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lundi, 07 octobre 2019

Avec André Gide DVD

 

Doriane Films

Pierre Brauberger producteur, distributeur, cinéphile invétéré et Marc Allégret cinéaste avaient l'habitude de déjeuner ensemble chaque dimanche. A cette occasion, dans les derniers mois de 1950 une idée a germé en eux : réaliser un documentaire -hommage à Gide alors très âgé et qui ne voulait être filmé que quand il le sentait. Il mourra d'ailleurs le 21 février 1951 durant le tournage. Le film est alors monté très rapidement dans une version courte de 62 minutes. Puis, remaniement du scénario et version définitive le 21 février 1952 dans les locaux du cinéma Vendôme à Paris.

A présent, le voici en DVD restauré et numérisé par les Films du Panthéon en collaboration avec les films du Jeudi et avec le soutien du CNC. Réalisé par Marc Allégret qui a également écrit le scénario avec Dominique Drouin, le narrateur est Jean Desailly. C'est un témoignage unique sur l'écrivain qui parle de son œuvre et en lit beaucoup de passages au moyen d'une très bonne diction. Visiblement d'après ce que l'on peut constater à travers ce film, c'est qu'André Gide était conscient de son talent. Cela se sent dans la manière dont il lit sa production littéraire. Avec une certaine fierté et emphase. Marc Allégret qui a très bien connu André Gide parle de lui comme quelqu'un qui vivait de façon intense et se passionnait pour tout. C'est effectivement ce qui ressort dans ce film où sa grande curiosité se devine aisément avec notamment son attirance intellectuelle pour tous les milieux. Aimant bouger, une de ses règles de vie est illustrée par cette phrase du poète Keats qu'il aime particulièrement : " Le mouvement imprudent est préférable à la prudente immobilité"…

On le voit avec sa fille, deux de ses petits enfants, qu'il prend plaisir à observer. Observer, oui il aime observer et ceci en toute occasion. Par exemple le comportement de son adversaire lors d'une partie d'échecs… La musique tient une grande place dans sa vie. Ecoutons le parler de Chopin à une jeune musicienne lorsqu'il s'était transformé pour l'occasion en professeur de piano : " J'ai passé avec Chopin plus d'heures que je n'en ai passées avec personne d'autre, avec aucun auteur"…

Très ami avec Paul Valéry, il aura l'occasion de rencontrer Oscar Wilde qui lui fera la réflexion suivante : " Je n'aime pas vos lèvres, elles sont droites comme celles de quelqu'un qui n'a jamais menti"… Roger Martin du Gard est également un de ses grands amis.

Très peu de choses sur ses aventures sentimentales sont relatées à part son amour déçu pour sa cousine. Rien ne filtre par exemple de son homosexualité. Cela manque un peu mais n'enlève rien à l'authenticité de la réalisation.

La langue de Gide est magnifique et le beau timbre de voix de Jean Desailly qui lui aussi dit de belles phrases ajoute au charme de ce film. André Gide est bien là en chair et en os…

 

Autre DVD sorti récemment et très intéressant également : " Jeanne Starévitch dans " La petite chanteuse" un film de Ladislas Starévicth (1882-1965)  assisté d'Irène Starévitch. Ladislas Starévicth est un réalisateur russe d'origine polonaise de films d'animation. Il représente une référence notamment pour Tim Burton, Thierry Gillian ou Wes Anderson...

Agnès Figueras-Lenattier

mardi, 27 août 2019

Des rêves sans étoiles DVD

Mehrdad Oskouei réalisateur iranien a beaucoup souffert pendant sa jeunesse du fait notamment de l'incarcération de son père et de son grand-père . Désireux de faire des films depuis toujours, il a décidé de parler des malheurs de l'humanité. Ses sujets de prédilection sont les femmes et les enfants, et c'est une des premières personnes dans son pays à avoir pu tourner plusieurs films dans un centre d'éducation.  Relater en images l'espoir de mettre fin aux injustices est sa volonté première : " Je voulais montrer la vérité sur ce qu'était devenu une majorité silencieuse dans la société iranienne contemporaine." " La maison de ma mère" qui raconte le parcours épineux de deux femmes isolées, une mère centenaire et sa fille pêcheuse de 70 ans , est son premier film professionnel.

Ce DVD qui contient quatre films " La maison de ma mère", " De l'autre côté de la burqa", " Les derniers jours de l'hiver" et " Des rêves sans étoiles" est très explicite sur la dureté de vie de toutes ces personnes choisies par le cinéaste. Dans " De l'autre côté de la burqa", l'on voit des femmes au sud de l'Iran tellement à bout moralement qu'elles en arrivent à se suicider…

Quant aux témoignages des adolescents (tes), ils sont édifiants et montrent leur clairvoyance malgré leur jeune âge. Les garçons qui ont tous moins de 15 ans sont en manque affectif et parlent avec nostalgie de leur famille. L'un d'entre eux déclare " : " Si on me permet de voir ma mère, j'accepterai la perpétuité, et ma famille 5,6 fois la peine de mort. Je n'ai pas peur de la mort, mais de la vie." Un autre âgé de 10 ans : " J'ai assez souffert pour avoir besoin de me reposer ici. Le pire moment de ma vie c'est quand je commençais à goûter à l'amour de ma mère et qu'elle est partie, et le moment le plus heureux quand elle est revenue"…

Les filles pour leur part, semblent davantage satisfaites du fait d'être dans un centre; et témoignent avec un certain contentement. Mais leur parole n'en est pas moins aussi violente, et elles n'ont  pas l'air de regretter vraiment l'absence familiale. L'une a été victime de sa mère qui l'a brûlée avec un réchaud. Elle a des implants aux doigts car elle s'est immolée. Une autre a poignardé son père qui a abusé d'elle à 12 ans. Leurs agissements passés sont variés  :  meurtres, vols, drogues, prostitution…

En écoutant ces jeunes, l'on est un peu éberlué par leur maturité, et leur grande sensibilité pour la plupart. L'on pourrait penser que ce sont des enfants qui portent le mal en eux, or il n'en est rien et on leur attribue vite des circonstances atténuantes. C'est tout l'art du réalisateur d'avoir montré cela. C'est d'ailleurs ce qu'il avait dit aux filles : " J'aimerais montrer votre intelligence, votre créativité, votre gentillesse et votre beauté. Je pense que vous n'êtes pas différentes des autres filles…"

Mehrdad Oskuei a réussi son pari et pose des questions judicieuses et profondes ce qui permet aux enfants d'être en confiance et de se confier sans crainte et avec authenticité.

Du beau travail…

Agnès Figueras-Lenattier

 

samedi, 06 juillet 2019

Un matin comme les autres (DVD)

par Henri King

Editions BQHL

Ce très beau film raconte la passion amoureuse entre Scott Fitzgerald et la journaliste américaine Sheila Graham. Elle le rencontre lors d'un reportage et tombe tout de suite sous le charme ce qui l'amènera à rompre ses fiançailles. Leur histoire se déroule alors que l'écrivain est encore marié à Zelda Seyre devenue schizophrène et séjournant au sein d'une maison de repos. Après s'être fabriquée un personnage, Sheila finira par lui avouer la vérité. 

Scott exerce la profession de scénariste qu'il déteste et va se mettre à boire. On le voit en train d'écrire son roman "Le dernier nabab" qu'il n'achèvera pas, décédant brusquement d'une crise cardiaque.
Sheila et Scott partagent une maison et la chroniqueuse fera tout pour aider Scott à se sortir de son addiction à l'alcool. Ce ne sera pas un rôle facile, mais elle se dévouera corps et âme pour lui, et après avoir fait un break se laissera reconquérir à nouveau. Scott pour sa part concoctera à Sheila un programme éducatif avec entres autres la lecture de nombreux livres à la clé et lui permettra de prendre confiance en elle et d'évoluer intellectuellement et professionnellement.

Ce film qui évoque leur relation d'une durée de trois ans et demie relate bien ce grand amour qui les a unis. Le réalisateur Henri King venu du théâtre et qui aime peindre les hommes illustres, dirige les deux acteurs de qualité Deborah Kerr et Gregory Peck avec brio, ce qui donne une excellente interprétation. Ce n'est pas l'avis de Jean Tulard critique bien connu des cinéphiles qui dans son" Guide des films" parle d'une interprétation frisant le ridicule. Comme quoi toutes les opinions sont présentes dans la nature…

Les deux personnages sont criants de vérité, et leur amour est touchant et puissant. Romantisme, entraide, force des sentiments allant parfois jusqu'à une certaine violence font partie de la technique de réalisation, et l'on voit bien les tourments que l'écrivain apporte à sa compagne et la manière dont elle se débat pour l'aider.

Un témoignage fort avec deux personnalités attachantes, intéressantes, et au caractère bien trempé. Un très bon moment de cinéma…

Agnès Figueras-Lenattier

vendredi, 15 mars 2019

Roger Planchon cinéaste DVD

Ce coffret contient les trois films de Roger Planchon grand metteur en scène de théâtre ,"Dandin", " Toulouse Lautrec" et " Louis enfant roi" . Ces films parfois trop un peu trop frénétiques, englobent de nombreux changements de lieux, de situations, et de personnages. Par exemple dans " Louis, l'enfant roi", fresque historique qui raconte les premières années du roi Louis XIV, on a du mal à suivre  l'histoire  avec une intrigue un peu confuse où tout a tendance à se mélanger. Dans "Dandin", premier film du réalisateur, Claude Brasseur qui joue avec maestria le mari trompé, a un rôle peut-être un peu trop caricatural. Mais l'ensemble est quand même intéressant à voir. " Toulouse Lautrec est sûrement le plus réussi, dévoilant un peintre à la vie tumultueuse, qui se bat comme il peut contre son infirmité. Amoureux des femmes, il apparaît comme un personnage coquin, malicieux. Malgré son handicap, il est assez charmeur, et de ce fait, les femmes semblent oublier sa difformité physique.

Ce DVD est très intéressant quant à l'éclairage qu'il apporte sur la personnalité de cet homme spécialiste du XVIIè siècle, et sur sa manière de concevoir le théâtre et le cinéma.

Dans un livret de 16 pages provenant des Cahiers du Cinéma de 1962, où il s'entretient avec Claude Gauteur, il explique qu'il a pris la version shakespearienne du monde et l'a adaptée à lui-même. Possédant des parents très modestes, et grand admirateur de la comédie musicale, il confesse que le seul vrai problème au théâtre qu'il aime traiter, c'est le problème du temps. Pour lui une mise en scène est bonne à partir du moment où il est impossible d'en imaginer une autre dessus.

Voici ce qu'il dit concernant sa vision du travail avec les acteurs côté cinéma et théâtre: " En général, les réalisateurs s'intéressent peu à l'acteur parce qu'ils ne vivent pas avec lui. Le plus souvent, ils discutent du scénario, du personnage, en dînant deux ou trois fois avec lui, et ils tournent sans beaucoup de répétitions, autrement dit sans travail effectif sur l'acteur. Quand on s'occupe de théâtre, on passe dix-huit heures de sa vie par jour avec les acteurs, on les comprend plus, on les aime, on les déteste etc…

Autre confession digne d'intérêt, celle qu'il fait dans un lieu de répétition sur la dimension politique de la création artistique. " Les hommes politiques souhaitent que les gens peu intéressés par la culture n'aillent pas plus loin, ils n'en voient pas l'intérêt. L'art a beaucoup de mal à vivre avec la démocratie." Selon lui lors d'un référendum, les préoccupations sont plus axées sur les parkings que sur Mozart… Il est touchant dans sa manière de se confier, et sa passion pour l'art résonne totalement.

Que l'on apprécie beaucoup ou plus modérément ses films, on ne peut que souligner la richesse de sa personnalité, et c'est ce que montre bien ce DVD. Ne serait-que pour cette raison, il faut s'y intéresser...

Agnès Figueras-Lenattier

09:14 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : planchon, films, confessions

dimanche, 18 novembre 2018

La ravisseuse

Une nourrice Angèle-Marie 18 ans est engagée par un couple bourgeois comme ""nourrice sur lieu". On la prévient tout de suite : " Evitez d'avoir des petits sinon c'est la porte". Cet avertissement est une première amorce de ce que représentait la vie d'une nourrice. Celle-ci était plus qu'ingrate et peu enviable. On va le découvrir avec d'une part ce film d'Antoine Santana intitulé " La ravisseuse" et d'autre part avec un documentaire de Jacques Tréfouël " Le lait des autres".

Dans le film, Angèle-Marie va devenir comme une amie intime de la mère ce qui ne fait pas partie des coutumes de l'époque et qui va fortement déplaire au mari. Il faut dire aussi que cet homme est fortement troublé par Angèle-Marie. Quelles conséquences cela va t-il entraîner? Une amitié qui va finalement durer ou un renvoi de la nourrice?... Telle est la question. Un film bien fait avec un bel éclairage, une atmosphère intrigante et une musique douce et jolie. L'on voit bien la condition de cette jeune femme obligée d'abandonner son enfant et souffrant de cette situation. Obligée d'oublier, elle n'a droit ni de prendre des congés, ni de sortir, et son bébé décèdera sans qu'elle soit au courant...

Le documentaire explique comment de 1840 à 1920 les nourrices du Morvan ont du vendre leur lait, provoquant la mort de milliers de nouveaux nés. Très peu de rapports sexuels sont tolérés pour ces nounous par les médecins, car à l'époque on pensait que le sperme gâtait le lait de la femme. D'ailleurs, on regardait la poitrine et l'on goûtait le lait.

Les nourrices souvent gavées pour que leur lait soit de meilleure qualité atteignent parfois les 100kg. Les voilà alors contraintes d'élargir les tailles de leurs habits avec le temps qui passe… Censurées de toutes les mauvaises nouvelles, elles retrouvent souvent avec un grand chagrin leur bébé mort en quittant la famille. Le recours au lait des autres s'accroît en Picardie, Bretagne, Normandie mais de plus en plus au cours du siècle en Morvan. La stérilisation découverte par Pasteur transformera les biberons et entraînera de 1914 à 1918 une nouvelle génération de nourrices..

Ce que l'on a appelé l'"industrie nourricière" notamment à Paris est bien dépeinte et avant d'avoir vu ces images si l'on ignorait tout de la situation, c'était un peu difficile d'imaginer combien ce commerce fut désastreux à l'époque…

Agnès Figueras-Lenattier

 

 

dimanche, 11 novembre 2018

Une jeune fille de 90 ans

DVD

 Hôpital Charles-Foix d'Ivry : Un chorégraphe renommé au regard enjoliveur Thierry Thieu Niang, anime un atelier de danse pour des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Blanche Moreau âgée de 92 ans va tomber amoureuse de cet homme et renaître à la vie laissant de côté sa maladie. Cet émouvant film documentaire de Valéria Bruni Tedeschi et Yann Coridian, montre que la vieillesse peut parfois se révéler surprenante et faire des miracles. Sous nos yeux un peu ébahis on assiste à la transformation de cette femme qui va redevenir une jeune fille et se laisser totalement aller dans les bras de Thierry. Le chorégraphe au moyen de gestes doux, décomposés, et l'incitant à fermer les yeux, la soulève et la porte comme dans les films. Ils dansent ensemble sur des rythmes très variés et l'on voit Blanche radieuse et émerveillée comme une enfant. Elle se laissera aller à des paroles tendres et ira jusqu'à lui dire qu'il a de jolies mains, que c'est un vrai caïd et qu'elle éprouve des sentiments pour lui…" Ayant recours à l'autodérision, elle déclarera à cet artiste : "Que doivent penser les autres patients? Que j'ai aguiché un gamin.. Pourquoi je colle ce mec. En tout cas, tous les pensionnaires que ce soit Adélaïde, Pierrot, Gisèle et d'autres la regardent avec une certaine envie et subissent le charme de ce duo atypique… Ils sont en quelque sorte transformés eux aussi.

Marchant normalement avec une canne, c'est finalement toute seule que Blanche viendra de sa chambre. Or, au début du film on la voit s'écrouler sur la table de fatigue, le regard triste et dans le vide… Comme quoi il ne faut jamais perdre espoir, et toujours avoir en tête que l'individu possède des pouvoirs insoupçonnés que ce soit en tant que thérapeute, en tant que victime et quel que soit son âge… Un film riche en enseignement.

Agnès Figueras-Lenattier

 

samedi, 27 octobre 2018

Ciné Club

Le 5 novembre dans le cadre du Ciné Club du Théâtre de Poche Montparnasse animé par Olivier Barrot journaliste, présentateur de l'émission " Un livre, un jour" aura lieu la projection de "Dom Juan" (1965). Un très beau film en noir et blanc de Marcel Bluwal avec Michel Piccoli et Claude Brasseur où Dom Juan apparaît comme un libertaire ennemi et rival de Dieu. Suivra une discussion avec le public en présence du réalisateur.

Ce ciné club a lieu environ tous les mois.

Le lundi 17 décembre sera projeté " Avec le sourire" ( 1965)de Maurice Tourneur avec comme acteurs Maurice Chevalier et Marcel Simon. L'histoire est celle de Victor Larnois arrivé à Paris sans un sou qui charme une modeste employée du Palace. Il séduit aussi le directeur et finit par prendre sa place…

A 20H 75 Bd du Montparnasse

12:41 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 25 octobre 2018

Paris 1900 DVD

Doriane Films

Les vies antérieures existent-t-elles? Qu'elles existent ou pas, en tout cas on a le sentiment d'en vivre une avec ce DVD qui nous plonge dans le Paris des années 1900. On est vraiment dans un autre monde...

Ce film de Nicole Vedrès réalisé en 1946 et composé de plusieurs parties est un document savamment articulé qui retrace les moments marquants de la mondanité de l'époque, de l'atmosphère politique et culturelle. Dans le premier DVD, on assiste aux événements les plus importants en compagnie des stars du music-hall, des arts et de la politique. En même temps, l'on voit également la vie des gens plus modestes. Les images tirées de plus de 700 films d'actualité évoquent par exemple l'exposition universelle, une partie de l'histoire de la Tour Eiffel, la naissance du premier bateau mouche allant du Louvre jusqu'à Suresnes, l'apparition de la première femme en pantalon, Buffalo Bill et son immense troupe d'animaux, les peintres Renoir et Monet, le sculpteur Rodin, le musicien Debussy, l'écrivain André Gide qui médite aux Buttes Chaumont… On en a plein les yeux de cette effervescence et voir les grands chapeaux, les broderies et les bijoux de ces dames est un vrai plaisir. Dans le 2ème DVD, un homme venant de sa province ( Jean-Pierre Aumont), côtoie des personnalités telles qu'André Labarthe, Frédéric Joliot-Curie, Jacques Prévert, Pablo Picasso, Jean-Paul Sartre, André Gide, Jean Rostand, et Le Corbusier. Il les interroge sur le futur et de passionnantes discussions s'engagent qui appellent à la réflexion et élèvent spirituellement.

Pour compléter le tout, deux courts-métrages coréalisés avec Jean Rostand, un portrait de Nicole Vedrès et un livret de 32 pages. Du beau travail…

Agnès Figueras-Lenattier

 

15:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris, belle époque, film

mardi, 07 novembre 2017

Georges Demenÿ

 Les origines sportives du cinéma

 Georges Demenÿ tient une place majeure dans l'apparition du cinéma avec notamment son invention : le phonoscope qui permet de projeter de courtes séances filmées. Avec Etienne-Jules Marey, il travaille sur le procédé de la chronophotographie, et entreprend des recherches sur le mouvement des sportifs. Il a également une 2ème casquette : son action dans le domaine de l'éducation physique. En 1880, le 1er janvier, il crée le Cercle de gymnastique rationnelle destiné pour la première fois à obtenir une approche scientifique de la pratique de la gymnastique. Après avoir enseigné à l'école de Joinville, en 1910, il propose une méthode personnalisée d'éducation physique reposant sur des mouvements naturels, continus, complets et arrondis. Son livre " L'éducation physique des enfants" publié en 1916 aura une influence sur la pratique du sport à l'école dans l'entre-deux-guerres. Ce réalisateur jouera aussi un rôle important sur le plan du sport féminin, et son essor pendant la guerre de 14-18 est en grande partie due à lui.

C'est l'histoire de cet inventeur qui est ici résumée avec les diverses recherches qu'il a entreprises, ses innovations côté cinéma, sa collaboration avec Léon Gaumont… Tout au long du livre, sont jointes des chronophotographies liées aux mouvements. Par exemple des clichés sur le saut à la perche, sur une course de vélocité, sur une marche cadencée… On en apprend beaucoup, et même si c'est un peu technique, on se plonge avec intérêt dans cette période.

Agnès Figueras-Lenattier

jeudi, 14 avril 2016

"Un vrai faussaire"

 

" Les récits des faussaires sont parfois aussi vrais que leurs œuvres". Ce proverbe chinois cité à la fin du film de Jean-Luc Léon " Un vrai faussaire" incarne bien effectivement l'esprit de ce documentaire.

Celui-ci retrace la vie de Guy Ribes peintre émérite et crapule de 65 ans, considéré comme le plus prolifique des faussaires français recensés actuellement. Né d'un père propriétaire d'un cinéma et d'un bordel, et d'une mère voyante, il fait penser côté apparence au Commissaire Maigret (Jules Maigret). Pris par la police en 2005, il a été condamné en 2010 à trois ans de prison dont un ferme.

Dans ce film bien réalisé, Guy Ribes s'exprime avec naturel et clarté sur la façon dont il a pu duper tant de personnes. Et en même temps les faire rêver en leur vendant ce qu'ils aiment… Peignant trois, quatre fois un tableau, il montre qu'à partir du moment où " un faux" est doté d'un vrai certificat, tout problème s'envole. Ayant appris à s'arrêter de peindre un tableau, et à laisser faire l'Art, il avoue que cela n'a jamais été facile pour lui de reproduire. " Même Matisse qui pourtant a l'air si facile" ajoute t-il.

Evoquant ses complices, il affirme qu'il a ça dans le sang, et qu'il continuera sûrement. Mais il met au défi quiconque de le piéger, car à présent, il connaît bien toutes les ficelles pour se défendre. Cela laisse pantois, et l'on peut vraiment s'interroger sur tous les "faux" qui circulent chez les collectionneurs et dans les musées.

Même si bien évidemment son attitude est plus que condamnable, l'intelligence et le talent de cet homme sont là pour nous démontrer que la duperie bien réalisée est malgré tout un métier comme un autre. Instructif et riche d'enseignement…

Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos :

Cinéma le Lucernaire 53 rue Notre-Dame-Des-Champs