lundi, 19 février 2024
Mon partenariat sportif et pictural avec les médias et les spécialistes
A l'occasion des Jeux Olympiques, à partir d'aujourd'hui, je proposerai des portraits de peintres d'après les films de réalisateurs travaillant notamment sur Museum TV la première chaîne dédiée à l'art. Cette chaîne est un véritable régal pour moi dans mon épanouissement intellectuel et stimule mon attirance pour les peinture et la sculpture. Je m'inspirerai également de France Culture, Wikipédia et autres... A ces portraits, j'ajouterai éventuellement des informations provenant de recherches personnelles, je donnerai mon avis et essaierai de transmettre les sensations que me procurent la vision d'un Renoir, d'un Delacroix ou d'un Michel Ange. En tant qu'ancienne sportive de haut niveau (ex n°8 française en tennis), donc très friande de sport à pratiquer ou à regarder j'essaierai aussi quand il y a matière, de parler du sport dans la peinture dans son ensemble. Que ce soit dans la représentation picturale ou la pratique du sport chez les peintres. Cette perspective de travail me donne une grande joie au coeur et mon âme va en ressortir ennoblie. Faire un grand voyage en compagnie de la beauté esthétique, étudier la vie de ces artistes va constituer un véritable stimulant pour moi et lorsque j'irai faire mon jogging matinal, je penserai à Van Dongen, aux nabis ou aux impressionnistes. Courir m'incitera à aller toujours plus loin comme quand je faisais du sport à haut niveau. Cela n'a rien n'a voir en soi, mais le but est le même, progresser dans son savoir, apprendre constamment et que ce soit sur un court de tennis ou avec sa plume aller toujours plus loin, plus haut, plus fort. Comme je contemple des parties entre Federer et Nadal, ou entre Swiatek et Sabalenka, je contemplerai des tableaux de Berthe Morisot, et j'étudierai les amitiés ou au contraire les éventuelles inimitiés entre ces peintres. Comme je peux parler de l'histoire du tennis, je parlerai de l'histoire de la peinture. Les Grands Chelems de la peinture et les tournois de tennis annexes se mêleront au cubisme, au dadaïsme, au post impressionnisme. J'ai le cerveau qui bouillonne rien qu'à y penser et mon corps frétille d'impatience. .. L'art est un véritable médicament pour le cerveau, comme l'est le sport pour le corps... Les Grecs l'avaient très bien compris avec " Un esprit sain dans un corps sain"...
Mario Urbanet peintre et conteur réputé me donnera aussi ses poèmes sur les peintres qu'il a réunis dans un livre intitulé "Impressions Suite poétique au fil d'expositions".aux éditions le Serpolet... Et fera aussi part de ses goûts picturaux
Avant de parler du premier peintre que j'ai choisi ,Modigliani, et du terrible drame qu' a engendré son décès, le suicide de sa femme Jeanne Hébuterne enceinte de leur deuxième enfant, je joins ici un poème que j'ai écrit :
PEINTURE
Avoir comme ange gardien un peintre
Qui dans une armoire tel un cintre
Vous déploie avec grâce les habits
Que portaient les joyeux nabis
Qu’il devienne un valeureux valet
Messager de la technique de l’aquarelle
Et des ritournelles du pastel
Dans un univers tout sauf laid
La peinture s’ agglutine à moi
Comme une spirale infernale
Elle se fait l’écho de mes émois
Et j’aime lire ses annales
Delacroix, Goya, Renoir
Me servent d’entonnoir
Pour filtrer l’artistique pureté
Et laisser passer le souffle de l’éternité
Ah peinture beauté sulfureuse
Dans mon âme graveleuse
Succube merveilleuse
Et intemporelle travailleuse
La peinture art de la munificence
Déploie ses ailes, avide
D’apporter aux hommes la jouissance
Et aux femmes l’orgasme intrépide
C’est l’empire des sens dévoyé
Où la population émerveillée
Oublie les affres de la guerre
Et goûte la sensualité de la mer
Peinture mêlée à la sculpture
Où trône le beau Praxitèle
Qui nous jette en pâture
Toute sa belle clientèle
Ah Praxitèle sculpteur pionnier
Du nu féminin dans son intégralité
Tu résonnes comme le chansonnier
De ce que l’on nomme la sacralité
Modigliani
son apprenti
semble las déjà
du travail lourd qui lui est promis
les portraits existent
par ces seuls regards minimalistes
et par cette étroitesse des yeux
intenses
la profondeur de la peinture
exulte par ces orifices étriqués
le reste n’est qu’habillage
babillage
camouflage de langueurs
Mario Urbanet
in Impressions édit Le Serpolet
Mario Urbanet
Modigliani est-ce un peintre que tu apprécies
Beaucoup. En revanche, je ne connais pas beaucoup sa sculpture. J’ai du en voir lorsque j’ai visité l’ atelier de Brancusi mais je n’avais pas particulièrement accroché. Il a une histoire quand même assez répandue chez les artistes de l’époque. Il a mangé de la vache enragé, et s’est noyé dans l’alcool, la drogue etc. Et sa fin est dramatique. Il fait un peu des artistes maudits et j’xai eu sous les yeux l’exemple de. Bosco . Tout le monde le traitait de feignant, prétendait que ce que peindre n’était pas du travail. Il a tenu bon mais au prix de gros soucis de vie et par bonheur il est tombé amoureux d’une femme qui l’a pratiquement entretenu toute sa vie. Il me semble que Modigliani fait partie de la même veine IL était issu d’une famille qui a eu déboires financiers, mais son objectif c’était son art. Il s’y est consacré avec toute ce que cela engendre comme déviation de vie. Ce qui m’a toujours attiré chez lui c’est son vécu digne d’un roman et d’un roman à rebondissements.
As-tu vu l’exposition à l’orangerie qui a eu lieu début 2024?
Oui et j’ai été particulièrement frappé par une toile « l’apprenti» qui dénotait un peu car il a peint beaucoup de femmes. J’apprécie beaucoup ce style allongé, ça me fait penser à la sculpture de Giacometti. Cette façon de transmettre la beauté avec une déformation des visages et tous ses portraits de femmes sont fabuleux. Je reviens à ce tableau « L’apprenti » qui m’a particulièrement intrigué et devant lequel je suis resté un bon moment. J’ai moi-même été apprenti, d’ailleurs à l’époque c’était le sort de beaucoup de jeunes. Tous mes copains d’école étaient apprentis soit en maçonnerie, soit en agriculture, et rares étaient ceux qui poursuivaient des études. Donc voir l’attitude de cet apprenti me rappelait à la fois la façon de mettre son poing pour tenir sa tête et et un air pensif, très pensif… J’imaginais ce que ce garçon pouvait penser. Etait-il las ou épuisé par une journée de travail? Sa tenue n’est visiblement pas celle d’un ouvrier du bâtiment mais plutôt celle d’un apprenti typographe ou dans un métier de bouche. Je sui vraiment resté en admiration devant cette toile, elle m’attirait particulièrement…
Les yeux en amende, sans pupille , le long cou ça te plaît?
Oui c’est un peu comme une interprétation. C’est peut-être un peu prétentieux mais ce que j’écris représente notamment ce que j’ai autour de moi et avec ce peintre je vois un artiste qui interprète la nature. Il ne la copie pas et ce n’est pas ce qu’il voit mais peut-être comme il aimerait que ce soit. J’ai trouvé cela touchant
Quand tu regardes des œuvres et que tu t’intéresses à un peintre, fais-tu attention uniquement à son oeuvre ou aussi à sa vie et à sa personnalité?
Tout dépend des peintres. Si par exemple je prends Salvador Dali, sa peinture est intéressante car elle ouvre des fantasmes. Il a lui aussi une interprétation assez fantasmagorique de la vie avec des préoccupations qui étaient les siennes. Particulièrement la mort et en même temps ce n’est pas du Modigliani. Il vivait dans l’opulence et d’ailleurs ses contemporains l’avaient appelé par l’anagramme de son nom « Avidadollars. Son oeuvre dessinée est encore plus fabuleuse. Mais je distingue l’homme de l’oeuvre , et je n’ai pas l’impression que c’était un homme interessant. En tout cas, je ne m’en serais pas fait un ami. Picasso c’est la même chose, j’ai visité des expositions sur lui avec grand intérêt et j’ai beaucoup aimé certaines de ses toiles, ses poteries . Mais même chose que pour Dali, être son ami ne me serait pas venu à l’idée. Le personnage est détestable et quand on parle de misogynie, des images me viennent à l’esprit… Je distingue l’homme et ce qu’il créé. Ainsi j’aime beaucoup les textes de Léo Férré, c’est un poète, mais en tant qu’ami non…
Illustration de Balàzs Kovacs intitulée " L'apparition de Modi et de ses amis sur le carrelage. Ses oeuvres sont disponibles sur instagram :@kovb.art
Pendant que j'ai fait mes recherches sur Modigliani, mon imagination a fortement travaillé. Voilà ce qu'il en résulte :
Modigliani me peint dans son appartement atelier. Nous faisons l’amour puis comme il n’y a pas de cuisine chez lui, nous mangeons des boîtes de conserve notamment des sardines. Pendant le repas, je lui raconte ma vie de joueuse de tennis, il me raconte sa vie de peintre. Notre complicité lui donne envie de jouer au tennis. Je lui donne quelques cours, il arrive à pas mal se débrouiller, fait un peu de compétition et se classe à 15/2 après avoir utilisé la méthode de Suzan Lenglen : boire du cognac aux changements de côté pour se donner de l'énergie.... Petit à petit, ce sport lui permet de se passer de l’alcool et de la drogue . C’est alors qu’un nouveau Modigliani apparaît et une oeuvre totalement différente surgit et aussi géniale que la précédente. Swiatek sans pupille et la tête penchée, Sabalenka avec un long cou à la place de jeanne Hébuterne. Federer devient Paul Guillaume, Nadal Moïse Kisling son meilleur ami. Une exposition se met en place avec deux parties. Une partie déjà connue de lui et l’autre partie avec le monde du tennis… Le succès est total et un hommage a lieu a Roland Garros avec des chansons de Yannick Noah. Un match exhibition a même lieu entre Modigliani et Noah avec 30./ O à chaque jeu pour Modigliani. Le match est assez disputé mais Noah gagne quand même. Ce sera le début d"exhibitions de ce style entre des peintres jouant au tennis et de grands joueurs avec à chaque fois des handicaps. Plus tard sera mis en place un tournoi entre artistes de tous domaines et le vainqueur de ce tournoi affrontera un vainqueur du Grand Chelem. Avec pour arbitre une joueuse de tennis. Ce tournoi deviendra international et le tennis sera totalement remis à l'honneur devenant le sport mondial n°1.
J’aurais tant aimé que ce soit vrai, mais déjà rien que de l’imaginer ça fait du bien. Mon cerveau jubile et il est prêt à exploser dans l’orgasme et la jouissance intellectuelle.
En attendant le portait final de cet artiste torturé, voici des témoignages de personnalités l'ayant connu. Je les ai recueillis en regardant le film de Jean-Marie Drot " Les heures chaudes de Montparnasse" :
Blaise Cendrars écrivain suisse et français qui a rencontré Modigliani au tout début de son arrivée en France à l’Hôtel du Perron rue Lauriston :
« Il était beau, divinement beau, gai, bien portant et ne pensait qu’à jouir et à découvrir Paris. Il était habillé comme le sont les jeunes italiens qui sortent des mains d’un tailleur italien avec une gabardine cousue main, pincée à la taille, avec le bout des mains allant en s’évasant pour laisser place aux manchettes qui papillonnaient chaque fois qu’il gesticulait et ils gesticulait beaucoup. «
Il disait « Modigliani c’est la beauté, la fougue de la jeunesse ».
Jeanne Survage femme du peintre Léopold Survage qui l’a connu en 1918 à Nice :
« Il était d’une courtoisie exquise et grand seigneur. Très beau, magnifique. Toujours gai, intelligent mais il me quittait de temps à autre pour descendre en bas boire un coup et je lui faisais la morale. Il était gentil. «
André Salmon écrivain et poète français
« Il y a eu beaucoup de défis dans son existence. Il était pauvre et on ne pouvait pas le sauver; il aurait gâché toutes les sommes qui lui tombaient entre les mains. Sur la fin de sa vie, il aurait pu avoir une vie « normale » mais il gâchait tout et mettait un défi à sa misère première. C’est une attitude qui peut se défendre. »
Roger Wilde peintre, dessinateur, illustrateur suisse compagnon de la Grande Chaumière
« C’était un garçon caustique qui avait toujours l’air d’être saoûl même s’il ne l’était pas. Picasso dit que Modigliani qu’à Montparnasse. Je ne sais pas si c’est exact mais il a toujours eu une bienveillance particulière pour moi et toujours est-il que je ne me suis jamais disputé avec lui. C’est déjà miraculeux car il cherchait la bagarre, il avait une certaine agressivité. Il était très beau, il avait l’air d’un espèce de polichinelle, il avait un peu l’accent d’un polichinelle, un espèce d’accent clown qui était étonnant.. Il récitait des poèmes tout le temps. «
Paul Lévy : « Je le voyais souvent à Montparnasse, je vivais un peu en isolé, j’avais le goût de la retraite à cette époque là. Je ne critiquais pas, mais je n’avais pas le goût d’y participer. Exhibitionniste? Je n’ose pas dire cela d’un homme pour qui j’ai une telle considération, une telle admiration. Mais certainement il y avait de cela… «
Personnes l’ayant vu pour la première fois et de loin :
« Il avait une tête magnifique, très beau avec une tête d’italien. Il n’était pas grand mais il avait une tête superbe et il se promenait avec une grande fierté sur le boulevard quand je l’ai vu. On aurait dit Donc César de Bazan personnage du Roy Blas de Victor Hugo… «
Cocteau : « J’ai entendu dire qu’il était fou, peut-être parce qu’il donnait ses dessins au lieu de les vendre. Il se promenait à la terrasse de la Rotonde, il réalisait le portrait des uns et des autres, il se promenait comme une tireuse de cartes gitane et il distribuait ses dessins. Il les donnait.
Jacques Lipchitz sculpteur dans un livre quand Modigliani faisait le portrait de sa femme et lui /
Il disait mon prix est de 10 euros la séance plus un peu d’alcool. Quand il arriva le lendemain, il exécuta les unes après les autres plusieurs esquisses préliminaires avec sa rapidité et sa précision habituelle. «
Le lendemain, il arriva avec une vieille toile et sa boîte de couleurs. La séance commença
« Je le vois encore photographier à l’époque du portrait. Il ne s’interrompait que pour saisir de temps à autre la bouteille posée à ses côtés et boire une gorgée. Il se levait parfois, regardait son oeuvre d’un oeil critique. A la fin de la journée il déclara « Voilà je crois que j’ai fini.
Jacques Lipchitz voulait plusieurs séances et insista : « Si vous voulez que je gâche tout, vous
pouvez continuer. « Il travaillait vite et le plus souvent en une seule séance. «
Ce que confirme Jeanne Survage : « Il m’a dit « je ne reprends jamais un portrait «
Sa fille Jeanne dans un livre explique pourquoi il devait terminer en une seule séance et pourquoi il était incapable de la reprendre. C’était d’une importance fondamentale pour lui. Il avait conscience de n’avoir que quelques années devant lui et puis les sollicitations d’esthétique contradictoires l'auraient découragé...
Quelques uns de mes tableaux préférés :
« Women with red hair », « Nu couché » et les portraits de Jeanne Hebuterne
A bientôt pour parler de Modigliani
Agnès Figueras-Lenattier
03:25 Publié dans Cinéma, Culture | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 20 décembre 2023
Coffret la trilogie d’Apu réalisé par Satyajit Ray Carlotta films
En dehors des trois petits bijoux de films qu’il contient (La complainte du sentier, L’invaincu, Le monde d’Apu… ), ce coffret est intéressant par ce qu’il révèle sur la personnalité du réalisateur indien Satyajit Ray et de sa conception du cinéma et plus particulièrement de la réalisation.
Dans ces trois films adaptés d’un classique en deux tomes de la littérature bengali évoquant les aventures du jeune Apu, on peut découvrir de beaux messages empreints d’une forte moralité. La tendresse émouvante d’une mère pour son fils impliquant des sacrifices et une souffrance intense y est décrite avec beaucoup de grâce. Quant à Apu sous des airs parfois un peu indifférents, et malgré un fort intérêt pour ses études et sa carrière d’écrivain, ili possède une forte sensibilité et un sens du devoir. L’esthétique est forte, les passions bien dépeintes, et la musique accompagne agréablement l’ensemble…. Et d’après l’acteur Soumitra Chatterjee,qui joue dans « Le Monde d’Apu » cette trilogie fut une révélation dans le monde du cinéma indien.
Toujours d’après les témoignages, et notamment celui du réalisateur lui-même, il garde son public à l’esprit lorsqu’il filme. Employant parfois des acteurs professionnels, et parfois des acteurs inconnus, il aime passer à la réalité après avoir imaginé les personnages dans ses scénarios. Pour lui, le cinéma c’est notamment un contraste saisissant entre la vue et la parole et l’utilisation d’une stratégie pour qu’acteurs et caméra forment une unité….
Le long entretien de Shyam Benegal avec le réalisateur est très intéressant et contient de nombreux extraits de films. Un petit régal sur tous les plans…
Agnès Figueras-Lenattier
06:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : inde, réalisateur, coffret
jeudi, 25 mai 2023
" Native Son" film de Pierre Chenal DVD
Richard Wright auteur du roman adapté au cinéma par le réalisateur Pierre Chenal même s'il n'est pas comédien professionnel joue bien le rôle de cet homme noir auteur de deux meurtres et victime de racisme. Sans doute le fait de l'avoir imaginé l'aida t-il dans l'interprétation authentique du personnage. Richard Wright n'est d'ailleurs pas le seul comédien amateur, pratiquement tous le sont. Et c'est tout l'art de Pierre Chenal devenu célèbre avec son film " Crime et Châtiment" en 1935 d'avoir fait en sorte que l'on ne s'en aperçoive pas réellement.
Ce film censuré aux Etats-Unis et d'abord vilipendé par la critique passera sur la chaîne américaine TCM en 2021. C'est là qu'il obtiendra les éloges d'Eddie Muller spécialiste du roman noir. Et c'est mérité car c'est un très bon film, bien maîtrisé et qui traite avec une certaine originalité d'un sujet toujours d'actualité.
Il est interessant de voir la manière dont il est évoqué ici et il serait interessant si ce n'est déja fait de lire le livre afin de se rendre compte si le point de vue de l'auteur et du réalisateur, chacun dans leur style, se rejoignent. Ce que l'on peut dire en tout cas c'est qu'ils ont été tous les deux confrontés au " rejet", l'un parce qu'il était juif et l'autre parce qu'il était afro-américain. Cela les a rapprochés et cette réalité se ressent dans le film. Un beau témoignage sur les préjugés et le manque de tolérance...
Agnès Figueras-Lenattier
10:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, film, adaptation
mercredi, 22 mars 2023
Coffret Mike de Léon 8 films
Quel cinéaste ce Mike de Léon nouveau venu au sein du cinéma philippin!... Ses films sont puissants et délivrent de forts messages que ce soit sur le plan politique, familial ou sentimental. Avec une dénonciation de la dictature de Marcos lors de "Kisakpamata"» Deuxième photo... ) par le biais de l'autoritarisme d’un père d’une grande cruauté avec sa fille.
Comment par exemple ne pas s’émerveiller devant « Citizen Jake » ( première photo... ) qui raconte l’histoire d’un journaliste qui se rebelle violemment contre son père corrompu jusqu’à la moelle. Ou de s’attendrir sans sensiblerie pour autant avec « C’était un rêve », une belle histoire pure entre un jeune couple qui se raconte ses tourments et se voue une passion pleine de romantisme mais un peu triste. Les costumes notamment sont très agréables à regarder et les couleurs bien choisies. Une coccinelle rouge donne de l'éclat au film… Belle histoire aussi avec Melody et Noël dans " Le paradis ne se partage pas". Ils incarnent bien la phrase " Qui aime bien châtie bien", ne cessant de se haïr et finissant par s’aimer d’une folle passion. «
Batch 81 » a la réputation d’être un des meilleurs films de ce réalisateur mais il est vraiment bien difficile à supporter tellement les scènes pleines de sadisme entourent le film… Mais néanmoins, elles sont belles de par leur authenticité...
Tout est bon, pas de longueur avec une bonne maîtrise de la caméra et des acteurs très performants et vrais… A ne pas rater si l’on aime le cinéma profond et aux messages représentatifs d'une vie pas toujours rose...
Agnès Figueras-Lenattier
10:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : 8 films philippins
lundi, 15 août 2022
PETER BOGDANOVICH 3 CD ( Daisy Miller, Texasville, The Great Buster= une célébration)
Edition Carlotta Films
Parmi ce coffret où sont édités trois films du critique , réalisateur et acteur américain Peter Bogdanovich, « The Great Buster « = une célébration, hommage au grand comédien et cinéaste Buster Keaton « L’homme qui ne rit jamais » à l’époque du muet . Peter Bogdanovich dont le film le plus connu « La dernière séance » a obtenu deux oscars réalise un documentaire qui grâce à une vingtaine de témoignages (amis, réalisateurs, artistes ) et de nombreux extraits de films démontre en quelque sorte la « folie géniale et la totale singularité « de Buster Keaton amoureux des inventions mécaniques. Se donnant toujours à fond devant la caméra, tout au long de sa carrière, il n’a pas hésité à prendre des risques pour accentuer son côté burlesque aussi bien dans sa vie de comédien que de réalisateur. Et c’est vrai d’après ce que Bogadanovich montre comme extraits que c’est très drôle, pleins de gags, de folles cascades et de trucages inédits. Parmi ses films les plus connus « Le mécano de la générale » un des films favoris d’Orson Wells sur la guerre de Sécession. Dans « Cadet d’eau douce » son dernier film muet on assiste à une scène d’anthologie mettant en scène un extraordinaire ouragan. « Le dernier round » en même temps un des plus drôles et des moins connus de ses films, lle montre lors de son premier entraînement sur le ring… Quant à « Sportif par amour » , il contient également des scènes extrêmement amusantes..
Bien évidemment pour tourner toutes ces scènes où il fait preuve d’une agilité incroyable et d’un extrême contrôle de son corps avec des chutes incroyables, inutile de dire que les blessures sont de la partie. Notamment une fracture de la nuque dans « Sherlock Junior » dont il ne découvrira la gravité que bien longtemps après…
Très doux, gardant tout à l’intérieur, il ne résistera pas à la tentation de l’alcool, passera par des périodes de dépression notamment lors de son expérience avec MGM qui le détruira totalement, et sera interné avec une camisole de force. Il finira par guérir de l’alcoolisme et les dernières années de sa vie, ne boira plus qu’une bière chaque soir. Et il se remettra intensément au travail, tournant jusqu’ à la fin et pratiquement mourant dans « The Scribe » … En 1960, il reçoit un oscar d’honneur et sera largement honoré lors du Festival de Venise…
Belle initiative de Peter Bogdanovich de mieux faire connaître ce « pantin du corps » et cet artiste décédé début 1966 qui mérite vraiment que l’on s’attarde profondément sur lui…
Agnès Figueras-Lenattier
07:27 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : buster keaton, hommage
vendredi, 17 juin 2022
Deux DVD chez Carlotta Films
« L’homme au pousse-pousse (photo n°1) » , « Exécution en automne (photo n°2) »
Le DVD sur « L’homme au pousse-pousse « tiré du roman de Shunsaku Iwashita contient deux versions du même réalisateur japonais Hiroschi Inagaki (1943-1958) . L’une de 1943 en noir et blanc, l’autre de 1958 en couleur. Que faire techniquement avec le noir et blanc d’un côté et avec la couleur de l’autre ? C’est la question qui vient à l’esprit en regardant ces deux films qui partent de la même histoire mais qui n’ont pas grand-chose à voir l’un avec l’autre. L’histoire est celle de Matsugoro conducteur de pousse-pousse qui fait la connaissance des parents d’un petit garçon Toshio. Lorsque le mari meurt, il promet à sa veuve de prendre soin de son fils. La deuxième version joue davantage avec le côté esthétique, avec les détails et met peut-être davantage en valeur l’amitié qui unit l’homme au pousse-pousse à Toshio. Mais les deux ont une pudeur attachante et l’histoire est belle dans les deux versions. En tout cas, c’est intéressant de comparer ces deux films et de voir les qualités indiscutables du réalisateur qui a su faire preuve d’un esprit créatif et audacieux.
« Exécution en automne » du réalisateur né à Shangaï Lee Hising dont c’est le film préféré « : Pei Gang couvé par sa grand-mère a commis trois meutres de sang-froid. Condamné à mort, l’éxécution doit avoir lieu l’automne suivant. Sa grand-mère arrivera t-elle à le sauver ? Tout le film repose sur cette incertitude et englobe violence, sentimentalisme, poésie, et montre avec force la dualité de l’individu. Pei Gang peut en quelque sorte être assimilé au docteur « Jekyll and Mister Hyde « dans une version totalement différente mais dont le concept est le même. Le bien et le mal chez un individu… Le remords est également bien dépeint et conduit inexorablement à l’acceptation de la fatalité. Un beau film quelque peu entaché de philosophie et d’une certaine morale…
Agnès Figueras-Lenattier
00:45 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 13 juin 2022
Pygmalion DVD
Film de Leslie Howard et d' Anthony Asquith
Un pari constitue la trame de ce film qui a obtenu 4 nominations aux Oscars dont le meilleur film et qui est adapté de la pièce de Bernard Shaw.
Professeur de phonétique Henri Higgins rencontre une marchande de fleurs dotée d’un accent cockney bien prononcé qui souhaite prendre des cours avec lui. Henri Higgins prend l’engagement de la faire passer pour une duchesse auprès de son ami le colonel Pickering sceptique.
Deux acteurs talentueux ( Wendy Hiller, Leslie Howard), jouent dans ce film à l’humour torride et aux répliques savoureuses. La vendeuse va devenir un sujet d’expérience et va littéralement se métamorphoser notamment lors de la soirée à l’ambassade de Transylvanie. On va croiser au cours de cette réalisation, la bonne société anglaise dont Bernard Shaw se moque avec une ironie quelque peu acerbe.
On voit le professeur et la vendeuse répéter inlassablement et le contraste qui les oppose est bien marqué. Bien mis en valeur également « L’effet pygmalion » c’est-à-dire que le fait de croire en les chances de quelqu’un va aider la personne à obtenir le résultat escompté. Un film bien réussi qui met en valeur avec subtilité l’esprit de Bernard Shaw …
Bernard Shaw considérait le cinéma comme un prolongement du théâtre et désignait parfois les acteurs comme « ses esclaves de la scène. Pouvant se montrer très rigoureux sur la diction et le tempo de son texte, il a absolument voulu que ce soit Wendy Miller la vendeuse qu’il avait repérée au théâtre et a accepté que la fin de sa pièce soit changée. Il modifiera d’ailleurs sa pièce après ce film. En plus du film, l’on trouve dans ce DVD un livret illustré de 12 pages et également en complément un film d’Antony Asquith « Un cottage dans le Dartmoor ».
Agnès Figueras-Lenattier
12:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bernard shaw, "pygmalion" film
jeudi, 10 mars 2022
Coffret Satyajit Ray réalisateur bengali
« Ne jamais avoir vu un film de Satyajït Ray, c’est comme ne jamais avoir vu la lune ou le soleil » a dit Akira Kurosawa. Et il a bien raison tellement les films de ce réalisateur détenteur d' un Oscar pour l'ensemble de son oeuvre sont un enchantement pour les yeux et pour l’esprit.
On peut le constater avec ces 6 films contenus dans ce DVD qui ont pour grande qualité de traiter des thèmes divers et qui possèdent de la poésie, de l’étude psychologique, du suspens avec notamment l’intrigue policière du « Dieu éléphant « . La fin est souvent belle et totalement inattendue comme dans « Le lâche » .
« Le saint » parle d’un escroc simulant la sainteté et « La grande ville « évoque le côté conservateur d’une famille qui a du mal à concevoir que la femme travaille. L’héroïne est très jolie, naturelle. De manière générale, les acteurs sont authentiques et convaincants , et malgré la richesse des sujets abordés, il règne une ambiance facile à regarder. La façon de filmer est séduisante. Les coutumes du pays sont bien dépeintes grâce aux vêtements, aux décors.
Les rêves, la réincarnation, la célébrité sont évoqués dans " Le héros" avec un acteur qui se confie de manière sincère à une journaliste. C’est tout l’art de Satyajit Ray que de mélanger à la fois profondeur et simplicité.
On se régale littéralement...
Agnès Figueras-Lenattier
16:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 07 novembre 2020
L’audition DVD
Un film de Ina Weisse
Films du Losange
L’électricité est dans l’air. C’est ainsi que l’on pourrait qualifier l’atmosphère de ce beau film où les émotions fortes pullulent. Sans compter de très beaux airs de musique classique que le violon constamment présent met en relief. Anna Bronsky (Nina Hoss) professeur de violon au Conservatoire croit fortement en Alexander élève dont elle va s’occuper contre l’avis de ses collègues et le préparer à l’examen de fin d’année. . Plus le temps va passer, et plus elle va devenir exigente envers lui, ce qui va provoquer la jalousie de son fils lui aussi violoniste qu’elle finit par délaisser. Tous les comédiens sont excellents et la manière de filmer est agréable, bien construite, avec de temps à autre de brèves scènes un peu hors du sujet principal venant pimenter le scénario. Le stress de plus en plus présent chez Alexander avant le jour J est bien marqué grâce d’une part à la bonne interprétation de l'élève et d’autre part grâce également à l’angoisse d'Anna également bien interprétée par Nina Hoss détentrice du prix d’interprétation féminine pour ce rôle. C’est un film haletant, pas toujours facile à avaler psychologiquement et c’est ainsi jusqu’à la fin. L’on pourrait même dire encore plus lors de la conclusion du film. C’est une fin qui peut laisser certains sur leur fin, mais qui pour d’autres insiste justement avec astuce sur le sujet évoqué et nous le rend encore plus marquant et plus convaincant… On ne peut rester indifférent à un tel film…
Agnès Figueras-Lenattier
13:58 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : violon, audition, stress
mardi, 10 décembre 2019
L'idiot " DVD
Editions Doriane Films
Adapter au cinéma " L'idiot" de Dostoievski œuvre de 900 pages était un défi de grande ampleur. Georges Lampin d'abord assistant réalisateur puis producteur a osé ce pari. C'était ambitieux, et le résultat s'avère mitigé. D'ailleurs, les critiques de l'époque lui ont reproché et c'est assez vrai de ne pas avoir su ou pu exprimer toute la profondeur du roman. Il a fallu que ce cinéaste coupe, coupe, et pas évident donc de sélectionner les passages à garder et à éliminer…
Ceci dit, les acteurs sont convaincants notamment la belle et élégante Edwige Feuillère et Gérard Philippe qui après ce rôle continuera dans la même direction : tourner dans des films en costume adaptés de chefs-d'œuvre de la littérature romanesque. Il est ici brillant, incarnant un homme plein de naïveté, de douceur, d'aménité et sans grande consistance. La scène où il donne rendez-vous à Aglaé une des filles du général Epantchine est pleine d'esthétisme et de romantisme. Les costumes sont beaux ainsi que les décors qui permettent d'avoir un aperçu de la ville de Saint-Pétersbourg pendant une fête russe.
Un reproche cependant à adresser à Gérard Philippe qui n'est pas encore tout à fait au sommet de son art : une diction pas toujours parfaite, et une voix trop faible à certains moments. C'est d'ailleurs ce que lui a fait remarquer l'ingénieur du son qui lui a demandé lors d'une séquence de parler plus fort. Et Gérard Philippe de lui rétorquer qu'il ne suivrait pas ce conseil pas car c'est ainsi qu'il le sentait... Le lendemain, l'ingénieur du son fera amende honorable reconnaissant que Gérard Philippe avait raison. Or, ce n'est pas si évident. Il aurait sûrement semblé plus judicieux qu'il élève un peu la voix. Cela semble en effet manquer un peu de professionnalisme.. Ce n'est qu'un argument qui peut bien sûr être contredit…
Avec ce DVD est joint un petit carnet très intéressant sur Gérard Philippe, éclairant sur sa personnalité d'après des témoignages de personnes l'ayant côtoyé, sur sa préparation pour le rôle et le contexte de l'époque… L'ensemble est enrichissant et historique quant à la carrière de Gérard Philippe…
Agnès Figueras-Lenattier
10:08 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dostoievski, " l'idiot" film