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dimanche, 09 mai 2021

Musicothérapie

«  Là où est la musique, il n’y a pas de place pour le mal » déclarait Miguel de Cervantès écrivain décédé en 1616 et auteur du célèbre «  Don Quichotte ».  En tout cas même si le mal ne se résorbe pas totalement, il n’existe pas de panacée universelle, écouter ou jouer de la musique  entraîne un réel effet positif sur notre être. Et ce n’est pas Claire Oppert violoncelliste qui soigne avec son instrument  l’anxiété et la douleur des déments, des autistes, des malades douloureux, des personnes en fin de vie qui dira le contraire. Exerçant notamment à l’hôpital Sainte Perrine à Paris et à l’hôpital Rives de Seine à Puteaux,, reconnue par le monde scientifique, elle a obtenu des résultats très convaincants sur de nombreux patients. Sa première rencontre avec une certaine Madame Kessler qui en écoutant Schubert a vu sa douleur s’atténuer considérablement lors d’un pansement a donné lieu à une étude clinique «  Le pansement Schubert ». 112 soins douloureux sur des patients en fin de vie.  «  Toutes les sortes de musique peuvent avoir une influence explique Claire Oppert et ce qui importe c’est de s’adapter au patient. Je peux jouer fort  pour le patients ayant des problèmes d’audition ou doucement  pour ne pas heurter les patients. Rares sont les malades qui ne réagissent pas. Dans la majorité des cas, il existe une amélioration, une détente, une relaxation musculaire, une meilleure respiration. Le souffle des patients est massivement modifié en particulier sur des patients sédatés ou dans un degré de profond coma.  Parfois, les larmes coulent, parfois les émotions sont si fortes que cette artiste est obligée d’arrêter.. Il peut aussi  survenir des réactions un peu violentes comme lorsqu’un autiste a cassé son violon. Ce genre d’attitude ou le manque de réaction d’un malade est difficilement explicable. Mais Claire Oppert insiste sur le fait qu’elle s’adresse à ce qui est en dehors de la pathologie, à la partie saine de l’individu. La part de  suggestion positive joue un rôle important avec une équipe qui y croit à fond et l’’accord du patient,  moteur du soin. 

La musique fait d’abord appel au toucher, et beaucoup de malades souhaitent avoir un contact avec le bois de l’instrument. «  Claire Oppert m’a raconté que tous les grands autistes ont touché son violoncelle «  et que même si les réactions des malades se rejoignent, elle  n’a jamais éprouvé la moindre lassitude. «  Au contraire. Si elle est un peu fatiguée, ou un peu triste, elle en ressort toujours rechargée et plus en forme »… Claire Oppert a raconté son expérience dans un livre très riche «  Le pansement Schubert »…

Claire Maugard musicotherapeute, professeur de chant que j’ai eu l’occasion de rencontrer il y a longtemps m’avait parlé de son travail à l’hôpital psychiatrique de Toulouse avec  alcooliques, anorexiques, schizophrènes. Elle avait du mal avec les jeunes femmes anorexiques extrêmement insolentes, caractérielles et dans l’opposition.  Si les patients étaient agités, elle essayait de les apaiser au moyen d’un instrument. Si au contraire, l’humeur était davantage portée vers l’écoute, elle travaillait dans ce sens.  Quand les patients étaient  très enfoncés dans leur maladie, elle jugeait interessant de faire un travail sur les percussions ou un travail sur  l’écoute musicale. Des effets similaires au yoga ou à la sophrologie ou à la relaxation. pouvaient alors survenir. Un travail proche du corps, accompagné d’une rythmique et d’une résonance provoquant des sensations rassurantes au niveau du toucher. Le fait de taper sur quelque chose d’inconnu  incitait les patients à aller au fond d’eux-mêmes…

Certains qui ont un passé de musicien reprenaient leurs instruments, d’autres souhaitaient assister à des concerts. Une fois un patient avait du mal à s’endormir. Il a écouté les musiques  proposées par cette musicothérapeute et  élément très positif, il n’a pas été obligé de prendre son médicament. Voir des patients complètement avachis repartir  en chantant, en dansant avec une pêche extraordinaire lui donnait du baume au coeur. En psychiatrie,  le but est surtout de leur faire passer une heure agréable car après, ils repartent souvent dans leurs idées noires… » 

Ces deux témoignages me donnent envie de terminer par la phrase  de Ludwig Van Beethoven :     « La musique commence là où s’arrête le pouvoir des mots »..

 

VEGETALISME

De plus en plus de sportifs adoptent un régime végétarien et même végétalien. Les Soeurs Williams par exemple sont végétaliennes. Et je les comprends car c’est un régime qui me va très bien aussi sauf que pour ma part j’oscille entre végétarisme et végétalisme. En effet, je mange des oeufs mais tout le reste de ce qui a trait à l’espèce animale j’occulte. Et cela ne me gêne en rien pour faire mes trois quart d’heure une heure de jogging quotidien auquel j’ajoute parfois quand je suis trop stressée du vélo d’appartement.  Peut-être serais-je un jour totalement végétalienne si ce que j’ai imaginé lors d’une insomnie se réalisait. J’ai imaginé que pour les végétaliens, on prendrait des oeufs venant directement de la ferme , qu’on les broirait en petits morceaux et qu’on les enverrait par la poste. Une petite pensée qui m’a fait bien rire et qui devraient en faire rire quelques-uns…

D’autre part, j’ai eu l’occasion d’interviewer Elodie Vieille Blanchard présidente de l’association végétarienne de Franceet devenue végane  depuis 2013. Elle est également l’ auteur d’un livre très engagé «  Révolution végane »   dont l’interview intégrale est sur paris14.info, site où je mets tous mes articles. Cette femme parle d’un monde reposant uniquement sur le véganisme qui va encore plus que le végétalisme

Devenue végan à 35 ans après un long processus de réflexion, elle assume totalement son choix même si elle est difficilement comprise par son entourage. Les trois arguments les plus fréquents condamnant ce mode de vie, la présidente les réfute avec habileté . Les carences? Dans l’alimentation végétalienne on trouve tous les nutriments sauf la vitamine B12 mais que l’on peut ingurgiter sous forme de gélules. Comme elle le dit très justement dans la nourriture classique il y a aussi des manques en vitamine D et autres. 2ème argument  la souffrance des plantes? On sait que les plantes n’ont pas de système nerveux central qui permet de réagir si l’on est blessé. Troisième argument :

Se soucier d’abord des humains? Beaucoup d’arguments peuvent contrer cette affirmation mais par exemple,  lorsqu’on est végane on est moins dans la discrimination, moins raciste… Et puis comme le dit  Lamartine : « On n’a pas un coeur pour les animaux, et un coeur pour les humains, on a un coeur ou pas du tout. »

Il semblerait même que lorsqu’on est végane, l’humeur soit plus joyeuse. Des philosophes comme Pythagore considéraient que les nourritures carnées n’étaient pas bonnes pour philosopher car elles obscurcissaient l’esprit. Dans l’hindouisme, on pense aussi que le végétarisme est une bonne alimentation pour faire de la méditation. 

Bon aussi pour l’asthme  et la lutte contre le diabète de type 2. Bien évidemment adopter un tel régime ne se fait pas du jour au lendemain mais si chacun faisait un petit effet, ce serait déjà un grand pas pour la protection de l’environnement et la réduction d’environ 15% de gaz à effets de serre provoqué par l’élevage. C’est ce que dit Elodie Vieille Blanchard. 

J’ai un ami avocat et fin gourmet qui adore la viande. Un jour, je lui ai fait goûter des steaks au soja et il n’a pas trouvé cela mauvais. Et pourtant il pensait que ce serait vraiment pas bon. Alors prêts à essayer? Cela ne coûte rien et peut réserver de bonnes surprises. Mathieu Ricard ne dira pas le contraire. Alors à vos fourneaux messieurs et mesdames…

 

 

Propos de Christian Rémésy nutritionniste et ancien directeur de recherche en nutrition humaine à L’INRA  dans «  Alternative Santé (n°86). Il a beaucoup participé au slogan «  manger 5 fruits et légumes par jour ». 

«  Ma question principale n’est pas les fruits et légumes, mais bien la diversité de produits végétaux qui doivent rentrer dans notre alimentation (fruits, légumes, féculents, graines et fruits, oléagineux). Il ne faut pas abuser des calories d’origine animale.  Je préfère le terme d’écovégétarien à celui de flexitarien qui me paraît moins explicite. Ecovégétarien exprime qu’il faut se nourrir majoritairement avec des végétaux d’origine naturelle pour des raisons d’écologie et de santé. Et de façon la plus variée possible. 

La quasi-totalité des composés des fruits exerce des effets bénéfiques. Les fibres facilitent l’élimination du cholestérol, le potassium aide à prévenir l’hypertension. Ils régulent les apports d’énergie favorisant la protection cardiovasculaire. Mais des produits d’origine végétale comme les noix, les céréales complètes et les légumes secs sont aussi des amis du coeur et des artères. N’oublions pas que l’équilibre microbien de notre écosystème intestinal reflète la biodiversité végétale de notre alimentation. Et enfin, pour lutter contre le réchauffement climatique et les élevages industriels, nous n’avons pas d’autre choix que de réduire sensiblement la consommation de produits animaux. »

Agnès Figueras-lenattier

 

jeudi, 06 mai 2021

Boris Cyrulnik «  Des âmes et des saisons »

cyrulnik,milieu,influencecyrulnik,milieu,influence Le milieu, source de notre transformation

 

 

Boris Cyrulnik neuropsychiatre auteur de livres à succès  est à l’origine du concept de résilience. Dans ce nouveau livre, il démontre au moyen de faits très concrets l’importance du milieu sur l’évolution de notre cerveau.  Chaque cerveau est personnalisé explique t-ill , ce qui implique des comportements très différents selon les situations. Deux personnes évoluant exactement dans le même milieu auront des visions très différentes de la vie. On le voit bien avec les jumeaux qui sont la preuve même de cette influence du milieu sur l’être humain. Un livre qui nous fait prendre conscience que nous sommes les premiers responsables de ce que nous sommes… 

 

Lorsque Boris Cyrulnik est né avant l la seconde guerre mondiale, n’existaient ni la sécurité sociale, ni la caisse de retraite. 12% d’enfants de pauvres faisaient médecine alors qu’aujourd’hui » c’est seulement 1%.  Le monde évolue constamment et le cerveau de l’être humain en même temps. Il y a 40 ans que l’on a pris conscience qu’un cerveau est sculpté par son milieu. «  Notre premier milieu ‘explique Boris Cyrulniik c’est le ventre de notre mère comme disent les Asiatiques. »

Le premier habitat c’est l’utérus, le 2ème le bras des mères avec un père plus important que l’on croyait et le troisième le monde de la verbalisé, des récits, des images. Le foetus est réactif aux informations affectives composées par la saveur du liquide amniotique et des basses fréquences de la voix maternelle. Si les enfants ne sont pas stimulés sur le plan affectif, le contrôle de leurs émotions ne peut se faire et ils ne peuvent que «  craquer »  à la moindre remarque. En fonction de la façon dont son milieu précoce est établi, un cerveau peut savourer le bonheur de petites choses ou au contraire avoir du dégoût pour l’existence. Chaque cerveau a été sculpté différemment selon les pressions des milieux précoces. Ce qui explique que lorsqu’un accident se produit abîmant une zone cérébrale,, les réactions diffèrent. La névrose ou la schizophrénie peuvent être dus à une infection virale en début de grossesse où à un stress maternel excessif durable.

                                                          L’importance de la parole

 

Tout est régi par le milieu. Ainsi par exemple en France, chez les filles les premières règles apparaissent vers l’âge de 13 ans chez les filles blanches et vers 9 ans chez les noires. Un milieu plus paisible pour les blanches en serait la raison. . L’argent des parents peut aussi modifier la date d’apparition des règles.  Par exemple la hauteur de l’habitat a un impact sur la violence dans les sociétés.  La taille des êtres humains peut énormément varier aussi. Cela dépend de la stimulation par l’environnement physique de la partie du cerveau qui induit les sécrétions neuro-hormonales. C’est ainsi que Monsieur et Madame Cro-_magnon étaient très grands ( il y a 40.000 ans) 1m95 pour Monsieur et 1M90 pour Madame alors qu’au Néolithique  (il y a 10.000 ans) les ancêtres ne mesuraient qu’1m 60. Boris Cyrulnik parle de jumeaux qui évoluant dans un contexte social similaire ont une vision du monde très différente. « ’ La même situation était nommé «  liberté par l’un et «  abandon » par l’autre »… 

Chose importante la parole qui agit sur notre mémoire et peut modifier la représentation de notre passé. Seule la mémoire traumatique reste figée.  En parlant de mémoire, des phénomènes surprenants peuvent se produire. Ainsi après une amputation, le malade peut continuer à souffrir du membre qu’il n’a plus. Un pied amputé dont le trajet neurologique est encore circuit dans le cerveau peut provoquer des douleurs à cause d’une réelle empreinte dans les circuits cérébraux de la douleur. Les veuves entendent souvent la respiration de leur mari la nuit ou ses pas le soir. Elles en éprouvent une certaine honte alors qu’en fait il s’agit d’une mémoire physiologique saine, circuitée dans le cerveau par des années de coexistence. 

Que serons-nous demain? En tout cas, nous serons différents d’aujourd’hui, c’est bien ce que montre ce neuropsychiatre dans cette ouvrage très détaillé et qui ne manque pas de nous surprendre à certains moments…

Agnès Figueras-Lenattier

14:13 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cyrulnik, milieu, influence