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samedi, 25 mars 2006

Fleur de peau : une expo photo de Patricia Canino

Lorsque la photographie invente le regard.

Patricia Canino manie la lumière comme une matière, du pigment, de la gouache, de la glaise, avec la dextérité du geste du peintre ou du sculpteur. L’oeil est l’outil, d’une précision absolue. L’appareillage sert sa cause : l’acuité, l’exigence de sa vision. Le regard bienveillant, empathique, capte le tressaillement du grain d’une peau comme la sensualité et la noblesse d’une étoffe. L’oeuvre réveille, caresse les corps et les textures, les déliés, les sombres, les vibrations de la lumière, l’image s’anime, excède le cadre, la deuxième dimension.

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Lorsque la photographie invite au dévoilement.

Ses photos de mode sont autant de portraits. Du vêtement dont elle saisit la beauté, retient la logique et les enjeux au-delà des apparences. Des mannequins qui ne sont jamais porte-vêtements, ni même incarnation de rôles bien qu’il y ait scénario ; c’est toujours un peu de leur âme et de leurs rêves qui apparaît. Et si portrait sous-entend ressemblance, c’est le mystère du photographié qui se révèle ici.

Lorsque la photographie relève de la maïeutique.

Pour mieux voir, il faut toucher, dans tous les sens du verbe. Sentir physiquement sa matière. Ressentir ce que ressent le modèle. Toucher le sujet, humain ou objet qui n’est jamais objet, comme émouvoir le spectateur, pour faire naître, atteindre quelque chose de lui, de profond, de fondamental. Quand les mains sont des yeux. Quand le regard se fait tactile. Voire extralucide. Ce n’est pas une affaire de formes, de volumes, d’oppositions chromatiques, c’est affaire de matières vivantes, de nerfs, de chair ; c’est aussi affaire de flair, de complicité, de connivence d’esprit.

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Patricia Canino fait de la photo comme elle fait la cuisine, comme elle respire : aucun effort, pas de protocole, cela a l’air si évident, si simple, si naturel. Elle va au-delà du beau ; elle dynamise la pose, elle fait chair la lumière, elle révèle le mouvement sous la peau, le vif dans l’inerte, le coeur qui bat dans une fleur, l’intériorité des êtres et des choses.

Lydia Kamitsis & Jean-Yves Rivière

Plus d'info :
+ Fleur de Peau - Photographies de Patricia Canino - Exposition depuis le 16 mars et jusqu'au 6 mai 2006 à la galerie Chambre avec Vues (56 bis rue des Plantes 75014 Paris - voir le plan du quartier) - du mardi au samedi, de 12 h à 19 h 30 - Tél. pour renseignements complémentaires : 01 40 52 53 00 ou par mail avoltz(at)chambre-avec-vues.com.
+ Pour l'exposition Fleur de Peau, Patricia Canino a mis en scène leur dualité dans ses diptyques, donnant ainsi libre cours à son désir d’émouvoir en éveillant en nous une sensation profonde pour nous faire atteindre un « quelque chose » d’essentiel… Les tirages ont été réalisés par Central Color sur le Papier Portrait de Permajet distribué par Prophot. Le velouté de la fibre 100 % coton met en valeur l'aspect tactile et sensuel des oeuvres de Patricia Canino.

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