Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 21 mars 2006

Les traverses de la RATP

Traverse Bièvre – Montsouris : en trois mois d’exploitation, ce minibus de quartier a véhiculé l’équivalent d’une année prévue de trafic. Rappelons-nous que ce bus a été réclamé en 2001 par la Ville et des associations locales, et qu’il avait été refusé ; il a finalement été accordé fin 2005. On en conclu que les prévisions de trafic étaient donc bien erronées de 400 %, et en total retard avec les besoins d’au moins quatre ans ! Quelle entreprise de cette taille en France pourrait-elle faire de si grandes erreurs en terme de prévision, dans le temps et dans la quantité, sans en être affectée ?

Bien évidemment, tous auront compris que ce bus qui traverse deux quartiers s’est transformé en bus palliatif et antidote : remède à l’épouvantable 62 sur les rues d’Alésia et de Tolbiac, et médicament pour les usagers du PC, bus englué depuis les travaux du tramway dans les bouchons entre Porte d’Orléans et Porte d’Italie. Bientôt, le tramway : vive fin 2006 !

Récemment, des articles et nombreux commentaires sur ce blog ont actés une liste des bus qui ne marchent pas, et donc qui ne répondent pas du tout aux besoins actuels. Dans le 14ème les 58, 68, 28, 88, PC, et 62 ; si je me penche un peu vers le 13ème, le 67. Or depuis vingt ans (cinquante ans ?), la fréquence de ces bus et leurs horaires de fonctionnement sont restés les mêmes (le 88 est une ligne récente). Finalement, seul le 38 (le 21 ?) fonctionne correctement. Un comble, pour une grande ville soumise au grave problème de la pollution et réclamant chaque jour un peu plus de mobilité. Quelle entreprise de cette taille en France pourrait-elle se permettre d’être autant insensible aux évolutions démographiques et économiques, concernant sa clientèle appelée de surcroît usagers ?

Le problème est justement que les usagers ne sont pas considérés comme des clients, sauf lorsqu’il s’agit d’acheter cartes, tickets et coupons. L’autre problème tient au fait que contrairement aux autres villes de France, la municipalité parisienne n’a que peu d’influence sur ses transports. Ne pouvant offrir que de l’espace public (comme des couloirs de bus), la Ville ne peut gérer la qualité et la quantité du matériel roulant. La RATP peut même devenir un opposant politique à la Ville lorsqu’ Etat et Municipalité ne sont pas du même bord… Cocasse contradiction.

Les calculs de la RATP sont donc aux yeux des parisiens entièrement à refaire, et on ne s’en privera pas de le dire et redire ici sur ce blog d’habitants ; la participation récemment majoritaire de la Région Ile de France dans le STIF (Syndicat des Transports en Ile de France), aurait (on l’espère) tendance à rapprocher les cadres de cette grande entreprise monopolistique de transports, au gens qui l’utilise, peuple qui sait se faire électeur tous les cinq, six ou sept ans, et qui partout ailleurs a un espace pour se faire entendre… sauf à Paris. Il est temps pour la RATP de s’associer à ses usagers, de considérer leurs besoins en les étudiant un minimum, et surtout de répondre au plus vite aux attentes. On peut déjà souffler à notre Régie Autonome de Transports qu'une seconde traverse sera sans nul doute réclamée sur la moitié ouest de notre arrondissement, or la RATP pourra cette fois y prévoir un second (très) bon retour sur investissement.

Dan

Les commentaires sont fermés.