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lundi, 21 mars 2022

DVD Carlotta Films

TYPHOON 06.jpgTEMPS SANS PITIÉ 02.jpgL'ÉTANG DU DÉMON 03.JPGTrois films sortis chez Carlotta films sont particulièrement intéressants à signaler. ( Photo n°1 " Typhoon" Photo n°2 " Temps sans pitié", Photos n°3 " L'étang du démon" )

» Temps sans pitié «  de Joseph Losey film qui même s’il n’atteint pas en qualité un des chefs-d’œuvre de ce cinéaste «  The servant » n’en est pas moins un bon film où l’on rentre tout de suite dans le vif du sujet. Il raconte l’angoisse d’un père qui à sa sortie de cure de désintoxication, apprend que son fils Alec est condamné à mort pour le meurtre de sa petite amie. Il n’a que 24 h pour prouver l’innocence d’Alec dont il est persuadé. Cette réalisation très personnelle a le même principe que  la série «  Columbo » dans le sens où l’on connaît d’avance l’assassin, un homme violent et possédant en lui quelque chose d’animal. C’est un beau témoignage d’amour filial, et jusqu’au bout le suspense est maintenu et l’on vit frénétiquement l’histoire. A cette époque Joseph Losey n’était pas encore reconnu, et il deviendra par la suite le grand réalisateur que l’on sait…

«  L’étang du démon » adapté d’une  pièce de kabuki de Kyota Izumi est un film de Masahiro Shinoda. Il repose sur l’esthétisme et la superstition issue des croyances japonaises.  Un professeur se rend dans un village où à proximité se trouve l’étang du démon avec la vallée qui joue de la harpe. Si la cloche ne sonne pas trois fois par jour, le démon libéré provoquera un déluge mortel. Ce cinéaste de la nouvelle vague japonaise du début des années 60 évoque par le biais de magnifiques couleurs , par un maquillage raffiné des comédiens et une atmosphère mystérieuse un univers parrallèle. C’est aussi l’histoire d’une belle retrouvaille entre deux amis qui s’éteint perdus de vue depuis longtemps. Et pour agrémenter le tout, des effets spéciaux attirants pour l’œil , une musique d'Isao Tomita parfaitement adaptée à la situation. C’est parfait dans l’illusion, et la retranscription des bruits de la nature..

Quant à «  Typhoon », un film de Pan Lei, il incarne bien le sentiment du «  doute » qui habite les personnages notamment à la fin. Une femme frustrée et délaissée par son mari qui pense surtout à ses machines et à son élevage de rats, un voyou séducteur, une jeune arborigène et une fillette plutôt délurée pour son âge. Il y a de la sensualité, de la jalousie,  et avec le typhon qui souffle ardemment vers la fin, les émotions sont quelque exacerbées. C’est la moralité qui l’emportera sur le reste…

Agnès Figueras-Lenattier

jeudi, 17 mars 2022

Rendez-vous théâtre avec l'oeil avisé de notre critique du XIVè

034 format web ©.jpg010 format web ©.jpgA la recherche du temps perdu 

(Photos de Fabienne Rappeneau)

«  On ne saurait mieux parler du plaisir qu’on trouve à la lecture d’A la recherche du Temps perdu » explique Virgil Tanase le metteur en scène et adaptateur de ce spectacle qui est également romancier, journaliste, et auteur de pièces de théâtre.
Effectivement, l’on se délecte à écouter ce très beau texte dit magnifiquement bien par l’acteur David Legras très élégamment habillé (tout en blanc) et dont la diction met parfaitement en exergue les longues et métaphoriques phrases de Marcel Poust. Son jeu est habile, plein de délicatesse, ponctué d’un ton juste et rythmé avec un jeu corporel parfaitement adapté à l’ensemble.

C’est dans un décor fleuri et intimiste que la mise en scène alerte et recherchée de Virgil Tanase prend son envol et nous révèle toutes les facettes des personnages proustiens.

Tout est charmant, et cette nomination aux Molières 2021 est parfaitement mérité…

Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos :

Théâtre de la Contrescarpe 

5 rue Blainville Métro Cardinal Lemoin

11:06 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 13 mars 2022

Julien Legalle

87e42e_965a702ca1934b2ebbb9952d7d86d787.jpgIMG_5534.JPGJulien Legalle est membre fondateur de l’association «  Ecrire le sport » une association mélangeant sport et culture. «  Ce qui nous intéresse explique t-il c’est de montrer qu’il n’existe pas de mur entre les deux , et que l’on peut tout à fait aimer l’un et l’autre. Les membres de notre association démontrent que l’on peut autant aimer aller au théâtre que dans un stade ou une salle de sport.  Que les écrits sur le sport ne sont pas de la sous littérature ou un sous genre. Ce que l’on perçoit, c’est que côté sport les gens sont intéressés par ce que l’on peut publier . Au départ, comme ils ne sont pas trop motivés, ils se disent « Je vais commencer par lire la biographie de mon sportif préféré ». Ca fonctionne assez bien. En revanche, on a plus de mal à intéresser  les gens de la culture sur le sport. Cela dit, ces derniers temps des pièces de théâtre  commencent à sortir sur des sujets sportifs. J’espère que ça va continuer et se débloquer de ce côté-là.… « Julien Legalle est en train d'écrire un livre aux éditions du Volcan, englobant des portraits de grands écrivains décédés férus de sport  : Samuel Beckett, Albert Camus, Colette, Agatha Christie... Deux membres de l'association ont écrit récemment un livre. Valentin Deudon un recueil de poèmes " L'intendresse " aux éditions du Volcan et Gaétan Albert " Une histoire populaire du baseball" qui sortira le 17 mars aux éditions Blaklephant...

 

Comment est née votre association « Ecrire le sport » ?

Elle est née fin 2013 mais au départ ce n’était pas sous forme d’association. On était plusieurs enseignants ou bibliothécaires  de l’Université de Caen à vouloir faire une exposition sur les cent ans du stade Malherbe de Caen où nous nous sommes rencontrés. Nous avons travaillé à la fois sur des archives personnelles et sur celles de la bibliothèque universitaire. A l’issue de cette exposition, on a également organisé une table ronde sur ce sujet et nous nous sommes dits ensuite qu’il serait peut-être judicieux de continuer à développer ce lien culture et sport. Et avec des collègues, enseignants chercheurs ou bibliothécaires on a organisé un genre de petit festival sur quelques jours où l’on convoquait à chaque fois des auteurs de bandes dessinées, des romanciers, des journalistes. Avec souvent une exposition en plus. Des séances de cinéma ont eu lieu avec des films sur le sport comme par exemple celui sur Borg, Mac Enroe, des lectures, et de nombreuses animations. Puis en 2016 on a décidé de transformer ce projet interne à l’Université en association. D’une part pour avoir un peu plus de liberté et d’autre part pour pouvoir nous produire dans des lieux hors de l’Université.

 

Comment s’est faite l’évolution par la suite ?
On a réalisé en 2016 un livre autour du foot et de la littérature avec les photos du photographe hollandais Hans Van der Meer. C’était à l’occasion de l’Euro de football masculin. L’idée était de parler d’un sport collectif étant donné que l’activité littéraire est plutôt solitaire. On a organisé des événements dans certains lieux culturels autour de Caen soit dans des médiathèques, ou des collèges qui nous ont sollicités pour leur trouver des intervenants développant ce thème sport et culture. Nous accompagnons par exemple le lycée Fresnel depuis trois éditions. Ils ont créé une sorte de rencontre intitulée « Va y avoir du sport « avec des enseignants de géographie, histoire, français, anglais, sport, qui travaillent en cours sur un sujet précis avec un intervenant.

 

Etes-vous sportif vous-même ?

Oui, mais plutôt un sportif du dimanche. Je fais par exemple partie de l’équipe de foot des écrivains également créée en 2016 à l’occasion de l’Euro sous la houlette de Benoït Heimermann journaliste à « L’Equipe ». Il a réuni à l’époque une vingtaine d’auteurs dont il connaissait la passion à la fois pour l’écriture et le foot. On a déjà participé à un certain nombre de matches internationaux par exemple deux fois en Allemagne pour rencontrer l’équipe allemande des écrivains et participer à un tournoi où étaient présents des auteurs danois, turcs… Avant le COVID on a accueilli au stade Bauer du Red Star l’équipe anglaise et on a également rencontré l’équipe des députés.  On a un certain nombre de matches prévus dans les mois à venir… On a aussi été souvent invités à des festivals culturels désireux de faire une animation ayant trait quelque peu au sport.  Ce fut notamment le cas lors du grand salon du Havre. En Rouen ce sera également ce type de démarche en juin prochain.

 

Avez-vous un lien avec l’Association des écrivains sportifs ?

Oui, en particulier avec Benoït Heimermann qui a longtemps présidé cette association et qui est toujours le président d’honneur. L’équipe de foot des écrivains est justement sous la direction de cette association. On collabore ensemble mais on n’est pas actif au sein de l’association des écrivains sportifs.  Nous ne sommes pas du tout en concurrence et on a déjà invité des gens faisant partie des deux associations.

 

Comment choisissez-vous les intervenants ?

Ce sont des gens que l’on aime bien et avec qui on travaille et que l’on estime compétents par rapport au thème choisi.  Je suis très attentif à tout ce qui est publié que ce soit romans, bandes dessinées, biographies, mangas. La sélection des livres dont on parle ?  Ce sont forcément des bouquins que l’on a aimés.  On ne parle pas et c’est une règle au sein de l’association d’un livre qui ne nous a pas plu mais si on nous demande on répondra. On préfère passer du temps à évoquer nos coups de cœur et des choses qui ne passent pas forcément à la télévision ou à la radio.  On le fait soit sous forme de critiques, soit sous forme d’interviews d’ auteurs qui paraissent sur notre site. Ca peut aussi être des podcasts, des vidéos ou audios…

 

Côté littérature féminine est-ce de plus en plus développé ?

 Oui je l’observe ceci d’autant plus que je m’occupe de la rubrique du journal « Les sportives ». Il règne une vraie évolution à ce niveau là et il y a quelques années ce n’était pas aussi facile de lire de la littérature sur les femmes. Il fallait vraiment chercher dans tous les coins pour en trouver et les biographies de sportives étaient plus rares.  Au départ, on a beaucoup parlé des footballeuses et ces derniers temps l’offre est bien plus variée.  C’est valable aussi pour la bande dessinée, le manga.

 

Quels sont vos projets ?

On va sans doute faire une exposition dans un des campus de l’Université de Caen sur le roller Derby avec un groupe d’étudiants qui a travaillé sur ce sujet là et que l’on accompagne. Et puis on aimerait recommencer en 2023, ce que l’on faisait auparavant.  Notamment créer un festival ambitieux de quelques jours, mais il nous faut trouver des financements. C’est la même chose pour notre projet d’un salon du livre du sport.

 

Demandez-vous une cotisation ?

Non pour l’instant, nous n’avons pas développé cet aspect là. On a un peu coopté les gens dont on trouvait le travail intéressant et dont on sentait qu’ils étaient motivés pour travailler avec nous.  Mais pourquoi pas dans l’avenir envisager cette solution…

Agnès Figueras-Lenattier

jeudi, 10 mars 2022

Coffret Satyajit Ray réalisateur bengali

3D COFFRET SATYAJIT RAY EN 6 FILMS 5 BD DEF.pngLE LÂCHE 02.jpg« Ne jamais avoir vu un film de Satyajït Ray, c’est comme ne jamais avoir vu la lune ou le soleil » a dit Akira Kurosawa. Et il a bien raison tellement les films de ce réalisateur détenteur d' un Oscar pour l'ensemble de son oeuvre sont un enchantement pour les yeux et pour l’esprit.

On peut le constater avec ces 6 films contenus dans ce DVD qui ont pour grande qualité de traiter des thèmes divers et qui possèdent de la poésie, de l’étude psychologique, du suspens avec notamment l’intrigue policière du «  Dieu éléphant « . La fin est souvent belle et totalement inattendue comme dans « Le lâche » .

« Le saint » parle d’un escroc simulant la sainteté et «  La grande ville «  évoque le côté conservateur d’une famille qui a du mal à concevoir que la femme travaille. L’héroïne est très jolie, naturelle. De manière générale, les acteurs sont authentiques et convaincants , et malgré la richesse des sujets abordés, il règne une ambiance  facile à regarder. La façon de filmer est séduisante. Les coutumes du pays sont bien dépeintes grâce aux vêtements, aux décors.

Les rêves, la réincarnation, la célébrité sont évoqués dans " Le héros" avec un acteur qui se confie de manière sincère à une journaliste. C’est tout l’art de Satyajit Ray que de mélanger à la fois profondeur et simplicité.

On se régale littéralement...

Agnès Figueras-Lenattier

16:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 07 mars 2022

Erick Monjour

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Erick Monjour artiste peintre est le fondateur d'un mouvement de peinture «  La world painting" qui réunit de nombreux courants artistiques et de ce fait possède comme caractéristique principale la variété.   Les trois bases de peinture d'Erick Monjour sont les pigments, l'acrylique et les peintures fluorescentes. Il travaille par séries et ne s'intéresse pas beaucoup à la représentation humaine... Il a également d'autres cordes à son arc comme l'organisation en septembre 2021 d'un salon du livre africain...


Vous dites que la peinture ne s'apprend pas, mais vous avez quand même fait vos armes à l'école Parson's à Paris et au Curculos de Belles Artes à Madrid. Qu'avez-vous appris?

C'était essentiellement des cours de dessin et aucunement des cours de peinture. Du dessin sur modèle et du dessin de forme. 

 

Vous dessinez toujours avant de peindre?

Non. Souvent, quand j'ai du figuratif à faire, ce que je fais assez peu, je dessine soit à main levée, soit par rétroprojection quand c'est plus simple. Mais cela m'arrive assez rarement de dessiner avant de peindre. J'ai un peu dessiné lorsque je faisais des peintures rupestres. J'aimais bien reprendre  les formes qui avaient été dessinées des milliers d'années avant et me mettre dans la peau du dessinateur de l'époque en créant cette passerelle. Je le faisais à main levée ce qui était intéressant car ça permettait de se rendre compte de la qualité du dessinateur de cette époque. Il travaillait essentiellement sur de la gravure puisque c'était gravé sur des parois ce qui demandait encore un peu plus de technicité. C'était la démarche d'alors mais sinon tout ce que je réalise ne nécessite pas au préalable de travail de crayonnage. Je ne fais pas de perspective, je pars souvent de modèles ou d'inspirations qui n'appellent pas le dessin. J'aime bien en même temps être dans une forme de liberté par rapport à ce que je vais créer et ne pas être lié à un trait de crayon au départ. En effet, c'est souvent de la liberté que naissent des choses un peu plus puissantes. 

 

Vous ne vous prétendez ni un peintre figuratif ni un peintre abstrait!

Je travaille sur des séries avec un certain nombre de thématiques. Celles des journaux, des mandalas, des tableaux rupestres, des codes barres qui est ma signature que j'ai déclinée sur différents supports...

 

Vous ne vous intéressez pas à la représentation humaine. Pour quelle raison?

Parce beaucoup de tableaux ont déja été faits sur ce thème là d'une manière quasiment non reproductible.



Pourquoi? Parce que trop parfaite?

Les Italiens qui ont dessiné au XIIIè, XIVè , XVè avaient une technique vraiment extraordinaire et reproduire leur travail c'est compliqué et demande beaucoup de temps. La représentation humaine implique une forme de rapprochement d'un esthétisme de la représentation pour arriver à donner à des visages des expressions particulières qui n'est pas trop ma tasse de thé. Mon travail artistique n'est pas basé sur ce type de création sauf quand je pars de collages ou autres éléments de ce style. J'interviens en peinture pour rehausser certains traits mais ce n'est pas ce que j'aime faire...

 

En quoi vos origines malgaches ont-elles une influence sur votre peinture?

Ce n'est pas forcément mon origine malgache. C'est plutôt le fait que j'ai vécu en Afrique jusqu'à l'âge de 14 ans, et mon travail a quelque chose qui a trait au voyage. Pas forcément un voyage en Afrique mais un voyage toutes destinations confondues. D'ailleurs, ma peinture s'appelle la " World painting" la peinture du monde. Mes inspirations sont très variées, allant de toute notre histoire picturale européenne, jusqu'à tout ce qui se fait sur les autres continents. Avec des représentations faites en Afrique, en Océanie, en Amérique du Sud. Tout notre héritage non européen qui est important et souvent traité de façon exotique. J'essaye d'intégrer cet ensemble dans une peinture contemporaine en enlevant un petit peu de cet exotisme. De quelle manière? Dans les compositions, le choix des couleurs, les matières. Egalement en contournant un petit peu le principe de représentation dans ses cultures en se l'accaparant, en le transformant. Notamment par l'utilisation de couleurs fluorescentes sur des représentations ou des esthétiques souvent à l'opposé de ce qui a été fait, avec des teintes très caractéristiques, reconnaissables... 

 

Vos mandalas sont inspirés de l'iconographie malgache!

Certains oui car à l'époque où je faisais ces mandalas, je préparais une exposition àTananarive. Je me suis inspiré du travail des artisans qui utilisent le bois à Madagascar dans une région donnée. Ceci pour faire des représentations d'ordre un peu cosmique s'apparentant d'une certaine façon à des mandalas. Mais j'en ai fait d'autres davantage inspirés des mandalas tibétains et qui s'en détachent aussi un petit peu. 

 

Pour vos oeuvres sur papier journal, comment procédez-vous? 

Je choisis un journal, souvent " Libération" pour le format et les photos de la première page. Je détourne ou récupère le visuel présent à cet endroit là et ne travaille que sur cette première page. En général, les oeuvres sont présentées dans cette intégralité là, et c'est tout le journal qui est mis sous cadre. Au départ, c'est né d'une envie de conserver un journal qui représente quelque chose à un moment donné, et de l'immortaliser. Comme la disparition d'un personnage connu avec un beau visuel. Cela peut aussi provenir du choix d'un sujet...

 

D'où vous vient votre inspiration? 

Elle est liée aux séries sur lesquelles on se positionne à un moment donné. Par exemple une série rupestre part souvent d'une recherche iconographique de dessins réalisés dans différents endroits du monde  après les avoir compilés ou organisés.  J'ai fait pas mal de collages à partir de journaux des années 30,40 car j'aimais bien la façon de dessiner de l'époque. Ce côté un peu nostalgique, rétro.  En fonction des périodes l'inspiration surgit. Soit à partir de quelque chose, d'un sujet ou même d'une toile vide.  Il faut essayer de trouver quelque chose de pertinent et tâcher de ne pas faire de redite.  Si je différencie beaucoup mon travail c'est que je n'ai pas envie d'être cantonné à faire toujours la même chose comme une grande partie des peintres. Une fois qu'ils ont trouvé une forme d'expression, ils en restent là. Ca leur permet de vivre. Mais c'est en même temps une satisfaction assez relative car la façon de peintre est toujours un peu similaire. . Et dans ces cas là, on peut la reproduire à l'infini.. Pour ma part, j'aime bien me confronter à la nouveauté. Depuis 2 ans, je fais des toiles sur du raffia, je ne pense pas l'avoir vu ailleurs même si tout a été fait d'une certaine façon. J'ai trouvé quelque chose qui m'intéresse et que je vais décliner. Je vais essayer de pousser un peu pour trouver des choses  à dire avec cette matière et donner une forme de cohérence à ce travail. 

 

Quels sont les pays ou vous avez exposé?

En dehors de la France, Italie, Espagne, Amérique du Sud, Afrique. Un peu en fonction des opportunités. Les expositions que j'essaye d'organiser se font avec des gens que j'apprécie , c'est aussi un peu une aventure.  J'ai par exemple passé 15 jours en Allemagne et c'était intéressant d'observer la vie d'un petit village.  Quand j'ai exposé à Tananarive, c'était interessant aussi  car c'était une expérience que je n'ai pas l'habitude de faire tous les jours. Et puis pendant 5 ans, j'ai travaillé dans des squats artistiques à Paris au sein d'ambiances un peu particulières. Déja quand on squatte un bâtiment on est un peu sous le feu de l'actualité et l'on est susceptible d'être expulsé à tout moment.  D'un autre côté, on est entouré d'artistes avec les mêmes préoccupations que soi ce qui implique une émulation  qui n'est pas souvent présente lorsque l'on travaille dans son atelier.  On est à la fois dans une forme d'insécurité et en même temps on est très libre  car aucune forme d'autorité extérieure ne peut pénétrer, ni la police. Il existe de mauvais penchants mais c'est très intéressant.. Je travaillais pas mal sur les mandalas à l'époque, sur la peinture rupestre, sur des formats de grande taille. C'était l'occasion d'en faire car les ateliers étaient très grands... 

 

Vous faites autre chose que peindre. Vous avez exercé plusieurs jobs et là vous avez organisé le salon du livre africain. La peinture ne vous suffit pas sur le plan équilibre personnel!

La peinture en tant qu'activité principale , il faut d'une part pouvoir en vivre et d'autre part avoir envie de ne faire que ça. Je me suis rendue compte car je peins depuis l'âge de 20 ans que la peinture pouvait avoir des côtés un peu solitaires et ingrats. Que c'était également agréable d'être plongé dans le monde, d'y aller et de revenir à la peinture. On peut se consacrer tout le temps  à la peinture si on n'est pas ouvert aux autres et que l'on est un peu replié sur soi. J'aime bien la vie sociale , et je n'ai pas été programmé pour n'être que peintre. 

 

Vous lisez beaucoup la littérature africaine?

Oui, jai lu un certain nombre de livres évoquant la littérature africaine notamment le livre de Mohamed M Bougar Sarr " La plus secrète des mémoires", prix Goncourt 2021 que j'ai beaucoup aimé. Au salon du livre africain, la première édition il y avait 200 auteurs et une quarantaine d' éditeurs avec tous les genres et aussi des livres pour enfants. La littérature africaine raconte des histoires qui se passent dans ce pays avec une autre façon de vivre et d'autres problématiques.  C'est aussi une langue traitée de façon différente.  Les écrivains n'ont pas le même vécu que les européens.  Il existe des différences dans les histoires racontées et dans la façon de les raconter.  C'est très riche...

Mes souhaits? Essayer de  refaire un deuxième salon du livre africain en mars 2023. Et faire aussi quelques expositions...  

site : worldpainting.com

`Agnès Figueras-Lenattier

 

Exposition à l'occasion de la journée des femmes

Du 9 au 13 mars, exposition de 12 artistes autour de 2 oeuvres originales de Rosa Bonheur dont c'est le bicentenaire de la naissance. Atelier Eugénie Dubreuil, 5 rue Barrault, métro Corvisart. Ouvert de 15 a 18 heures.                                                                                                                  Cette expo a lieu à l'occasion de la journée Inter nationale des femmes et sera signalée dans le programme de la Mairie du 13 eme.      A.F.L                                                                                IMG_20220109_1534596.jpg

14:45 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (0)