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mardi, 07 novembre 2006

Scoot toujours !

Passez devant la gare Montparnasse, coté boulevard de Vaugirard (15ème), pour aller contempler le parking géant sur le terre plein central avec le millier de scooters et motos attendant leur cavalier(e) le temps d’un voyage en train… Il faut constater l’augmentation massive des 2 roues motorisées dans Paris, commencée depuis quelques années, mais maintenant à un point tel que toute nouvelle aire de stationnement moto est vouée à la saturation dans les 6 mois qui suivent son installation, où que ce soit dans Paris. Y voit-on la nécessité de se déplacer plus efficacement, ou est-ce tout simplement une mode ? Serait-ce là une conséquence de la politique des transports menée spécifiquement dans la capitale ?

Le motobiliste est en voie d’apparition : quittant son automobile à 4 roues, large, lourde, polluante et ingérable en ville, il s’en va acheter un scooter de 125 cm3, utilisant comme la loi le lui autorise son permis B de plus de deux ans. Et la ville lui souhaite la bienvenue : plus aucun problème pour se garer, les bouchons se dépassent, le confort reste, le temps de trajet diminue, c’est l’indépendance avec une gestion confortable du temps, où le transport s’efface et donc devient efficace.

Pourtant, constat est fait que la municipalité a misé et continue de favoriser les transports dits doux, donc non polluants, avec pour porte-drapeau le vélo. Les investissements pour encourager les cyclistes sont nombreux, et continuent encore d’être programmés (piste Seine-Cité U). Il y a eu et il y a encore une augmentation régulière du nombre de cyclistes dans Paris depuis 2001. Cependant, pour les scooters, l’augmentation est exponentielle : donc vélos et motos ne ciblent pas la même catégorie de la population. Population active, ou ceux qui habitent loin de leur lieu de travail (transports en commun déficients), ou encore ceux qui rencontrent des problèmes pour se garer dans Paris, sont forcément attirés par ces fameuses petites motos.

La municipalité parisienne n’avait sans doute pas l’intention d’encourager ce phénomène ; il est, il faut l’avouer, commun à de nombreuses villes et capitales à travers le monde, comme toujours dans les villes où l’esprit latin prédomine (Rome, Barcelone, Madrid, Milan, etc…), mais également désormais dans des villes réputées pour leur « écologie » (Lausanne, Zurich, Berlin,…). Finalement, ce phénomène n’apparaît pas aussi gênant que celui de l’augmentation de l’automobile : plus étroits, légers, vifs, les 2 roues n’empiètent véritablement sur la voie publique que lorsqu’ils ne roulent pas ; plus de deux roues = moins de voitures ; et la création de zones de stationnement est un prétexte à la disparition progressive des places de stationnement de voitures en surface… Rappelons ici que garer un deux roues sur un trottoir est interdit par le code de la route, et passible d’une amende de seconde classe (35 €), voir enlèvement à la fourrière (110 €).

Quel est alors l’effet sur la pollution à Paris ? Ces petits engins ont mauvaise presse en la matière : on se souvient des mobylettes à moteur 2 temps, roulant au mélange huile/essence et crachant une fumée bleue dans un bruit d’enfer… La communauté européenne a décidé il y a quelques années, de faire appliquer des normes anti-pollution aux moteurs de ces petites motos. Equipés d’un pot catalytique et d’un moteur à 4 temps, les deux roues vendus actuellement sur le marché ne polluent pas différemment des voitures (norme euro 2), sauf qu’ils consomment moins (pour les 125 : 4,5 litres aux 100 km en ville) et qu'ils ne tournent pas une demi heure pour se garer. Dans un proche avenir, la norme euro 3 sera généralisée et obligera les constructeurs à dépolluer encore plus, norme déjà respectée par une marque japonaise : Honda. Peugeot, quand à lui, propose depuis deux ans une version électrique, totalement silencieuse. Piaggio, leader sur le marché, travaille sur une motorisation hybride (125cm3 + électrique).

On ne sait si l’avenir retiendra le scooter urbain comme mode privilégié de locomotion, mais c’est maintenant et au présent une réponse de fait et constatée ; aucun homme politique parisien n'oserait le contredire, ni n'ose l'avouer d'ailleurs. Denis Baupin qui n'aime guère les scooters les préfère encore aux voitures, espace public libéré oblige. Alors que sera l'avenir pour la politique des transports : sera-t-elle influencée par ce phénomène qui prend une ampleur déroutante, ou continuera-t-on à écarter ce phénomène gênant des débats sur les déplacements, sauf bien sûr pour dénoncer "l'incivisme de certains qui se garent n'importe où sur les trottoirs" ?

 Dan

Plus d'info :
+ Une nouvelle boutique spécialisée Piaggio-Gilera-Vespa vient d'ouvrir 204 avenue du Maine (voir le plan du quartier et une photo aérienne) : la Clinique du scooter. Gabriel Krief, le jeune entrepreneur, outre un accueil très sympa - y assure service rapide, vente, entretien et pneu minute ! C'est ouvert du lundi au samedi de 9h à 20h non-stop... Les anciens clients d'Avenir scooter (porte d'Orléans) qui s'était trouvés fort dépourvus à la fermeture de la boutique savent désormais où se rendre en cas de problème ou tout simplement pour faire entretenir leur petite merveille...