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dimanche, 10 novembre 2019

LA FED CUP

La finale 2019 de la Fed Cup entre la France et l'Australie, a reflété d'une part l'extrême envie de dévorer littéralement son adversaire et de la blesser totalement dans son orgueil ((Ashleigh Barty qui met 6/0 6/0 à la pauvre Caroline Garcia), et d'autre part un magnifique combat tactique et mental entre les deux n°1 de chaque pays (Barty et Mladenovic), digne de ce que peut réellement apporter un match de tennis comme sensations inouïes et rebondissements shakespeariens. Le troisième simple entre Pauline Parmentier et Ajla Tomljanovic à l'évolution plus classique et plus équilibrée a vu la victoire de l'australienne dont le jeu était simplement un peu plus constant. Quant au double décisif disputé par Pauline Garcia et Kristina Mladenovic, contre Barty et Stosur, un vrai hola, puisque la France gagne pour la troisième fois la Fed Cup…

A l'occasion de cet événement très joyeux, est née l'idée d'un débat philosophique et tennistique entre Khristina Mladenovic et la philosophe et politologue Hannah Arendt. Cette joute imaginaire réunissant deux belles disciplines a fait surgir un texte dont voici la teneur :

Débat philosophique : sport de l'esprit éclectique et infini! . De même que l'on fait son jogging le matin pour sculpter son corps, et acquérir une excellente condition physique destinée à combattre avec force sur un court de tennis, de même en philosophie pour muscler son cerveau et lui donner des formes harmonieuses.

Nietzsche a déclaré que le sport était une gymnastique de la volonté et cette maxime est également valable pour la philosophie. Comme la joueuse de tennis fait ses gammes à l'entraînement pour améliorer ses points faibles et consolider ses points forts, celle qui participe aux débats progresse vers la vérité à petits pas au moyen d'exercices spirituels. Quoi de plus roboratif pour la santé du cerveau que de se confronter aux idées des autres, que d'essayer par diverses méthodes de développer ses propres arguments le plus judicieusement possible. Comme sur un court de tennis, on a des adversaires, on juge leur raisonnement, et l'on élabore une tactique la plus judicieuse possible pour les contrer dans une atmosphère conviviale et raffinée même si l'affrontement est parfois teinté d'agressivité.

Parfois, les propos qu'ils soient tennistiques ou philosophiques sont si divers que la pensée ne sait plus très bien où elle en est. On se force alors à tout analyser, à tout décortiquer, et après avoir baigné dans cette pluralité des idées, on en tire une jouissance, celle de la synthèse. Déployer son grand coup droit, faire un lob lifté pour laisser sur place le joueur à la volée, prendre des notes, s'amuser, se révolter, se surpasser ou rêver que des philosophes célèbres sont présents dans la salle font partie des armes utilisées pour savourer le plus possible ces affrontements. Comme à l'approche d'un match de tennis important, l'esprit est en goguette et se réjouit de la griserie qu'il va connaître. Qui a dit que l'on se lassait de tout sauf de comprendre? N'est-ce pas Sainte-Beuve! C'est la raison pour laquelle un débat philosophique n'est jamais ennuyeux, même s'il est parfois inégal, son objectif étant de faire comprendre un peu mieux tout ce qui nous entoure. Détenir les secrets pour accéder aux chemins menant à une meilleure compréhension générale, tel est ce que l'homme détient de plus cher dans sa vie, et sans cette capacité, il n'aurait plus qu'à mourir d'ennui. Un match de tennis quant à lui, nous permet de mieux analyser notre " soi" et de connaître plus profondément nos réactions physiques et psychiques dans diverses situations. Les fortes émotions après une victoire, la déception dure à digérer après une défaite surtout après avoir eu des balles de match, la peur de gagner, la gestion du stress, la domination de ses nerfs, le manque de confiance en soi pouvant faire perdre ses moyens, le fait d'affronter ses bêtes noires, si l'on a des problèmes d'ordre personnel, la capacité à les oublier et à passer au dessus, et bien d'autres sensations encore. Le " connais-toi toi-même" de Socrate se mêle ici intensément aux coups droits gagnants, aux aces, et aux jeux de jambes les plus affûtés possible…

Le débat philosophique est un moyen de combattre un grand fléau, le conditionnement qu'il vienne des médias ou d'un cadre plus personnel. Cette ouverture spirituelle qui règne lors de ces réunions permet comme lors d'un combat sportif, la remise en question permanente de soi-même, et donne toujours à la pensée un outil supplémentaire pour progresser.

Vive cette initiation, et gloire au plaisir intense qui règne lors d'un duel tennistique ou intellectuel surtout lorsqu' il procure des émotions telles que celles que l'on a vécues aujourd'hui avec l'équipe de France féminine qu'il faut vraiment féliciter d'autant plus que les filles jouaient en Australie!...

Agnès Figueras-Lenattier

11:25 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

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