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vendredi, 21 avril 2006

Le tramway de Bordeaux

Il faudrait sans doute en parler, ne serait-ce que pour poser la comparaison : pour ainsi dire identique au nôtre, il n’est plus en panne, il roule, et on ne peut reconnaître cette ville renouvelée, ragaillardie par ce projet de nouveau mode de transport public. Déjà trois lignes qui ont changé la vie économique et culturelle de la capitale girondine, où la voiture a disparue, et où le transport ne peut plus s’imaginer autrement qu’en vélo (prêts gratuits par la ville, moyennant caution) ou en tram… Sur son site, la mairie s’en félicite, le texte fait penser à une conférence des Verts dans notre hôtel de Ville, alors que le Maire de bordeaux est de droite...

Une réussite économique d’abord, car ces gros travaux et les nombreux chantiers du tramway ont été le prétexte à rendre piétonnier l’ensemble du centre ville, reliant de surcroît un pôle de petits et moyens commerces, d’une grande attractivité, les piétons évoluant dans un univers peu pollué et sans dérangements. Réussite culturelle aussi, car cet aménagement urbain s’est fait parallèlement avec le ravalement de cette jolie cité aux pierres nobles mais noircies par la pollution, désormais rendues dans leur belle couleur ocre d'origine, si bien que les quais de Bordeaux, parcourus par le tram et les cyclistes, postulent actuellement au prestigieux classement du « patrimoine mondial » décerné par l’UNESCO (comme nos quais de Seine...).

Le tramway Bordelais est approximativement le même que le nôtre, fabriqué par Alstom, à ceci près qu’il ne dispose pas de caténaires dans le centre historique : là, le courant arrive par un troisième rail. Contrairement aussi à celui qui longera nos boulevards des maréchaux, les distances entre les stations sont très réduites, ce qui offre aux Bordelais une accessibilité très aisée, partout. Voyager à bord est agréable, et il faut donc espérer qu’il en sera de même à Paris, après tout pourquoi pas ?

Pour finir, la municipalité de Bordeaux a décidé de prolonger deux lignes, en accord avec l’agglomération urbaine (qui elle est ancrée à gauche). Ceci fera de ce mode de transport le seul à faire réellement l’unanimité politiquement et socialement, c’est intéressant de le constater. A noter pour notre chauvinisme parisien, que le nôtre sera entièrement bordé d’arbres sur son parcours, ce qui lui donnera un coté écologique certain – du genre coulée verte, des arbres plus réclamés à Paris qu’en province : pour l’instant, ils commencent à fleurir, c’est donc bon signe.

Paris s'interroge sur le prolongement du T3 le long des Maréchaux, sur le tronçon nord-est (un second tiers). Une concertation publique est lancée, mais les réactions concernant le premier tronçon sud (le nôtre) sont très attendues et seront ainsi déterminantes pour l'éventuelle prolongation. La mise en service du premier tiers est prévue fin 2006, Paris aussi est donc sur les rails.

Dan

Plus d'info :
+ Le site officiel de la Mairie de Bordeaux, celui de son tramway, de ses infos trafic, et celui de la Communauté Urbaine de Bordeaux.
+ Sur Paris : Le débat public sur l’extension du tramway T3, le 26 avril à 19h à la Cité des sciences : le tramway continuera-t-il vers le nord-est de la capitale ? Voir aussi le site du Tram à Paris et tous les liens utiles.

Commentaires

La très grande différence entre le Tram de Bordeaux et celui de Paris, c'est qu'Alain Juppé a souhaité intégrer ce projet de transport au milieu urbain en rénovant, comme vous le soulignez dans votre article, les immeubles, les places, les rues parcourues par un tram dont on ne voit que les rails (les fils sont en terre).

Pendant ce temps là, Bertrand Delanoe a souhaité imposer un mode de transport sans se soucier - paradoxalement - de l'environnement dans lequel il s'incrit. Cela donne des fils pour l'alimenter barrant l'horizon, des poteaux pour porter ces dits fils tous les quelques mètres, des stations de tram imposantes (et pourtant encore aujourd'hui sans publicité) en plein milieu de nulle part...

Sans doute est-ce là la différence de vision politique, humaine entre un Grand homme politique et un joujou local entre les mains d'une minorité politique.

Nicolas

Écrit par : Nicolas | vendredi, 21 avril 2006

Je réponds à Nicolas concernant le tramway "DELANOE". Je suis d'accord avec votre analyse de la situation actuelle. Le décor de ce tram défigure le 14 ème arrondissement. Implantation de gros poteaux sur les trottoirs pour soutenir les caténaires éléctriques Un design urbain qui ne se complète pas avec son environement (immeubles d'habitations, panneaux de publicité, gros catenaires qui s'apparentent à des cables que l'on installe au-dessus des prisons. Ils nous empêchent de respirer.). La seule chose que l'on peut retenir de ce projet c'est l'herbe qui entourera le tram et le rajout de quelques arbres le long du parcours. La note sera salée lorsque les travaux seront terminés. Qui va payer!. Comme d'habitude ce seront nous les cocus de l'histoire. Tandis que le roitelet DELANOE agitera sa croupe le jour de l'inauguration. Attila

Écrit par : attila | vendredi, 21 avril 2006

Qui va payer les factures d'eau du gazon toujours bien vert?

Écrit par : Laurent D. | samedi, 22 avril 2006

A Bordeaux, le tram "alstom" utilise un troisiemme rail uniquement dans le centre historique. Les 2/3 de son trajet, il est comme le nôtre, avec une alimentation par caténaires. Son système révolutionnaire à trois voies lui a d'ailleurs valu bien des pannes durant deux ans, et la municipalité n'était pas si fière... !

Maintenant que cela marche à Bordeaux, Paris aussi pourra envisager d'implanter un tram dans ses quartiers historiques. Quand aux caténaires des maréchaux, ils servent également de lampadaires pour diminuer le nombre de potaux, et ont une courbure très "désign" : on aime ou on aime pas...

De là à en tirer des conclusions politiques ou électorales, cela tient de Madame Soleil ! La facture des travaux pour notre tramway est connue, c'est 300 millions d'euros. C'est pour cela que le débat sur son prolongement au nord-est (encore 300 m€) est important pour les parisiens et les franciliens : est-ce une dépense utile ou inutile ?

Écrit par : Dan | dimanche, 23 avril 2006

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