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mercredi, 18 janvier 2023

Daniel Gassin au Baiser Salé le 28 janvier

Daniel Gassin

gassin.jpgPianiste de jazz et compositeur né à Melbourne, il a débuté dans la musique à 3 ans ½ en tapant sur le piano de sa grand-mère.  Un jour en attendant son cours, il a entendu jouer un morceau de musique pouvant s’apparenter à un concept de jazz. « C’est cela que j’ai envie de jouer « s’est-il dit. "Mes parents ont trouvé que j’avais un talent musical, m’ont fourni un piano et m’ont inscrit à des cours à l’âge de 4 ans en mode apprentissage basique et classique. Ce concept de jazz un peu un pont entre classique et jazz a parlé à ma personnalité, car j’ai toujours fonctionné plus à l’oreille et à l’improvisation qu’à la lecture des partitions. Je me souviens avoir fait une petite composition que la prof de musique m’a fait jouer devant la classe. Je devais avoir 7,8 ans, un petit truc assez jazzy.  Plus que dans l’univers du classique le jazz demande de faire de la scène et de jouer avec d’autres pour progresser . Contrairement à la majorité des musiciens pro de ma génération, il n’est  pas issu d’un conservatoire."

Tout en continuant sa carrière de pianiste, il commence un double diplôme : lettres et droit.  Puis enregistre son 1er album : « Roundtrip »  lors de son retour en Australie. A 25 ans, il devient avocat au barreau de Melbourne et commence les tournées en tant que leader de son trio et de son 2ème album. Pendant 7 ans, il aura de grosses journées au cabinet et le soir sur scène, ce qui le satisfaisait pleinement. Puis, il arrête sa carrière d’avocat : « Quand je suis arrivé en France, exercer le droit n’était plus possible car ce n’est pas le même système qu’ en Australie. Là-bas on pratique un système davantage similaire à celui de l’Angleterre ou des Etats-Unis . En outre, à un moment donné je me suis dit « Est-ce que je ne regretterai pas de ne pas avoir fait de la musique à plein temps ? Et le fait de venir en France a été l’occasion de tenter la musique à temps plein en me fixant 2,3 ans minimum. 8 ans plus tard je suis toujours là. »


En 2017,il  fonde son crossover Band (un multi iinstrumentiste, un batteur, un contrebassiste, et une chanteuse, des musiciens traversés par différents courants du jazz.  Son album « Change of heart est un croisement entre harmonies jazz modernes et influences rythmiques plus contemporaines et des touches néo-soul.

"Ce nouvel album est venu de manière un peu organique avec des influences plus actuelles. Un mélange entre jazz moderne et new soul. Un peu un départ d’une esthétique purement jazz moderne instrumental . Ce dernier album comprend un jeu de mot « Change oh heart qui veut dire changer un peu de vie, c’est une expression idiomatique en anglais. Ce disque parle d’un, parcours de vie, c’est une progression avec des thèmes et styles de morceaux qui parlent d’expériences de vie compliquées. Mais si on arrive à les digérer on en sort grandi. C’est un peu le point de bascule vers les moments difficiles pour en sortir plus positif. »

 

Daniel Gassin est un fan de tennis : « J’adore le tournoi de Melbourne ; c’est mon Grand Chlem préféré.  J’y  ai été pratiquement toute ma vie chaque année. Ma mère m’a emmené voir jouer Edberg lors des premiers tours et même les quarts et ce fut mon premier héros. Je l’ai vu jouer sur le central, et ce sont de beaux souvenirs. Je regardais aussi les grands joueurs et joueuses et cherchais quelques autographes. J’ai eu notamment Kafelnikov et sans doutre Hanke Huber. Il faudrait que je les récupère, ils doivent être quelque part chez ma mère, au fond d’un tiroir. C’est ma mère qui tapotait la balle de manière très douce, qui m’a initié.  J’avais 5 ans et très vite je l’ai dépassée et elle m’a alors inscrit à des cours. Puis j’ai intégré assez rapidement l’équipe de compétition du club local junior. Puis mon lycée m’a demandé de jouer pour lui ce que j’ai fait en tant que junior puis ensuite j’ai fait un peu de compétition en tant que sénior en Australie. 

On fait beaucoup de doubles en Australie au quotidien, à l’instar de la France où c’est plus individualiste même s’il y a de super joueurs de double en France à haut niveau. J’ai fait aussi des mixtes, c’était très sympa. Selon moi, le double est de moins en moins efficace pour progresser en simple car le tennis actuel est très formaté. Avec les changements de surface et de matériel, il n’existe plus qu’une seule manière de jouer et c’est du fond du court. Si on monte au filet actuellement c’est un peu kamikaze à moins de monter vraiment derrière des coups très puissants .Maintenant on monte au filet pour serrer la main de son adversaire.  Je regrette un peu l’époque où c’était possible de gagner de différentes façons.  A l’heure actuelle, le double devient un art à peu à part. Personnellement, je suis un peu spécialiste du double, j’aime beaucoup pouvoir jouer un peu partout sur le terrain, anticiper, faire une volée. Quand j’étais jeune, mes héros c’étaient plutôt des joueurs pratiquant le service volée, Tom Rafter , Pat Cash. J’aimais regarder les grosses demi-finales de Winbledon comme Rafter Agassi, un contraste de style de jeu et un match très équilibré. Je trouvais ça génial.

Mahut, Herbert sont des joueurs très classe surtout Mahut un joueur que j’adore . Il est très fort, collectif et il s’entraîne dur pour être au top.

`Quand je suis en forme, je joue à peu près 15/2 et je pourrais être meilleur si je consacrais un peu plus de temps. En tournée c’est rarissime de jouer car le séjour se réduit la plupart du temps à la gare, l’aéroport et le concert. J’ai beaucoup joué en temps de Covid, car j’ai été presque 1 an et demi sans travail comme tous les musiciens. Je jouais environ une fois tous les deux jours quand les restrictions étaient un peu moindres car dans mon club il y a des courts extérieurs ce qui a été le seul point positif de cette pandémie. Je participe aux matches par équipe et l’on joue en ligue 1 île de France. J’essaye de faire de la compétition dès que je peux et j’aime bien ça. C’est juste une question de temps, ça ne se goupille pas très bien avec la musique car globalement pour les tournois il faut s’inscrire 3 mois à l’avance. Il y a des années où je dispute 30 tournois et d’autres pas grand-chose. Tout dépend des opportunités de concert. Mon style? : Gaucher, service volée, polyvalent, coup droit correct, revers moyen. Je suis un peu australien dans l’âme, j’aime bien jouer tout terrain. En compétition, plus le niveau est bas, plus on tombe sur de drôles de personnes. Certaines fois, il a fallu que je fasse venir des juges-arbitre parce que certains trichaient. Il y en a qui jouent leur vie sur des tournois locaux. C’est très important pour eux, ils sont là avec la vidéo caméra pour se filmer et ils sont 4èmesérie. Le premier match de compétition que j’ai joué en France était mal engagé. Ils m’ont mis 30, je suis tombé sur quelqu’un de pas très fort un 30/2. Sur la balle de match, je lui mets un ace et il dit « On rejoue le point, je n’étais pas prêt. Or il était prêt depuis 30 secondes. Plein de choses comme ça. Certains joueurs prennent ça trop au sérieux.

Je suis moins branché tennis féminin depuis quelque temps. J’adorais Justine Hénin, et depuis qu’elle a pris sa retraite les joueuses me font moins rêver… J’aimais beaucoup Ashleigh Barty. J’aimais beaucoup son jeu et elle était bien plus polyvalente que la plupart des femmes qui jouent de manière homogène au fond du court… C’était vraiment la classe absolue. En tant que jazz man, Federer m’intéressait car c’était un véritable improvisateur. Il s’adaptait à des situations très différentes. J’ai eu le plaisir de le voir s’entraîner à Melbourne et là aussi c’était très différent. Nadal frappait 25 coups droits incroyables alors que Federer ne faisait que des points improvisés en essayant plein de trucs différents. L’esthétique joue aussi."

Agnès Figueras-Lenattier

 

 

 

 

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