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dimanche, 31 juillet 2005

Scandale au coeur de l'été : la Ville dépouille les SDF...

Nous vous parlions de Jean-Marie dans un article du 28 juin 2005 : il cherchait du travail et un appartement. Il nous disait qu'avec l'aide des médias et de Pierre Castagnou, il devrait s'en sortir prochainement...

 

Une nuit et un jour d'absence, un petit coup de fil de Madame la Directrice de la bibliothèque, bâtiment où il s'était posé, et les services de la municipalité font embarquer ses affaires personnelles dans un camion-benne. Dépouillé de tout, voila notre homme encore plus à la rue qu’avant : plus de matelas, plus d’affaires, plus de papiers, plus de médicaments, plus de quoi se soigner, plus rien. Tout à la décharge.

 

Jean-Marie est écoeuré, mais il nous a encore dit aujourd’hui sa préoccupation pour les autres SDF du quartier : "Si ils font ça à tout le monde, que vont devenir ceux de la rue d'Alésia devant la caserne des pompiers, ceux de l'Avenue du Général Leclerc, ceux de la rue du Père Corentin, ceux à l'angle des rues Friant et Poirier de Narçay ?". Il essaye de tenir ; il a trouvé un squat dans un garage pour dormir cette nuit, les passants l’aident un peu, ils le connaissent...

 

Des jardinières contre l'implantation des SDF...

 

La Mairie sur qui il s'appuyait, a commandé à l’Hôtel de Ville des jardinières pour les installer devant cette fameuse bibliothèque Georges Brassens… Cette info délirante, c’est René Dutrey lui-même qui est venu nous l’apprendre, outré, offusqué devant ce qui s'est produit et qui continue à se produire, au milieu de la période des grandes vacances – en catimini.

Le Premier adjoint (Vert) de Pierre Castagnou (PS) a tenu dans la foulée à nous adresser le communiqué suivant...

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La chasse aux SDF a commencé.

L'accroissement du nombre de sans domicile fixe dans les rues de Paris, signe d'une forte dégradation sociale dans notre pays est mal vécu par un certain nombre de nos concitoyens. La responsabilité de l'Etat tant vis à vis de cette précarisation grandissante que vis à vis du manque de moyens pour prendre en charge de telles situations est indéniable.
Localement, sous la pression de certains habitants ayant quelques difficultés à concevoir qu'une telle situation puisse perdurer dans leurs quartiers, certains sont tentés d'éradiquer, non pas le problème, mais la simple vision du problème.

 

 

 

Une partie de bancs publics de Paris a ainsi disparu à la demande de riverains ou d'élus persuadés que ces lieux attiraient trop de personnes indésirables. De même, sous prétexte d'amélioration du confort des stations, la RATP modifie l'ergonomie de ses sièges pour que l'on ne puisse plus s'y allonger ou les supprime purement et simplement. Cette raréfaction des bancs publics avait d'ailleurs été dénoncée par les Verts au sein du Conseil de Paris en décembre 2004, comme une forme insidieuse et silencieuse d'expulsion des exclus.
Après les bancs, voici venu le temps des jardinières. Ainsi le Maire du 14ème arrondissement a-t-il pris la décision d'installer à l'entrée de la bibliothèque Georges Brassens, rue Gassendi, deux jardinières afin d'éviter toute nouvelle installation de personnes sans domicile fixe à cet endroit.
Si les Verts sont favorables à la végétalisation de l'espace public, ils ne sauraient l'être quant à l'objectif poursuivi.

 

 

 

Je désapprouve totalement cette décision qui n'a d'effet que de déplacer ou de faire disparaître de notre champ de vision un problème social bien réel et qui contredit les objectifs que s'est fixée notre équipe municipale. Le "14ème solidaire", c'est la solidarité pour tous ses habitants.
Il est de notre rôle de continuer à interpeller le Conseil de Paris mais aussi le gouvernement afin d'obtenir des améliorations du système en place, avec plus de moyens humains et financiers. Et non pas de "jardiniériser la question sociale", en attendant que tout cela s'arrange.
René Dutrey
Premier Adjoint au Maire du 14e

 

Président du groupe Les Verts au Conseil de Paris

 

 

 

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Par ce soutien, nous souhaitons à Jean-Marie de pouvoir accéder au plus vite à un logement social digne de lui. Même si les temps sont durs, ils sont encore plus durs pour celui qui vaut moins que le prix de deux jardinières.

 

Habitants, nous sommes désarmés face à ce problème. Il ne nous reste que la possibilité d’emprunter un livre de Zola ou d’Hugo à cette bibliothèque du nom de Georges Brassens, l’auteur de Chanson pour l’Auvergnat. Histoire, s'il n'y en a pas assez de disponibles, d’en faire racheter pour les faire lire et relire.

 

Dan

Commentaires

Vous parlez d'un problème que j'ai vécu personnellement en tant que "riverain" d'un SDF et de ses copains.

1. Je suis totalement d'accord avec vous que chasser les SDF déplace seulement le problème mais, quitte à paraître légèrement démagogique, je pense que ce problème social que sont les SDF pourrait être géré en partie avec de l'argent que je pense être dilapidé à d'autres usages. Par exemple le fameux Quartier Vert a coûté 3 millions d'euros entre 2002 et 2003 sans compter les aménagements supplémentaires 2003 à 2005. Le résultat de ces aménagements est plus que discutable en termes d'aménagements de la qualité de vie, de lutte contre la pollution et de réduction de la place de l'auto.

2. Cet argent ou une partie de celui-ci aurait peut-être pu être investi dans plus d'action sociale envers ces SDF, notamment pour les aider à se réinsérer. Il aurait pu être investi pour leur créer des places supplémentaires dans des centres d'accueil. Alors me répondra-t-on que ce ne sont pas les mêmes budgets... Toujours est-il que c'est le même argent public de nos impots sur le revenu et nos impots locaux.

3. Enfin, je vous donne maintenant mon point de vue d'ancien riverain de SDF. Bien sûr que leur situation est moche et d'autant plus inacceptable dans une ville qui peut engloutir des millions en pistes cyclables et autres aménagements artistiques sur les travaux du Tramway. Mais avez-vous vécu au-dessus avec ce que ça implique d'odeurs nauséabondes dues aux défécations sur le trottoir, de cris d'alcooliques au milieu de la nuit et de bagarre entre SDF sur votre pas de porte? Avez-vous vécu des mois et des mois avec une bande de SDF sous vos fenêtres?

4. Egoistement je préfère des belles jardinières à la place. Pire encore, je m'en sens pas coupable car je fais partie de ces classes dites moyennes ni riches ni pauvres que l'on prend pour des vaches à lait et qui paient impot sur impot. Oui j'ai la chance d'avoir un travail et un toit mais je renvoie la responsabilité sur la Mairie n'a qu'à utiliser l'argent public à bon escient...

Jean

Écrit par : Jean | mardi, 09 août 2005

je trouve que l'on s'apitoye bien sur le sort de ce SDF, je pense que tout ces gens très compréhensifs devraient venir vivre dans un appartement situé au dessus de ces SDF et ils comprendraient beaucoup mieux notre sentiment, nous payons des impôts, des crédits pour nos appartements, nous travaillons et le soir au lieu de pouvoir ouvrir nos fenêtres l'été et pouvoir se détendre, on est obligé d'entendre les SDF qui ont des chats (avec ce que cela comporte), des chiens qui aboient, des pigeons qu'ils attachent, les bagarres avec d'autres, on appelle le commissariat qui ne répond jamais ! la liste est longue et je ne vais pas tout vous décrire ; d'après quelqu'un de la mairie, on a déjà proposé du travail à ce SDF qui l'a refusé ! au lieu de dépenser de l'argent mal à propos, le gouvernement ferait mieux d'imposer du travail à ces gens là !
à priori, il toucherait également le RMI !
Mais je pense que ce monsieur comme beaucoup d'autres dans son genre ne veulent surtout pas quitter paris et le quartier ; personne ne nous a aidé à trouver un appartement et encore moins à le payer, si nous n'avions pas pu vivre à paris, nous serions allés dans une banlieue plus lointaine et moins chère et personne ne nous aurait plaint danielle

Écrit par : danielle | vendredi, 02 septembre 2005

Si les SDF ne quittent pas Paris, c'est qu'ils y gagnent les quelques pièces qui leur permettent de survivre.
Ceci dit pour venir de banlieue, ne croyez pas qu'ils n'y en ait pas, et ils sont pas plus propres croyez moi !
Et ceux qui "boivent" leur pécule c'est qu'ils ont perdus en même temps que leur logement leur dignité. Et qui les retiendra de gueuler et de pisser n'impore où !
Entre parenthèses, moi aussi j'ai du mal à trouver un endroit pour satisfaire des envies pressantes. Je me retiens mais c'est pas drôle, fô trouver un café d'ouvert et payer une consommation la moins chère que je ne bois pas: un ballon de rouge
Je ne parle pas des vrais clochards qui sont peu nombreux et qui ont décidés de leurs vie et eux ont gardé leur dignité d'hommes libres.
Je parle de ceux qui n'ont plus de liberté, plus de choix !
La meilleure politique serait qu'il y en ait peu qui arrive à cet état de déchéance ! Parce qu'après, notre "bonne société" ne peut plus faire grand chose : au moins accepter de les "voir", les autoriser à dormir quelque part (les parcs sont fermés pourtant ils gènerait moins les personnes habitant au rez de chaussée) Supprimer les bancs les oblige à dormir par terre ce qui plus dégradant encore et plus on les poussera à descendre plus bas encore, plus ils se laisseront aller à la bestialité puisque ce sont les animaux qui dorment par terre !
Oui c'est facile de dire ça, je n'habite pas en rez d'immeuble, mais je les entends se battre moi aussi, et ils me font peur parfois. Leur odeur m'oblige parfois à faire un détour pour ne pas vomir ! mais je ne veux pas qu'après les avoir fait descendre encore d'un cran (passer des bancs à terre) on les mettre "six pieds sous terre" ce serait une solution c'est sûr ! et puis apres on pourrait eliminer tous les gens qui gênent ....les autres quoi !

Et ne vous inquietez pas les classes moyennes comme vous dites, quittent peu à peu et depuis longtemps Paris. Comme ça si on vire les clodos en banlieue, on les retrouvera !!!

Écrit par : amelie.devilleneuve | lundi, 05 septembre 2005

La situation des SDF est tragique, hiver comme été.

Une ville sans SDF ou clochards, malheureusement ça n'existe pas. Leur multiplication est un signe inquiétant quant à la situation sociale et économique du pays.

J'ai l'impression - peut etre fausse - qu'il existe une certaine concentration de ce phénomène de SDF dans le 14ème. Si cela est avéré, quelles en sont les raisons? Les arrondissements contigus sont moins hospitaliers ou quoi?

Néanmoins, il ne faut pas se voiler la face sur ce phénomène - ce qui est peut-être plus facile quand on habite tout près de ces SDF.

Des clochards gardent leur dignité, ne posent de problèmes à personne, respectent lois et règlements (pas d'agression verbale, chiens muselés et tenus en laisse, propreté ...), malgré des handicaps certains (à quand la gratuité des chiottes publiques?).

Certains SDF/clochards posent des problèmes spécifiques. Je pense notamment aux regroupements vociférants, à la mendicité agressive, aux SDF alcoolisés, à la saleté, aux chiens méchants non attachés/muselés, voire au coït sur le macadam (fait qui m'a été raconté mais que je ne peux confirmer!...) et aux nuisances faites aux commerçants (vols, perte d'attractivité des commerces).

A titre d'exemple, je citerais le déménagement de l'agence France Telecom située tout à côté du magasin Pier Import, 55 avenue du général leclerc, en face de qui 5 ou 6 clochards pas du tout sympathiques ont monté leur campement tout l'été. M'est avis que cette agence déménage, du moins en partie, à cause de ces SDF: bon on va pas pleurer sur France telecom mais c'est révélateur du problème!

Ces comportements posent des problèmes de sécurité et d’environnement. Ils peuvent légitimement énerver les riverains et voisins.

Ces riverains demandent légitimement des solutions à ces problèmes, et non un discours uniquement compassionnel et anesthésiant, du style " les méchants bobos égoïstes qui veulent des rues propres vs les victimes de la société".

Oui, il faut prendre le problème de manière globale (chasser les SDF d'une rue pour les retrouver dans une autre, c'est absurde), mais il faut également le prendre dans toutes ses dimensions.

Écrit par : Solal | mardi, 06 septembre 2005

voudrais reprendre contacte avec Soeur Geneviève qui était educatrice a l'école du Sacré-Coeur rue Gassendi et était aidée de Marie-Paule. je suis une ancienne interne et j'aimerais avoir de leurs nouvelles. Soeur Geneviève serait agrée entre 70 et 85 ans, n'a pas renouvelé ses voeux vers les années 1975 aurait donc quitté les filles de la charité pour s'occuper de malades dans un hopital. Marie-Paule se serait occupée d'une loge de concierge dans le 14e et aurait logé ex Soeur Geneviève. Demandez leur de me contacter SVP merci pour vos recherches

Écrit par : liron/vachee francoise | jeudi, 11 mai 2006

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