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vendredi, 30 septembre 2016

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Les jeux de l'amour et d'Offenbach

 

" La vie parisienne", " La Périchole", " Orphée aux enfers", " Pomme d'Api"… Ce programme musical en l'honneur de Jacques Offenbach rappelle sa tournée triomphale aux Etats-Unis fin avril début juillet 1876. C'est d'ailleurs l'occasion pour Yves Coudray auteur du texte et metteur en scène du spectacle, de faire naître sur scène une histoire entre une soprano Ernestine et un baryton Alphonse. Nous sommes en 1875 et ces deux chanteurs se sont connus et aimés des années en arrière. Or les voilà tous deux réunis dans l'anti chambre d'un impresario. Avec pour but de passer une audition destinée à faire partie de la troupe d'Offenbach qui prépare son périple américain.

Après leur étonnement de se retrouver là tous les deux, les voilà évoquant leur histoire passée, passant du rire aux larmes. Grâce à leur magnifique voix, leur humour complice, ils nous font revivre leurs différentes émotions. Aussi bien leurs joies que leurs peines avec l'emballement du début et leur séparation. Une grande connivence les unit, cela se voit dans leurs gestes, leurs mimiques et il suffirait de pas grand chose pour que tout recommence…

La pianiste quant à elle prend un réel plaisir avec son piano. C'est un vrai plaisir de la voir évoluer, et son attitude s'harmonise bien avec la verve et la musique enjouée d'Offenbach. Dans cette salle où les sièges sont situés près des comédiens, où l'acoustique est bonne, l'on a donc la possibilité de partager un délicieux moment avec ces trois personnages.

Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos

Théâtre de poche Montparnasse 75 bd du Montparnasse

Métro : Montparnasse Bienvenüe

 

lundi, 26 septembre 2016

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Pompon Voltaire

 

" Une créature du diable", c'est ainsi que dans cette pièce écrite par Yvan Marco, Voltaire surnomme sa maîtresse Emilie du Châtelet ( Anne Deleuze) auteur du célèbre livre "Discours sur le bonheur". Et c'est effectivement ainsi qu'apparaît cette femme vive et impétueuse qui a œuvré en tant que mathématicienne, philosophe, femme de science. Faisant l'éloge de la passion et de l'étude, elle évoque le bonheur au quotidien, et parle de se contenter de son état en le rendant heureux, plutôt que de vouloir en changer. " " Rien à faire ajoute t-elle qu'oublier quelqu'un qui cesse de vous aimer"… Durant tout le spectacle, elle livre ainsi ses petits secrets pour trouver le bonheur. Voltaire ( Yvan Marco ) lui répond avec raffinement et élégance, et tous deux tout en s'avouant leur admiration mutuelle, font rejaillir sur scène leur brillant esprit.. L'on assiste à leurs ébats quotidiens, à leurs disputes, à leurs fous rires, et au grand amour qui les réunit. Le texte est judicieux, et permet de mieux connaître Emilie du Châtelet que Voltaire appelait affectueusement Pompon. A la fin, le débat s'anime de plus en plus et les arguments de l'un et de l'autre frappent par leur force. Emilie du Chatelet défend ardemment la cause de la femme, et sème les premières ébauches du féminisme. Tous deux sont de bons comédiens, les costumes sont magnifiques, et la mise en scène d'Anne Bourgeois accentue bien la différence de caractère entre ces deux personnalités. Bref un pur moment de délice qu'il faut savourer avec justesse.

Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos :

Studio Hebertot 78 bis boulevard des Batignolles

Métro : Rome, Villiers

mardi, 13 septembre 2016

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Vient de paraître

  

Le prix Zola va bientôt être décerné. Or à la grande surprise de tout le monde, c'est un inconnu qui remporte le prix. Ce coup de théâtre imaginaire est l'occasion pour Edouard Bourdet auteur dramatique, journaliste, administrateur de la Comédie Française né en 1887, d'écrire une violente satire du monde de l'édition et des prix littéraires.

Cette comédie de mœurs créée le 25 novembre 1927 n'est pas tendre avec les gens de lettres, et l'on peut se rendre compte que les " magouilles" qui règnent dans ce milieu étaient déjà bien présentes à l'époque. Même principe pour les rivalités entre écrivains, et la manière de promouvoir un livre et son auteur. Autre thème abordé lors de ce spectacle : l'infidélité conjugale.

Les dialogues sont mordants, l'écriture de qualité, et l'interprétation excellente. Sur fond d'humour parfois acide, et sur une mise en scène dynamique ponctuée d'extraits musicaux, les comédiens apparaissent, disparaissent constamment, et font revivre avec brio des situations où les coups bas et la cupidité sont de mise.

On ne s'ennuie pas une seconde, et l'on est happé par une atmosphère de création littéraire qui d'après l'auteur représente la capacité de se regarder souffrir et de raconter ensuite ce que l'on a vu… Vraiment poignant.

Agnès Figueras-Lenattier

 

Plus d'infos

Théâtre 14 20 avenue Marc Sangnier

Métro : Porte de Vanves