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vendredi, 15 mars 2019

Roger Planchon cinéaste DVD

Ce coffret contient les trois films de Roger Planchon grand metteur en scène de théâtre ,"Dandin", " Toulouse Lautrec" et " Louis enfant roi" . Ces films parfois trop un peu trop frénétiques, englobent de nombreux changements de lieux, de situations, et de personnages. Par exemple dans " Louis, l'enfant roi", fresque historique qui raconte les premières années du roi Louis XIV, on a du mal à suivre  l'histoire  avec une intrigue un peu confuse où tout a tendance à se mélanger. Dans "Dandin", premier film du réalisateur, Claude Brasseur qui joue avec maestria le mari trompé, a un rôle peut-être un peu trop caricatural. Mais l'ensemble est quand même intéressant à voir. " Toulouse Lautrec est sûrement le plus réussi, dévoilant un peintre à la vie tumultueuse, qui se bat comme il peut contre son infirmité. Amoureux des femmes, il apparaît comme un personnage coquin, malicieux. Malgré son handicap, il est assez charmeur, et de ce fait, les femmes semblent oublier sa difformité physique.

Ce DVD est très intéressant quant à l'éclairage qu'il apporte sur la personnalité de cet homme spécialiste du XVIIè siècle, et sur sa manière de concevoir le théâtre et le cinéma.

Dans un livret de 16 pages provenant des Cahiers du Cinéma de 1962, où il s'entretient avec Claude Gauteur, il explique qu'il a pris la version shakespearienne du monde et l'a adaptée à lui-même. Possédant des parents très modestes, et grand admirateur de la comédie musicale, il confesse que le seul vrai problème au théâtre qu'il aime traiter, c'est le problème du temps. Pour lui une mise en scène est bonne à partir du moment où il est impossible d'en imaginer une autre dessus.

Voici ce qu'il dit concernant sa vision du travail avec les acteurs côté cinéma et théâtre: " En général, les réalisateurs s'intéressent peu à l'acteur parce qu'ils ne vivent pas avec lui. Le plus souvent, ils discutent du scénario, du personnage, en dînant deux ou trois fois avec lui, et ils tournent sans beaucoup de répétitions, autrement dit sans travail effectif sur l'acteur. Quand on s'occupe de théâtre, on passe dix-huit heures de sa vie par jour avec les acteurs, on les comprend plus, on les aime, on les déteste etc…

Autre confession digne d'intérêt, celle qu'il fait dans un lieu de répétition sur la dimension politique de la création artistique. " Les hommes politiques souhaitent que les gens peu intéressés par la culture n'aillent pas plus loin, ils n'en voient pas l'intérêt. L'art a beaucoup de mal à vivre avec la démocratie." Selon lui lors d'un référendum, les préoccupations sont plus axées sur les parkings que sur Mozart… Il est touchant dans sa manière de se confier, et sa passion pour l'art résonne totalement.

Que l'on apprécie beaucoup ou plus modérément ses films, on ne peut que souligner la richesse de sa personnalité, et c'est ce que montre bien ce DVD. Ne serait-que pour cette raison, il faut s'y intéresser...

Agnès Figueras-Lenattier

09:14 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : planchon, films, confessions

lundi, 11 mars 2019

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè-

Philippe Meyer

" Ma radio, histoire amoureuse"

 Philippe Meyer mis en scène par Benoît Carré n'a visiblement pas d'accointance dans l'univers de la fadeur et son spectacle autobiographique est savoureux à souhait. Il se raconte depuis son enfance jusqu'à aujourd'hui avec charme, délicatesse, humour, et par moment a recours à la chanson des autres qu'il interprète avec naturel en compagnie de l'accordéoniste Jean-Claude Laudat. Possédant plus d'une corde à son arc, il a été docteur en sociologie, pigiste à " L'Express", et a travaillé pendant longtemps à Radio France (France Culture, France Inter).   Il a interprété plusieurs spectacles au Théâtre de la Ville, et à partir de 2009 a dirigé à La Comédie Française un cabaret annuel et a participé à divers spectacles de chansons. Et j'en passe et des meilleurs…

Bref, son parcours est étonnant de par sa variété et ses nombreuses expériences et rencontres. Il a toujours aimé la radio et lorsqu'il était pensionnaire, le poste à galène lui permettait caché sous les draps de s'abreuver de multiples sensations. C'est à 30 ans que sa relation avec la radio fut officialisée, et il est devenu l'une des plus grandes voix de la radio française.

Que de belles anecdotes et histoires amusantes il a à nous conter et il le fait de manière tellement fine et spirituelle que c'est un pur plaisir de l'écouter. Si on le connaissait avant, c'est une joie de le retrouver et si on ne le connaissait pas c'est une véritable découverte. Un homme dont la personnalité éclectique vaut le détour.

Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos

Théâtre du Lucernaire 53 rue Notre-Dame-des-Champs

Métro : Notre-Dame-des-Champs, Vavin

jeudi, 07 mars 2019

Exposition Les beaux yeux

Du 8 au 12 mars aura lieu dans l'atelier pittoresque et intime de la peintre Eugénie Dubreuil situé 5 rue Barrault dans le 13ème arrondissement à Paris une exposition intitulé " Graver" disent-elles. Seront exposées des gravures de 16 femmes artistes dont la russe Angelina Beloff première femme de Diego Rivera, Berthe Morisot, Suzanne Valdon ou encore la portugaise Maria-Elena Vieira da Silva.

En plus de la France, 5 pays sont mis à l'honneur : La Russie, La Serbie, la Suède, Le Portugal, L'Allemagne.

Allez-y en toute confiance car Eugénie Dubreuil habituée des ventes à Drouot a toujours le chic pour dénicher de jolies choses… Ouverture de 15h à 19h
A.F.L

lundi, 04 mars 2019

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

George Sand: Confidences de la dame de Nohant

 Baudelaire est une des rares personnalités à témoigner du mépris envers George Sand. Flaubert par exemple parle d'une "immensité de tendresse dans un génie" et Victor Hugo lors de  l'enterrement de ce célèbre auteur  aux multiples facettes en 1876 évoque une grande femme.

Dans ce spectacle écrit et interprété par Rosa Ruiz d'après les écrits de George Sand ("La lettre au peuple", " Histoire de ma vie", plus sa correspondance) on peut voir la femme de lettres à différents âges et assister notamment à sa première émotion musicale à l'âge de 4 ans. Ou à son entrée au couvent à 13 ans. Même si elle fait référence à Casimir son mari, à Julien Sandeau ou à Musset, c'est surtout de Chopin dont il est question ici. Avec en particulier leur voyage à Majorque où le célèbre compositeur tomba malade ce qui leur valut d'être accusés de phtisie pulmonaire et d'être chassés de chez eux.

La pièce se situe fin mai 48 au moment où George Sand rentre à Nohant. Le 15 mai 1848 à Paris des manifestants envahissent l'Assemblée, mais la Garde nationale les repousse. C'est l'échec de la révolution. Dans ce contexte historique, et sur des préludes de Chopin joués par Nicolas Reulier, l'écrivain qui ne supporte pas la moindre contrainte se confie sur son amour invétéré pour la liberté et sa préoccupation du progrès social. Cette femme qui considère que ne plus aimer c'est ne plus vivre possède une grande soif d'idéal et un bon sens de l'humour et de la répartie.

La comédienne qui évolue dans un cadre sobre et intimiste et en compagnie d'un très bel éclairage fait preuve d'un jeu naturel, sincère avec parfois une certaine placidité et à d'autres moments plus d'exubérance. L'on est agréablement transporté pendant 1h20 dans l'univers de cette femme qui disait vouloir faire "une littérature dans laquelle le pauvre et la femme pourront trouver leur identité et le héros."

Un moment très plaisant où la magie du théâtre consistant à enchanter le lecteur avec  sa manière bien à elle est  tout à fait présente. Il reste une représentation (vendredi 8 mars  à 19h), ne la manquez pas!...

Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos

Comédie Nation 77 rue de Montreuil

Métro : Faidherbe Chaligny, Nation

 

09:55 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)