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vendredi, 30 décembre 2022

Mort de Pelé

Le coup d’œil d’Erick Orsenna

 

Monsieur Pelé transparaît en Rodin

C’est ce que prétend Orsenna l’académicien

Or, je préfère gravir les immenses gradins  

construits par ce grand sculpteur magicien

 

Monsieur Pelé c’est du Noureev

Prétend- t-il avec aplomb également

Je suis là aussi davantage séduite par le fief

et le charme de la danse au firmament

 

Entre la coupe du monde et Pelé

Qui va l’emporter en tribune

Qui va le mieux régner et défiler

Dans le journal « L’équipe » et sa une

 

Le « roi » du football est mort

C’est sans doute un grand tort

De ne pas s’agenouiller et pleurer

Et d’aimer mieux le goût de la ricorée.

 

Je vais sûrement me faire insulter

Tant pis pour ma renommée

Mais ma tasse Rodin de thé

Me dit que c’est ce sculpteur l’acmé

 

Néanmoins Monsieur «le roi »

Je vous tire quand même mon chapeau

D’avoir su avec la couleur de votre peau

Donner aux gens de si forts émois…

 

C’est un grand pouvoir de faire rêver

Surtout avec le langage de son corps

A jamais vous êtes encensé et gravé

Dans le foot et son journal de bord

 

Bravo et encore bravo

 

Agnès Figueras-Lenattier

 

 

15:05 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pelé, orsenna, poème

mercredi, 21 décembre 2022

Rendez-vous théâtre

" Je ne suis pas de moi" d'après Roland Dubillard

Ce spectacle tiré des "Carnets en marge"fait résonner un théâtre dont on a envie de rêver jour et nuit. Tout y est : excellent texte, très bonne interprétation et diction, mise en scène interessante. On en sort charmé et requinqué. 

On voit Roland jeune blond et  Roland bien plus âgé et dégarni en tête à tête dire du Roland et de savoureux dialogues en ressortent. Quelle belle plume et quel humour possède Roland Dubillard qui fait l'éloge du " littéraire " tout au long de son texte. " Comment profiter de l'absence de ma femme pour abuser d'elle? , Beethoven était sourd mais cela ne l'empêchait pas d'écrire... telles sont par exemple des phrases représentatives  de la verve de l'écrivain Molière du meilleur auteur en 2008, également dramaturge, comédien. Il faudrait savoir si tout ce qui est dit est de lui ou si les deux metteurs en scène Maria Machado et Charlotte Escamez ont glissé des mots non présents dans l'oeuvre. Ce serait dommage mais dans une adaptation malheureusement tout est assez souvent permis et de mauvaise manière... Quoi qu'il en soit, même si c'est le cas , cela ne se voit pas vraiment car l'harmonie du langage est bien construite. 

Et le public savoure aussi car plusieurs rappels ont eu lieu à la fin de la soirée. Et c'est tant mieux car encore une fois c'est magnifique et vraiment digne du théâtre... Mille bravos à toute la troupe... 

Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos :

Théâtre du Lucernaire 53 rue Notre Dame des Champs

Métro : Vavin, Notre-Dame-des-Champs

21:50 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dubillard, humour, charme

samedi, 17 décembre 2022

Poèmes divers

HOPITAL PSYCHIATRIQUE

 

Vélo, toi qui m’a tant servi,

Pourquoi me nargues-tu ainsi,

En hôpital psychiatrique c’est défendu

Et il faut t’éloigner de ma vue

 

Là-bas il faut obéir

Si tel n’est pas le cas,

Le vélo coincé dans une tirelire

M’oblige à subir ton grabat.

 

Et pourtant tu m’aurais tant servi

A oublier totalement ce salgimondis

Les médecins sont sans pitié

Et pas question d’être amnistié.

 

 

Hôpital tu me pourchasses encore

Mais je vais bientôt oublier ton décor

Jamais plus tu ne m’attraperas

Et dans tes filets plus d’appâts…

 

Ne t’inquiète surtout pas,

Je vais prendre une belle revanche,

Maintenant je suis une pervenche

Libre et oubliant ton magma

 

Endroit putride, malsain

Qui ronge les cœurs et les mains,

Tu n’es qu’une belle saloperie,

Et ne te veux pas comme mari.

 

Oui, je préfère pédaler

Que de me retrouver en toi,

Et pas question d’être l’oie

Qui se prive de se rebéller.

 

Je vais te laisser tuer

Le cerveau des autres

Et m’en aller loin de tes huées

Et sauver les pauvres.

 

Adieu, adieu, je te hais

Jusqu’au fond des ténèbres,

Je préfère le cheval et son harnais

Et veut carrément t’envoyer paître…

 

 

 

 

BLANC ET NOIR

 

Papa, je pense à toi

C’est Noah qui t’a insulté

Mais pour moi tu es roi

Je t’aime de toute mon intensité

 

Quel est ce flot de haine

Entre les partis politiques

Tous sont comme des teignes

On dirait qu’ils ont des tiques

 

Mélanchon ça saigne contre Le Pen

Hidalgo déverse sa bile contre Dati

Et je me sens comme une reine

Qui aimerait que tous soient amis

 

Gandhi ou es-tu niché

J’admire ton passé

Tu représentes la paix

Et j’aime ton harnais

 

Terminé la violence

En faveur de la tolérance

Que la solidarité s’installe

Dans la liesse générale

 

Que la guerre en finisse

Que le racisme disparaisse

Que l’amour on le pétrisse

Au sein d’une grande messe

 

Je n’ai qu’un mot à dire et à redire : PAIX

 

LES SAISONS CORPORELLES

Qu’il est bon de courir au printemps les jambes légères

De marcher vaillamment l’été comme une berbère

De sentir avidement l’odeur de la rose et du blé

Et de flirter intensément avec l’enivrante liberté

 

L’hiver, le corps est plus engourdi

Il suffit les affres d’un froid midi  

Mais avec quelle joie malgré tout

J’aime tenir une raquette par le bout

 

Quant à l’automne prisme du physique

Les feuilles colorées me donnent envie

De contempler les belles maniques

Que les boxeurs utilisent à l’infini        

 

 

JOUISSANCE

 

La musique coule en moi au gré

Elle m’appelle dans sa douce forêt

Je suis ivre de sa divine présence

Et roucoule tel un pigeon en transe.

 

Wagner m’emplit de sa litanie

Dvorak me berce à l’infini

Tchaïkovsky me prend la main

Tous ces airs sont mon tocsin

 

Alma Malher est là apprêtée,

Avec elle, je vieillis joliment bien

Et me sens comme Le Titien

Montant au ciel avec ses mélopées

 

 

FAMILLE

 

Création père, fille, petite fille

C’est ainsi que vit ma famille,

Avec ses bottes et sa charmille,

Dans les flots serrés des écoutilles

 

Poèmes à jamais sacrés,

De ce trio à jamais chanté,

Où se noie la belle inspiration

Et les dons cumulés de la passion

 

Mon père, ma fille dans ma hotte

Si joliment versatile et littéraire

Dont les écrits nullement atrabilaires

Se noient dans une belle motte.

 

 

TENNIS FAUTEUIL

 

Le tennis en fauteuil moule

l’ocre de la terre battue

Stephane Houdet et sa houle

Rêve d’être le grand élu

 

La balle rebondit deux fois

Dans un grand et fameux émoi

Les joueurs et leurs partitions

déroulent leurs belles chansons

 

C’est un jeu bien différent

Où personne ne ment

Chaque joueur donne ce qu’li a

Sans le moindre trépas

 

Le jeu ne manque pas d’allure

C’est du tennis en pâture

Où de charmants félins

Laissent faire leur instinct

 

Cette esthétique est un empire

Où j’aime en tout me blottir

Je suis comme une bergère ravie

Qui choisit ses moutons favoris

 

Le handicap s’amoncelle

Tel une belle hirondelle

Qui émigre avec son revers

Afin de fuir le rude hiver

 

Mise au point du handi tennis

Et du handi sport en général

Tous deux possèdent un charme fatal

qui répand l’image de joyeux Adonis…

 

 

LE THEATRE ET SES CHARMES

Ecouter une pièce de théâtre

Est comme un albâtre

Qui me fait tourner la tête

Dans un joyeux quartet

 

Une douce et joyeuse tornade

De mots délicieux emplit la salle

Les comédiens dans une belle sérénade

Ecoutent les conseils de Jacques Lassalle

 

J’aime l’ambiance semi tamisée

Qui ruisselle dans mon cerveau

Il est comme galvanisé

Dans de multiples cerceaux

 

Se gaver du chant de Shakespeare

Ou de la joyeuse litanie de Molière

Fait parfois largement sourire

Ou bien c’est parfois le contraire

 

Qui ignore les bienfaits du théâtre

Et de l’ambiance savoureuse des planches

Est comme un ignorant pâtre

Démuni de l’attrait de ses manches

 

Que vive l’ensorcelant théâtre

Mais aussi la culture tout court

Que j’aime voir avec amour

En la présence du divin s’ébattre

 

Agnès Figueras-Lenattier

vendredi, 09 décembre 2022

Erick Monjour et le salon africain

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Erick Monjour

 

Erick Monjour artiste peintre iconoclaste est également le directeur du salon africain parisien dont la première édition a eu lieu en octobre  2021 à la mairie du 6ème arrondissement. Cet événement fut un succès et il espère renouveler l’expérience en avril 2023…

 

Comment cette idée de salon du livre africain vous est-elle venue ?
Deux raisons ont guidé mon choix. D’une part, il n’existait rien à ce niveau là du moins à Paris et d’autre part j’avais déjà une expérience dans l’organisation de salon puisque depuis 7 ans j’en organise un annuellement sur la littérature russe à l’église russe quai Branly.   Pourquoi l’Afrique ? J’ai vécu là-bas jusqu’à l’âge de 14 ans, et je trouvais intéressant de se projeter sur ce continent peu exploité dans le domaine des salons littéraires. C’est un continent que je connais assez bien, environ une quinzaine de pays ce qui permet de mieux maîtriser les événements et me donne une forme de légitimité. . En effet, on pourrait s’attendre à ce que ce genre d’initiative soit réalisé par des africains ou d’origine africaine et c’est important de faire comprendre que ce n’est pas lié à la nationalité mais à l’intérêt pour le continent et notamment pour son domaine littéraire. Et le résultat a été concluant avec de nombreux auteurs, éditeurs et visiteurs. On a même été obligé de refuser du monde à partir de 15,16 heures…Le public était essentiellement diaspora africaine. Environ 6000 personnes sur trois jours.

 

 

Vous avez commencé jeune à ivre des livres africains ?
Non, c’est vraiment en préparant le salon que j’ai appris à connaitre la littérature africaine. Je connaissais bien sûr quelques auteurs, mais j’ai approfondi mes connaissances en préparant l’événement.  Il n’est pas non plus nécessaire d’être forcément un grand spécialiste. On parle avec les éditeurs qui ont des besoins sur le moment. Ils ont une actualité et souhaitent faire parler d’un auteur. C’est un peu ce qui donne le prétexte à des thématiques et des tables rondes. Après, on peut avoir des idées, des envies d’inviter particulièrement certains auteurs mais c’est un travail collectif.

 

 

Comment avez-vous procédé pour toute la préparation ?

J’avais une équipe de trois personnes quelques mois avant le début du salon qui ont travaillés sur trois axes : les invitations éditeurs et auteurs, la communication et la recherche de financement. Avec en plus une vingtaine de bénévoles.. C’est un salon financé par la mairie de Paris, la société des auteurs, et une fondation suisse « Jan Michalski. Sur un plan davantage privé, j’ai obtenu les soutiens de Canal plus, Orange et dun éditeur Elitis.

 

 

Ce salon existe aussi au Maroc !

Oui. J’ai d’ailleurs un partenariat avec un salon organisé à Conakry en Guinée qui existe déjà depuis 14 ans pour créer des synergies entre ce que je fais à Paris et ce qu’ils font en Guinée. Je leur apporte des auteurs, des partenaires, et des sponsors. En échange, ils me permettent d’avoir un stand sur place. J’organise des formations et cela me donne l’opportunité d’entrer en contact avec des éditeurs et auteurs africains et de parler du salon parisien.

 

 

C’était à Paris un salon très diversifié !

Il y a 56 pays africains dotés de 56 cultures différentes avec en plus de nombreuses ethnies. C’est effectivement très divers car en Afrique, on écrit en français, en anglais, en arabe, en portugais et puis dans les normes de chaque pays. Les histoires racontées ne sont pas les mêmes que les européennes, les combats non plus. La vie est très différente et ce qui est bien tombé c’est que cette année la littérature africaine a vraiment été mise en valeur : Mohamed Mbougar Sarr prix Goncourt pour « La plus secrète des mémoires », le prix Nobel attribué à l’ auteur tanzanien Abduleazak Gurnah pour «  Près de la mer », , le prix britannique le booker Prize à David Diop avec son livre «  Frère d’âme ». C’était une année très prospère pour la littérature africaine… Des poètes , des slameurs sont intervenus au salon avec de petits récitals de quelques minutes. On a organisé une exposition de peinture et une de photos, des trentaines de tables rondes. On avait aussi invité des auteurs auto-édités sur des créneaux horaires bien précis.. Deux tables rondes sur le cinéma ont également eu lieu avec un metteur en scène tchadien Mahamat Saleh Harun qui a obtenu un prix à Cannes et un acteur africain Sidiki Bakaba.  Présent également « Le mobile film festival », réunissant des films  sur mobile d’une minute tournés en Afrique avec un concours dans tous les pays. Les gens voient leurs films sur une plate-forme et ensuite, un jury attribue des récompenses..

 

 

Et pour les enfants qu’aviez-vous prévu ?
Des ateliers sur le dessin avec des motifs de pagne et de tissu. Des contes le matin entre 11h et midi. Mais ça n’a pas été tellement développé car avec le Covid c’était difficile de faire venir des écoles. Mais beaucoup de femmes d’origine africaine créent des livres pour enfants avec même leur propre maison d’édition. Elles ont pu présenter leurs livres. De manière générale, depuis une dizaine d’année, les femmes sont très présentes et font de très bons livres.. C’est une littérature très féminine notamment au Maghreb, au Rwanda, Burkina.

 

 

Vous avez bien sûr lu le prix Goncourt. Il semblerait qu’il ait fait naître pas mal de polémiques !...

Non, il ne s’agit pas de ce livre là. Les polémiques sont nées au Sénégal avec de précédents ouvrages notamment un sur l’homosexualité qui n’est pas très bien vu là-bas. Le prix Goncourt raconte le parcours d’un auteur africain qui découvre un manuscrit écrit quelques vingt, trente ans auparavant par un auteur porté disparu et qu’il considère comme capital. C’est une trame un peu mystérieuse dont les histoires s’enchevêtrent et contiennent un certain nombre de mises en abîmes. C’est un livre très bien écrit, intéressant, avec de belles pensées…

 

En qui consiste la poésie africaine ?
Ce sont des univers très poétiques ponctués de transmissions orales réalisées au cours des années. Le verbe est quelque chose qui plaît à l’âme africaine. Les gens aiment bien faire de belles phrases et utiliser de beaux mots. Au salon, sont venus des spécialistes de poésie du Touareg, du Mali etc.. La poésie en soi est davantage un concept européen, et en Afrique on appelle plutôt ce domaine « contes » mais cela revient souvent au même.

 

 

Que conseilleriez-vous aux novices voulant découvrir la littérature africaine ?

Important déjà de choisir un peu les thématiques. Certaines sont liées aux conflits, comme celui du Rwanda écrits par des rwandais qui parlent du génocide, d’autres sont très axés sur les traditions, ou sur l’univers contemporain.  Il faut peut-être aussi sélectionner un pays ou une zone géographique car selon les endroits, les récits diffèrent. Les gens n’ont pas la même vie, ne vivent pas dans le même univers culturel. Par exemple Scholastique Mukasongo,  Hella Feki Tahar Ben Jelloun, Fiston Mwanza Mujila pour ses écrits sur le Congo Kinshasa sont intéressants à connaître…

 

Quels seront les changements pour le prochain salon ?

Ce sera pratiquement similaire. Mais on va demander une participation aux éditeurs, car c’est compliqué de financer. Et puis, quand on laisse la gratuité, c’est plus difficile de dispatcher le nombre de tables par rapport au nombre d’éditeurs. Dès qu’il y a un prix à payer, tout est plus clair et facile à gérer… Le prochain est prévu pour mars 2023, l’objectif étant de faire de ce salon le salon référence annuel en Europe de la littérature africaine. En tout cas dans l’univers francophone…

Agnès Figueras-Lenattier

19:35 Publié dans Interviews | Lien permanent | Commentaires (0)