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vendredi, 12 janvier 2024

Pascal Fauvel

IMG_0679.PNGPascal Fauvel est poète, et a exercé le métier d’infirmier psychiatrique.  Actuellement à  la retraite, il continue à suivre quelques patients individuellement. Gardien de but, dans sa jeunesse,  il s’est blessé à 17 ans et n’a pu reprendre ses études qu’à 25. « Lorsque j’étais en 1ère mécanique générale, j’ai du interrompre ce cursus. J’étais donc très loin de la poésie et de la psychiatrie. Cette blessure  m’a coûté beaucoup de temps…." Pascal Fauvel a édité son premier livre à compte d’auteur, et il a à présent  plusieurs bouquins publiés à son actif. Régulièrement édité dans diverses revues poétiques, on a  notamment comparé son écriture à celle de René Char. 

« Au départ, j’ai été très mal orienté. J’étais bon dans tous les domaines, mais pas très laborieux dans le travail et l’on m’a donc orienté en cycle technique.   Dans les années 70 c’était à la mode et beaucoup de jeunes lycéens intégraient des écoles techniques. Mais comme j’avais un oncle cadre supérieur dans le grand hôpital psychiatrique local et que je connaissais le domaine car beaucoup de gens de ma famille travaillaient dans ce domaine, j’ai été intégré entant qu’auxiliaire des hôpitaux. Un an après, je passais le concours pour être infirmier que j’ai tout de suite réussi. Au départ, je voulais être chirurgien, j’avais lu beaucoup de choses sur le sujet, mais une fois diplômé, j’ai beaucoup aimé ce métier. J’avais trouvé ma voie et aussitôt la poésie s’est imposée en réponse à la douleur psychique. « 

 

 

Avant d’être infirmier psychiatrique écriviez-vous déjà beaucoup?

J’ai commencé vers 16, 17 ans, j’aimais beaucoup. Tous mes amis de mon âge me demandaient de parler car j’avais le verbe facile et la formule qui convenait à tout le monde. J’avais un peu des fonctions de porte-parole même dans mon travail. Pendant les cours, j’écrivais beaucoup, je remplissais des cahiers d’un tas d’émotions; de sensations. Après, j’ai pris l’habitude d’avoir un carnet sur moi. Je me trouvais confronté aux difficultés des schizophrènes, des personnes âgées et des psychotiques et je sentais une expérience humaine qui m’agitait. S’approcher de la souffrance psychique englobe l’extrême dans  les émotions, et a fait pulser quelque chose en moi, une possible réponse.  Ecouter ces personnes, les regarder faire et accomplir des choses me faisait l’effet d’une oeuvre d’art. Des signaux m’étaient envoyés qui me donnaient envie de répondre à la hauteur de la situation. Par des formules qui me venaient dans la tête sur la condition humaine, sur la condition du vivant. Des formules métaphoriques au départ puis de plus en plus serrées, en opposition contrastée comme le ver poétique. Mais  le langage me semblait faible, et les mots trop petits par rapport à l’expérience du vivant. Il me fallait renforcer le langage, agrandir sa puissance afin de répondre dignement. 

 

Quel effet a eu la psychiatrie sur votre écriture? 

Cette spécialité m’a tout de suite donné envie d’écrire et j’ai conduit des ateliers de poésie à l’intérieur des hôpitaux psychiatriques et surtout en extra-hospitalier de 1994 à 2017.  J’ai fait 50 séances qui ont très bien fonctionné notamment auprès de jeunes de 14 à 18 ans anorexiques. Les patients avaient la sensation de pouvoir s’exprimer  sans retenue et j’ai fait deux recueils avec eux. C’était expérimental, à l’époque le médecin chef était psychanalyste et il voulait ouvrir l’hôpital.  C’étaient les premières expériences thérapeutiques auxquelles j’ai participé et ce médecin exigeait mes comptes-rendus à chaque fois. Il les soulignait car j’écrivais au stylo et ils ont contribué à ses recherches. Je rapportais une ou deux pages à chaque fois. Il m’arrivait aussi de manger avec les patients à l’extérieur.  Les effets? Je n’ai pas de recul sur tous. Il y en a un qui devenu artiste est venu me voir. Il m’a laissé sa carte et m’a dit «  Vous m’avez ouvert la voie à autre chose; ça m'a libéré. » Il existe un retentissement, un écho et pour certains ça affaiblit le jugement moral. 

 

 

Pourriez-vous parler plus précisément de ces ateliers poésie!

Le moteur principal était lié à la composition poétique, la façon dont la poésie fonctionne. Elle n’exprime pas un langage conventionnel avec du sens. Donc le mot est utilisé comme un son, une image et comme une unité séparé dénuée de tout sens, les mots étant frottés entre eux et associés d’une manière inhabituelle. Ca crée de l’émotion dans la folie. En effet, un sens précis dans la demande, dans les injonctions, les obligations  de produire des objets ou des résultats implique un sens persécution, interprétatif pour les gens. Et le fait d’utiliser les mêmes mots mais dans un désordre culturel permet d’apaiser beaucoup le langage conventionnel. C’est l’intérêt de la poésie. Dans mes ateliers, les patients atteints de maladies chroniques ont pu réaliser que les mots deviennent de l’imaginaire, des mots où l’on peut trouver sa propre place. Cela diminue  la persécution du patient et c’est très important car c’est là où réside le noeud. Les patients ont des moments plus heureux et réalisent qu’ils ont aussi un savoir en eux. Ils arrivent à écrire et en sont étonnés. Tous les ateliers thérapeutiques ont des avantage et permettent aux patients d’avoir un regard sur eux-mêmes différent.  Ils ne se sentent  plus uniquement comme une personne malade mais comme une personne entière, globale. I.  

 

 

Et le sport?

Grâce au karaté et ensuite avec la psychanalyse, j’ai fait sauter le verrou de l’inhibition, jet j’écris maintenant des poèmes en un quart d’heure. J’ai fait 6 mois du karaté 6 heures par semaine avec travail sur la respiration et ça me libérait vraiment beaucoup pour écrire. Le tennis de table a également été  un bon complément au karaté. C’st très précis, très technique, avec des heures de frottement avec la balle. Je me sentais beaucoup mieux, j’étais moins dans le jugement sur moi, moins dépendant des modèles.  Les lectures m’ont aussi beaucoup enrichi. Un professeur suite à un devoir sur Rhinocéros m’a dit que j’étais plus doué pour la littérature que pour les maths. On m’a dit aussi que j’avais une voix et qu’il fallait la développer. Donc j’ai écrit sans ambition de publication à ce moment là. L’éventualité d’une publication est venue à l’âge de 30,32 ans.

 

 

Au départ était-ce uniquement de la poésie ou d’autres genres littéraires aussi?

Au départ, c'était des formules rapides donc de la poésie. Je cherchais des formules ramassées, des images, des tensions. J’avais débuté un roman que je n’arrivais pas à poursuivre. Puis un roman d’héroic fantaisie «  le marchand de sable ». C’était très très imaginaire . Maurice Nadeau l’éditeur qui a découvert Houellebeck l’avait trouvé interessant mais n’a pas voulu le publier car il trouvait que cela ressemblait trop à un auteur américain que je n’avais d’ailleurs jamais lu. Pour mes poèmes c’est la même chose, on m’a dit que cela s'apparait  trop à René Char que je n’ai pas lu non plus.  Tout cela est très aléatoire. Après, j’ai écrit un petit conte pour enfants lors d’ un concours «  L’enfant arc en ciel » qui a passé la première sélection mais qui n’a pas gagné. Un personnage fils de la pluie et du soleil…

 

 

Et vos textes sur les poètes et la folie?

Ils sont tirés de mon  expérience par rapport à la psychiatrie et de ce que j’ai lu sur la folie. Je faisais des gardes de nuit à l’époque, et je sortais souvent mon cahier.  J’ai écrit un poème «  Le mur des fous » publié et commenté par Jean-Marc Strecker sur France Inter. Il a énoncé 3,4 vers. Ma lettre a été aussi publiée et j’explique qu’être face à une personne fragile,  fait l’effet d’un livre que vous écrivez, car ces gens là ont un langage très libre. Il n’existe  pas de convention, donc devant un schizophrène qui vous parle c’est comme être devant un livre de poésie ou se placer devant une forte abstraction. Comme une sorte de continent rempli d’étrangeté, de singularité très grande qui en même temps distrait. Quand on vit en société contemporaine aujourd’hui, écouter un fou ça bouscule et ça vous pousse un peu dans vos retranchements. La souffrance n’est ni localisée, ni fixée dans l’image ce qui  fait donc appel à l’imaginaire de l’aidant. 

 

 

A l’époque de Socrate, les fous n’étaient pas enfermés. On les laissait vivre dans la rue!…

Tout à fait et c’était beaucoup mieux. J’ai participé au courant que l’on appelle l’anti psychiatrie qui voulait ouvrir les hôpitaux, les chambres et qui avait une autre idée des soins psychiatriques Cela a commencé dans les années 70 et la psychiatrie française était admirée dans le monde entier. Surtout le monde occidental qui trouvait que la France avait une approche très adaptée, très humaine et pas du tout hermétique. Ce fut très bien jusque dans les années 90, 95. Après on a diminué les moyens et l'on a créé des ARS (agences régionales de santé). Je me souviens de conversations avec un psychiatre avec qui je m’entendais très bien qui avait dit qu'on était en train de créer des ARS donc des préfectures surtout dans le domaine du soin. Et que c’était très inquiétant. Il faut savoir que les hôpitaux auparavant avaient la liberté de gérer leur budget annuel alloué sans aucune restriction d’année en année. Quand ils ont fait la tarification à l’acte tout a changé. Les hôpitaux ont été obligés de rendre des comptes aux agences régionales et c’est à partir de ce moment que c’est devenu complexe. Avant, les services publics de la santé n’étaient pas liés à une productivité, à un rendement, à une performance. On ne faisait pas ce travail à comme des commerciaux, comme une entreprise qui a besoin de créer de l’acte pour vivre. Ce n’était pas du tout dans l’esprit des soignants. A partir des années 2000, 2005, l’argent a gagné tous les terrains.

Les choses positives de la psychiatrie actuelle? Il n’y en a pas. Je situe le séisme à partir de 2007 qui est lié à la directrice de l’OMC sur la réglementation de l’espace public. J’ai assisté à Paris à de grandes rencontres  pour lutter contre ce que l’on voyait arriver; le démantèlement progressif de l’aide. Les psychiatres sont partis dans le privé, les lits ont fermé, la déchéance. L’amélioration de la situation du patient  a disparu, avec abus de médicaments, contentions, patients isolés. Plus de clinique, plus de réponse humaine. Les aides sociales diminuent , la folie n’est plus prise en charge avec de plus en plus de passages à l’acte…

 

 

Vous écrivez donc de la poésie, des romans, divers textes. Qu’est-ce que chaque domaine vous apporte?

Une expérience, une recherche, un étonnement aussi. En effet, écrire c’est ne pas savoir ce qui va sortir, enfin pour moi. C’est aller un peu à l’aveugle car je laisse faire cette partie non contrôlée de la jonction entre le conscient et l’inconscient. Je m’appuie sur les connaissances invisibles et non répertoriées et j’écris avec une force cachée. Tout artiste est habité par ce processus. On appelle cela le gai savoir, le savoir libre. Les romans réalisés par des poètes sont très différents de ceux écrits par les romanciers. En général, un romancier n’est pas un poète et son tyravailplus structuré, plus chapitré, plus construit avec une stratégie.  Chez un poète, c’est beaucoup plus libre, plus fantaisiste, avec des changements de direction, des imprévus. Ce n’est pas du tout le même travail.  L’écriture qu'elle qu’elle soit représente un plaisir très particulier, une sorte de navigation sans boussole et c’est très jouissif.  On se laisse bercer par ce qui se passe dans le stylo! D’ailleurs dans mon cahier, je rends hommage aux couleurs des stylos. Le noir, le rouge, le vert, le bleu. Chacun a son langage.

 

 

Vous avez écrit un recueil sur les relations amoureuses, sur la position féminine au sein des relations amoureuses «  la femme d’écume ». Qu’avez-vous voulu montrer?

Ìl faut reprendre le terme d’intentionnalité, la poésie n’en a pas. Je n’ai pas cherché à vouloir montrer quelque chose, j’ai voulu explorer.  J’ai toujours réfléchi aux effets de la muse dans la relation. Au-delà de la relation, surviennent des effets symboliques, Avec la personne qui émane d’elle-même et dont elle ignore aussi beaucoup de choses. Nombre de ces relations ne sont pas maîtrisables, identifiables immédiatement. Elles ne sont pas explicables rationnellement.  C’est ça l’amour : beaucoup d’émotion, de subjectivité.  A partir de cette très grande force qui existe dans l’échange, j’ai voulu placer la femme comme une sorte de prisme entre le monde et moi. Comme si on mettait devant ses yeux une sorte de petit objet kaléidoscopique à la lumière du jour et de soi-même et qu’on le fasse tourner en différentes images. Je me suis appuyé là-dessus, pour écrire des scènes, des tableaux. Ma femme à Venise, ma femme à Florence avec la relation érotique et tout ce que cela comporte.  Que voit-on avec ma femme si l’on monte sur la dernière terrasse du Mont Saint-Michel sans savoir où j’arrive. 

 

 

Vous avez mis un poème de Paul Eluard en introduction!

Oui, je voulais suivre un peu ce qu’il avait écrit dans un de ses poèmes «  Notre année » et effectivement ce texte m’a un petit peu ouvert la voie. Je trouvais que dans l’extrait cité représentait un peu l’enjeu de cette relation. Comme si j’avais trempé mon pinceau dans les verts de Paul Eluard, que j’avais mis un peu d’eau dans le pigment et que j’avais dilué le tout.

 

 

`Vous disiez que la poésie ne cherche pas à montrer quelque chose. Mais certains poètes défendent des causes!

J’ai défendu la parole de la psychose puisque j’ai créé des ateliers d’écriture et j’ai fait deux recueils avec la parole des fous. Et j’ai quand même fait un recueil  pour moi très important qui s’appelle «  La surface de glace », une sorte de critique de l’image contemporaine. Je ne défends pas des causes directement mais je critique quand même le travail de notre société. Mon roman «  L’ autre là » est  un roman d’anticipation qui répond aussi aux séances du monde contemporain. Je vais lire des poèmes dans les Ehpad et je participe à pas mal de choses avec un groupe. J’ai fait des conférences sur les ateliers d’écriture aussi... 

 

 

Vous avez eu l’occasion de rencontrer des gens comme Hubert Haddad, Michel Tournier, Bernard Noël. Que vous ont-ils apporté?

Déja, je les avais lu avant et ce qu’ils faisaient me plaisait. J’aimais beaucoup la poésie de Bernard Noël, je la dévorais et je m’étais dit que je lui écrirais et qu’il me répondrait certainement. Je pensais avoir une connivence avec son écriture. J’ai voulu avoir un peu son avis, et il me l’a effectivement donné. Huber Haddad, je l’avais entendu sur France Culture, j’adorais sa voix et les extraits de ses romans. Je lui ai envoyé mon deuxième roman, j’ai acheté un de ses livres que j’ai beaucoup apprécié. Il a aimé et j’étais plutôt très fier.  En plus, c’est un spécialiste de Julien Gracq que j’adorais. Et pour Tournier, c’est pareil. J’avais lu quasiment toute son oeuvre et dans le même principe de connivence , je lui avais demandé s’il pouvait accepter mon roman. Il n’a pas accepté, mais il m’a écrit une très belle lettre. Celle-ci me disait que ma propre lettre était magnifique et que je devais faire confiance à mon texte  et qui se défendrait tout seul. Même mes amis et collègues étaient épatés que j’ possède une lettre manuscrite de lui, une page… Cet ensemble m’a stimulé et je l’ai pris comme une reconnaissance de ma démarche.  C’est un peu compliqué avec les éditeurs. Hubert Haddad l’auteur phare des éditions  Zulma a donné mon manuscrit  " l'autre là en leur demandant de le publier, ils ont refusé ce qui m’a soufflé d’autant plus que c’est un travail très important pour moi… «  l’autre là » j’ai beaucoup travaillé en laissant chaque chose arriver sans me précipiter avec un petit fil conducteur sous-jacent et j’y ai pris beaucoup de joie. Je voulais faire une sorte de Faust moderne. Ce n’est pas très long mais plein d’intention, c’est l’intensité qui compte. 

 

 

Vous avez pris votre retraite mais vous continuez de manière individuelle!

Côté psychanalyse personnelle, je n’y vais plus que toutes les trois semaines. Avant il m’arrivait d’y aller 2 à 3 fois par semaine. Ma psy est aussi ma contrôleuse. Quand on a un souci avec une personne que l’on accueille en cabinet,  et que l’on est dans une impasse, c’est bien d’en parler à un tiers. Mais je n’ai pas beaucoup de patients atteints de troubles psychiatriques. J’ai de tout, même des jeunes de 15 ans. Je fais entre 15 et 20 consultations par semaine, avant c'était plutôt une cinquantaine. 

Lors d’une psychanalyse, il ne faut pas être absorbé par le problème de l’autre. Etre le plus objectif possible sans être inhumain pour autant. Enlever sa subjectivité, mettre son émotion dans un coin, ne pas se sentir directement concerné Ce sont de grosses exigences par rapport à ce que l’on est soi-même, car l’on se situe par rapport à l’écoute de l’autre ou dans l’accompagnement. Cela n'implique pas que de l’écoute, c’est aussi partager des choses ensemble. Faire des courses, la cuisine. J’ai participé aux expériences de l’anti psychiatrie de manière très poussée. A Caen le médecin chef des psychanalystes avait émis le projet d’ouvrir des appartements thérapeutiques, cela consistait à louer des appartements en banlieue caennaise.  A proposer aux patients hospitalisés à plein temps de faire l’expérience du dehors. Dormir dehors, vivre ensemble. J’avais 22 ans à l’époque, le médecin chef ne voulait pas me prendre car il me trouvait trop jeune mais le garde de santé m’a imposé. J’encaissais très bien , et c’est moi qui suis resté tout le temps pendant 5 ans. Certains collègues ne voulaient pas se risquer dans ce domaine;  ils avaient peur des responsabilités. J’écrivais déjà et le médecin chef trouvait matière à sa réflexion. Je relatais tous les détails et le médecin chef  soulignait toutes mes phrases. Son point de vue sur ma personne avait totalement changé… 

 

Agnès Figueras-Lenattier

 

 

 

 

15:25 Publié dans Interviews | Lien permanent | Commentaires (0)

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