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lundi, 25 janvier 2010

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Journal d'un curé de campagne

Publié en 1936, "Journal d'un curé de campagne" de Georges Bernanos reçoit le prix du roman de l'Académie. C'est l'histoire d'un jeune prêtre à son entrée dans une paroisse dans la région de l'Artois. Tourmenté, malade, réfractaire aux conventions, il se heurte au mépris des autres paroissiens. Voici ce que dit L'auteur à propos de son personnage : " " Il va chercher midi à quatorze heures, se démener comme quatre, faire des projets mirifiques qui échoueront naturellement, se laisser plus ou moins duper par des imbéciles, des vicieuses ou des salauds, et alors qu'il croira tout perdu, il aura servi le bon Dieu dans la mesure ou il croira l'avoir desservi. Sa naïveté aura eu raison de tout, et il mourra tranquillement d'un cancer"..Maxime d'Aboville qui a adapté le roman et qui interprète également le rôle a  choisi la simplicité, la clarté. En tenue de curé, et au moyen d'un décor modeste, il  insiste sur le fait que la souffrance fait aussi notre force. Il explique avoir concentré son
adaptation sur les moments forts et sur l'action, préférant le récit pur et l'intensité dramatique aux passages dereflexion. Et c'est une réussite. Le texte est beau, et Maxime d'Aboville grâce à une bonne diction et une voix qui porte nous fait bien entrer dans l'univers de cet homme vulnérable et souffrant de la solitude. Il évoque plusieurs personnages avec qui il entre en contact et on suit son parcours avec intérêt. On ne s'ennuie pas une seconde et on est également sensible aux jeux de lumières de Pascal Le Friec qui se sert habilement de la profondeur du texte et de la confession authentique du personnage. Un spectacle à voir.
Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos :
Théâtre des Mathurins 36 rue des Mathurins
Métro : Havre-Caumartin, Madeleine

09:19 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journal, curé, paroisse

jeudi, 09 juillet 2009

Journal à quatre mains

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Deux soeurs issues d'une " bourgeoisie éclairée" l'une blonde Flora, l'autre brune Benoîte tiennent un journal évoquant la période du 6 mai 1940 au 18 janvier 1945. Cinq années de guerre jusqu'à la Libération et l'arrivée des Américains à Paris. Agées respectivement de 15 et 19 ans, elles  vont nous faire vivre au moyen d'un texte pétillant, drôle et riche cette époque sombre et délicate qui les conduira à devenir des femmes au caractère bien trempé. Très différentes côté tempérament, l'une intellectuelle et possédant les pieds sur terre, l'autre plus artiste et rêveuse, elles nous éclairent sur cette période grâce à des références historiques entremêlées de leurs sensations et opinions personnelles. Toutes deux féministes, elles ne mâchent pas leurs mots quant à leur vision des hommes. C'est le moment où l'unique salut pour une jeune fille reste le mariage avec interdiction de divorcer et les répliques teintées de rébellion face à cette situation ne manquent pas. Par exemple les voilà bien attristées que les hommes s'étonnent quand les filles pensent. Amusant aussi l'image accordée au sexe de l'homme à savoir une "molesse fripée au niveau de l'entre-jambes". On reconnaît bien là le style de Benoîte Groult qui un jour a déclaré : Les testicules ce n'est pas beau et si on avait ça à la place des seins qu'est-ce qu'on entendrait!..Malgré leur féminisme, ces deux soeurs sont à les entendre plutôt des croqueuses d'hommes.. Flora Groult décédée en 2001 et Benoîte Grout qui porte à merveille ses 89 ans ont écrit ensemble ce roman finement adapté pour le théâtre par Lisa Schuster. La mise en scène de Panchika Velezest est alerte, vivante et les deux comédiennes Sophie de la Rochefoucault et Aude Briant amusantes, lyriques et pleines de dynamisme. Une belle soirée avec d'ailleurs phlétore de spectateurs!..
Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos :
Poche Montparnasse 75 bd du Montparnasse
Métro : Montparnasse-Bienvenüe

mardi, 24 février 2009

Le journal de Jules Renard

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Beau travail que celui de Patrice Fay adaptateur et interprète du Journal de Jules Renard. Trois ans et la lecture de toute l'oeuve de cet écrivain lui ont été indispensables pour réaliser ce poignant spectacle. En plus du journal que Jules Renard a rédigé pendant 22 ans, Patrice Fay s'est inspiré notamment de la " Correspondance", des " Histoires naturelles", de " La bigotte" de " Poil de Carotte". " Ecrire c'est une façon de parler sans être interrompu"  disait l'auteur. Et le comédien lui rend vraiment bien hommage en mettant magnifiquement en valeur ses écrits dans ce petit théâtre propice à l'intimité. Ce qui ressort de cette pièce, c'est que Jules Renard était dur non seulement avec les autres mais également avec lui-même. Et encore sa dureté a été atténuée par sa femme qui a expurgé certaines de ses paroles. N'a t-il  d'ailleurs pas lui-même déclaré qu'un auteur qui a le moindre scrupule est perdu!..Dans ce spectacle, toute son ironie est rendue avec finesse. De même que ses piques envers les femmes, son avis sur les politiciens, et ses pensées sur divers thèmes. Sont évoqués le suicide de son père, sa mère qu'il juge femme flasque et grasse et qui qualifiait son fils de " chieur d'encre". Marinette sa femme et leurs enfants ont aussi leur mot à dire. C'est réellement un privilège d'avoir Jules Renard à nos côtés pendant une heure, et cette présence donne envie d'approfondir davantage en relisant cet auteur plein d'humour et d'esprit..
Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos
Tallia Théatre 40 rue de la Colonie
Métro : Corvisart ou Tolbiac