jeudi, 21 septembre 2006
Circulation automobile (suite)
...Le débat sur la place de l'automobile dans une grande ville comme Paris continue à être très animé et de plus en plus documenté... Il faut dire que nous sommes en pleine actualité.
Ainsi, une dépêche AFP nous apprenait que le weekend dernier la ville de Stockholm avait adopté un péage urbain pour limiter la circulation automobile. Cas isolé ? Londres a ouvert la voie. Depuis février 2003, une "taxe d'embouteillage" a été mise en place. D'un montant de 8 livres (près de 12 €), elle doit actuellement être payée par tous les Londoniens qui circulent dans le centre-ville, soit environ 20 km2 autour de la City et de Westminster. L'opération étant aujourd'hui considérée comme ayant fait ses preuves, à partir de février 2007, la zone sera plus que doublée. Elle englobera les quartiers chics de Knightsbridge, Kensington et Chelsea - malgré l'opposition des Londoniens à cette extension, manifestée lors d'une consultation publique. Selon des chiffres fournis en septembre 2005 par la mairie de Londres, la taxe d'embouteillages a permis de réduire de 15% la circulation dans le centre de la capitale, soit 70.000 véhicules en moins par jour. Et les conducteurs passeraient un tiers de leur temps en moins dans les bouchons.
Autre exemple avec la ville-Etat de Singapour (4,3 millions d'habitants) : les automobilistes, taxis compris, y paient avec une carte rechargeable à chaque entrée dans des zones restreintes ou à chaque fois qu'ils empruntent les voies rapides. En période de pointe, l'accès au financial district revient dès lors à $1.6, soit plus que le métro.
Citons également le modèle romain, envisagé un temps à Paris... Ainsi, le centre historique de Rome est divisé en plusieurs zones interdites aux véhicules particuliers dépourvus d'un permis spécial. Ces permis sont valables soit pour une zone (A,B,C,D,E,F,G) soit pour tout le centre (X,T). Ils sont délivrés, en règle générale, soit aux habitants de ces zones, soit aux personnes y travaillant. Le prix maximum d'un permis spécial (X) permettant également de se garer, est d'environ 350€ par an.
D'autres métropoles réfléchissent à des solutions similaires. Milan souhaite instaurer à partir de 2007 un péage pour les voitures des non-résidents afin de diminuer la pollution. Outre Atlantique, la ville de San-Francisco (California - USA), étudie la faisabilité d'un péage urbain aux heures de pointe, comparable à celui de Londres. Cette étude ne devrait pas aboutir avant 2008.
Autant de solutions qui ne font bien entendu pas l'unanimité. A Paris, la diminution de l'espace dévolu à l'automobile se heurte en outre à l'absence de mesures d'accompagnement et d'une offre alternative crédible de transports en commun supplémentaires - notamment à l'échelle francilienne. Toute fermeture de voirie est donc l'occasion d'une nouvelle levée de boucliers comme en témoigne l'appel (*) du Collectif contre la fermeture de la Porte de Vanves - collectif dont on peut légitimement penser qu'il milite pour le droit le plus ouvert en matière de circulation automobile bien qu'il soit favorable à la couverture du périphérique...
L'occasion pour Paris14.info de consulter ses lecteurs en leur proposant un nouveau sondage express directement inspiré de celui qui l'a précédé et dont nous vous livrons pour mémoire les derniers résultats...
Les 220 lecteurs ayant répondu à ce sondage express jugeant très largement inefficaces les mesures anti-pollution mises en oeuvre, et l'usage de l'automobile étant l'un des facteurs reconnu de pollution atmosphérique, abordons la question suivante : quelles solutions pour limiter l'utilisation de la voiture ? Faut-il contraindre, éduquer, inciter, laisse-faire, taxer... Vous souhaitez vous exprimer, commencez par un petit clic dans notre colonne de gauche... Et si vous souhaitez expliciter votre choix, vous avez la parole via notre lien "commentaires" ci-après.
Pierre(*) Les habitants du 14ème et 15ème arrondissement de Paris ainsi que les habitants de Vanves membres du collectif contre la fermeture définitive de la porte de Vanves appellent à une grande manifestation le mercredi 27 Septembre 2006 à partir de 19H00 contre la fermeture définitive de la porte de Vanves et contre la politique dogmatique de la Mairie de Paris et du Conseil Régional. RDV Angle de l'Avenue de la Porte Brancion et le Boulevard Lefebvre (devant la station service) pour une marche jusqu'à la porte de Vanves.
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05:00 Publié dans 14e arrondissement, 14e pratique, Circulation & transports en commun, Couverture du Périphérique, Environnement, Vie Citoyenne | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : circulation, automobile, voiture, transport, fret, paris, maréchaux
Commentaires
Ajoutons à ce tableau complet deux aspects juridiques:
- La Californie vient de lancer des actions en justice contre les constructeurs automobiles, ai-je entendu à la radio ce matin;
- Pensons à l'amiante et à Tchernobyl. Si le risque sanitaire d'une pollution au CO2 est avéré, dans 15 ans, certains ne vont-ils pas poursuivre nos actuels gouvernants, supposés connaître ce danger, au motif d'une mise en danger d'autrui pour n'avoir pas agi suffisamment contre la polllution?
Écrit par : Solal | jeudi, 21 septembre 2006
Arrêtons de prendre les automobilistes pour des vaches à lait. Le paiement urbain est une taxe supplémentaire sur l'automobile. Cette industrie fait travailler des millions de personnes dans le monde. La taxation n'est pas une solution, la pollution est mondiale. Le but est d'éduquer les automobilistes sur la dangerosité des différentes pollutions atmosphériques. La solution, ce sont les carburants alternatifs. Mais le lobbying des pétroliers empêche toutes avancées significatives dans ce domaine.
Écrit par : arnaud | jeudi, 21 septembre 2006
il faut contraindre et taxer les voitures, ça favorisera automatiquement le covoiturage, on ne peut plus tolérer ces 99% de voitures qui ne transportent qu'une personne: le conducteur. c'est tellement difficile de circuler à vélo dans paris qu'on en est réduit à prendre le bus, et donc à participer malgré soi à la pollution...
Écrit par : guillaume | jeudi, 21 septembre 2006
Je ne suis pas insensible aux arguments qui militent en faveur de la réduction de la circulation automobile dans les grandes villes.
Mais pendant une année, j'ai vécu l'expérience de la ligne 62, et parfois, je préfère prendre ma voiture avec mes enfants plutôt que le bus.
Certes, tout ira pour le mieux avec les nouveaux bus que l'on nous promet. Ainsi nous verrons deux ou trois, voire quatre bus boa se suivrent à où il n'y avait que trois bus en file indienne.
Quant au RER qui traverse notre arrondissement, depuis la rentrée, la qualité de service est plutôt « dégradée ». La semaine dernière ce fut le pompon !
Comme tous les ans à la même date, et comme chaque année plusieurs fois par an, il y a au parc des expositions de Villepinte un gros salon. Cette semaine, c'était infovision ou un nom comme cela.
Pour ces clients, ces usagers supplémentaires, qui viennent du monde entier, aurait-on mis en service des rames complémentaires ? Non, on a entassé le bétail dans les voitures, et roule ma poule...
Des problèmes d’exploitation se sont greffés jeudi soir, avec la tension et l’énervement, un agent RATP a été « agressé » ce soir là et vendredi matin, il était annoncé que l’offre de RER serait celle d’un Samedi matin.
Ce fut la journée de grande confusion. Comme cette semaine, rien n’avait été prévu pour transporter les quelques milliers de passagers supplémentaires, vendredi, on a trouvé bon de supprimer des rames.
Cela ne me semble pas logique de contraindre l’offre de transport urbain sur un mode donné sans agir sur d’autres modes. S’en remettre aux transports collectifs, dans l’état de délabrement où ils sont – Le tramway n’y changera pas grand chose - me paraît être un grand péril pour l’agglomération parisienne.
Il y a des trajets domicile travail qui dépassent les 25 kilomètres et le vélo n’est pas la réponse adéquate.
Écrit par : Olivier | dimanche, 24 septembre 2006
Bonjour,
Je suis actuellement en train de réaliser une étude privée sur l'impact des mesures anti pollutions à Paris et en Idf.
Je n'arrive pas à trouver le rapport faisant état du nombre de morts par an dus aux rejets de Co2 par les autos à Paris. J'ai beaucoup lu qu'il y en avait 3000/an, mais pas de source.
Par ailleurs je ne trouve pas non plus la part de la pollution de l'air due aux autos, par rapport aux autres polluants.
Merci de m'aider.
Écrit par : Nico | lundi, 25 septembre 2006
Rebonjour Nico,
"Je n'arrive pas à trouver le rapport faisant état du nombre de morts par an dus aux rejets de Co2 par les autos à Paris. J'ai beaucoup lu qu'il y en avait 3000/an, mais pas de source."
3000/an ? Ce serait énorme ! En fait la seule étude disponible est ici et comprend en plus de Paris le 92, le 93 et le 94.
http://www.invs.sante.fr/surveillance/psas9/villes.html#Paris
"Pour la mortalité totale, on estime que 1884 décès anticipés par an sont attribuables à l'ensemble des jours pour lesquels le niveau de pollution dépasse 10 µg/m3. Ce nombre est de 672 pour la mortalité cardiovasculaire et 206 pour la mortalité respiratoire.
On estime à 528 le nombre annuel d'hospitalisations pour causes respiratoires d'enfants de moins de 15 ans qui auraient potentiellement pu être évitées si les niveaux de pollution n'avaient pas dépassé 10 µg/m3. Le dioxyde d'azote, quelle que soit la variable sanitaire étudiée est le polluant qui présente l'impact sanitaire le plus élevé."
Cordialement
Écrit par : Gilou | jeudi, 28 septembre 2006
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