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mardi, 22 décembre 2009

LA SUBVERSION DES IMAGES

L'exposition La subversion des images, offre un panorama exceptionnel de l'imagerie surréaliste, elle rassemble près de 400 œuvres.Eli Lotar, Germaine Krull.jpg

Orchestrée autour d'une ellipse centrale et ponctuée par des miroirs déformants chaque espace explore l'un des usages de la photographie par les surréalistes.

Le photographe préféré des surréalistes est une machine : le photomaton.

Ils découvrent l'usage créatif de cet automate qui met l'autoportrait à la portée de tous.

Je ne vois pas .jpg

D'abord ils se représentent eux-mêmes. Ils posent ensemble, pleins de mimiques et de grimaces. Ils assemblent plusieurs portraits, ils s'amusent avec les premiers photomatons, Man Ray crée des échiquiers avec des portraits de ses amis surréalistes. Ils se font photographier à plusieurs dans les décors de carton des foires. On peut voir Éluard, Dali, Man Ray... s'amusant comme des fous à la fête foraine

 

Les rituels de réunions et des séances photo sont nombreux et les prises de vues improvisées ou, au contraire, soigneusement préparées qui en résultent, constituent une véritable activité collective pour les surréalistes. ils passent beaucoup de temps ensemble, pratiquent le cadavre exquis, le collage.

 

Des collages aux expérimentations (photogrammes, surimpressions, solarisations, distorsions, grattages, brûlages...), les surréalistes pratiquent autant une subversion « de » la photographie qu'une subversion « par » la photographie.

Le réel, le fortuit, le merveilleux les fascine : avec la photo, les surréalistes ont traqué le mystère dans le réel. La ville devient pour le photographe surréaliste le lieu privilégié du surgissement d'un fantastique moderne alliant rêve et réalité. Au-delà de ces "rencontres fortuites", les surréalistes utilisent aussi le gros plan pour rendre le monde fantastique. Saisi par l'œil mécanique, le réel gagne en étrangeté.Brassaï.jpg

Ils veulent "changer la vie" en "changeant la vue".

Il est difficile pour nous d'apprécier à quel point les techniques et les idées des surréalistes ont révolutionné la publicité ou la mode.

Dès les années trente, les revues de mode deviennent en effet un des laboratoires de la vulgarisation du surréalisme avant que la publicité

ne s'empare de ce lexique pour frapper les esprits.

Les surréalistes sont fascinés par la publicité, la photographie publicitaire ne s'est pas encore constituée en discipline professionnelle, tout reste encore à inventer. Plusieurs photographes proches du mouvement surréaliste tentent ainsi leur chance.

Leurs images sont remarquées, leurs idées bientôt imitées, leurs trouvailles sont utilisées par la publicité.

Pétrole Hahn.jpgDora Maar travaille pour Pétrole Hahn, et les fameuses Larmes de Man Ray ont été conçues, au départ, pour vanter les mérites d'un  mascara.Fiat, n° 1Man Ray .jpg

On remarquera aussi un bouquet final de brosses à dents (publicité signée Robert Bresson)

Les moins de 18 ans et les âmes sensibles éviteront le « cabinet noir », avec la collection de cartes postales coquines de Paul Éluard, des photos pornos, et un film muet avec deux nanas ensemble,

 

Une exposition stimulante qui donne envie de faire des photos et des collages.

A voir jusqu'au 11 janvier au Centre Pompidou.

 

Eli Lotar, Germaine Krull
Sans titre,
ca. 1930
© Centre Pompidou

Reproduction d'une toile de René Magritte,
Je ne vois pas la (femme) cachée dans la forêt et photomatons des surréalistes »
in La révolution surréaliste n° 12 15 décembre 1929
© Centre Pompidou, Paris

Brassaï
Sans titre, vitres cassées d'un atelier de photographe
, ca. 1934
© Estate Brassaï - RMN
© Museum Folkwang, Essen, 2009

Dora Maar, Pierre Kefer, Étude publicitaire pour Pétrole Hahn, vers 1934
© Centre Pompidou, Paris,

Fiat, n° 1, octobre 1934,
(photographie de Man Ray)
© Adagp, Paris 2009
© MAN RAY TRUST/ADAGP, Paris 2009
© Centre Pompidou, Paris, Bibliothèque Kandinsky.

 

 

22:13 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : centre pompidou

Commentaires

Bonjour,
Je ne suis pas fan de photos, mais cette critique me donne envie d'aller faire un tour au Centre G Pompidou.

Écrit par : vendruscolo | mardi, 29 décembre 2009

Les commentaires sont fermés.