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samedi, 24 février 2024

Docteur Pozwolski

Le docteur Pozwolski est médecin du sport dans le 13ème arrondissement parisien. Il est également ostéopathe et mésothérapeute. Soignant des sportifs de tous niveaux, il fait le point sur les différents effets du sport, et parle de sa technique pour traiter les différentes blessures. 

 

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Les effets du sport sont-ils les mêmes en fonction des disciplines que ce soit sur le cerveau ou sur le corps?

Globalement c’est bénéfique aussi bien physiquement que moralement, mais effectivement tout dépend du sport que l’on fait. Ainsi les bénéfices ne sont pas tout à fait les mêmes si c’est un sport d’endurance comme la course, la natation ou le vélo ou si c’est un sport plus violent comme le squash. Si l’on court régulièrement, la capacité cardio-vasculaire va s’améliorer, la tension va baisser.  Avec le squash, le bénéfice cardio-vasculaire ne sera pas le même car les mouvements sont très rapides et ne durent pas forcément longtemps. 

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De plus, les sports d’endurance ont tendance à rendre addict. Par exemple quand on fait du jogging régulièrement, et assez longtemps, il est difficile de s’en passer!

Oui parce que l’on sécrète des endorphines, un peu de morphine endogène et par la suite on peut effectivement devenir quelque peu addict. Après une bonne dose de sport, il existe une notion de plaisir, on se sent bien, détendu  et forcément le cerveau va rechercher de nouveau ce plaisir. Il repère qu’il est serein, et il en redemande. Comme la fréquence cardio-vasculaire progresse, l’oxygénation du cerveau va mieux fonctionner ce que ne fera pas forcément un sport plus violent, surtout si l’on en fait de manière ponctuelle. 

 

 

Au niveau des blessures quels sont les sports qui en engendrent le plus?

Les sports où il y a pas mal de casses comme le rugby, le football.  Les sports de combat pas tellement car au karaté et autres, le contact n’est pas présent. La boxe bien sûr quand on est KO. Pour le rugby, on voit des luxations d’épaule , des entorses. Parfois malheureusement, surviennent des problèmes cervicaux, voir de petits comas sur des contacts très violents.  Au foot majoritairement , les organes atteints sont les chevilles et les genoux avec des entorses, et des ruptures de ligaments croisés. 

 

 

D’ailleurs beaucoup de sportifs notamment de haut niveau ont facilement recours aux infiltrations.

 N’est-ce pas nocif à la longue?

 Cette solution  peut rendre service en terme de douleur avant une compétition, mais c’est vrai que les sportifs abusent parfois.   Comme dans l’infiltration se trouve un anesthésique et un corticoïdes, on peut faire son match sans souffrir, mais en fait on aggrave la lésion. C’est le problème et il faut parfois savoir dire non. Ce n’est plus un problème d’infiltration mais un problème de repos, de rééducation ce qui n’est pas toujours facile surtout si l’entraîneur pousse et insiste pour faire participer l’athlète.  D’une façon générale, on dit que sur une même articulation, il faut éviter de dépasser trois infiltrations par an car cela peut devenir délétère pour le cartilage…Le problème souvent c’est la reprise trop tôt du sport. Il faut savoir patienter et surtout reprendre très progressivement et par palier. C’est dur à faire entendre…

 

 

 

Vous soignez avec la mésothérapie. Pourriez-vous en parler?

Dans un pistolet, on met des produits que l’on mélange en fonction de ce que l’on veut traiter, par exemple des décontractants musculaires, des anti-inflammatoires  et l’on injecte par petites pressions à l’endroit de la douleur. L’ idée de base étant de mettre les produits au plus près des lésions. Quand vous prenez un anti-inflammatoire par la bouche, le comprimé va être diffusé dans tout le corps y compris dans les reins et seule une petite partie va arriver jusqu’à l’endroit de la blessure.  Cette forme de soin évite aussi que le produit se diffuse dans l’estomac, le foie, les reins. Le nombre de séances varie en fonction de l’importance de la blessure mais si au bout de 3 à 5 séances, aucune amélioration ne survient, mieux vaut passer à autre chose.  C’est efficace sur beaucoup de lésions et c’est quelque chose que je fais fréquemment en complément de l’ostéopathie pour des problèmes de lombalgie, de cruralgie. C’est efficace aussi pour les poussées d’arthrose et à défaut de guérir, ça freine l’évolution. On peut mettre aussi du lubrifiant c’est à dire de l’acide hialuronique et puis si vraiment il existe une forte poussée avec un genou qui a triplé de volume, on peut ponctuellement faire une infiltration. En tout cas, la pire des choses si on a de l’arthrose c’est de ne plus bouger car tout se raidit. Il faut faire du sport de façon adaptée et intelligente. Même si on a mal? Oui, sauf lors de poussées inflammatoires aigues. On se repose, on éteint l’incendie et après on reprend. Mais le fait de muscler un genou arthosique en faisant des mouvements de flexion extension va améliorer la mobilité et diminuer la douleur… Côté soin, il existe parfois ce que l’on appelle la mésocupuncture. On peut piquer, injecter sur des points d’acupuncture

 

 

Qu’apprend t-on exactement en ostéopathie?

On apprend la bio mécanique musculo squelettique humaine, la façon dont fonctionne le corps, les articulations. Après on fait des tests de mobilité pour voir si une articulation fonctionne normalement ou pas. A partir de là, on va essayer de corriger, le but étant de remettre le corps dans son meilleur fonctionnement possible .

 

 

Quelle est la véritable action des crèmes anti-inflammatoires?

Ca va avoir une action modeste car il faut que ce soit diffusé sur l’articulation en profondeur.  Cela dit, ça aide mais il est certain que c’est moins efficace que la mésothérapie ou l’infiltration.  Pour des articulations où la peau est peu présente autour  ça permet un traitement local. Comme pour une petite articulation d’un doigt par exemple avec une bonne concentration intra-articulaire sans avoir besoin de comprimés. Mais s’il s’agit d’une articulation plus profonde, malheureusement ça ne diffusera pas suffisamment… 

 

 

Avec des prothèses articulaires comment gérer l’activité physique?

C’est vrai que certaines sports sont dangereux et quelqu’un qui na une prothèse de genou ne vas pas s’aventurer à subir les claquages du rugby car il risque de luxer sa prothèse. Mais de nombreuses personnes avec une prothèse de genou ou de hanche vont faire raisonnablement de la natation, du vélo. Au contraire…  Ce n’est pas pour rien que dans les centres de rééducation pour prothèses se trouvent des vélos. On les fait pédaler car ça remuscle,; ça entretient. Le sport de façon adaptée est tout à fait bénéfique… 

 

 

Quels sont les sports qui font le plus maigrir?

Pour la perte de poids d’une façon générale, on considère que l’on va commencer à perdre de la graisse aux alentours de 30 à 45 minutes selon les gens de pratique régulière de couse à pied, vélo ou natation.  Le fait de le faire une fois par semaine fait maigrir un petit peu. Mais si on veut vraiment maigrir, il va falloir en faire 2 à 3 fois par semaine, voir plus.  Une étude américaine a montré que les personnes qui s’adonnaient à une 1/2 de vélo tous les jours pouvaient perdre jusque’à 10kg au bout d’un an. 

 

 

La diététique joue aussi un rôle important!

On dit souvent que la santé commence par l’assiette mais c’est vrai. On fait attention à ce que l’on met dans le moteur de sa voiture mais pas toujours à ce que l’on met dans son organisme.  Une diététique saine est importante pour perdre du poids. Si on mange n’importe quoi même si on fait du sport, on risque d’être déçu. 

 

 

Que pensez-vous de très bien manger le matin et moins à midi et le soir?

Oui c’est une bonne formule car on n’a pas mangé depuis 8 à 12h et on a besoin d’un petit déjeuner qui apporte lipides, glucides, protides. Après, à moins de faire une activité physique très intense, il faudrait effectivement moins manger à midi et le soir. Si on ne mange rien le matin, on risque de se retrouver en typo glycémie. Pour éviter cela, le corps va se mettre à fabriquer de l’insuline ce qui va entraîner le stockage des graisses… 

 

 

Avez-vous des patients qui pour différentes raisons viennent en étant psychologiquement pas très en forme et qui une fois commencé un sport arrêtent certains médicaments?

Oui beaucoup de gens me disent qu’après avoir débuté dans un sport, leur moral remonte et ils arrêtent le lexomil ou les antidépresseurs. Mais quand une blessure apparaît avec immobilisation,,  une baisse de moral se fait sentir de nouveau… 

 

Agnès Figueras-Lenattier

 

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