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vendredi, 12 janvier 2007

Prison de la Santé : une rénovation attendue

La maison d'arrêt de la Santé, ou plus simplement la prison de la Santé ou la Santé a été construite en 1867 par l'architecte Émile Vaudremer. De forme trapézoïdale, elle est encadrée :

medium_prison_de_la_sante.jpg

au nord par le boulevard Arago,
à l'ouest par la rue Messier,
au sud par la rue Jean Dolent,
à l'est par la rue de la Santé dont elle a reçu le nom - et où se trouve la très cinématographique sortie...

Une des particularités de la Santé est que jusqu'en l'an 2000, les détenus étaient répartis par origine géographique et ethnique à l'intérieur de la prison dans des blocs.
Bloc A : Europe occidentale ;
Bloc B : Afrique noire ;
Bloc C : Maghreb ;
Bloc D : reste du monde.

Mais aujourd'hui, seuls les blocs A et D continuent de fonctionner, les deux autres ayant été fermés en prévision d'une rénovation d'ampleur dont la procédure (appel d'offres effectuée dans le cadre d'un partenariat public-privé) devait être été lancée en décembre dernier. Elle devrait aboutir ...en septembre 2008 selon le Ministère de la Justice.

La prison de La Santé est, de nos jours, la dernière prison intra-muros de Paris. Les autres prisons importantes (toutes catégories confondues) dépendantes de Paris sont à Poissy, à Fleury-Mérogis, à Fresnes et à Melun.

Pierre

Plus d'info :
+ En 1899, suite à la fermeture et à la démolition du dépôt des condamnés dit de "La Grande Roquette", les condamnés sont incarcérés à la Santé en attendant leur transfert au bagne de Guyane ou leur exécution capitale. Mais les exécutions se faisant auparavant à l'entrée de la "Grande Roquette", on décida de faire de même à la Santé. La guillotine fut donc dressée à l'angle de la rue de la Santé et du boulevard Arago, sur le trottoir. La première exécution — et première à Paris depuis dix ans — eut lieu le 6 août 1909 ; ce fut celle d'un parricide nommé Duchemin. Près d'une quarantaine de condamnés finirent leurs jours en ce lieu et ce fut également à cet endroit qu'eut lieu l'avant-dernière exécution publique en France, celle du cambrioleur et double assassin Bloch, le 2 juin 1939. Le 24 juin 1939, décision était prise d'interdire les exécutions publiques. Mais cette même décision faisait que les condamnés à mort dépendant de la cour d'appel de la Seine (soit la Seine-et-Oise et l'Aube) devaient subir la mise à mort à la Santé. Le 15 mars 1940, les frères Vocoret, qui avaient abattus trois policiers à Issy-les-Moulineaux, sont les premiers guillotinés à l'intérieur de la prison.

Pendant l'Occupation, outre des criminels de droit commun, on y pratiqua également les exécutions de dix-huit résistants et communistes. Neuf d'entre eux, exécutés entre août 1941 et juillet 1942, furent décapités. Les neuf autres furent fusillés le 30 avril 1944. Une plaque, apposée sur le mur de la prison à l'angle des rues Jean Dolent et de la Santé, rappelle leur fin tragique.

Après la Libération, seuls des condamnés de droit commun furent exécutés dans la cour d'honneur de la prison de la Santé. Les derniers condamnés à mort guillotinés à la Santé sont Roger Bontems et Claude Buffet, le 28 novembre 1972.

Commentaires

une note fort interessante
lerci et bonne journée

Écrit par : bernard | lundi, 15 janvier 2007

Bonjour !

La note est très intéressante, mais je suis un peu resté sur ma faim pour ce qui est de la période qui m'intéresse l'occupation allemande.
- arrêté le 26 octobre 40, interné à Aincourt, "interrorgé" (c'est un euphémisme...) à la prison militaire des Tourelles ; certainement aussi rue des Saussaies (siège de la Sipo-SD = "Gestapo" pour simplifier...), mais je ne sais quand (il n'aimait pas s'y étendre), par la suite transféré au Stalag 122 (Compiègne-Royallieu) mon père fut incarcéré à la prison de la Santé (au secret, collier de fer au cou enchaîné au mur...), mais je ne connais pas les dates de ce "stage" qu'il y effectua... (durant son internement à Aincourt, sans doute). Condamné à 10 ans de travaux forcés, sa peine fut commuée en peine de mort après l'attentat du Rex ; sur 100 gars emmenés en forêt, 50 furent fusillés et il put s'en tirer : on le ramenna en détention... Ensuite, ce fut l'opération "écume de mer" : le convoi des 40 000 du 17 janvier 44, arrivé le 19 à Buchenwald. Il fut évacué le 9 avril 45 (2 jours avant l'insurrection du camp encouragée par l'arrivée des troupes US...) dans une marche de la mort vers Flossenbürg ; dans la nuit du 14 au 15 avril, il s'évade de la colonne : c'est sa 6e tentative depuis son arrestation.

Tout ceci pour dire que je recherche des précisions sur cette période qu'il passa à la Santé, car je n'ai rien là-dessus, sinon quelques anecdotes ; mais pas de dates...

Si par hasard quelque internaute pouvait me donner quelques orientations pour poursuivre mes recherches (références de témoignages sur les prisonniers politiques ou résistants incarcérés à la Santé entre 40 et 44, références bibliographiques ou autres, etc...), je lui en serais très reconnaissant. J'écris en effet les mémoires de mon père d'après des notes qu'il m'a laissées juste avant son décès en 96, mais il y a beaucoup de lacunes (des dates, des noms de lieux ou de personnes, etc...).

Claude DELESQUE
fils de Rolland, dit R2L,
KLB 40 778

Écrit par : DELESQUE Claude | lundi, 31 mars 2008

Bonjour,
Une toute petite rectification.
Henri Duchemin, le premier exécuté sur le bd arago l'a été non le 6 août, mais le cinq. Le certificat de décès en fait foi (acte que nous possédons).
Cette erreur est très souvent reprise.

D'autre part, les parricides étaient exécutés avec le cérémonial parricide, très longue chemise blanche, voile noir sur la tête, et les pieds nus.
H. Duchemin et Léon Spoetler, les deux parricides exécutés Bd Arago ont subi ce cérémonial (probablement abandonné ensuite quand les exécutions se déroulèrent à l'intérieur des prisons).

Écrit par : Piednoir | jeudi, 03 avril 2008

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