lundi, 19 février 2024
Mon partenariat sportif et pictural avec les médias et les spécialistes
A l'occasion des Jeux Olympiques, à partir d'aujourd'hui, je proposerai des portraits de peintres d'après les films de réalisateurs travaillant notamment sur Museum TV la première chaîne dédiée à l'art. Cette chaîne est un véritable régal pour moi dans mon épanouissement intellectuel et stimule mon attirance pour les peinture et la sculpture. Je m'inspirerai également de France Culture, Wikipédia et autres... A ces portraits, j'ajouterai éventuellement des informations provenant de recherches personnelles, je donnerai mon avis et essaierai de transmettre les sensations que me procurent la vision d'un Renoir, d'un Delacroix ou d'un Michel Ange. En tant qu'ancienne sportive de haut niveau (ex n°8 française en tennis), donc très friande de sport à pratiquer ou à regarder j'essaierai aussi quand il y a matière, de parler du sport dans la peinture dans son ensemble. Que ce soit dans la représentation picturale ou la pratique du sport chez les peintres. Cette perspective de travail me donne une grande joie au coeur et mon âme va en ressortir ennoblie. Faire un grand voyage en compagnie de la beauté esthétique, étudier la vie de ces artistes va constituer un véritable stimulant pour moi et lorsque j'irai faire mon jogging matinal, je penserai à Van Dongen, aux nabis ou aux impressionnistes. Courir m'incitera à aller toujours plus loin comme quand je faisais du sport à haut niveau. Cela n'a rien n'a voir en soi, mais le but est le même, progresser dans son savoir, apprendre constamment et que ce soit sur un court de tennis ou avec sa plume aller toujours plus loin, plus haut, plus fort. Comme je contemple des parties entre Federer et Nadal, ou entre Swiatek et Sabalenka, je contemplerai des tableaux de Berthe Morisot, et j'étudierai les amitiés ou au contraire les éventuelles inimitiés entre ces peintres. Comme je peux parler de l'histoire du tennis, je parlerai de l'histoire de la peinture. Les Grands Chelems de la peinture et les tournois de tennis annexes se mêleront au cubisme, au dadaïsme, au post impressionnisme. J'ai le cerveau qui bouillonne rien qu'à y penser et mon corps frétille d'impatience. .. L'art est un véritable médicament pour le cerveau, comme l'est le sport pour le corps... Les Grecs l'avaient très bien compris avec " Un esprit sain dans un corps sain"...
Mario Urbanet peintre et conteur réputé me donnera aussi ses poèmes sur les peintres qu'il a réunis dans un livre intitulé "Impressions Suite poétique au fil d'expositions".aux éditions le Serpolet... Et fera aussi part de ses goûts picturaux
Avant de parler du premier peintre que j'ai choisi ,Modigliani, et du terrible drame qu' a engendré son décès, le suicide de sa femme Jeanne Hébuterne enceinte de leur deuxième enfant, je joins ici un poème que j'ai écrit :
PEINTURE
Avoir comme ange gardien un peintre
Qui dans une armoire tel un cintre
Vous déploie avec grâce les habits
Que portaient les joyeux nabis
Qu’il devienne un valeureux valet
Messager de la technique de l’aquarelle
Et des ritournelles du pastel
Dans un univers tout sauf laid
La peinture s’ agglutine à moi
Comme une spirale infernale
Elle se fait l’écho de mes émois
Et j’aime lire ses annales
Delacroix, Goya, Renoir
Me servent d’entonnoir
Pour filtrer l’artistique pureté
Et laisser passer le souffle de l’éternité
Ah peinture beauté sulfureuse
Dans mon âme graveleuse
Succube merveilleuse
Et intemporelle travailleuse
La peinture art de la munificence
Déploie ses ailes, avide
D’apporter aux hommes la jouissance
Et aux femmes l’orgasme intrépide
C’est l’empire des sens dévoyé
Où la population émerveillée
Oublie les affres de la guerre
Et goûte la sensualité de la mer
Peinture mêlée à la sculpture
Où trône le beau Praxitèle
Qui nous jette en pâture
Toute sa belle clientèle
Ah Praxitèle sculpteur pionnier
Du nu féminin dans son intégralité
Tu résonnes comme le chansonnier
De ce que l’on nomme la sacralité
Modigliani
son apprenti
semble las déjà
du travail lourd qui lui est promis
les portraits existent
par ces seuls regards minimalistes
et par cette étroitesse des yeux
intenses
la profondeur de la peinture
exulte par ces orifices étriqués
le reste n’est qu’habillage
babillage
camouflage de langueurs
Mario Urbanet
in Impressions édit Le Serpolet
Mario Urbanet
Modigliani est-ce un peintre que tu apprécies
Beaucoup. En revanche, je ne connais pas beaucoup sa sculpture. J’ai du en voir lorsque j’ai visité l’ atelier de Brancusi mais je n’avais pas particulièrement accroché. Il a une histoire quand même assez répandue chez les artistes de l’époque. Il a mangé de la vache enragé, et s’est noyé dans l’alcool, la drogue etc. Et sa fin est dramatique. Il fait un peu des artistes maudits et j’xai eu sous les yeux l’exemple de. Bosco . Tout le monde le traitait de feignant, prétendait que ce que peindre n’était pas du travail. Il a tenu bon mais au prix de gros soucis de vie et par bonheur il est tombé amoureux d’une femme qui l’a pratiquement entretenu toute sa vie. Il me semble que Modigliani fait partie de la même veine IL était issu d’une famille qui a eu déboires financiers, mais son objectif c’était son art. Il s’y est consacré avec toute ce que cela engendre comme déviation de vie. Ce qui m’a toujours attiré chez lui c’est son vécu digne d’un roman et d’un roman à rebondissements.
As-tu vu l’exposition à l’orangerie qui a eu lieu début 2024?
Oui et j’ai été particulièrement frappé par une toile « l’apprenti» qui dénotait un peu car il a peint beaucoup de femmes. J’apprécie beaucoup ce style allongé, ça me fait penser à la sculpture de Giacometti. Cette façon de transmettre la beauté avec une déformation des visages et tous ses portraits de femmes sont fabuleux. Je reviens à ce tableau « L’apprenti » qui m’a particulièrement intrigué et devant lequel je suis resté un bon moment. J’ai moi-même été apprenti, d’ailleurs à l’époque c’était le sort de beaucoup de jeunes. Tous mes copains d’école étaient apprentis soit en maçonnerie, soit en agriculture, et rares étaient ceux qui poursuivaient des études. Donc voir l’attitude de cet apprenti me rappelait à la fois la façon de mettre son poing pour tenir sa tête et et un air pensif, très pensif… J’imaginais ce que ce garçon pouvait penser. Etait-il las ou épuisé par une journée de travail? Sa tenue n’est visiblement pas celle d’un ouvrier du bâtiment mais plutôt celle d’un apprenti typographe ou dans un métier de bouche. Je sui vraiment resté en admiration devant cette toile, elle m’attirait particulièrement…
Les yeux en amende, sans pupille , le long cou ça te plaît?
Oui c’est un peu comme une interprétation. C’est peut-être un peu prétentieux mais ce que j’écris représente notamment ce que j’ai autour de moi et avec ce peintre je vois un artiste qui interprète la nature. Il ne la copie pas et ce n’est pas ce qu’il voit mais peut-être comme il aimerait que ce soit. J’ai trouvé cela touchant
Quand tu regardes des œuvres et que tu t’intéresses à un peintre, fais-tu attention uniquement à son oeuvre ou aussi à sa vie et à sa personnalité?
Tout dépend des peintres. Si par exemple je prends Salvador Dali, sa peinture est intéressante car elle ouvre des fantasmes. Il a lui aussi une interprétation assez fantasmagorique de la vie avec des préoccupations qui étaient les siennes. Particulièrement la mort et en même temps ce n’est pas du Modigliani. Il vivait dans l’opulence et d’ailleurs ses contemporains l’avaient appelé par l’anagramme de son nom « Avidadollars. Son oeuvre dessinée est encore plus fabuleuse. Mais je distingue l’homme de l’oeuvre , et je n’ai pas l’impression que c’était un homme interessant. En tout cas, je ne m’en serais pas fait un ami. Picasso c’est la même chose, j’ai visité des expositions sur lui avec grand intérêt et j’ai beaucoup aimé certaines de ses toiles, ses poteries . Mais même chose que pour Dali, être son ami ne me serait pas venu à l’idée. Le personnage est détestable et quand on parle de misogynie, des images me viennent à l’esprit… Je distingue l’homme et ce qu’il créé. Ainsi j’aime beaucoup les textes de Léo Férré, c’est un poète, mais en tant qu’ami non…
Illustration de Balàzs Kovacs intitulée " L'apparition de Modi et de ses amis sur le carrelage. Ses oeuvres sont disponibles sur instagram :@kovb.art
Pendant que j'ai fait mes recherches sur Modigliani, mon imagination a fortement travaillé. Voilà ce qu'il en résulte :
Modigliani me peint dans son appartement atelier. Nous faisons l’amour puis comme il n’y a pas de cuisine chez lui, nous mangeons des boîtes de conserve notamment des sardines. Pendant le repas, je lui raconte ma vie de joueuse de tennis, il me raconte sa vie de peintre. Notre complicité lui donne envie de jouer au tennis. Je lui donne quelques cours, il arrive à pas mal se débrouiller, fait un peu de compétition et se classe à 15/2 après avoir utilisé la méthode de Suzan Lenglen : boire du cognac aux changements de côté pour se donner de l'énergie.... Petit à petit, ce sport lui permet de se passer de l’alcool et de la drogue . C’est alors qu’un nouveau Modigliani apparaît et une oeuvre totalement différente surgit et aussi géniale que la précédente. Swiatek sans pupille et la tête penchée, Sabalenka avec un long cou à la place de jeanne Hébuterne. Federer devient Paul Guillaume, Nadal Moïse Kisling son meilleur ami. Une exposition se met en place avec deux parties. Une partie déjà connue de lui et l’autre partie avec le monde du tennis… Le succès est total et un hommage a lieu a Roland Garros avec des chansons de Yannick Noah. Un match exhibition a même lieu entre Modigliani et Noah avec 30./ O à chaque jeu pour Modigliani. Le match est assez disputé mais Noah gagne quand même. Ce sera le début d"exhibitions de ce style entre des peintres jouant au tennis et de grands joueurs avec à chaque fois des handicaps. Plus tard sera mis en place un tournoi entre artistes de tous domaines et le vainqueur de ce tournoi affrontera un vainqueur du Grand Chelem. Avec pour arbitre une joueuse de tennis. Ce tournoi deviendra international et le tennis sera totalement remis à l'honneur devenant le sport mondial n°1.
J’aurais tant aimé que ce soit vrai, mais déjà rien que de l’imaginer ça fait du bien. Mon cerveau jubile et il est prêt à exploser dans l’orgasme et la jouissance intellectuelle.
En attendant le portait final de cet artiste torturé, voici des témoignages de personnalités l'ayant connu. Je les ai recueillis en regardant le film de Jean-Marie Drot " Les heures chaudes de Montparnasse" :
Blaise Cendrars écrivain suisse et français qui a rencontré Modigliani au tout début de son arrivée en France à l’Hôtel du Perron rue Lauriston :
« Il était beau, divinement beau, gai, bien portant et ne pensait qu’à jouir et à découvrir Paris. Il était habillé comme le sont les jeunes italiens qui sortent des mains d’un tailleur italien avec une gabardine cousue main, pincée à la taille, avec le bout des mains allant en s’évasant pour laisser place aux manchettes qui papillonnaient chaque fois qu’il gesticulait et ils gesticulait beaucoup. «
Il disait « Modigliani c’est la beauté, la fougue de la jeunesse ».
Jeanne Survage femme du peintre Léopold Survage qui l’a connu en 1918 à Nice :
« Il était d’une courtoisie exquise et grand seigneur. Très beau, magnifique. Toujours gai, intelligent mais il me quittait de temps à autre pour descendre en bas boire un coup et je lui faisais la morale. Il était gentil. «
André Salmon écrivain et poète français
« Il y a eu beaucoup de défis dans son existence. Il était pauvre et on ne pouvait pas le sauver; il aurait gâché toutes les sommes qui lui tombaient entre les mains. Sur la fin de sa vie, il aurait pu avoir une vie « normale » mais il gâchait tout et mettait un défi à sa misère première. C’est une attitude qui peut se défendre. »
Roger Wilde peintre, dessinateur, illustrateur suisse compagnon de la Grande Chaumière
« C’était un garçon caustique qui avait toujours l’air d’être saoûl même s’il ne l’était pas. Picasso dit que Modigliani qu’à Montparnasse. Je ne sais pas si c’est exact mais il a toujours eu une bienveillance particulière pour moi et toujours est-il que je ne me suis jamais disputé avec lui. C’est déjà miraculeux car il cherchait la bagarre, il avait une certaine agressivité. Il était très beau, il avait l’air d’un espèce de polichinelle, il avait un peu l’accent d’un polichinelle, un espèce d’accent clown qui était étonnant.. Il récitait des poèmes tout le temps. «
Paul Lévy : « Je le voyais souvent à Montparnasse, je vivais un peu en isolé, j’avais le goût de la retraite à cette époque là. Je ne critiquais pas, mais je n’avais pas le goût d’y participer. Exhibitionniste? Je n’ose pas dire cela d’un homme pour qui j’ai une telle considération, une telle admiration. Mais certainement il y avait de cela… «
Personnes l’ayant vu pour la première fois et de loin :
« Il avait une tête magnifique, très beau avec une tête d’italien. Il n’était pas grand mais il avait une tête superbe et il se promenait avec une grande fierté sur le boulevard quand je l’ai vu. On aurait dit Donc César de Bazan personnage du Roy Blas de Victor Hugo… «
Cocteau : « J’ai entendu dire qu’il était fou, peut-être parce qu’il donnait ses dessins au lieu de les vendre. Il se promenait à la terrasse de la Rotonde, il réalisait le portrait des uns et des autres, il se promenait comme une tireuse de cartes gitane et il distribuait ses dessins. Il les donnait.
Jacques Lipchitz sculpteur dans un livre quand Modigliani faisait le portrait de sa femme et lui /
Il disait mon prix est de 10 euros la séance plus un peu d’alcool. Quand il arriva le lendemain, il exécuta les unes après les autres plusieurs esquisses préliminaires avec sa rapidité et sa précision habituelle. «
Le lendemain, il arriva avec une vieille toile et sa boîte de couleurs. La séance commença
« Je le vois encore photographier à l’époque du portrait. Il ne s’interrompait que pour saisir de temps à autre la bouteille posée à ses côtés et boire une gorgée. Il se levait parfois, regardait son oeuvre d’un oeil critique. A la fin de la journée il déclara « Voilà je crois que j’ai fini.
Jacques Lipchitz voulait plusieurs séances et insista : « Si vous voulez que je gâche tout, vous
pouvez continuer. « Il travaillait vite et le plus souvent en une seule séance. «
Ce que confirme Jeanne Survage : « Il m’a dit « je ne reprends jamais un portrait «
Sa fille Jeanne dans un livre explique pourquoi il devait terminer en une seule séance et pourquoi il était incapable de la reprendre. C’était d’une importance fondamentale pour lui. Il avait conscience de n’avoir que quelques années devant lui et puis les sollicitations d’esthétique contradictoires l'auraient découragé...
Quelques uns de mes tableaux préférés :
« Women with red hair », « Nu couché » et les portraits de Jeanne Hebuterne
A bientôt pour parler de Modigliani
Agnès Figueras-Lenattier
03:25 Publié dans Cinéma, Culture | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.