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mercredi, 02 février 2005

Ferme Montsouris : une interview de Thomas Dufresne, président du Collectif de Port Mahon...

Avec le Collectif de 43 associations qu'il préside, Thomas Dufresne anime avec passion le combat pour la sauvegarde de la Ferme Montsouris - 26/30, rue de la Tombe-Issoire - et des Carrières de Port-Mahon. Interview.

Paris14.info : Avec la mise en vente du site et la préemption annoncée par la Ville de Paris en sommes-nous aux derniers épisodes du feuilleton 26-30 Tombe-Issoire ?

Thomas Dufresne : Il reste encore des points à éclaircir.

La Soferim, propriétaire, affirme avoir trouvé un acheteur pour tout le site à 16 millions d'euros. Alors qu'elle-même est en train de l'acheter à environ 7 millions d'euros. Ces 16 millions sont très élevés par rapport aux prix du marché. L'acheteur est-il un Australien ou un Eskimo qui vient de débarquer à Paris depuis peu et qui ne connait pas encore le cour de l'euro ? Cette annonce est-elle destinée à calmer les financiers de la Soferim ?

Toujours est-il que cette annonce permet à la Ville de Paris de préempter. La Ville devrait faire une offre de préemption basse à, selon mon estimation, environ 5 ou 7 millions d'euros.

P14 : La carrière de Port-Mahon est-elle maintenant sauvée ?

TD : Pour qu'elle soit sauvée, il faut renoncer définitivement à toute opération immobilière ou même à toute opération de réhabilitation et s'orienter vers un chantier de restauration. Une opération de réhabilitation lourde imposerait en effet une intervention lourde sur le Monument Historique souterrain et donc le défigurerait, alors qu'il a été classé "du fait de son caractère intact".

Cette restauration pourrait être réalisée gratuitement, il n'y aurait que les matériaux à payer, par des associations ou par des fédérations appartenant au Collectif et dont c'est le travail quotidien, notamment Rempart, Paris Historique, la SEHDACS et l'OCRA.

P14 : Lors du Conseil d'arrondissement du 10 janvier dernier consacré au PLU, de nombreux amendements relatifs à la Ferme Montsouris ont été déposés. Comment le Collectif analyse-t-il ces derniers éléments ?

TD : C'est bien que la Ville complète la protection au titre des monuments historiques de l'Etat, par une protection Ville de Paris. Mais, c'est tout le site qui doit être, par la Ville et par l'Etat, à présent préservé. Les associations se battent depuis plus de 10 ans pour cela.

P14 : Le Collectif se bat également pour la sauvegarde d'un petit pavillon de style Troubadour situé Villa Saint-Jacques. Que devient-il ?

TD : Le 4 novembre 2003, sans permis de démolir, les maçons s'y sont attaqués. Il a fallu appeler la Police pour les arrêter. C'est le seul exemple à Paris d'une maison de maître romantique d'inspiration Renaissance. Là aussi, il faut le restaurer. Ce pavillon, si charmant, pourrait devenir le siège administratif du centre polyvalent (associatif, culturel et social) que beaucoup souhaitent en ce lieu.

P14 : Quels sont les projets du Collectif sur le site ? Votre combat est-il un combat anti-promoteur ?

TD : Il n'est certainement pas un combat contre les promoteurs, ni même un combat contre la Soferim qui réalise d'autres opérations dans Paris et qui a même d'autres projets dans le 14e. Ce métier est tout à fait respectable.

Le Collectif milite pour que ce lieu, qui a une tradition sociale et culturelle, continue d'exister dans l'intérêt des Parisiens.
Nous avons proposé un programme s'appuyant intégralement sur la tradition du lieu.

Ainsi, les Parisiens disposeront :
- d'un musée souterrain unique leur permettant de découvrir comment nos ancêtres ont construit Paris,
- d'une ferme, en plein Paris, toute aussi unique,
- d'un foyer social et
- plus généralement d'un centre culturel et social qui animerait ce quartier.

Les associations y ont déjà organisé une fête médiévale, une pièce de théâtre un forum associatif, des expositions, des activités pédagogiques notamment pour les enfants, etc.

Et tout cela ne pourra se faire qu'avec la coopération de la Ville et de l'Etat.

P14 : Que deviendront les habitants actuels du squat ?

TD : Il est certain qu'il faut qu'ils soient relogés. Quel être humain, digne de ce nom, pourrait soutenir qu'il faut mettre ces familles à la rue ?

Interview réalisée le 1er février 2005. Propos recueillis par mail.

Plus d'info :
+ Le site officiel du Collectif de Port-Mahon et de la Ferme Montsouris.

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