mardi, 05 avril 2005
Geneviève Bellenger : Cap Vert.
C’est une élue locale qui ne laisse pas indifférente. Conseiller de Paris et déléguée aux transports, à la voirie et au stationnement, Geneviève Bellenger est farouchement attaquée par les uns, encensée par les autres. Elle incarne pourtant un nouveau type d’élus de terrain, enracinés dans leur arrondissement. Pour le meilleur et pour le pire ? Portrait.
Sans doute a-t-elle compris qu’une ville évolue avec son temps. Ferme dans ses principes – intransigeante affirment ses détracteurs – Geneviève Bellenger a engagé une politique volontariste dans le sud de notre arrondissement. Les réaménagements de voirie, les sens interdits, les couloirs vélo ou de bus, la Traverse Bièvre - Montsouris, c’est elle. Du reste, le quartier vert, Madame Bellenger y habite, et s’il y fait mieux vivre, mieux respirer et mieux marcher, elle en revendiquera la « maternité ».
Ce profil n’a bien entendu pas laissé de marbre. Mais, de fait, cette action politique musclée a engendré un sursaut citoyen, tant d’ailleurs des heureux que des mécontents, qui se sont défoulés autant dans leur voiture que dans les Conseils de quartier, mais qui maintenant regardent tous la politique locale dans un périmètre plus large que celui formé par le seuil de leur porte palière.
Il faut dire que Geneviève Bellenger y met du sien. Qu’il s’agisse de soutenir les mal lotis délogés à coups de matraque, de défendre la ferme Montsouris face aux agressions d’un promoteur sans respect, de sécuriser le cheminement des enfants autour d’une école ou encore de promouvoir une animation de quartier là où il en manque, l’adjointe du Maire d’arrondissement, Pierre Castagnou, cultive une approche très terrain.
Concertation à sens unique ?
Une présence efficace ? Certes, elle est toujours présente aux Conseils de quartier pour répondre aux habitants. Mais ses prises de parole brusquent les uns, fâchent les autres. Le ton peut être cassant et si l'écoute est au rendez-vous, les grincheux ne sont pas toujours entendus, de l'art de la concertation à sens unique... Des problèmes de stationnement à Denfert-Rochereau ? Il y a un parking à Alésia ! Des petits commerces en berne ? Les commerçants passent leur temps à se plaindre. L’avenue René Coty transformée en parking de 15h à 23h ? Si on ne fait pas vivre l’enfer aux automobilistes, comment espérer les convaincre d’abandonner leurs véhicules. C'est un enjeu de santé publique. Geneviève Bellenger est une élue en mission et la feuille de route est interminable...
Un engagement sur le terrain qui ne lui a pas valu que des félicitations. Il n’est pas loin, le temps où des groupes de riverains mécontents (furieux pour certains !!!) du quartier vert Alésia – Tombe-Issoire se promettaient avec hargne de lui faire entendre raison. On a souvent entendu pis que pendre, des attaques personnelles et de l'injustifié...
Puis le quartier vert est entré dans les mœurs. Les associations de riverains mécontents ont vécu, l’espace d’un été et d’un hiver, ce que ce vivent les associations, prisonnières d’un temps politique qui ne les épargne guère. La situation s’est adoucie et avec le printemps, quand d’autres en auraient eu leur saoul, Geneviève a repris ses combats, son bâton de pèlerin. Savez-vous que la Sainte Patronne de la Capitale s’appelait Geneviève ?
De toute manière, elle est comme ça. Convaincue, pas toujours convaincante, mais elle avance. Et dans une politique locale où le souci premier semble de ne pas faire de vagues, Geneviève Bellenger se démarque et continue sa route. La Porte d’Orléans n’est pas loin, Paris a souvent été libéré par le sud.
Pierre
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07:00 Publié dans 14e arrondissement, Mairie du 14e | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : Paris
Commentaires
C'est un beau protrait, qui a su éviter les lieux communs, et les pensées banales.
Il est intéressant de s'appercevoir que des lois restrictives finissent par être comprises, comme la limitation de la circulation dans les petites rues, pour cause de pollution. Des lois qui ne font pas plaisir immédiatement, donc une politique qui va par nature à l'encontre de la mode contemporaine : tout avoir immédiatement, pas de vagues (comme il est dit), pas d'ennuis : mais G. Bellenger a pris des risques, et elle a suivie ses propres convictions. Pas mal pour une élue de terrain.
Merci pour ce portrait qui laisse entrevoir une suite croustillante !
Dan.
Écrit par : Dan Krajcman | mardi, 05 avril 2005
Portrait équitable, et donc réussi.
A quand d'autres figures du 14ème?... le lion de Belfort par exemple ;-)
Écrit par : Solal | mardi, 05 avril 2005
Geneviève, combattante de terrain, je n'en doute pas. Mais lorsque la nouvelle place entre la rue Bénard et la rue de la Sablière a été instaurée, une petite réunion sur place a eu lieu. Il y a eu de nombreuses demandes pour enjoliver cette mare de goudron piquetée de plots et de quelques malheureux buissons en pots de 80cm de haut servant de poubelle. Mais Geneviève Bellenger n'a rien fait hormis retirer quelques plots largement en surnombre. Et lorsque certains ont suggéré un petit arrangement central avec des fleurs, elle a envoyé paître les gens en ajoutant que cela ne servait qu'aux chiens pour faire pipi dedant!!!! J'ai été personnellement choquée qu'une élue puisse ainsi prétendre à une quelconque consultation des habitants... et je ne vois pas le rapport avec une bataille contre des automobilistes dont je ne fais nullement partie.
Quant au quartier vert, on aime ou on n'aime pas, mais vous devriez préciser tout de même que Mme Bellenger habite en plein dedans... après mon expérience très décevante, je dois vous avouer que je ne suis plus tout à fait persuadée de ses louables intentions. Et il n'y a pas eu d'autres quartiers verts depuis dans notre arrondissement... qu'est ce qui l'en empêche si vraiment le but est de réduire la pollution? le problème est pourtant bien présent à d'autres endroits!
Écrit par : Christiane | mercredi, 06 avril 2005
Quartier Vert certes pour ceux qui y habitent ou l'ont fait construire autour de chez eux... les autres subissent pollution, saleté, bruit, clochardise. A moins que tout Paris ne devinsse un Quartier Vert, le concept est particulièrement égoiste et anti-démocratique puisqu'il isole un petit quartier de privilégiés et se débarasse de sa m.... sur les autres. C'est un étonnant de la part d'un parti politique qui se dit force de progrès et socialiste.
Le concept d'embêtement maximal des automobilistes n'a eu, combiné aux travaux divers, pour seul effet que de créer une situation catastrophique en termes de bruit et de pollution. La mairie défend le concept de tranquillité publique, alors venez au sud de la rue du Père Corentin et vous verrez que le le concept est totalement bidon. Demandez au gens de la rue d'Alésia, des avenues René Coty ou du Gal Leclerc ce qu'ils vivent.
Arrêtons les élucubrations fantaisistes élaborées par des élus qui n'ont aucune prise avec la réalité quotidienne et attaquons-nous sérieusement aux problèmes: politique sociale pour aider les SDF à se réintégrer avec l'argent des pistes cyclables par exemple, lutte contre le bruit, lutte contre la saleté!
Remarquons enfin qu'il existe un 14ème arrondissement en dehors du quartier vert Alésia !
Écrit par : Laurent | mardi, 03 mai 2005
Bonjour,
Je rejoins les propos de Laurent écrit ce jour.
Madame Bellenger c'est d'ailleurs concoctée un havre de paix
au pied de son immeuble (rue pavée et partiellement à sens unique, mise en place d'une dizaine de bacs avec arbustes allant jusqu'à devant son domicile, etc....).
Comme le dit la citation "On n'est jamais si bien servi que par soi-même".
Écrit par : felix | mardi, 03 mai 2005
Quelle affligeante flagornerie....que ce portrait.
Heureusement qu'il y a eu ces centaines de mécontents, qui sont fatalement des grincheux qui se défoulent, sinon TOUT le quartier dit vert serait à l'heure actuel lamentablement pollué (sauf un petit bout de la rue Tombe-Issoire).
De toute façon comme le nuage de Chernobyl, notre quartier n'est absolue pas impacté par la pollution de la rue d'Alésia et des avenues du Général Leclerc et René Coty.
Que c'est beau l'écologie "virtuelle".
Écrit par : un autre Pierre | mercredi, 04 mai 2005
D'accord et ...pas d'accord avec les deux messages précédents.
Le portrait est plutôt équilibré et je n'y vois pas de "flagornerie". Je le trouve même plutôt méchant. Dire que cette élue est "convaincue et pas toujours convaincante" c'est flatteur ça ? Dire qu'une action politique musclée a suscité un "sursaut citoyen" est plutôt invalidant, non ? Et parler d'"art de la concertation à sens unique", c'est pas vraiment sympa... Finalement, les flatteries supposées s'adressent plus aux élus de terrain qu'à Geneviève Bellenger...
Écrit par : Julien | mercredi, 04 mai 2005
Pour répondre à Jim, nous n'avons à ce jour pratiquement jamais été obligés de supprimer des commentaires, hormis quelques messages "spam publicitaire" postés par des petits malins qui habitent généralement à Las Vegas :-)
Nous sommes en fait toujours très agréablement surpris par la tonalité positive et constructive de tous les commentaires qui sont postés librement sur ce site. Cela fait partie de son esprit. Merci à tous d'y contribuer avec autant de responsabilité.
Quant aux commentaires précédents, je remarquerai simplement qu'ils permettent d'éclairer dans un sens ou dans un autre la justesse d'un propos ou d'une mesure de la municipalité.
Visiblement, contrairement à ce que nous avons écrit, le quartier vert n'est pas encore entré dans les moeurs et sa philospophie même n'a pas fini de faire couler de l'encre... A suivre.
Écrit par : Pierre Vallet | mercredi, 04 mai 2005
Effectivement, si Mme Bellanger n'habitait pas le quartier vert, qu'aurions nous lu! Elle a au moins, elle aussi, subi les désagréments dus aux travaux.
Désagréments soulignés - à juste titre - par certains, qui recommandent néanmoins de changer à nouveau le plan de circulation, ce qui me paraît un peu contradictoire puisque nécessitant de nouveaux travaux.
Ceci dit, le quartier vert doit s'intégrer dans une politique plus large, destinée à faciliter les transports collectifs (et si le tramway, c'est sympa, on veut aussi des bus le soir et le wouikenne) et les déplacements "banlieue-banlieue".
Sinon, en l'absence d'une politique d'ensemble, un quartier vert peut se transformer en forteresse, ce que personne ne souhaite.
Trouvons un compromis et aménageons tous des "quartiers calmes"?
Écrit par : Solal | mercredi, 04 mai 2005
Oui, effectivement, Mme B. y habite et c'est pourquoi tous les aménagements se font devant chez elles et que les autres peuvent attendre!
Écrit par : Olivier | mardi, 17 mai 2005
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