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jeudi, 18 septembre 2014

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

"Alain Choquette " et " La colère du tigre"

 

Deux très bons spectacles mais très différents sont en ce moment à l'affiche, dans la vivante rue de la gaité. D'abord " Alain Choquette" où l'on voit évoluer cet artiste au charme incontestable, et premier québécois à avoir présenté un grand spectacle de magie sur scène. Magicien très doué, il enchante le public par sa spontanéité, son dynamisme, et son humour. Réalisant des tours étonnants, sa complicité avec les spectateurs est forte grâce à de l'imagination, de la variété dans les répliques, et un bon sens de l'improvisation. Une idée ingénieuse est également à souligner, celle d'avoir placé un écran au milieu du plateau. Cela permet au public de voir avec plus de précision la manière dont cet homme s'y prend pour faire disparaître et réapparaître les objets. Mais que ce soit sur leur chaise, ou en participant sur scène, les spectateurs ont  beau chercher la solution, et essayer de percer le mystère, le secret d'Alain Choquette reste entier. .

Autre représentation pleine d'esthétique et d'intensité " La colère du tigre". Ici est relatée la grande amitié entre Georges Clémenceau et Claude Monet. Les voici ensemble pour quelques jours au bord de l'Atlantique. Clémenceau avait obtenu de la direction des Beaux-Arts d'aménager l'Orangerie pour accueillir l'ensemble des " Nymphéas". Mais Monet dont la vue baisse de plus en plus, décide de détruire toutes ces œuvres. Clémenceau furieux s'emporte violemment, et les deux hommes tous deux républicains, vont rentrer en conflit. Ceci en présence de l'éditrice de Clémenceau beaucoup plus jeune que lui, mais dont il est très épris. Le décor est absolument superbe, et la mise en scène de Christophe Lidon enlevée. Claude Brasseur moustachu (Clémenceau) et Michel Aumont (Monet) portant une longue barbe blanche, sont très émouvants dans la manière de représenter l'affection qu'ils ont l'un pour l'autre. Clémenceau dont les deux qualités préférées sont la persévérance et la ténacité, fustige Monet qui se lamente, et se dit plus capable de rien. Le tempérament de chacun est bien dépeint grâce à un texte audacieux et parfois humoristique de Philippe Madral. Le jeu appuyé des deux amis fait le reste. Quant aux deux femmes la pétillante Sophie Broustal (l'éditrice ), et l'amusante  Marie-Christine Danède (la servante de Clémenceau), complètent bien le tableau. Du talent à l'état pur..

Agnès Figueras-Lenattier

 Plus d'infos

Alain Choquette à la Gaité-Montparnasse 26 rue de la Gaité

La colère du Tigre au Théâtre Montparnasse 31 rue de la Gaité

Métro : Gaité ou Edgar Quinet

vendredi, 12 septembre 2014

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Pascal Descartes

L'entretien de M.Descartes avec M.Pascal le jeune

 

René Descartes à l'époque âgé de 51 ans, et Blaise Pascal 24 ans, se sont rencontrés le 24 septembre 1647 au Couvent des Minimes près de l'actuelle place des Vosges. On ne sait pas grand chose de cette entrevue, si ce n'est que l'entretien s'est mal passé..
Jean-Claude Brisville a imaginé par le biais de l'octosyllabisme, un dialogue entre ces deux philosophes qui n'ont rien en commun. Pour commencer, l'un (le plus âgé) dort 10h par nuit, se porte bien, tandis que l'autre dort peu et mal et a d'importants  problèmes de santé. Descartes rationaliste, considère le fait de ne rien faire comme un atelier souterrain permettant l'activation de sa pensée. Aimant voyager, placide, bien les pieds sur terre, attaché à son corps et à la vie, il s'oppose à Pascal l'intransigeant et le mystique qui fait l'éloge de la souffrance. Il la considère comme le moyen de s'unir à Dieu. Ayant selon ses propres termes tendance à s'échauffer facilement, Pascal n'a pas envie de suivre le conseil que lui donne son aîné un peu paternaliste, à savoir aimer son corps. Les deux croient en Dieu, mais pas de la même manière. " Vous pensez Dieu, je le sens" dit Pascal à son interlocuteur.  Pascal refuse les certitudes de Descartes, et met la science en accusation. Il aurait aimé que Descartes opposé à la théologie, l'accompagne dans son combat pour la défense d'Antoine Arnaud un janséniste. Mais il se heurte à un refus total.. Bref, les deux hommes ne sont pas du tout sur la même longueur d'onde, et la différence d'âge ne fait qu'accentuer l'antagonisme de leur pensée. La mise en scène minimaliste astucieusement accompagnée  de temps à autre par des bruits de tonnerre, accentue la beauté et la force du texte. Daniel et William Mesguish (père et fils) à la fois metteurs en scène et comédiens sont vraiment enthousiasmants. Leur diction est impeccable, et leur interprétation épatante. Un régal sur tous les plans.  

Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos

Théatre Poche Montparnasse 75 bd du Montparnasse

Métro : Montparnasse Bienvenüe

07:00 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 07 septembre 2014

Le grand guide de la Normandie

 

     Sur les pas des impressionnistes

                 Editions Eyrolles

 

 Très bel ouvrage que ce guide aussi bien pour ses photos, ses peintures que pour ses textes. On se promène agréablement au cœur de cette région, en compagnie des nombreux écrivains et peintres à avoir sillonné la Normandie. Les photos éclatantes font bien ressortir la lumière changeante de la Normandie, et retracent le pittoresque des villes, les ruines, l'architecture des châteaux, et les points de vue particuliers sur les falaises et les collines. Les descriptions concernant les peintres sont très fournies, ainsi que les relations qu'ils entretiennent entre eux. Evoqués également de manière savamment détaillée, les écrivains ayant fréquenté cette région, et  les divers endroits à visiter. Que ce soit l'intérieur des villes, les musées, les châteaux, les maisons d'artistes. On a envie de tout faire, de tout voir, tellement l'ensemble est harmonieux et plein de charme... Et l'on n'a aucun mal à se transporter à l'époque de l'invention du tube de couleur, et du chevalet portatif (années 1850), qui a donné naissance à l'impressionnisme. Un bel hommage à l'art..

Agnès Figueras-Lenattier