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mardi, 15 septembre 2015

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Mémoires d'un fou

 

Dans ce spectacle dont l'adaptation du texte de Flaubert est de Charlotte Escamez, William Mesguich ne déçoit pas. C'est d'ailleurs la 1ère fois qu'il est seul sur scène.  D'après une mise en scène de Sterenn Guirriec, il interprète un Flaubert qui âgé de 17 ans, a écrit un récit en partie autobiographique. Evoquant son mépris et son aversion envers l'humanité, il oppose sa folie à la bêtise des hommes. Et décrit avec lyrisme et poésie sa 1ère passion pour une femme Maria 15 ans. Un amour qui l'a marqué à tout jamais : " Si je vous disais que j'ai aimé d'autres femmes, je mentirais comme un infâme".

Atteint selon les dires d'une exaltation du cerveau voisine de la folie, il s'interroge sur la manière de traduire en pensée ce qu'il ressent. Il se remémore ses années de collège, et déjà son malaise au sein de la société. " Je me vois encore, assis sur les bancs de la classe. Je fus au collège dès l'âge de 10 ans, et j'y contractai de bonne heure une aversion pour les hommes – cette société d'enfants est aussi cruelle pour ses victimes que l'autre petite société, celle des hommes"…

C'est un Flaubert un peu méconnu que nous découvrons là, et William Mesguich le représente plutôt bien. Entouré d'une myriade de feuilles de papier, accompagné par de bons jeux de lumière, il passe par tous les états. Tantôt les yeux exorbités et habité par un ricanement nerveux, tantôt plus nostalgique et rêveur, il joue bien avec la verve de Flaubert. Sa 1ère expérience solitaire est une réussite; on le sent enivré et atteint d'un feu jubilatoire qui le dévore. Une belle performance…

Agnès Figueras-Lenattier

 

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Théâtre de Poche Montparnasse  73 bd du Montparnasse

Métro : Montparnasse Bienvenüe

08:58 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mémoires, maria, passion

jeudi, 15 mai 2014

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Passion simple

 

Saint-Augustin disait «  Celui qui se perd dans sa passion, perd moins que celui qui perd sa passion ». Une citation en accord avec Annie Ernaux auteur de «  Passion simple »,  et détentrice en 1984 du prix Renaudot pour son livre «  La place ».

Ce spectacle intelligemment mis en scène par Jeanne Champagne, et joliment interprété par Annie Matheron, nous plonge au cœur d’une passion où toutes les actions de l’héroïne sont en lien avec A l’homme qu’elle aime. Les petits plaisirs de la vie quotidienne lui importent peu, et elle n’a pas d’autre avenir que le prochain coup de fil, ou la future rencontre. Elle en arrive même à éviter l’aspirateur ou le sèche-cheveux, afin de ne pas louper un appel de son amoureux.. L’absence de l’être aimé est ici sublimé, et décuple le désir. Jusqu’à selon les propres termes de l’héroïne, faire l’amour à en tituber de fatigue, et aspirer au désoeuvrement total.

Marie Matheron, blonde, cheveux mi-longs, robe noire, est sensuelle à souhait. Son corps gracieux, et sa belle voix grave s’harmonisent agréablement. Et laissent filtrer sur scène l’anesthésie physique et mentale que lui procure cet amour obsessionnel. Ses sensations à la fois teintées d’extase et de souffrance sont finement analysées. La force de cette passion est là, bien présente, et l’on est complètement happé par le jeu de la comédienne et les mots de l’auteur. Une vraie jubilation pour le spectateur..

Agnès Figueras-Lenattier

 

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Théâtre du Lucernaire 53 rue Notre-Dame-des-Champs

Métro : Vavin, Notre-Dame-des-Champs

10:47 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : passion, absence, désir

mercredi, 08 janvier 2014

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Lettre d’une inconnue d’après Stefan Zweig

 

Stefan Zweig né à Vienne en 1881 et infatigable voyageur est décédé en 1942 à Rio de Janeiro. Il s’est empoisonné en compagnie de sa seconde femme Elisabeth, une jeune secrétaire épousée en Angleterre. Il a écrit de nombreuses et magnifiques nouvelles, et dans ce spectacle voici sa «  Lettre d’une inconnue », mise en scène par William Malatrat qui joue également le rôle de l'écrivain. Et c’est une création intéressante avec une « inconnue » pleine de passion qui traduit bien son amour pour cet écrivain qu’elle a connu à 13 ans. Il en avait alors 25, et tout de suite elle a été séduite par cet homme dont les nombreuses et riches relations la faisaient rêver. C’était aussi un séducteur impénitent qui ramenait beaucoup de femmes chez lui..

Elle eut le cœur brisé le jour où sa mère lui annonça son remariage et le fait qu’elles allaient devoir déménager.. Mais plus tard n’y tenant plus, elle retourna à Vienne pour revoir cet homme. Ils se connurent intimement pendant quelques jours, et devant partir en voyage, il lui promit de la rappeler à son retour. Mais plus de nouvelles… Elle aura l’occasion de le rencontrer à nouveau quelque temps plus tard, mais il ne la reconnaîtra pas.  Elle se retrouvera enceinte, mais l’enfant ne survivra pas.. Et c’est à travers une  lettre très touchante qu’elle lui confie son histoire.

La jeune Victoria Michaut nous tient en haleine du début à la fin. C’est un peu comme si elle se livrait à une psychothérapie sur scène, et qu’elle se libérait d’un poids grâce à cette confession. Elle est exaltée, émouvante, et s’émerveille avec brio de ce qu’elle peut ressentir. Ses yeux sont pleins d’une expression presque enfantine, et l’on devine toute l’importance qu’a eu cet homme dans sa vie. Et à la fois le bonheur et la souffrance qu’il lui a procuré..

Une superbe nouvelle à lire, et bien mise en valeur au sein de ce petit théâtre intime qu’est le Guichet Montparnasse.

Agnès Figueras-Lenattier 

Plus d’infos :

Guichet Montparnasse 15 avenue du Maine

Métro : Montparnasse bienvenue, Edgar Quinet

samedi, 16 juin 2012

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Peggy Guggenheim femme face à son miroir

Dans ce spectacle interessant, Stephanie Bataille ancienne étudiante en histoire de l'art incarne brillamment Peggy Guggenheim mécène décédée en 1979. Héritant d'une fortune colossale à la mort de son père, elle utilisera l'essentiel de se fortune pour se constituer une collection d'oeuvres d'art représentant l'ensemble des courants avant-gardistes : cubisme, futurisme, constructivisme, dadaïsme, surréalisme, art abstrait. En 1938, elle ouvre une galerie à Londres et en 1948 achète le Palazzo Venier deil Léoni à Venise. Elle y installe son musée personnel, aujourd'hui le grand musée d'art moderne de la cité des doges." Ce n'est pas seulement la plus grande collection d'art moderne au monde explique
l'auteur de cette pièce, c'est la plus grande collection privée de tous les temps."
Stéphanie Bataille fait revivre la mémoire de cette femme au moyen d'un monologue en quatre tableaux. Elle est drôle, et nous présente une femme plutôt excentrique, qui n'hésite pas à sortir des vacheries. Ayant connu des dizaines d'hommes, elle aura deux maris dont Max Ernst. On apprend qu'elle est mère de deux enfants. Un fils Sinbad qui a hérité de l'affreux nez Guggenheim, et une fille peintre Pegeen sa fierté. Evoluant parmi ses toilettes venant de Chanel, Balenciaga elle évoque ses aventures. Et parle d'une robe Dior parfaite pour faire une pipe.. Picasso n'a jamais voulu lui vendre un de ses tableaux, elle ne les méritait pas soi-disant.. Une soirée où l'humour et la passion de l'art s'entremêlent..
Agnès Figueras-Lenattier
Plus d'infos :
Théâtre du Petit Montparnasse
31 rue de la Gaité Métro Gaité ou Edgar Quinet