fin est souvent belle et totalement inattendue comme dans « Le lâche » .

« Le saint » parle d’un escroc simulant la sainteté et «  La grande ville «  évoque le côté conservateur d’une famille qui a du mal à concevoir que la femme travaille. L’héroïne est très jolie, naturelle. De manière générale, les acteurs sont authentiques et convaincants , et malgré la richesse des sujets abordés, il règne une ambiance  facile à regarder. La façon de filmer est séduisante. Les coutumes du pays sont bien dépeintes grâce aux vêtements, aux décors.

Les rêves, la réincarnation, la célébrité sont évoqués dans " Le héros" avec un acteur qui se confie de manière sincère à une journaliste. C’est tout l’art de Satyajit Ray que de mélanger à la fois profondeur et simplicité.

On se régale littéralement...

Agnès Figueras-Lenattier

16:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 07 novembre 2020

L’audition DVD

Un film de Ina Weisse

Films du Losange

L’électricité est dans l’air. C’est ainsi que l’on pourrait qualifier l’atmosphère de ce beau film où les émotions fortes pullulent. Sans compter de très beaux airs de musique classique que le violon constamment présent met en relief. Anna Bronsky (Nina Hoss) professeur de violon au Conservatoire croit fortement en Alexander élève dont elle va s’occuper contre l’avis de ses collègues et le préparer à l’examen de fin d’année. . Plus le temps va passer, et plus elle va devenir exigente envers lui, ce qui va provoquer la jalousie de son fils lui aussi violoniste qu’elle finit par délaisser. Tous les comédiens sont excellents et la manière de filmer est agréable, bien construite, avec de temps à autre de brèves scènes un peu hors du sujet principal venant pimenter le scénario. Le stress de plus en plus présent chez Alexander avant le jour J est bien marqué grâce d’une part à la bonne interprétation de l'élève et d’autre part grâce également à l’angoisse d'Anna également bien interprétée par Nina Hoss détentrice du prix d’interprétation féminine pour ce rôle. C’est un film haletant, pas toujours facile à avaler psychologiquement et c’est ainsi jusqu’à la fin. L’on pourrait même dire encore plus lors de la conclusion du film.  C’est une fin qui peut laisser certains sur leur fin, mais qui pour d’autres insiste justement avec astuce sur le sujet évoqué et nous le rend encore plus marquant et plus convaincant… On ne peut rester indifférent à un tel film…

Agnès Figueras-Lenattier

13:58 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : violon, audition, stress

mardi, 10 décembre 2019

L'idiot " DVD

Editions Doriane Films

Adapter au cinéma " L'idiot" de Dostoievski œuvre de 900 pages était un défi de grande ampleur. Georges Lampin d'abord assistant réalisateur puis producteur a osé ce pari. C'était ambitieux, et le résultat s'avère mitigé. D'ailleurs, les critiques de l'époque lui ont reproché et c'est assez vrai de ne pas avoir su ou pu exprimer toute la profondeur du roman. Il a fallu que ce cinéaste coupe, coupe, et pas évident donc de sélectionner les passages à garder et à éliminer…

Ceci dit, les acteurs sont convaincants notamment la belle et élégante Edwige Feuillère et Gérard Philippe qui après ce rôle continuera dans la même direction : tourner dans des films en costume adaptés de chefs-d'œuvre de la littérature romanesque. Il est ici brillant, incarnant un homme plein de naïveté, de douceur, d'aménité et sans grande consistance. La scène où il donne rendez-vous à Aglaé une des filles du général Epantchine est pleine d'esthétisme et de romantisme. Les costumes sont beaux ainsi que les décors qui permettent d'avoir un aperçu de la ville de Saint-Pétersbourg pendant une fête russe.

Un reproche cependant à adresser à Gérard Philippe qui n'est pas encore tout à fait au sommet de son art : une diction pas toujours parfaite, et une voix trop faible à certains moments. C'est d'ailleurs ce que lui a fait remarquer l'ingénieur du son qui lui a demandé lors d'une séquence de parler plus fort. Et Gérard Philippe de lui rétorquer qu'il ne suivrait pas ce conseil pas car c'est ainsi qu'il le sentait... Le lendemain, l'ingénieur du son fera amende honorable reconnaissant que Gérard Philippe avait raison. Or, ce n'est pas si évident. Il aurait sûrement semblé plus judicieux qu'il élève un peu la voix. Cela semble en effet manquer un peu de professionnalisme.. Ce n'est qu'un argument qui peut bien sûr être contredit…

Avec ce DVD est joint un petit carnet très intéressant sur Gérard Philippe, éclairant sur sa personnalité d'après des témoignages de personnes l'ayant côtoyé, sur sa préparation pour le rôle et le contexte de l'époque…  L'ensemble est enrichissant et historique quant à la carrière de Gérard Philippe…

Agnès Figueras-Lenattier

 

 

lundi, 07 octobre 2019

Avec André Gide DVD

 

Doriane Films

Pierre Brauberger producteur, distributeur, cinéphile invétéré et Marc Allégret cinéaste avaient l'habitude de déjeuner ensemble chaque dimanche. A cette occasion, dans les derniers mois de 1950 une idée a germé en eux : réaliser un documentaire -hommage à Gide alors très âgé et qui ne voulait être filmé que quand il le sentait. Il mourra d'ailleurs le 21 février 1951 durant le tournage. Le film est alors monté très rapidement dans une version courte de 62 minutes. Puis, remaniement du scénario et version définitive le 21 février 1952 dans les locaux du cinéma Vendôme à Paris.

A présent, le voici en DVD restauré et numérisé par les Films du Panthéon en collaboration avec les films du Jeudi et avec le soutien du CNC. Réalisé par Marc Allégret qui a également écrit le scénario avec Dominique Drouin, le narrateur est Jean Desailly. C'est un témoignage unique sur l'écrivain qui parle de son œuvre et en lit beaucoup de passages au moyen d'une très bonne diction. Visiblement d'après ce que l'on peut constater à travers ce film, c'est qu'André Gide était conscient de son talent. Cela se sent dans la manière dont il lit sa production littéraire. Avec une certaine fierté et emphase. Marc Allégret qui a très bien connu André Gide parle de lui comme quelqu'un qui vivait de façon intense et se passionnait pour tout. C'est effectivement ce qui ressort dans ce film où sa grande curiosité se devine aisément avec notamment son attirance intellectuelle pour tous les milieux. Aimant bouger, une de ses règles de vie est illustrée par cette phrase du poète Keats qu'il aime particulièrement : " Le mouvement imprudent est préférable à la prudente immobilité"…

On le voit avec sa fille, deux de ses petits enfants, qu'il prend plaisir à observer. Observer, oui il aime observer et ceci en toute occasion. Par exemple le comportement de son adversaire lors d'une partie d'échecs… La musique tient une grande place dans sa vie. Ecoutons le parler de Chopin à une jeune musicienne lorsqu'il s'était transformé pour l'occasion en professeur de piano : " J'ai passé avec Chopin plus d'heures que je n'en ai passées avec personne d'autre, avec aucun auteur"…

Très ami avec Paul Valéry, il aura l'occasion de rencontrer Oscar Wilde qui lui fera la réflexion suivante : " Je n'aime pas vos lèvres, elles sont droites comme celles de quelqu'un qui n'a jamais menti"… Roger Martin du Gard est également un de ses grands amis.

Très peu de choses sur ses aventures sentimentales sont relatées à part son amour déçu pour sa cousine. Rien ne filtre par exemple de son homosexualité. Cela manque un peu mais n'enlève rien à l'authenticité de la réalisation.

La langue de Gide est magnifique et le beau timbre de voix de Jean Desailly qui lui aussi dit de belles phrases ajoute au charme de ce film. André Gide est bien là en chair et en os…

 

Autre DVD sorti récemment et très intéressant également : " Jeanne Starévitch dans " La petite chanteuse" un film de Ladislas Starévicth (1882-1965)  assisté d'Irène Starévitch. Ladislas Starévicth est un réalisateur russe d'origine polonaise de films d'animation. Il représente une référence notamment pour Tim Burton, Thierry Gillian ou Wes Anderson...

Agnès Figueras-Lenattier

mardi, 27 août 2019

Des rêves sans étoiles DVD

Mehrdad Oskouei réalisateur iranien a beaucoup souffert pendant sa jeunesse du fait notamment de l'incarcération de son père et de son grand-père . Désireux de faire des films depuis toujours, il a décidé de parler des malheurs de l'humanité. Ses sujets de prédilection sont les femmes et les enfants, et c'est une des premières personnes dans son pays à avoir pu tourner plusieurs films dans un centre d'éducation.  Relater en images l'espoir de mettre fin aux injustices est sa volonté première : " Je voulais montrer la vérité sur ce qu'était devenu une majorité silencieuse dans la société iranienne contemporaine." " La maison de ma mère" qui raconte le parcours épineux de deux femmes isolées, une mère centenaire et sa fille pêcheuse de 70 ans , est son premier film professionnel.

Ce DVD qui contient quatre films " La maison de ma mère", " De l'autre côté de la burqa", " Les derniers jours de l'hiver" et " Des rêves sans étoiles" est très explicite sur la dureté de vie de toutes ces personnes choisies par le cinéaste. Dans " De l'autre côté de la burqa", l'on voit des femmes au sud de l'Iran tellement à bout moralement qu'elles en arrivent à se suicider…

Quant aux témoignages des adolescents (tes), ils sont édifiants et montrent leur clairvoyance malgré leur jeune âge. Les garçons qui ont tous moins de 15 ans sont en manque affectif et parlent avec nostalgie de leur famille. L'un d'entre eux déclare " : " Si on me permet de voir ma mère, j'accepterai la perpétuité, et ma famille 5,6 fois la peine de mort. Je n'ai pas peur de la mort, mais de la vie." Un autre âgé de 10 ans : " J'ai assez souffert pour avoir besoin de me reposer ici. Le pire moment de ma vie c'est quand je commençais à goûter à l'amour de ma mère et qu'elle est partie, et le moment le plus heureux quand elle est revenue"…

Les filles pour leur part, semblent davantage satisfaites du fait d'être dans un centre; et témoignent avec un certain contentement. Mais leur parole n'en est pas moins aussi violente, et elles n'ont  pas l'air de regretter vraiment l'absence familiale. L'une a été victime de sa mère qui l'a brûlée avec un réchaud. Elle a des implants aux doigts car elle s'est immolée. Une autre a poignardé son père qui a abusé d'elle à 12 ans. Leurs agissements passés sont variés  :  meurtres, vols, drogues, prostitution…

En écoutant ces jeunes, l'on est un peu éberlué par leur maturité, et leur grande sensibilité pour la plupart. L'on pourrait penser que ce sont des enfants qui portent le mal en eux, or il n'en est rien et on leur attribue vite des circonstances atténuantes. C'est tout l'art du réalisateur d'avoir montré cela. C'est d'ailleurs ce qu'il avait dit aux filles : " J'aimerais montrer votre intelligence, votre créativité, votre gentillesse et votre beauté. Je pense que vous n'êtes pas différentes des autres filles…"

Mehrdad Oskuei a réussi son pari et pose des questions judicieuses et profondes ce qui permet aux enfants d'être en confiance et de se confier sans crainte et avec authenticité.

Du beau travail…

Agnès Figueras-Lenattier