lundi, 31 août 2020
Contre la décadence : Histoire de l'imagination française dans le roman de 1890 à 1814
Editions PUF
Dans les années 1880, une atmosphère de décadence règne sur la littérature française. " Le décadent " est utilisé comme personnage de roman, et symbolise un être pitoyable et qui s'avilit. La mis en présence de l'extrême modalité, de l'extrême vulgarité, caractérise l'esprit de cette époque, et l'on pratique ce que Moréas appelait dans son Manifeste " la déformation subjective". Mais à partir de 1890 jusqu'en 1914, de nombreux écrivains français tels que Barrès, Gide, Claudel, Proust, vont se mutiner contre ce courant, et donner à cette période fin XIXè, début XXè siècle, toute sa richesse et sa diversité. C'est cette rébellion que résume ici en 350 pages Pierre Citti, maître de conférences à l'université de Tours. Pour évoquer les différents mouvements littéraires qui ont marqué cette révolte, l'auteur indique et analyse le concept de l'art d'écrire qui se dégage de chacun d'entre eux. S'aidant de multiples citations, il prouve qu'à partir de 1890, " sortir de soi", devient la ligne directrice de la pensée, et que la physique succède à la biologie dans le rôle de vivification de l'imagination. Il explique également comment se sont propagées avec Gobineau, premier théoricien de la race, les idéologies racistes. Relatant ensuite la période 1900-1914, Pierre Citti démontre qu'une volonté de faire face aux divers problèmes de l'époque habite les hommes de lettres. Puis, il raconte le développement simultané du régionalisme et de l'exotisme dans les œuvres littéraires, et l'entrée en scène du thème de l'enfance dans le monde des adultes.
Un livre intéressant, instructif, mais quelque peu complexe et dur à lire. Les références, les informations regorgent, et par moment l'on ne sait plus très bien où donner de la tête. Il est donc difficile, après une première lecture, de vraiment faire une réelle synthèse de tout ce que l'on a ingurgité. Et pour pouvoir bien assimiler, il importe de le compulser afin de retirer toute la richesse de cet ouvrage…
Agnès Figueras-Lenattier
13:03 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman, imagination, 1890 à 1914