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jeudi, 28 avril 2022

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès

" Guten Tag Madame Merkel"

Pas facile de tout faire  avec maestria : écrire, jouer et se mettre en scène. C'est ce qu'a fait Anna Fournier lors de ce spectacle qui évoque donc Angela Merkel physicienne qui dans sa jeunesse rêvait d'être patineuse artistique mais qui n'avait pas de talent particulier pour le sport. Etre astronaute lui aurait bien plus également...

Après avoir été Ministre de l'environnement, suite au scandale des caisses noires, elle devient présidente de la CDU. Puis, elle est nommée chancelière le 22 novembre 2005. Anna Fournier nous dresse un tableau interessant de cette femme au pouvoir pendant 16 ans. On apprend par exemple qu' une de ses particularités est de laisser pourrir les situations ce qui a engendré l'invention du verbe allemand zu merken... L'auteur nous parle aussi de ses relations avec notamment Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et Helmut Kohl ... 

Une soirée agréable sur les sphères intimes du pouvoir  avec un texte piquant, et une bonne interprétation...

Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos :

Théâtre des déchargeurs rue des déchargeurs

Métro : Châtelet

Jusqu'au samedi 30 avril inclus à 19H15

lundi, 11 avril 2022

Lautrec/Valadon

lautrec,valadon,livreMontmartre Belle Epoque

Editions de la Bisquine

Un livre bien écrit, très documenté où l’on voit distinctement la relation mouvementée entre Suzanne Valadon et Toulouse Lautrec, et l’atmosphère qui règne à cette époque. En particulier à Montmartre avec des renseignements détaillés sur les personnalités du moment et les dates importantes…

Valadon et Lautrec même s’ils partagent la même sensualité ne cessent de se disputer. Elle est jolie, infidèle et ne cesse de mentir. Lui, infirme, laid, amoureux des femmes s’auto-détruit dans l’alcool et le sexe. « Je creuse ma tombe avec ma queue » ironise t-il… Cela lui vaudra d’ailleurs de mourir de la syphilis à 37 ans…  Elle a une haute opinion d’elle-même, lui a plutôt tendance à se dénigrer…

Suzanne Valadon dont le prénom est en fait Marie-Clémentine ( il semblerait que ce soit Lautrec qui l’ai appelée Suzanne… ), terriblement indisciplinée quitte l’école à 11 ans et commence très tôt le dessin : «  Ca m’a pris jeune, à 8 ans ça y était. «  Lui fait deux chutes en début de puberté avec comme conséquences des jambes qui ne grandiront plus alors qu’il est en pleine croissance.

Suzanne Valadon qui aura une histoire de 6 mois avec EriK Satie, aura sûrement choqué son fils Maurice Utrillo car elle se mariera avec un de ses amis  à lui, André Utter de 25 ans son cadet, après avoir demandé le divorce à Paul Mousis en 1896… Son fils converti tardivement au catholicisme deviendra aussi pieux qu’alcoolique et sera interné plusieurs fois pour alcoolisme. D’ailleurs, elle ira souvent le récupérer ivre dans les cafés, commissariats, hôpitaux, et elle le forcera à peindre comme substitut à l’alcool. Contrairement à son fils, elle peindra beaucoup de portraits, et grâce à la protection de Degas jusqu’à la mort de celui-ci, elle sera la première femme à exposer à la Société des Beaux Arts en 1894.  Elle peindra aussi beaucoup de natures mortes, de bouquets fleuris dans des vases, et n’aura pas peur de montrer des pubis féminins. En revanche, elle couvrira les sexes masculins d’une feuille de vigne… Possédant comme devise « "Donner, aimer, peindre », elle ralentira sa production à partir de 1930 minée par l’urémie et le diabète.  Elle mourra d’une hémorragie cérébrale le 7 avril 1938.

Fervent admirateur de Manet, et possédant un penchant pour la femme rousse, Toulouse-Lautrec n’est jamais mieux que dans les bordels : « Nulle part, je me sens plus chez moi. »   Gros travailleur, il est très cultivé et tous les sports l’intéressent. Mais c’est le sport hippique qui a sa préférence. Il possède même un appareil permettant de faire du galop en chambre. Il a comme professeur d’anglais Stéphane Mallarmé et attache beaucoup d’importance à l’amitié et à la famille. Quand il peint à l’intérieur, il garde son chapeau de feutre ou d’osier, et lors de fêtes entre amis, aime se déguiser. Il permet à ses modèles de bouger si elles en ont envie, et leur demande non pas de poser mais d’être naturelles.

Après sa rupture avec Suzanne, il connaîtra une descente aux enfers physique et mentale mais excellera dans la lithographie.

Valadon et Lautrec se sont sûrement beaucoup aimés malgré leur mésentente continuelle et se sont stimulés artistiquement, cela se ressent bien dans ce livre de Yonnick Flot enseignant, journaliste et auteur de plusieurs scénarii, de pièces et d’essais sur l’Education et l’Audiovisuel. C’est un précieux témoignage car apparemment, il n’existe pas la moindre trace d’une correspondance entre ces deux peintres…

Agnès Figueras-Lenattier

09:43 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lautrec, valadon, livre

mardi, 05 avril 2022

Les grands duels de l'art

Les Grands duels de l'art - van Gogh vs Gauguin - 3d - v3 ombre - def.pngLes Grands duels de l'art vol.1 - 3d - v7 - def.pngUne belle série de cinq DVD sur les grands duels de l’art a été réalisée par les éditions Montparnasse ( Michel-Ange vs Léonard de Vinci, Vincent van Gogh vs Paul Gauguin, Emile Nolde vs Max Liebermann, Turner vs Constable et le Caravage vs Baglione)… Deux de ces DVD vont être évoqués ici : 

 

Début XVIè siècle Michel Ange et Léonard de Vinci les deux meilleurs peintres italiens du moment sont engagés pour sublimer la salle du conseil du palais Vecchio. Il doivent peindre chacun une grande fresque ( 17m sur 7) représentant une scène de bataille. A Florence, la rivalité  est considérée comme très positive pour que les artistes se dépassent ce qui n’empêchera pas les deux hommes d’échouer dans cette entreprise. Du reste, Léonard de Vinci est plus déprimé que vraiment motivé…

Ce qui ressort de ce film de Sylvie Kürsten c’est la grande différence de personnalités entre ces deux artistes. Michel Ange est introverti, subjectif, très solitaire, alors que Léonard de Vinci est très sociable, féru de science et d’objectivité. Dans ses œuvres, il fait ressortir l’enchevêtrement des corps, alors que Michel-Ange au contraire les détache les uns des autres. Chez Vinci, tout gravite autour de la nature tandis que chez Michel-Ange les paysages sont rares. Ce qui les unit cependant, c’est leur sexualité, ils sont tous les deux homosexuels et leur ambition très forte. Mais De Vinci affiche sans retenue son homosexualité, ce qui n’est pas le cas de Michel-Ange dont la foi le fait naviguer dans le déni.

Pendant 4 ans, ils vont s’affronter mais aucun des deux ne peindra finalement ce grand champ de bataille. Michel Ange préfère profiter des opportunités que lui offre le pape et de Vinci aurait finalement abandonné son travail en chemin et c’est Vasari qui a peint par-dessus. Ce n’est pas la thèse de Mauricio Seracini qui prétend que de Vinci  aurait fini son tableau. Il a demandé à faire un trou dans l’œuvre de Vasari ce qui a été fait mais des voix se sont élevés contre cet agissement et finalement Seracini a été interdit de continuer et banni de tous les milieux.

Quoi qu’il en soit, cette rivalité a alimenté les débats et tout au long de cette période la question était de savoir qui était le meilleur. Quant à Léonard de Vinci, a-t-il fini sa toile ? Un doute subsiste… Tel est entre autre ce que l’on peut retenir de ce film qui a le mérite de l’avoir bien fait ressortir…

 

Le DVD sur Vincent Van Gogh et Paul Gauguin, film d’Andreas Gräfenstein retrace en grande partie la cohabitation entre ces deux peintres lorsque Van Gogh loue en hiver 88 «  la maison jaune «  où il espère y fonder sa communauté d’artistes.  C’est Théo le frère de Vincent qui convainc Gauguin dont il a vendu trois tableaux de rejoindre son frère. Au début, même si Gauguin est effaré par le désordre qui règne au sein de la maison, et que les deux artistes ont une vision bien différente de la peinture, la cohabitation se passe à peu près bien. Van Gogh aime peindre sur le vif, Gauguin n’est pas fan de la peinture en extérieur. En dehors de la peinture, ils passent beaucoup de temps au bordel, moments qu’ils surnomment «  leurs promenades hygiéniques »…

En tout cas, c’est une des périodes les plus prolifiques de la création  picturale : En 2 mois, Gauguin peint 16 tableaux, et Van Gogh le double… Van Gogh redoute le départ de Gauguin, ce qui va se produire en hiver. Le froid les empêche de sortir et étant constamment l’un sur l’autre, ils vont se quereller à longueur de temps. Leur différent artistique prend le dessus et le 23 décembre c’est le drame. Gauguin s’en va laissant toutes ses affaires et il semblerait que Van Gogh se soit coupé l’oreille. Mais il existe plusieurs hypothèses à ce sujet, et certains n’excluent pas l’idée que ce soit Gauguin l’auteur de cette blessure. Par la suite, Van Gogh sera chassé de la maison jaune et trouvera refuge à la clinique Saint-Paul. Il est probable qu’il se soit ensuite suicidé en se tirant une balle. On retrouvera Gauguin à Tahiti qui écrira ses mémoires et affirmera que penser à la souffrance de Vincent l’aidera dans ses périodes de mal-être… Il mourra de la syphilis…

Agnès Figueras-Lenattier

 

15:30 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (0)