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mardi, 12 mai 2015

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Du domaine des murmures

 

Nous sommes en 1187 au domaine des Murmures en Franche-Comté. Le châtelain a une fille de 15 ans, qu'il oblige à se marier avec " Lothaire-Le-brutal". Mais celle-ci s'élève contre la volonté de son père, et le jour de la noce, se tranche l'oreille. Choisissant d'épouser le christ et sous la protection de l'église, elle est emmurée vivante. Neuf mois plus tard, naît son fils qui porte les stigmates du christ. Elle est prête à tout pour le sauver..

Ce spectacle est tiré du roman de Carol Martinez qui a obtenu le prix Goncourt des lycéens en 2011. Finement adapté et mis en scène par José Pliya, superbement joué par Valentine Krasnochok, c'est un pur moment de poésie et de mysticisme. Le texte plein de force, imagé, allié à la puissance de l'interprétation traduit bien l'amour hors du commun qu'éprouve la jeune fille pour son fils. Et son immense douleur devant ce qu'il subit. Ses mots pour son père sont également terribles, et le chant de Hildegarde de Bingen accompagne agréablement tous ces instants nantis d'une intense spiritualité. Au sol du gravier. Par moment la comédienne tout en interprétant son rôle, frappe deux cailloux l'un contre l'autre. Deux éléments qui donnent du piquant à son jeu.

Une initiative en revanche pouvant se révéler un peu dommage, une amplification sonore de temps à autre à l'aide d'un micro. Cela ne semblait pas forcément nécessaire, la voix de la mère étant assez forte pour créer une belle atmosphère sur scène. Et faire résonner les diverses sensations qui l'habitent. C'est le seul reproche que l'on peut faire à propos de ce beau monologue et de cette jolie soirée..

Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos : Théâtre de Poche 75 bd du Montparnasse

Métro : Montparnasse bienvenüe

08:00 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : révolte, fils, christ, douleur

jeudi, 02 septembre 2010

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

La pleurante des rues de Prague

Imaginez une femme sans nom, sans âge, sans visage, à la haute stature , à la démarche claudicante qui tout d'un coup s'engouffre dans un livre à la manière du vent. Cette femme c'est celle avec qui vous avez rendez-vous si vous allez voir ce beau spectacle qui bénéficie du soutien de l'Ambassade de la République tchèque et du Centre tchèque. L'auteur Sylvie Germain docteur ès philosophie qui a vécu 7 années à Prague a reçu de nombreux prix littéraires pour plusieurs de ses romans. Et cela n'a rien d'étonnant vu sa belle plume et la richesse de son vocabulaire et de ses phrases. Avec quelle grâce dans le verbe elle parle de cette géante incorporelle dont elle dit qu'elle est  l'émanation d'une commune douleur errant dans les rues de Prague.. Tout en évoquant l'atmosphère des rues de  cette ville et l'ambiance en fonction du temps qu'il fait, l'auteur imagine cette femme lors de différentes scènes.  Elle passe, disparaît, revient avec son chuchotis de larmes puis repart tout ceci de manière mystérieuse et envoûtante. Qu'il est beau ce passage où elle croise un cygne sur son chemin.. Il faut dire également que 'actrice Claire Ruppli est rayonnante dans son rôle ne faisant qu'accentuer le charme de l'écriture. Sa voix est agréable, forte, et sa diction impeccable. Accompagnée de fréquents jeux de lumière, elle est tantôt pathétique, tantôt plus légère et frêle, et on a le sentiment d'avoir en face de soi une vision fugace et dont les multiples  facettes retiennent toute notre attention. Bref si vous aimez la belle langue, et la belle interprétation vous serez tout sauf déçu par ce spectacle. 
Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos
Théâtre les Déchargeurs 3 rue des Déchargeurs
Métro : Châtelet

15:23 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : douleur, vision, fugacité