Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 19 février 2006

Quartier vert : le feuilleton (2/5)

Laurent est un habitant du quartier vert Alésia - Tombe-Issoire. Il nous livre sa vision des travaux conduits sous ses fenêtres au cours des dernières années. Un feuilleton qui ne laisse pas indifférent (suite de l'article publié hier).

-----------------------

Chronique d'un quartier vert (2003-2006)
Par Laurent D., habitant du "Quartier Vert" Alésia-La Tombe Issoire, dans le 14ème arrondissement. Ou comment pourrir la vie des gens pour leur bien...

Saison 2003 – Episode 2

Pistes cyclables et couloirs de bus, le paradis vert Comme le plan de circulation de 2002 n'allait pas, il fallut donc tout changer à l'été 2003 et c'est là que les choses se gâtèrent pour mes voisins et moi. Sans aucune concertation ni information préalable, malgré les dires de la Mairie, nous apprîmes par affiche le dernier samedi de juillet que des travaux commenceraient le lundi suivant notamment dans la rue du Père Corentin pour :
- réaliser une piste cyclable tout le long de la rue du Père Corentin
- réaliser un couloir de bus à contresens rue du Père Corentin entre le boulevard Jourdan et le dépôt de bus RATP du 73, rue du Père Corentin.

Le couloir de bus à contresens pour le retour des bus au dépôt avait existé jusqu'en 1991. Depuis 1991, les bus 28 et 38 desservaient au retour la rue d'Alésia, puis la rue de la Tombe-Issoire et la rue du Père Corentin. Ainsi, ceux qui rentraient au dépôt le faisaient simplement après le terminus d'arrivée face au dépôt et ceux qui reprenaient le service tournaient à droite dans l'avant-cour RATP et le terminus de départ des bus 28 et 38. C'était bien et permettait une bonne desserte du quartier. La Mairie et la RATP décidèrent le programme « Mobilien » pour le 38 et ainsi, le 38 resta sur l'avenue du Général Leclerc pour tourner à gauche rue Beaunier en coupant la circulation. Sans explication, le 28 suivit le même chemin. Les habitants de la rue Beaunier râlèrent donc car il passait selon leurs dires presque 400 bus par jour dans leur petit bout de rue.

Le projet de couloir de bus rue du Père Corentin avait 2 objectifs : 1 immédiat et 1 à moyen terme.

Le projet immédiat avait pour but que les bus du dépôt autres que les 28 et 38 rentrent au dépôt par le couloir à contresens de la rue du Père Corentin. Cela concernait les bus 21, 67, 88, 297 et Noctambus J à l'époque.

Le projet à moyen terme (2007-2009) semble prévoir que les 28 et 38 restent sur l'avenue du Gal Leclerc, traversent la Porte d'Orléans (comme si elle n'était pas assez chargée) et retournent au dépôt par l'avenue Paul Appell et la rue Henri Barboux puis la rue du Père Corentin, CQFD.

Fin 2003, une réunion discrète se tint entre la Mairie, la RATP et l'association « Beaunier Vert » à ce sujet. M'étant invité (au culot) à cette réunion, je fis remarquer que je trouvais choquant que l'on transforme le bout de la rue du Père Corentin en autoroute à autobus. Le projet s'inscrit dans le cadre d'une requalification de la Porte d'Orléans qui se fera probablement au moment de l'extension de la ligne 4 du métro.

Les travaux de construction du couloir de bus durèrent 2 mois pendant août et septembre 2003 en pleine canicule. Pendant que nos vieux mouraient de soif et de chaud dans leurs appartements surchauffés, les travaux rue du Père Corentin, eux, tournaient à plein régime de jour et même parfois de nuit. Luttant contre des températures atteignant 38°C dans mon appartement, il fut très dur de subir aussi des travaux la nuit. L'été 2003 fut un cauchemar de canicule et de travaux pendant que nos élus étaient injoignables puisque partis en vacances.

Au retour des vacances, avec mes voisins, j'exposai à l'élue en charge de la circulation et des transports, Mme G. Bellenger, les problèmes vécus et les inquiétudes pour l'avenir de notre bout de rue. Je lui remis une pétition contre le couloir de bus signée par plus de 50 personnes. Ce fut sans effet. Officiellement, nous faisions partie du Quartier Vert et de ses bienfaits.

Au moins de novembre, il y eut même des sujets sur le Quartier Vert dans l'émission « Combien ça coûte » de TF1 ainsi que dans « Zone Interdite » de M6. Le Maire de Paris les rejeta d'un revers de la main comme manipulation politique.

Bilan 2003 : nous finîmes 2003 éreintés par les travaux pendant la canicule et le bruit ; les conducteurs de bus des 21, 67, 297, J rentraient au dépôt par la rue du Père Corentin. Ils roulaient à des vitesses excessives au mépris de la sécurité et utilisaient leur klaxon à toute occasion et à toute heure du jour et de la nuit. Nous essayâmes de discuter avec notre voisin RATP du bruit et de la vitesse des bus. Sans succès.

...A suivre...

Laurent

Plus d'info :
+ Notre fil d'actu Quartier Vert.

Commentaires

Un témoignage révélateur parmi tant d'autres de la mise en place de cette politique dogmatique des "khmers verts" de la capitale, encore si présents dans l'équipe municipale de notre arrondissement.
Manque de concertation des riverains, manque de pragmatisme, positions ancrées sur des certitudes infondées, aucune analyse sérieuse des coûts et avantages ... bref un beau programme de démocratie locale !
On ne pourra faire l'économie le moment venu de dresser le bilan de cette calamiteuse politique et de mesurer par un audit externe le coût de l'idéologie à Paris en général et dans le 14ème arrondissement en particulier. Vive une écologie enfin responsable!

Écrit par : Philippe Péjo | dimanche, 19 février 2006

Bravo à Laurent qui a parfaitement décrit ce que vivent, en moins pire, je l'avoue, les habitants du quartier maine-Mouchotte, où des décisions stupides et couteuses gâchent la vie des riverains et des utilisateurs de la gare.
La manière dont les gens sont mis devant le fait accompli, alors que nos élus répètent 'concertatation" comme une litanie, montrent bien le mépris qu'ils ont pour nous. Veulent-ils faire notre bien malgré nous, pensant que nous sommes de parfaits imbéciles qui ne sommes pas capables d'avoir un avis sur la façon de circuler dans un quartier que nous pratiquons depuis bingt ou trente ans?
Comme laurent, je m'insurge contre l'abus de confiance que constituent les Comités de Quartier, où se pratiquent , en tous cas à celui de Montparnasse Raspail, surtout l'art de cirer les pompes et celui de la langue de bois. Les élus viennent avec leur "claque" . Je ne vois vraiement plus l'utilité de prendre une soirée pour ce simulacre de démocratie. Juste pour exiger que l'on arrête de nous parler de conceratation quand les décisions les plus dommageables sont déjà prises, les marchés signés (avec Bouygues, entre autres).
Merci encore, Laurent.
Sophie

Écrit par : sophie lemoine | mercredi, 08 mars 2006

Les commentaires sont fermés.