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mercredi, 12 mai 2021

Cancer et sport

L’inactivité et la sédentarité engendrent des maladies chroniques et accentuent les effets secondaires des traitements. Au contraire, faire du sport aide à  prévenir de nombreuses maladies notamment le  cancer et permet un taux moins important de récidive. Le sport est le seul médicament qui lutte contre la grosse fatigue provoquée par cette maladie et si l’on est sportif, il ne faut surtout pas arrêter. Si on ne l’est pas c’est une bonne occasion de s’y mettre pour mieux vivre son cancer. Le milieu médical en est de plus en plus conscient et actuellement un enseignant en activité physique adaptée est présent dans chaque centre anti-cancer. Il est recommandé de pratiquer une activité physique une demi-heure par jour ou 150 minutes trois fois par semaine. Mais ce n’est pas exponentiel dans le sens ou même si l’on fait deux heures par jour cela n’aura pas plus d’effets bénéfiques. Vincent Guerrier sportif de moins de 30 ans qui a signé avec sa compagne Léa Dall’ Aglio une tribune dans le Journal du Dimanche pour promouvoir le sport a été atteint d’un cancer du système lymphatique. Suite à une réflexion d’un radiologue qui lui a donné des doutes sur ses futures capacités physiques, et  encouragé par sa compagne, il a repris le sport après les chimiothérapies qui lui donnaient des nausées et une fatigue écrasante. Et il a pu constaté à quel point cela lui faisait du bien de courir ne serait-ce que 20 minutes. Deux jours après, son état était redevenu quasi normal. Il a également fait quelques séances en groupe ce qui lui a permis de conserver une vie sociale et de ne pas se sentir isolé. Il a même été jusqu’à participer  à un marathon stupéfiant les médecins médusés de voir combien  le sport lui permettait de  mieux supporter son cancer.. Il  a témoigné de son expérience dans un livre intitulé «  « Malades de sport ».

Autre exemple : celui de Caroline Cuvier gynécologue oncologue, la première à avoir mis en place en 2012 au sein de l’hôpital Saint-Louis un court de tennis réservé aux femmes atteintes d’un cancer du sein. Elle raconte combien ces femmes sont ravies de bouger et de se retrouver pour faire de petits matches entre elles.  Elles sont moins angoissées et plus optimistes. Se servir d’une raquette participe à la rééducation du bras opéré, et même s’il y a des adhérences au début, la douleur de la cicatrice finit par s’estomper. De l’escrime pour la mobilité des deux bras , de la marche nordique pour prendre l’air, du yoga sont également au programme. . Toutes ces activités entraînent une diminution du stress, des bouffées de chaleur, du taux d’insuline, d’oestrogène, des pics de glycémie et améliorent le sommeil. Cette oncologue s’est même arrangée pour que des enseignants fassent pratiquer à ces femmes de l’aviron au bassin de la Villette, plus des cours dans Paris de badminton, de gym adapté et en plus du karaté pour les plus de 60 ans… Toutes ces belles initiatives sont à encourager et  les patients, patientes ne doivent pas  hésiter à en profiter. Ce n’est que du bonus!… 

Agnès Figueras-Lenattier

13:33 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cancer, sport, bienfaits

mercredi, 27 janvier 2021

Patrick Laure

grossesse,sport,interviewPatrick Laure est médecin de santé . Il a écrit plusieurs livres sur les bienfaits de l’activité physique et connaît bien le sujet  «  Activité physique et grossesse ». Il a organisé en collaboration avec des sages-femmes un premier colloque "Grand Est Activité Physique et grossesse" qui  a eu lieu en novembre 2018. Si la COVID le permet, un deuxième devrait avoir lieu en mai 2021. Patrick Laure évoque ce  sujet encore assez tabou de manière générale…

 

Vous développez des actions de promotion de l’activité physique pour la femme enceinte dans le Grand est. Quelles sont-elles?

Les femmes enceintes pratiquant une activité physique ne sont pas très nombreuses (environ 1 sur 5) et il est important de developper ce secteur. Il faut ensuite mettre en place un conseil auprès des professionnels de santé ce que j’ai fait en Martinique et dans le Grand Est auprès des sages-femmes. Et puis developper l’offre. Une femme enceinte doit pouvoir  faire une activité physique voire sportive encadrée au sein d’une structure. Mais c’est beaucoup plus compliqué à mettre en place qu’une offre pour le grand public. D’une part, la grossesse ne dure que 9 mois et d’autre part, souvent les femmes n'ont pas trop le temps de s’occuper d’elles-mêmes. Il faut donc s’adapter. Les femmes enceintes travaillent pratiquement jusqu’au bout et donc en journée elles ne peuvent se libérer.  Et lorsqu’elles le  peuvent en soirée,  souvent les créneaux sont déjà pris . Et puis, pendant ces neuf mois, il peut y avoir des freins à l’activité physique comme les nausées, les vomissements qui ne donnent pas envie aux femmes enceintes de bouger. Sans compter les réticences de l’entourage proche inquiet qui peut dissuader la femme enceinte de pratiquer…  Quelques endroits  existent comme à Obernai en Alsace, à la maternité de Nancy avec un club sportif qui propose une activité physique, à  l’hôpital universitaire de Strasbourg…

 

En novembre 2018, vous avez organisé le 1er colloque du Grand Est «  activité physique et grossesse ».  Comment s’est élaboré le projet?

Cela fait plusieurs années que je travaillais avec des sages-femmes notamment dans la Meuse. L’on avait élaboré un petit guide à la fois pour des professionnels de  santé, des acteurs du sport pour l’accueil des femmes enceintes et l’on voyait bien qu’il y avait des choses à faire dans ce domaine.  J’ai regroupé les sages-femmes que je connaissais avec d’autres et l’on a décidé d’organiser un événement ponctuel qui parle un peu du sujet. Et qui casse un certain nombre d’idées reçues. Il faut que la femme enceinte  bouge et le repos n’est absolument plus de mise y compris d’ailleurs dans la majorité des cas  lorsque la grossesse est compliquée.  Les universitaires doivent tenir ce genre de discours. 

 

Existe-il à l’heure actuelle des formations pour les sages-femmes? 

Dans le Grand Est, c’est une réflexion fortement en cours en sachant que l’on parlerait là de formation continue.  Le Collège National des sages-femmes a fait de l’activité physique l’un des thèmes centraux de ses 19ème journées nationales. .  L’université de Lorraine comprend un département de maïeutique avec un cursus de formation des étudiantes sages-femmes. Celui-ci comporte des heures d’enseignement consacrées spécifiquement à l’activité physique en périnatalité dont je suis chargé. 

 

Quelles sont les initiatives sur le sujet?

Actuellement,  pas grand chose. Il y a un an le Ministère des Sports voulait  développer ce domaine pour les sportives de haut niveau. J’avais été contacté à l’époque et j’avais dit "Sportives de haut niveau certes mais elles ne sont pas très nombreuses en France et il faudrait aussi faire un groupe de travail pour les femmes enceintes de tous les jours", ce qui a été fait. Il en est résulté un petit guide dédié aux femmes enceintes qui aurait du être distribué en septembre dernier mais le COVID a tout bloqué. Dès que possible, aura lieu une campagne de promotion de l’activité physique lors de la grossesse et  la diffusion de ce guide…

 

Il existe énormément d’idées reçues sur la grossesse sportive. Comme les fausses couches, la prématurité, la petitesse des bébés…

Ça n’est absolument pas avéré mais il faut parler d’activité physique, c’est à dire avec une intensité modérée.  On n’est pas dans du sport de haut niveau et l’on a d’ailleurs pour l’instant peu de données sur le sujet.  La majeure partie des études datent d’il y a une quinzaine d’années.  Du reste à la grande surprise de tout le monde, ces études ont montré qu’il existait au contraire tout un tas de bénéfices apportés par l’activité physique.  Notamment lorsque l’on  a des difficultés à concevoir avec une fertilité peu développée. En 2019  après avoir étudié des femmes en traitement pour infertilité ou syndrome d’ovaire politique, on a montré que les femmes actives avaient un taux de grossesse supérieure aux autres.   Le taux moyen de prématurité lorsque l’activité physique est modérée est exactement le même que dans la population générale.  Avec une constatation que chez les femmes enceintes obèses , le risque pourrait être diminué.  La taille de naissance n’est pas changée non plus et en outre, D’autre part, on a aussi pu vérifier l’impact de l’activité physique sur le nouveau-né. L’on a ainsi découvert qu’en matière de neuro-développement, les bébés de femmes actives à quelques jours de vie avaient  des capacités supérieures pour s’orienter et réguler leur état émotionnel après un bruit. Avec une plus grande capacité de discrimination sonore de mémoire auditive avec des scores psychomoteurs à 12 ans plus élevés.  L’activité physique, environ 30 mn par jour même s’il faut  l’adapter en fonction des trimestres permet un bon fonctionnement cardio-vasculaire, le maintien de la masse musculaire, améliore la qualité du sommeil avec un effet préventif sur la prise de poids ce qui permet de lutter notamment contre le diabète gestationnel. Les risques d'’hyper tension gravidique, d’incontinence urinaire, de pré éclampsie, de perte d’identité osseuse, de douleurs lombaires, d’anxiété sont moindres. On se rend compte depuis quelques années que lorsque les femmes enceintes sont obèses et atteintes d’un diabète gestationnel,  l’activité physique permet justement de servir d’adjuvant thérapeutique. Il n’y aura pas de guérison,  mais cela va permettre d’améliorer les effets d’un traitement médicamenteux. 

 

Tous les sports peuvent-ils être pratiqués?

Il existe deux courants de pensée. Certains vont vous dire que tel sport est formellement interdit, d’autres diront que chaque discipline peut être adaptée. Personnellement je me situe plutôt dans  la deuxième catégorie.  Par exemple le judo fait en général partie des activités à prescrire.  Or on peut dire à une femme judoka « Tu fais ce que tu veux au premier trimestre et après tu adaptes ton activité sous forme de tais qui est la forme adaptée du judo pour les femmes âgées, malades. »  Cela lui permet de monter sur le tatamis, de mettre son kimono, de rester dans son club et de ne pas se sentir exclue.  En revanche, dans certains cas, il peut y avoir des disciplines auxquelles il est préférable de renoncer. Ainsi une femme qui n’est pas sportive du tout qui viendrait en disant « Je veux faire du cheval pendant ma grossesse », j’aurais tendance à lui dire que ce n’est pas le moment. En revanche, une femme cavalière qui a un bon niveau, qui connaît son cheval, qui est expérimentée c’est différent. C’est vraiment au cas par cas.  Une interdiction formelle et majeure même si certains le réfutent un peu c’est la plongée sous-marine. C’est formellement interdit. Bien sûr, il faut mieux éviter les sports de contact, ou ceux englobant des risques de chute mais encore une fois tout  peut être adapté en fonction des possibilités locales, de l’expérience de la femme. Traditionnellement, on estime qu’au troisième trimestre  on va faire du stretching, des étirements, de la gym douce aquatique etc…

 

Selon vous, il n’y a donc aucun interdit?

Au cas par cas et avec les conditions que j’ai émises, il n’existe  à priori au sein de la population générale aucune contre-indication. Sauf maladie rare comme la maladie des os de verre. Ou si une femme a une rupture prématurée des membranes, ou une épilepsie non contrôlée. Pour une femme qui a des triplés pour l’instant on n’a aucune donnée.

 

La différence entre la sportive de haut niveau et la femme de tous les jours?

C’est un peu plus complexe pour la sportive de haut niveau  dans la mesure où elle peut avoir un objectif de compétition. Elle se retrouve enceinte et se dit « Dans deux mois j’avais prévu telle compétition importante » et elle doit gérer. cette situation. L’optique est totalement différente et la sportive de haut niveau a  l’idée après sa grossesse de  retrouver rapidement le niveau qu’elle avait avant ce qui n’est pas le discours de la femme lambda.

 

Pour une femme sportive, la relation mère enfant est -elle plus développée!

Les femmes actives sont souvent moins anxieuses, ont moins mal au dos, sont un peu moins déprimés. Les études ont montré par exemple qu’il existe une diminution du post partum après la grossesse même si l'on ne connaît pas tout encore. Pour toutes ces raisons effectivement, la relation mère enfant est meilleure.

 

Comment faire pour trouver les mots pour convaincre la femme de faire du sport?

Ce que l’on recommande en tout cas auprès des sages-femmes ou des médecins, c’est de penser à en parler ce qui est rarement le cas.  Mais on ne peut leur jeter la pierre car en consultation pré-natale, il y a beaucoup de choses à dire et le temps est conté. Il faut que le professionnel arrive à anticiper les prétextes pour ne pas bouger.  Pour les patientes déjà actives, on leur propose de continuer avec une activité aménagée.

 

Quel impact ont les relations sexuelles sur la grossesse?

Déjà on pourrait se demander si l’activité sexuelle est une activité physique. Tout dépend de ce que vous faites. Mais l’on sait qu’une activité sexuelle moyenne à courante représente à peu près 5 calories par minute ce qui en terme de dépense énergétique n’est rien du tout.  On sait aussi d’après un certain nombre d’études qu’une activité sexuelle régulière qui satisfait les deux partenaires diminue d’à peu près 2 à 3 fois le risque cardio-vasculaire donc on peut l’encourager. 

 

Au niveau de l’accouchement a t-on des études?

Très peu de choses sur le sujet existent  et l’ on ne sait pas encore si l’activité physique est favorable ou pas.  C’est un moment particulier souvent très privilégié et l’on a un peu de mal à mener des études sur ce court laps de temps. Certaines études disent que l'activité physique diminue les césariennes, d’autres disent que cela n’a pas d’impact. 

 

Normalement si le virus le permet, vous allez organiser un deuxième colloque « Activité physique et grossesse » en mai 2021. En quoi sera-t-il différent du premier? 

L’objectif du premier était de tordre le coup aux idées reçues et là on va entrer dans la pratique à proprement parler. On aura notamment en première partie de matinée quelques intervenants prestigieux pour actualiser les connaissances. Après tout se fera lors  d’ateliers par petits groupes en travaillant sur des sujets précis. Cela s’adresse surtout aux sages-femmes… 

 

Agnès Figueras-Lenattier

 

 

lundi, 12 octobre 2020

Michel Serres

" Mes profs de gym m'ont appris à penser"

Editions du Cherche Midi

Michel Serres, philosophe, membre de l'Académie française et professeur à l'Université de Stanford est décédé en 2019 à l'âge de 89 ans. Un bel âge sans doute du pour une part à son grand intérêt pour l'activité physique et pour le corps dont il vante dans ce livre les vertus, notamment son pouvoir d'inventivité et son influence positive sur l'évolution de l'individu. " J'ai toujours eu le sentiment explique t-il que le corps en matière d'intuition, d'invention et d'adaptation était le plus souvent "en avant". C'est pour cette raison que je suis convaincu que les professeurs de gymnastique ont beaucoup plus d'importance dans la société et dans l'enseignement qu'on ne le croit d'ordinaire. " Il émet le souhait qu'ils soient davantage présents dans les écoles primaires ou au début du secondaire.

Evoquant l'intelligence du corps, il parle de sa capacité de mime et d'invention. Et cite en particulier la main qui " peut", qui anticipe et qu'il définit comme un puits infini.

La symbiose du corps et de l'esprit lui paraît fondamental et regrette que l'on ne place souvent le corps que du côté matériel. " L'état de forme" qui règne au sein d'un sport individuel ou collectif a également sa place ici : " Le corps qui peut tout est réalisé de façon quasi parfaite." Et Michel Serres a raison; cet état de grâce peut être comparé avec l'inspiration intellectuelle où tout d'un coup la magie de la création s'empare de vous sans effort et de manière gratuite. Même fatigué, ces réactions peuvent survenir… " Il y a ajoute le philosophe des inventeurs qui sont comme des coureurs de 100 m et d'autres qui sont comme des marathoniens. Certains inventent longtemps et de façon régulière et d'autres sont au contraire très brusques. " Mais comme il l'affirme bien, il existe un plaisir dans le fait de sauter, de courir, d'être souple, d'être adapté et ces mouvements du corps peuvent engendrer un certain érotisme.

Autre avantage du sport selon lui : un substitut à la guerre même si la violence varie selon les sports. Et il cite les sports collectifs comme un apprentissage de la gestion de la violence. Selon lui il n'est pas vraiment étonnant qu'il y ait des hooligans, le sport étant conçu pour faire disparaître la violence… L'appât du gain, notamment l'achat des joueurs à des prix faramineux, sans compter la drogue, le dopage dénature à ses yeux l'esprit du sport. Le voici citant l'exemple d'une de ses amies médecin du sport, qui disait qu'en entrant dans une équipe de cyclistes, en guise d'athlètes, on ne rencontrait que des toxicomanes…"

La grande question dont il voudrait que aussi bien lui que la société se désintoxique c'est "Qui va gagner?" car elle est source de grandes dérives : " Voulant toujours répondre à cette question, nous laisserons des gens faire toutes sortes d'interventions sur le corps sportif…"Et ce membre de l'Académie française de prôner un sport sans confrontation, sans souci de performance, de gain ou de perte, de victoire ou de défaite. Sa vision du sport rejoint plutôt celle de " l'activité physique" pure et gratuite et annihile toute forme de compétition. C'est un point de vue idéaliste et très respectable mais qui malheureusement sans doute laisse de côté la cupidité de l'humain qui a toujours existé et existera toujours. Mais son analyse des merveilles physiques et spirituelles qu'engendrent le corps et ses mouvements est pétrifiée de vérité et tout le monde devrait en prendre de la graine… Rares sont les philosophes qui en parlent si bien…

 

 

A l'occasion de cet éloge du corps, évoquons le tennis puisque Roland Garros 2020 vient de se terminer. Michel Serres parle des professeurs de gym mais on peut aussi parler des enseignants d'autres disciplines sportives notamment le tennis. Perrine Dupuy ex n°5 française dans les années 80 est devenue après sa carrière de joueuse professionnelle une enseignante très qualifiée. Monitrice, professeur, entraîneur de ligue, entraîneur fédéral, conseillère sportive départemental, conseillère technique régionale, cette personnalité du tennis , a obtenu tous les postes menant à des missions fédérales. Un témoignage qu'il est intéressant de connaître avec en plus sa vision des résultats des jeunes joueurs et joueuses français .

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Avec le temps comment avez-vous évolué en tant qu'enseignante?

Quand j'ai commencé à enseigner, je sortais du haut niveau, et il a fallu que je m'adapte énormément à la formation de joueurs. J'ai eu la chance rapidement de m'occuper surtout des meilleurs même si j'ai formé des gamins qui ont disputé le championnat de France comme Sébastien Hesse (champion de France cadet) ou Mathilde Joansson qui ont été au niveau national. Ce furent des moments forts, très forts. La relation entraîneur entraîné est très intense et l'on vit des choses importantes niveau formation, préparation, entraînement. Après, surviennent les moments consacrés à la compétition et parvenir en finale du championnat de France est un sentiment intense aussi bien pour le joueur que pour le coach. J'ai aussi vécu de beaux souvenirs en équipe avec les filles. Cela a toujours été très positif pour moi avec des instants riches en émotions, en partage. On sentait que les gamins étaient heureux et cette sensation c'est le plus grand bonheur qu'un entraîneur puisse ressentir. Après, lorsque l'on a affaire à des enfants moins bons, l'on est obligé de revoir sa copie. Mais que ce soit pour le haut niveau ou pour les petites catégories, il existe un dénominateur commun c'est la motivation. Et l'application, l'implication que tu peux mettre à faire les choses. Pour moi que tu sois bon ou pas, que ce soit du loisir ou de la compétition, si tu es motivé, que tu écoutes bien le pro, que tu mets en place ses consignes et que tu essaies de faire du mieux que tu peux, tu as la possibilité de vraiment progresser et trouver une évolution dans ton tennis. Il existe des fondamentaux qui me semblent vraiment essentiels pour trouver du plaisir.

 

En quoi le fait d'avoir joué à haut niveau vous aide t-il pour votre carrière d'enseignante?

Si tu es ouverte aux autres et que tu es dans une démarche de partage, d'analyse de ta propre expérience et que tu souhaites la transmettre, celle-ci te sert constamment. Que ce soit à n'importe quel niveau et à n'importe quel moment. Avoir pratiqué le tennis à haut niveau m'a vraiment boostée dans les moments difficiles. Lorsque j'avais des groupes difficiles à gérer, le fait d'avoir été bien encadrée dans le passé m'a permis de me remémorer la situation de l'entraîneur à cette époque là. Je pensais à ceux qui m'ont entraînée et ces bons souvenirs m'ont donnée réconfort et courage. J'ai vu que cela ne tombait pas tout cru. Qu'il fallait beaucoup travailler et avoir des qualités ô combien importantes tant à la fois sur un point de vue tennis pur, qu'au niveau mental, physique. D'où un travail un peu personnel notamment sur un plan physique auquel je me suis adonnée en fin de carrière.

 

Quelle est selon vous la différence entre s'occuper des filles et des garçons?

Chez les filles, tout dépend de la personnalité de chacune, du niveau d'extraversion ou au contraire d'introversion, du degré de sportivité. C'est plus difficile que chez les hommes et il existe un côté cyclique dont il faut tenir compte avec davantage de psychologie. Mon souhait est d'insuffler du tennis plaisir car c'est avant tout un jeu et cela doit rester ainsi. Je suis là pour apporter le recul que je peux avoir à la fois comme ancienne joueuse et comme enseignante expérimentée. Le cumul des deux fait que je peux apporter des billes à des joueuses en demande.

 

Que pourriez-vous dire sur l'enseignement de l'école de tennis?

C'est une question d'adaptabilité aux enfants qui se présentent et il faut être le plus pédagogue possible avec un public le jour J. Les enfants sont là avant tout pour passer du bon temps, et une bonne synergie doit régner entre les uns et les autres. Ce sont des moments de partage car les enfants sont en collectif et qui dit collectif dit sociabilité entre les uns et les autres. L'important est d'avoir beaucoup de plaisir à se retrouver chaque semaine, à progresser et à apprendre à jouer au tennis. Apprendre un coup droit, un revers ce n'est pas très compliqué en soi. La difficulté c'est de le mettre en pratique, de jouer. Il faut que les gamins reviennent au club, et cela demande parfois un grand investissement personnel.

 

Vous avez travaillé avec des malentendants. Cela a du être une belle aventure humaine!

Oui, lorsque j'étais entraîneur fédéral la fédération m'a proposée d'encadrer pendant deux ans les championnats du monde et d'Europe des malentendants. Ce fut une magnifique expérience car je n'étais pas du tout dans le langage des signes. J'ai été confrontée à un monde que je ne connaissais pas forcément et c'est là où tu te dis que le handicap n'existe pas. Ces gens là sont comme nous et ne supportent pas qu'on les considère par rapport à leur handicap. Même si tu es obligé de t'adapter quelque peu, tu fonctionnes comme tu as l'habitude de fonctionner. Et si tu le fais avec tes tripes, ta personnalité, ta motivation et que tu te donnes entièrement, le retour est fabuleux. Dans mon équipe il y avait un joueur classé à -4/6 et l'on a fait d'excellents résultats aussi bien côté masculin que côté féminin. Ce fut une belle découverte d'un handicap et un moment inoubliable. J'avais même fait un article pour la Fédération en disant que c'était très formateur que des enseignants aillent au devant de ce public là. Depuis, ils font des formations justement pour se former aux handicaps tennis… Tout ce qui peut enrichir, bonifie d'année en année et l'on apprend tout le temps. J'ai aussi été me former dans des centres comme ceux de Pierre Barthès ou GeorgesDeniau où j'ai travaillé l'été. J'ai appris à m'ouvrir, à observer, j'ai grandi et suis devenue meilleure.

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Les joueurs sont beaucoup plus nombreux que les joueuses ce qui pose problème!

Oui, un peu comme au niveau national. Aujourd'hui, il est important que les filles se sentent bien encadrées car si ce n'est pas trop le cas, elles partent rapidement vers une autre activité. Ce sont des questions qu'il faudrait aborder avec les dirigeants et pas uniquement avec les enseignants afin de déployer davantage de moyens. Le milieu tennistique est machiste, il ne faut pas l'oublier. Quand j'étais cadre technique, ou que j'avais des missions fédérales, cela se passait très bien mais l'effectif féminin était réduit. Je me souviens quand Patrice Dominguez m'avait nommée comme Conseillère technique régionale, on était seulement 4 femmes CTR contre 28,30 hommes. Quand je suis descendue dans le Languedoc Roussillon, les premières années j'étais la seule femme. Lorsque l'on est dans une équipe en grande majorité masculine, faire bouger les choses n'est pas facile. Mais cela a un peu évolué et la Fédération a fait beaucoup concernant l'attribution de postes pour les femmes à tous les niveaux. C'est quand même un métier plutôt masculin, et si j'ai bien réussi dans mes différentes missions, je pense que c'est du à mon bon caractère; à ma forte personnalité et l'on me respectait. Mais cela demande de l'énergie et des efforts, et les filles qui sont mi figue-mi raisin, qui ne dégagent pas forcément quelque chose, c'est difficile pour elles... Quand j'étais conseillère technique régionale et que je m'occupais de la formation, je conseillais vivement aux filles désireuses de faire ce métier de jouer et de maintenir leur niveau tennistique le plus longtemps possible. " Tenez-vous en forme physiquement leur disais-je. Pour l'instant vous avez 25, 26 ans mais vous verrez quand vous approcherez de la quarantaine et encore plus à 50 ans. Vous allez faire des enfants, avoir des obligations familiales et le niveau de jeu dégringole vite. Etre en seconde série n'est pas la même chose que d'être à 15/4. Cela demande des efforts et pour une fille encore plus que pour un garçon…

 

Qu'avez-vous pensé des résultats des jeunes français et françaises à Roland Garros?

Je suis ô combien ravie de ces résultats. Cette nouvelle génération apporte de la fraîcheur au tennis avec des comportements et un état d'esprit vraiment très agréables. Je les trouve très matures pour leur âge et ils arrivent à tenir leur match du début à la fin avec une maîtrise incroyable. A aucun moment, en particulier Hugo Gaston, ils n'ont fait preuve de défaillance. Et puis, on les sent heureux, ils sont dans leur bulle et lorsqu'ils gagnent, ils restent très humbles et modestes. Cela change de certaines attitudes déplacées que l'on peut parfois croiser sur le terrain. Ils sont classés très loin de l'élite mondiale et sont pourtant capables de se hisser au niveau des meilleurs. Ils sont sur de bons rails et ont tout l'avenir devant eux. C'est vraiment encourageant, enthousiasmant et en tant qu'ancienne joueuse et en même temps enseignante, cela me revigore.

 

 N'oublions pas non plus la paire Mladenovic Babos qui a remporté le double!

C'est magnifique surtout après avoir été empêché jouer à Flushing Meadow à cause de la Covid. En plus, Mladenovic a eu une grosse déception après la perte de son match contre une allemande lorsqu'il y a eu une grosse faute d'arbitrage en sa défaveur. C'est bien de repartir sur le double et j'ai trouvé très élégant ce qu'elle a dit après la victoire sur sa partenaire qui ne fait quand même pas partie des meilleures joueuses en simple . Elle l'a chaudement remerciée de l'avoir aidée tout au long de cette finale car elle se sentait crevée et de l'avoir portée de la première à la dernière balle. L'on sent une réelle amitié et entraide entre elles et cela fait partie de la tactique du double de s'épauler. Il faut vraiment s'apprécier pour justement pouvoir accepter que l'autre flanche un peu. Le double est une belle école du tennis, et il faut en parler. Il serait important qu'il soit mis davantage en valeur dans les clubs car en dehors du fait qu'il faut être bon à la volée, il permet de déployer des coups vraiment importants notamment le retour de service. Il implique aussi la notion d'équipe, laquelle devrait également être davantage mise en valeur avec le côté partage et échange.

 

Quels sont vos meilleurs souvenirs de ce Roland Garros 2020?

Le plus marquant reste la prestation de Hugo Gaston et ses matches un peu fous. Je garde une image d'un jeune garçon qui ne se pose pas de questions, qui essaye d'aller jusqu'au bout en donnant le meilleur de lui-même et en nous donnant du rêve. Quel plaisir! J'ai pu parler de lui avec des gens de mon club et ils ont été aussi emballés que moi. Après j'ai bien aimé Fiona Ferro qui me fait penser un peu à Isabelle Demongeot ancienne n°1 française en plus jeune. Et ensuite la performance incroyable de Nadal. Quel exemple pour nos jeunes en termes d'abnégation, de volonté, de courage, de travail!

Agnès Figueras-Lenattier

 

 

 

 

 

 

 

 

17:20 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sport, corps, opinions

lundi, 31 août 2020

Sport et litterature

 

 

En 1919, quelques jeunes écrivains, peintres, musiciens épris d'art, se réunissaient le dimanche matin au stade «  Duvigneau de Lanneau » dans la banlieue de Paris. Ils pratiquaient l’athlétisme sous la houlette de Marcel Berger créateur de Plume-Palette-Club. Ce club deviendra quelques années plus tard «  l’Association des écrivains sportifs ». Parmi les membres on peut noter des personnalités telles que Jean Giraudoux, Maurice Genevoix, Paul Morand, Tristan Bernard. Ce dernier premier président de cette association pratiquait aussi le cyclisme. Egalement ancien directeur du vélodrome de Buffalo, il restera le seul coureur à n’avoir jamais gagné une course. Lui succédèrent Marcel Berger recordman de France scolaire au lancement du disque, puis Paul Vialar également président de la «  Société des Gens de lettres ». Bernard Destremeau six fois n’° 1 français de tennis présidera aussi l’association….

Le sport a toujours été lié à la littérature et des philosophes comme Platon, Aristote en parlaient déjà. Beaucoup d’écrivains en ont parlé avec éloge, en ont fait et ont reconnu qu’il pouvait être une bonne source d’inspiration. Ecoutons par exemple Simone de Beauvoir raconter ses impressions après avoir découvert la randonnée à pied et à bicyclette : «  Je n’avais jamais pratiqué de sport, et je prenais d’autant plus de plaisir à utiliser mon corps jusqu’à la limite de mes forces, et le plus ingénieusement possible ». Elle écrivit même un jour à Jean-Paul Sartre qu’elle aurait bien donné le prix Renaudot pour savoir le «  Christriana aval ».. Camus reconnaît que ce qu’il sait de plus sûr sur la morale et les obligations des hommes, c’est au sport qu’il le doit. Quant à Bergson il déclare : «  Ce que j’estime surtout dans les sports, c’est la confiance en soi qu’ils procurent à l’homme qui les cultive »..

 

Pour ma part, le sport est également indispensable à ma vie d’écrivain. Comme le pensent certains «  collègues », écrire est une véritable épreuve sportive. Physiquement on se donne à fond, et on peut se sentir vraiment vidé après avoir écrit longtemps. Il m’est arrivé d’être atteinte de petites courbatures et quand j’écris il me faut courir, faire du vélo d’appartement pour me vider la tête. Sinon, je deviendrais vite «  neurasthénique » car on est transporté dans un monde qui si on ne se méfie pas peut conduire à la déraison. Et il faut se dépenser pour garder les pieds avec la réalité. Et puis en courant, en pédalant, les idées peuvent jaillir. On voyage avec ses personnages de façon consciente ou inconsciente, et après on transcrit ces impressions sur papier avec davantage de facilité. Même en période de maturation c’est indispensable aussi. Les idées sont plus claires, plus structurées et le déclic conduisant à la réalisation » se fait plus naturellement.

Flirter avec la puissance des mots est un orgasme spirituel merveilleux, et qui peut amener aussi à l’orgasme corporel. Diverses sensations plus intenses les unes que les autres et accentuées par la dépense physique vous animent. Le doute, puis la certitude, l’angoisse de ne pas y arriver, la libération d’y être parvenue, et une espèce de nirvana, une fois le but atteint. On est comme apaisé, et l'on a le sentiment d’avoir égrené toute sa substance Mais cette sensation ne dure pas très longtemps car on a très vite envie de recommencer pour retrouver sa drogue, son LSD... C’est une activité finalement égoïste qu’il est impossible en pleine action de faire partager. Comme disait Montherlant dans «  Les Olympiques » «  Le masseur aux mains magiciennes faisait tomber du corps du pugiliste la graisse inutile, c’est l’écrivain massant sa page jusqu’au style plein et décharné ».

J’aurais beaucoup aimé faire du sport avec mes écrivains préférés notamment avec Stefan Zweig, Edgar Poe et Baudelaire. Quelle joie ça aurait été pour moi de faire des gammes de revers avec Edgar Poe, de disputer un tie-break avec Baudelaire, , de faire un match en compagnie de Stefan Zweig en refaisant le monde. Je lui aurais appris comment faire un coup droit, il m’aurait appris comment transporter le lecteur avec autant de profondeur et d’analyse aussi fine des personnages. J’en rêve et cela décuple mon imagination. Je me mets dans la peau de Zweig, il devient mon double et j’écris. Même si je suis loin de l’approcher complètement, son esprit me pénètre quand même un peu . ’Et c’est orgastique !..

 

 

                                       

 

 

                                             Cinq écrivains parlent de sport

 

 

 

                                                           JEANNINE BOISSARD

Auteur notamment de " L'esprit de famille", œuvre en plusieurs tomes et véritable succès populaire

Quels sont les sports que vous pratiquez ?

Le ski et le tennis sont les deux sports que je pratique depuis l’âge de 12, 13 ans. Ce sont deux sports où l’on rit. Au tennis on s’amuse beaucoup, notamment avec ses partenaires de double, et au ski parce qu’on tombe par terre. Pour quelqu’un comme moi qui suis assise devant ma feuille de papier cinq à six heures par jour, c’est indispensable d’aller s’aérer la tête, de courir et de faire bouger ses bras, ses mains et son corps. Je me vide complètement l’esprit et ne pense à rien d’autre. C’est un fait que lorsqu’on se dépense physiquement, on est d’autant plus créatif et agile avec son stylo et son papier.. En outre, écrire est une activité très angoissante et si on ne se dépense pas physiquement, la tête risque d’éclater..

 

Pratiquez-vous ces deux activités souvent ?

Je fais du tennis une fois par semaine et tous les jours en vacances. Après avoir pensé aux grands problèmes de la vie, c’est merveilleux de se concentrer uniquement sur une balle et de se détendre en riant. Dans mon métier, le rire constitue un élément important de ma vie, j’en ai besoin et ça me fait un bien fou. Je n’arrête pas de me moquer de moi-même, des autres..Quand je vais à la montagne faire du ski, c’est vraiment le seul endroit où j’ai beaucoup de mal à écrire. En effet, après quatre ou cinq heures de ski, une très grosse fatigue m’envahit, ce qui m’empêche d’être vraiment lucide et disponible pour l’écriture. Donc, si je veux écrire, je le fais très tôt le matin avant d’aller skier.

 

Avez-vous déjà fait de la compétition

A une époque j’en ai fait beaucoup, mais c’était un plaisir un peu trop accaparant. J’ai été classée à 15/4. Un élément qui m’a quelque peu éloignée des courts, c’est l’âge de mes adversaires. Celles-ci à 16,17 ans vous regardent comme une vieille mémé. Souvent très mauvaises joueuses, elles n’hésitent pas à tricher, encouragés par leurs parents. On dirait qu’elles jouent toute leur vie et sont à peine polies. Autant, j’aime affronter des femmes courtoises, autant rencontrer une fille qui trépigne, lance sa raquette par terre ne me dit rien qui vaille..

 

Considérez-vous l’écriture un peu comme un sport ?

Disons que c’est un sport de l’esprit et lorsqu’on se donne complètement à son livre, on maigrit. La difficulté consiste à trouver le mot et la phrase justes, et il existe la crainte de mal remplir sa page blanche. Pour moi, l’enfer ce serait de se dire après avoir terminé son livre, que vais-je faire maintenant.. .

 

 

 

 

                                                  CHRISTIANE COLLANGES

Rédactrice en chef de " L'Express" et du " Jardin des Modes", elle a surtout écrit sur la vie des femmes et leur libération et la famille.

 

Quels sports pratiquez-vous ?

Le tennis, la randonnée, le ski de fond et le ski alpin. J’ai commencé à jouer au tennis en Normandie, région où j’avais l’habitude de passer mes vacances. Mais je n’ai jamais pris de cours. Ce sont mes cousins qui m’ont initiée, et très vite ce sport m’a séduite..

 

Faites-vous du sport en période d’écriture ?

La plupart du temps lorsque j’écris c’est en Normandie et comme les courts de tennis sont tout près de chez moi, j’en fais souvent. Je m’adonne aussi à de grandes marches car le décor m’y encourage. En fait lorsque j’écris, je fais plus de sport qu’en période creuse. La forme physique est fondamentale dans ma vie car je suis un écrivain optimiste qui s’efforce d’être gaie. Et si la machine ne tournait pas rond, mon humeur aurait tendance à friser la morosité. Par exemple si mon dos me fait mal, écrire m’est presque impossible. Ainsi si tout d’un coup j’étais immobilisée, je ne suis pas sûre que je pourrais continuer à écrire..

 

Que vous apporte le tennis ?

Je le pratique essentiellement du mois de mars au mois de novembre. C’est un jeu très amusant et qui m’apporte un véritable défoulement. J’ai de nombreux amis qui m’incitent à jouer au golf, mais abandonner le tennis ne me dit rien. En outre, je n’aime pas la mentalité des gens qui pratiquent le golf car la plupart du temps ils sont coincés, sérieux et complexés. Il existe sûrement des gens de ce style là au tennis, mais je n’ai jamais eu l’occasion de les affronter..

 

Le sport a-t-il un impact sur votre humeur ?

Oui. Lorsqu’il m’arrive de ne pas avoir le moral, j’enfile mes nike et tout va mieux après. Pour me remonter le moral, le fait de remuer est plus efficace que de rester des heures allongée dans un fauteuil. Certaines personnes au contraire, préfèrent rester couchées toute la journée en compagnie d’une lumière tamisée. Je ne critique d’ailleurs pas ce comportement, mais il me semble simplement utile d’agir en fonction des besoins de son organisme..

 

Selon vous le sport influe t-il sur votre manière d’écrire ?

Oui dans la mesure où je suis connue pour écrire des livres où règne la bonne humeur. A ce propos, il existe effectivement une hygiène de vie qui ressemble à celle du sportif. En effet, partir pendant trois ou quatre mois munie de sa documentation et de son ordinateur pour rédiger un livre demande une vie aussi stricte que celle d’un sportif. Il ne faut pas boire et bien dormir..

 

 

 

 

 

                                                     MICHEL DEON

Décédé le 28 décembre 2016, il est membre de l'Académie française et auteur notamment du livre " Taxi mauve " adapté au cinéma en 1977

 

Quels sont les sports que vous avez pratiqués ?

La boxe, l’aviron, le tennis, l’escalade, la marche en montagne, la bicyclette. J’ai aussi pratiqué la natation à assez haut niveau. Je me suis approché des championnats universitaires. Ce qui m’ennuyait profondément c’était l’entraînement et les contraintes qu’il implique..

 

Au tennis quels genres de partenaires aviez-vous ?

Je m’arrangeais pour avoir des partenaires plutôt jolies.. 

 

Le sport est –il utile pour votre vie d’écrivain ?

Oui notamment la marche qui pour moi est essentielle. Elle représente la gymnastique du cerveau et c’est en pratiquant cette activité que le travail s’élabore. La solitude dans laquelle on s’imprègne permet à l’esprit de se délier. Le corps se laisse porter et physiquement on ne sent plus rien..

 

L’écrivain Marcel Berger a dit «  Pour ceux qui ne s’en sont aucunement préoccupés le style a modifié leur style à leur insu en le rendant incisif, rapide, dépouillé, musclé ». Etes-vous d’accord avec lui ?

Pas du tout. Pour moi il a dit des bêtises..

 

Que vous a appris le sport de manière générale ?

Surtout à bien me concentrer et à avoir l’esprit complètement disponible. Quand on nage par exemple on ne peut pas se permettre d’avoir la tête ailleurs…

 

Vous possédez aussi des chevaux ?

Oui mais je ne suis pas très doué pour autant en équitation. Ma femme et mes enfants en revanche montent très bien et je leur laisse cette supériorité. Et puis ayant eu un accident, je suis obligé de faire très attention car je risque la petite chaise roulante. Ma passion c’est de regarder vivre les chevaux..

 

Quelles sensations cela vous procure t-il ?

Ces animaux sont merveilleux de grâce et de charme. Un poulain qui naît représente comme la naissance d’un petit miracle..

 

Evoquez-vous le sport dans vos livres ?

Dans «  Le jeune homme vert » le héros parcourt les routes à bicyclette et une espèce d’atmosphère de compétition s’instaure. Certains de mes ouvrage évoquent la boxe que je continue d’ailleurs à beaucoup suivre en tant que spectateur. Enfin sont parfois relatées dans mes livres des scènes de bateau.. 

 

 

 

 

                                                    IRENE FRAIN

Possédant une prédilection affirmée pour l'Orient, elle participe régulièrement à des actions favorables à la cause tibétaine. Parmi ses livres " Dévi", " Julien Gracq et la Bretagne"…

 

Vous faites du vélo et notamment du VTT. En faites-vous souvent et quelles sont les sensations que ça vous procure ?
Dès que mon mari et moi sommes à la campagne, nous parcourons les chemins à vélo en essayant de goûter aux joies ludiques du sport. Découvrir la campagne française représente un petit côté aventure qui me plaît bien. Et puis il ne faut pas oublier la grosse dépense physique que cette activité procure. M’adonner ainsi à un sport physique intense m’aide beaucoup pour ma vie d’écrivain. Mon cerveau s’oxygène et je fais le vide dans ma tête..

 

Pratiquez-vous d’autres sports ?

En hiver je fais du ski et puis j’aime aussi nager. Je ne me porte bien que si je fais du sport et si je pouvais j’en ferais plus. J’ai toujours eu la sensation que si je faisais du bien à mon corps cette initiative se reportait sur mon psychisme. C’est pour cette raison que le sport m’interesse.

 

Pensez-vous à vos livres en exerçant une activité sportive ?

Lorsque je fais du vélo oui mais beaucoup moins en VTT où il faut être très vigilante. La bicyclette traditionnelle fait jaillir des idées . D’une part mon esprit peut vaguer et d’autre part aucune idée de performance n’est ancrée dans ma tête. Cette pensée est d’ailleurs selon moi plus masculine que féminine car l’homme cherche la compétition. Pour ma part, je suis interessée par le bien-être, le plaisir lié à mon corps et le contact avec la nature. L’esprit est plus clair et on dort mieux..

 

Pour vous écrire est-il un sport ?

Oui écrire un roman consiste à accomplir un grand marathon. Il existe la rigueur, le souffle, la longévité et il faut tenir. Lorsque j’ai écrit mon livre «  Dévi » il a fallu que j’aille dans les ravines, et je me devais d’être en excellente condition physique. Être en forme physique me paraît très important pour écrire même si certains écrivains disent «  plus sale, plus alcoolique, plus drogué que moi tu meurs ».. Cela dit, je n’irais quand même pas me priver d’un coup de rouge avant de faire du VTT. J’aime profiter de la vie…

 

 

 

 

Philippe Labro

 

Journaliste, écrivain, réalisateur, il a raconté dans " Tomber sept fois, se relever huit" comment il s'est sorti de sa dépression. Au cinéma, il a réalisé par exemple " Sans mobile apparent et " Rive droite, rive gauche"…

 

Vous avez pratiqué le rugby, le tennis. Que pourriez-vous dire de vos expériences sportives ?

Lorsque j’ai éffectué étudiant des séjours en Virgine ou en Amérique, le sport faisait partie intégrante de ma vie. Ca m’a beaucoup aidé car quand je suis allé là-bas je savais à peine ce qu’était mon corps. J’ai pris conscience de l’importance de ce dernier et de l’utilité d’être en harmonie avec ses muscles, son souffle, sa respiration..

 

 

Quel est le rôle du sport selon vous ?

Il vous fait prendre conscience que vous êtes entier, que vous ne représentez pas simplement un paquet de sentiments, de pensées, d’impulsions, de réflexions, de désirs. Que vous êtes aussi un organe vivant auquel vous pouvez faire appel et qui correspond à ce que votre tête et votre corps expriment. Le sport n’est pas indispensable pour le savoir, mais il le confirme.

 

 

Selon vous la différence entre les sports individuels et les sports collectifs ?

Le sport individuel donne des leçons sur le comportement de l’individu seul face à ses défis, ses efforts, ses erreurs, la victoire ou la défaite. Il permet de conclure par rapport à ce que l’on doit essayer de faire face aux confrontations que vous apporte l’existence. Le sport collectif donne aussi des leçons inouïes pouvant s’appliquer à l’entreprise, et servir à l’exercice de tous les métiers. J’ai longtemps pratiqué la mise en scène de cinéma, je dirigeais des équipes. Au sein de RTL, je manageais des gens qui avaient leur comportement, leur mental, leurs atouts, leurs faiblesses. Tout ce travail le sport l’illustre bien. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si dans le vocabulaire contemporain qui s’applique aussi bien à la politique, aux affaires, à l’industrie ou aux médias que l’on fasse tout le temps référence au langage du sport : course en tête, leadership, come back..

 

 

 

Parlez-vous de sport dans vos romans ?

Quelquefois dans les livres sur mon enfance. Dans «  Le petit garçon » par exemple on trouve des notions de rugby. De même que la musique, le sport fait partie de la vie et il peut s’inscrire dans certaines scènes mais en aucun cas il ne constitue le sujet central..Mais je ne suis pas à l’bri de m’inspirer un jour du sport..Si par exemple vous deviez écrire un roman sur le tennis quel sujet choisiriez-vous ?

Ce qui m’interesserait c’est le phénomène survenu dans les années 70. Lorsque les joueurs ont été pris en main par des hommes d’affaire, des coaches, des entraîneurs, et qu’ils se sont peu à peu détachés du monde de la vie et de la réalité. A la manière de forçats modernes, ils allaient de galère en galère, d’avion en avion ; de tournoi en tournoi afin de gagner leur vie. Et aussi pour permettre à leur entourage et aux entreprises de gagner aussi de l’argent. Aussi entre l’âge de 16 et 30 ans ont-ils été tellement coupés du monde qu’ils ne le connaissent pas. Et quand leur carrière s’arrête seulement 1/3 de leur vie a été consumée. IL est donc captivant de savoir ce qu’ils vont faire ensuite et le genre de vie qu’ils vont mener. L’exemple de Borg est extraordinaire. Comment ce joueur est-il passé d’une ascension irrésistible à l’anonymat le plus total en tombant dans tous les pièges que la vie lui a tendus ?..

 

 

En tant que romancier comment regardez-vous un match de tennis ?

Je prends en permanence des notes écrites ou mentales. L’observation du monde du tennis représente pour moi une importante source d’interet dans le sens où chaque être humain est différent. Lorsque j’assiste à un match de tennis de très haut niveau ce qui m’attire surtout c’est la singularité de l’individu. Et puis le côté humanitaire à savoir l’humain différent ou proche de l’animal, l’être vulnérable ou au contraire l’être fort et qui se surpasse. La façon dont un individu joue cette mini-comédie, ce mini-drame lors d’un match me passionne

Agnès Figueras-Lenattier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

jeudi, 07 novembre 2019

Sport et cancer du sein

Caroline Cuvier est oncologue à l'hôpital Saint-Louis. Cet entretien montre que le sport devient de plus en plus important dans les traitements de certaines maladies, notamment  le cancer du sein. Laissons donc s'exprimer cette femme spécialiste de ce domaine. Etudiante à Poitiers, nommée à l'internat de Paris, elle a tout de suite été totalement absorbée par la sénologie. Elle n'a jamais quitté Saint-Louis depuis 1986 où elle est praticien hospitalier à temps plein. Membre du bureau du Comité de tennis de Paris, elle est présidente du Tennis Club 12 Bercy, et fait partie de plusieurs commissions : Commission tennis féminin, Commission médicale précaire, Commissions sociétale.

 

 

Au sein de l'hôpital Saint-Louis il y a plusieurs ateliers liés à l'activité physique : l'escrime, la marche nordique, le tennis et le yoga.

On a mis en place ces ateliers en septembre, octobre 2012 s'adressant aux patientes qui dans les 6 mois ont eu un diagnostic de cancer du sein localisé et qui ont donc de grandes chances de guérir. On a aussi un cours de gymnastique, de renforcement musculaire destiné aux patientes atteintes d' une maladie plus étendue avec métastases et qui ont des possibilités plus limitées. C'est assez délicat de leur faire faire du sport car il existe des risques osseux. Et puis, elles sont vraiment fatiguées ou ont des anomalies biologiques externes. On a moins de données sur l'efficacité du sport pour ces femmes là, et c'est plus compliqué à obtenir. Mais on a quelques petits renseignements stipulant que le sport serait susceptible d'allonger leur survie, en tout cas d'améliorer leur qualité de vie. Quoi qu'il en soit, ce cours de renforcement musculaire a un succès fou et le fait de se retrouver entre elles leur permet de reprendre confiance en leur corps et de regagner un peu de muscle. Le bénéfice est également psychologique, cela leur donne la pêche et elles s'accrochent…

 

Pourquoi ces sports là?

Je souhaitais des activités physiques un peu diverses et je ne voulais pas 4 sports d'équipe ou 4 sports de balle afin que les patientes puissent se diriger vers ce qui leur plaît le plus. Après, je me suis adaptée aux moyens du bord et aux équipements. Côté yoga, il y avait déjà eu avant un cours pour une autre pathologie. En plus, c'est une activité accessible à tout le monde. Pour l'escrime une expérience avait été tentée à Toulouse pour le cancer du sein. Ce sport me paraissait particulièrement intéressant pour la mobilité des deux bras puisque les patientes sont opérées au niveau du bras. C'est de l'escrime plutôt artistique, ce qui leur permet en plus de stimuler la mémoire car il faut apprendre des enchaînements liés aux combats. Elles n'ont pas de masque et je désirais proposer un sport de combat illustrant ce que l'on appelle " le combat contre la maladie". Concernant la marche nordique, ça permettait aux femmes de prendre l'air et la marche était censée ne rebuter personne et s'adapter à tous les âges et à tous les antécédents sportifs.

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Vous êtes la première à avoir mis en place en 2012 au sein de l'hôpital Saint-Louis un cours de tennis pour les femmes atteintes d'un cancer du sein. Comment l'idée vous est-elle venue?

Dans cet hôpital il y a un court de tennis et l'un des enseignants du Tennis club 12 Bercy que je préside m'avait dit que si un jour j'avais besoin d'un professeur à Saint-Louis, il était partant. J'ai donc créé cet atelier en me disant que ce serait une belle expérience et c'était vraiment nouveau dans le cadre du cancer du sein. Je me souviens d'ailleurs de la première fois où le cours a eu lieu. Je me demandais comment cela allait se passer, si c'était une bonne idée et j'y suis allée faire un tour. Vers la fin, j'ai aperçu une algérienne qui n'avait jamais fait de sport pleurer de joie tellement elle était contente de jouer au tennis. Quant au professeur lui aussi il pleurait très ému par la réaction de cette femme. C'est un moment inoubliable…

 

De quelle manière préconisez-vous ce sport?

On le conseille aux patientes, le plus tôt possible, dès le diagnostic de cancer effectué. Il a été démontré que plus on commence tôt l'activité physique, et si l'on continue pendant le traitement et après, c'est plus efficace pour diminuer la douleur et améliorer la qualité de vie. Or beaucoup de personnes même les sportifs diminuent leur activité physique une fois le diagnostic posé. Le sport permet d'amoindrir les effets secondaires en particulier de la chimio et élimine la fatigue ressentie pendant le traitement et qui persiste après. Il y a moins de toxicité digestive, et cela joue sur le psychisme. L'activité physique diminue l'anxiété, améliore le sommeil, diminue les bouffées de chaleur. Les douleurs articulaires pouvant survenir à cause des traitements d'hormono-thérapie que l'on donne par exemple en prévention de la récidive sont également amoindries.

 

Comment se passe un cours?

C'est un peu différent des cours que l'on peut apercevoir généralement où les joueurs s'inscrivent en début d'année et poursuivent l'année entière avec un groupe du même niveau. Là, les patientes s'inscrivent après le diagnostic à n'importe quel moment de l'année. La plupart n'ont jamais joué ou possèdent un tout petit niveau. C'est un peu difficile pour le professeur car leur niveau et leur vie passée différent. Il y en a qui ont 60 ans et qui n'ont jamais fait de sport, d'autres sont plus sportives et ont 28 ans. On essaye de limiter le groupe à 8, et après cela se déroule à peu près comme un cours classique. Il faut savoir que ce ne sont pas des patientes métastatiques. Leurs organes fonctionnent donc normalement et elles n'ont pas de problèmes au niveau osseux ce qui leur permet de faire du sport sans risque.. Mais elles sont fatiguées, anxieuses, ont perdu leurs cheveux, et peuvent avoir des nausées. Certaines sont ménopausées à cause de la chimio, ont été opérées, ont un sein en moins. J'ai recommandé au professeur Polo Léité d'être vigilant, de toujours les observer. Certaines peuvent avoir des coups de blues, de fatigue, sont plus fragiles. . Une fois, une dame a vomi sur le court car elle sortait juste de sa chimio. On a acheté des raquettes légères, et elles jouent avec des balles intermédiaires. Souvent, Polo termine par des petits matches et elles adorent cela. Il est important de signaler que certaines mutuelles commencent à rembourser ces séances sous forme de forfait...

 

Au début comment Polo a t-il fait puisqu'à l'époque, il n'y avait pas de formation?

Je lui ai expliqué le fonctionnement du cancer du sein tout en mentionnant bien que ce ne sont pas des patientes métastatiques. Il m'a dit que c'était rassurant que cela se passe à Saint-Louis, pas loin. Pour lui surtout au début, et aussi pour les patientes, c'était important que ce soit en milieu hospitalier protégé. Je lui ai conseillé de faire un cours le plus normal possible en essayant de convaincre ces femmes que le sport, en particulier le tennis, c'était sympa. Je l'ai un peu formé au début, et après il a suivi les formations officielles qui existent maintenant avec la Federation française de tennis.

 

Quels sont les avantages du tennis?

La dépense énergétique est correcte et puis il existe le côté ludique et convivial qui est fantastique. L'échange avec les autres est très bénéfique. Les patientes sont en dehors de chez elle, encadrées par un prof et c'est mieux que de faire seule son vélo chez soi. Entre malades elles échangent et se soutiennent. Quand il m'arrive d'assister à un cours je les entends rigoler. Polo me l'a dit tout de suite : " Je ressens une solidarité qui n'existe pas dans les autres cours. A la fin, elles aiment bien s'affronter avec des points. " J'ai gagné, je suis la plus forte"… C'est le sport de la vraie vie, elles le pratiquent comme tout le monde. Beaucoup d'entre elles d'ailleurs continuent à jouer après, et parfois s'inscrivent dans le club que je préside. Certaines ont des problèmes financiers, et nous leur proposons un tarif privilégié. Il m'arrive de jouer avec elles, et l'une est devenue une amie…

 

 

Au niveau de la récidive pourquoi le sport la prévient-il?

Le mécanisme essentiel c'est que cela diminue le taux d'insuline qui n'est pas bon du tout au niveau apparition des cancers. Cela joue aussi sur les pics de glycémie, l'inflammation diminue, ainsi que les taux d'œstrogène pouvant être impliqués dans la genèse des cancers.

 

 

Le fait de se servir d'une raquette a t-il une incidence?
Cela participe à la rééducation du bras opéré, si le bras qui tient la raquette est le même qui celui qui a subi la chirurgie. Au début, il y a des adhérences, les patientes sont un peu limitées à cause de la cicatrice qui tire. Elles disent que leur paroi est plus souple, qu'il y a moins d'adhérences …

 

Le sport est également préventif dans le cancer du sein! Et la dose est-elle importante?
Oui, plus on fait de sport, moins on a de risques de faire un cancer du sein. Il existe ce que l'on appelle un effet dose réponse. Ce qui est recommandé c'est au moins 1 heure et demi par semaine d'activité physique d'intensité modérée ce qui équivaut à une marche assez rapide. Cela diminue le risque d'environ 15%, et comme il y a beaucoup de cancers du sein, au total ç'est pas mal… Cela dit, on peut avoir une activité physique et être sédentaire. Vous pouvez jouer au tennis 4 fois par semaine, si tout le reste de la journée vous ne bougez pas de votre fauteuil, vous êtes sédentaire quand même ce qui augmente le risque de cancer du sein.. Il est recommandé de bouger toutes les deux heures, par exemple de monter trois escaliers…

 

Vous occupez-vous d'autres sports à l'extérieur de l'établissement?

Une fois que les patientes reprennent leur travail, j'ai essayé de les aider à trouver un sport en ville. Je me suis arrangée avec la ville de Paris et maintenant nous avons plusieurs créneaux. Depuis 3 ans, nous avons des places réservées avec des enseignants pour de l'aviron au bassin de la Villette. Depuis peu, nous avons des places pour un cours de badminton, un cours de gym adapté et du karaté pour les plus de 60 ans. En 2018, on est allées 3 jours à Venise avec 9 patientes à la Vogalonga une randonnée de bateaux à aviron. Nous avons fait 39 km de courses plus 8 km pour ranger le bateau après dans la lagune. Ce fut un moment fantastique pour elles et pour moi. Cela a vraiment créé des liens et changé nos relations. Nous les médecins, en dehors de nos consultations on n'est pas forcément à l'aise lorsque l'on rencontre les patients dans un autre contexte. Et le fait de les côtoyer autrement, d'observer leurs émotions, d'entendre leur témoignage ajoute au bonheur de faire ce métier qui est déjà extraordinaire en lui-même. L'une d'entre elles m'a carrément dit qu'elle n'était plus la même…

Agnès Figueras-Lenattier

 

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jeudi, 25 juin 2009

Vacances sportives pour tous cet été dans le 14e !

gymnorv-331.JPGDans 10 jours, les grandes vacances débuteront. Seulement, cet été 2009 aura un goût amère pour nombre de ménages qui ne pourront partir. Selon un sondage publié en mai par OpinionWay, moins de deux Français sur trois prévoient de partir en vacances cet été, contre trois quart l'an dernier. La crise économique allège directement le portefeuille de vacanciers français obligés de réduire leurs dépenses. C'est dans dans ce contexte morose, que la Mairie du 14e propose aux familles un ensemble d'animations sportives et de loisirs pour les jeunes et les moins jeunes, tout au long de l'été.

Parmi les animations, notons plusieurs rendez-vous gratuits en plein air tout au long de l'été, avec de la gym suédoisedans le Parc Montsouris, des cours de salsa sur la Place de la Mairie, des cours de west coast swing sur la Place de la Garenne devant le Moulin à Café.

Voici le programme des vacances sportives de l'été 2009

En savoir plus sur le blog de Vincent Jarousseau

jeudi, 18 juin 2009

Gala de boxe le 22 juin à l'Institut du Judo

Gala de Boxe 2.jpgGrâce au Ring 14 (le club de boxe dont la salle d'entraînement est située dans le centre sportif Jules Noël), l'OMS 14 et la Mairie du 14e, la boxe fait son grand retour dans le 14e ! Douze combats amateurs auront lieu dans le grand dôme de l'Institut du Judo (21 rue de la Porte de Châtillon) le lundi 22 juin à partir de 20 heures (les portes seront ouvertes à partir de 19h).

L’entrée est gratuite, une buvette sera sur place et l’animation sera faite par le Top Number One Speaker de la boxe, le commentateur patenté des sports de combats : Jean-Pierre Cossegal en personne, LA mémoire ambulante de la boxe ! Entre les matchs, de nombreuses animations viendront pimenter la soirée...

Plus d'infos sur le blog de Vincent Jarousseau

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jeudi, 11 juin 2009

La Street Football French Cup, les 13 et 14 juin dans le 14e



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Street Football French Cup 2008dereez. - Regardez plus de vidéo de sport et de sports extrêmes.

Le week-end du 13 et 14 juin de 10h à 18h, le 14e arrondissement et le "plateau" du centre sportif Elisabeth accueilleront la 2ème édition de la "Street Football French Cup". Ce tournoi va réunir les 16 meilleures équipes de street football. le street football est un nouveau sport "urbain". Il englobe le street football et le freestyle football. Les valeurs de ce sport sont le courage, le respect, le fair-play et surtout la créativité. Il privilégie beaucoup plus les gestes techniques, certaines actions vont se voir récompensées par un but comptant double. Les matchs se jouent à 5 contre 5, sur un terrain de hand en plein air.

Pour le tournoi des 13 et 14 juin, des présélections ont été organisées dans la toute la France. Ainsi, des équipes viendront de Strasbourg, Lens, Lille, Lyon, Marseille, Saint-Etienne. Les autres équipes viendront de toute la région parisienne. Deux équipes du 14e se sont qualifiées lors d'un tournoi de futsal organisé lors des dernières vacances de Pâques à Elisabeth.

Entre les matchs, un concours des meilleurs freestyle-fooballeurs du moment sera organisé sur les deux journées. Le street football se veut aussi créatif, pendant les matchs, un DJ assurera l'animation musical et enfin, quelques rappeurs, comme IKBAL des TLF ou la Nevroze passeront pour un Show case.

Vincent

jeudi, 28 mai 2009

4ème nuit des arts martiaux le 30 mai

Tous les deux ans, la Mairie du 14e, l'Office du Mouvement Sportif et les clubs d'arts martiaux de notre arrondissement unissent leurs efforts pour organiser l'un des plus beaux évènements de sports de combat et d’Extrême orient qui soient proposés à Paris.

C'est dans la magnifique enceinte de l’Institut National du Judo qu'aura lieu la 4e soirée des arts martiaux : le samedi 30 mai de 15h à 22h. Dans l'après-midi, des ateliers d’initiation à la calligraphie, des conseils santé, de la danse Buto et vietnamienne, des dégustations de thé, des massages thaïlandais et autres animations vous seront proposés gratuitement. A partir de 20h, c'est le grand show des clubs locaux et des grands maîtres du kung fu ou du karaté qui aura lieu dans le grand dojo de l'INJ. Nous attendons la participation exceptionnelle de Zhang Xiao Yan et Dominique Saatenang (kung fu wushu), Capozzi (sabre coréen), Le Ta minh (vovinam), Michel Carron (taekwondo) et El Marhomy (karaté). Les animations comme la soirée sont gratuits ! Pour vous donner un avant goût, vous pouvez visionner le vidéo-clip réalisé lors de la 3ème édition.

Institut National du Judo - 21 avenue de la Porte de Châtillon - 75014 Paris - Tram 3 Jean Moulin.

Vincent Jarousseau

mardi, 03 février 2009

En février, passez des vacances sportives dans le 14e !

Vacances sportives.jpgLa Mairie du 14e et les clubs de l’arrondissement se mobilisent pour proposer aux jeunes et moins jeunes une offre sportive de qualité et accessible pendant les vacances scolaires. A l'occasion des prochaines vacances de février, la Mairie du 14e publie le programme  des "Vacances sportives », dans lequel sont détaillés les stages et animations sportives proposés dans le 14e. Désormais, une brochure imprimée sera à la disposition du public.

Petits, ados, adultes, il y en a pour tout les goûts et surtout pour tous les âges. Plusieurs nouveautés sont proposées pour ces vacances avec des séances de stretching ou de gym suédoise en début de soirée destinées aux adultes ; des arts martiaux extrêmes, du skate ou des ateliers de danse hip-hop qui devraient attirer les ados. Autre nouveauté, les animations sportives proposées par les clubs et la mairie sont dans la majorité des cas gratuites.

Le programme est disponible en Mairie, dans tous les équipements sportifs et les structures sociales de l'arrondissement.

Téléchargez le programme des vacances sportives