Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 09 janvier 2005

Plan Local d'Urbanisme (PLU) : Faites votre appartement ! (4/4)

La Mairie du 14e organise un Conseil d'arrondissement exceptionnel consacré au PLU. Revue de détails en 4 articles.

Le PLU doit être proposé en Conseil de notre arrondissement le 10 janvier 2005 à 19h, pour une présentation en Conseil de Paris fin janvier. Il est évident qu’il ne satisfait ni les politiques (abandon des promesses sociales et environnementales), ni les habitants et les Conseils de quartier (oubli de leur demandes répétées), et encore moins les associations (douze mois de concertations évaporés !). On pourrait espérer des promoteurs matière à satisfecit ; mais si le coefficient d’occupation des sols (COS) passe effectivement de 3 à 4 sur les 15 premiers mètres de profondeur, il faut souligner qu’il n’y a plus de terrains où construire dans Paris !

Donc ce 10 janvier, un nombre incalculable d’amendements (plus de 200...) pourraient être présentés et soumis au vote du conseil d’Arrondissement à la Mairie. Si chaque propriétaire souhaite requalifier une protection comme précédemment inscrite au POS, si chaque association d’urbanisme souhaite y inscrire ce qu’il y a été durement négocié, et si chaque parti politique souhaite influencer plus ou moins socialement l’esprit du PLU, il y a de bonnes chances pour que la soirée devienne longue et inédite ! Comme par principe, chacun protège son patrimoine et ses idées, ce projet de PLU engage son auteur à de sérieuses difficultés, notamment si chaque propriétaire en profite par la suite pour surélever son immeuble (et faire au passage de substantiels bénéfices...).

Exemple de calcul avec un Coéfficient d'Occupation des Sols (COS) passant de 3 à 4 :

Prenons un terrain de 15m de profondeur sur 6m50 de large, soit près de 100 m2. Avec le nouveau COS, il pourra être construit 400 m2 habitables – 300m2 auparavant – et considérant une cour intérieur, l’immeuble sera de 5 étages – 4 auparavant – pour une hauteur de 17m50. On peut imaginer quelques surélévations, vu la rentabilité du prix au m2 supplémentaire (entre 4 et 5000 Euros dans le 14e).


Pour l’instant, chacun prévoit des cahiers de propositions, et s’apprête, dans le cas où celles-ci ne seraient pas acceptées, à « réagir énergiquement au premier semestre 2005 » (l'association Monts14 notamment), durant la période d’enquête publique. Il PLeUre dans mon coeur comme il PLeUt sur la ville...

Dan

Plus d'infos :
+ Notre série d'articles consacrée au PLU (voir les jours précédents).
+ La réunion exceptionnelle du Conseil d'arrondissement consacré au nouveau Plan Local d'Urbanisme aura lieu lundi 10 novembre à partir de 19h à la Mairie du 14e arrondissement, salle des mariages, 2, place Ferdinand Brunot (voir le plan d'accès).
+ Le site officiel que la Mairie de Paris consacre au PLU.
+ Les résultats de l'enquête publique préalable.

samedi, 08 janvier 2005

Plan local d'urbanisme (PLU) : je construis dans mon jardin... (3/4)

La Mairie du 14e organise un Conseil d'arrondissement exceptionnel consacré au PLU. Revue de détails en 4 articles.

Nous traitons aujourd'hui des jardins, cours et espaces verts intérieurs. Un petit coup d’œil dans l’atlas du PLU montre l’effacement partiel des quelques pauvres espaces verts listés depuis vingt-cinq ans dans l’ancien Plan d'Occupation des Sols (POS). Ils sont répertoriés par une couleur verte, donc uniquement par leur superficie moyenne, mais non par leur délimitation (très vague pour la plupart), par leur plantation (pourtant propre aux jardins…), et surtout pas par leur caractère (le dessin, le charme), notions absolument inexistantes en 2004. A croire que l’Urbaniste n’a jamais mis les pieds dans un jardin planté d’arbres. Ainsi, on lit qu’ils sont définis comme « morcelables » : la formulation du PLU a l’air de s’être tordue le cou pour ne pas qualifier les espaces verts, même protégés, de constructibles ! Pour être cocasse, imaginez une tour sur l’espace planté de votre immeuble, et pour contrepartie votre ancien jardinet divisé sur 47 étages !

Notons que certains EVIP des domaines publics ont déjà subis des outrages : destructions de jardins (classés en EVIP AP-HP Hôpital Ste Anne, 20% ont disparu), abattage d’arbres pour plantation de panneaux de pub (EVIP aussi pour l’OPAC rue Prisse d’Avennes), disparition de petits jardins ouvriers pour….encore de la pub (EVIP de la petite ceinture, R.F.F. Av. Jean Moulin), et j’en passe. Pourtant, pour trouver de la place aux projets souhaités par la Ville, il ne faudrait pas manœuvrer autrement. Par exemple, un stade bien ringard et jamais dépoussiéré depuis les années 70, et voici un endroit où l’urbanisme futur s’inscrirait totalement dans notre PLU, de par l’emplacement (éloigné de toute protection), et de par sa fonction (emprise totale de la Ville).

Par un manque de protection du bâtit ancien, et par voie de conséquence par un manque à s’affirmer dans une certaine politique d’urbanisme social comme c’était prévu, le PLU a d’ores et déjà été qualifié par les associations locales de projet schizophrène !

Dan

Plus d'infos :
+ Demain, 4e et dernier article de notre série : Plan Local d'Urbanisme (PLU), faîtes votre appartement... (4/4)
+ Nos articles d'hier (PLU : des protections amoindries ?)et d'avant-hier (PLU : un premier rendez-vous important à la Mairie du 14e).
...
+ La réunion exceptionnelle du Conseil d'arrondissement consacré au nouveau Plan Local d'Urbanisme aura lieu lundi 10 novembre à partir de 19h à la Mairie du 14e arrondissement, salle des mariages, 2, place Ferdinand Brunot (voir le plan d'accès).
+ Le site officiel que la Mairie de Paris consacre au PLU.
+ Les résultats de l'enquête publique préalable.

vendredi, 07 janvier 2005

Plan Local d'Urbanisme (PLU) : des protections amoindries ? (2/4)

La Mairie du 14e organise un Conseil d'arrondissement exceptionnel consacré au PLU. Revue de détails en 4 articles.

Depuis déjà quelques semaines, les associations, les Conseils de quartier (pour le moins les habitants membres de ces conseils), et même les politiques (!) qui travaillent sur le futur PLU tombent de haut. Ils s’aperçoivent que ce qui leur avait été accordé lors des entretiens avec les fonctionnaires de la Ville n’est pas du tout répertorié dans les plans qu’ils ont sous leurs yeux ! Pire, le PLU proposé fait machine arrière pour ce qui concerne la préservation du petit patrimoine non classé. Dans notre arrondissement, comprendre les maisons de type « petit Montrouge » de faible hauteur, celles qui apportent un cachet typique à notre espace urbain. Sans proposer d’innovation urbaine ou architecturale (mis à part les tours, mais ce n’est pas une innovation !), sans non plus s’engager sur un urbanisme social ou écologique, pourtant inscrit au cahier des charges de ce PLU.

Dans notre arrondissement que faut-il donc en attendre ? Années après années, le recensement de l’immobilier parisien s’était étoffé. Ce travail apportait des solutions de protection spécifique respectueuses de nécessaire diversité de l’habitat. Dans le quatorzième arrondissement en particulier, avaient été adoptées des classifications très utiles qui vont disparaître. Adieu à l'Ensemble Architectural Cohérent (EAC) qui mentionne plusieurs belles maisons anciennes construites les unes à coté des autres. Adieu à la Volumétrie à Conserver (VC) qui protége à la fois en hauteur et en profondeur les petits immeubles et préserver les cours plantées qui ont du charme. Adieu enfin aux Espaces Verts Intérieurs Protégés (EVIP), notion qui sert à défendre des beaux espaces verts privés, petits pour certains mais grands pour bien d’autres, comme ceux de l’hôpital Sainte Anne (75 000 m2), de l’OPAC (jardins joliment plantés des immeubles HLM) ou de Réseau Ferré de France (RFF qui est propriétaire du célèbre chemin de fer - à l'abandon - de la Petite Ceinture).

En guise de protection, tant demandée par la population, le PLU proposé remplace les notions d’Ensemble Architectural Cohérent et de Volumétrie Conservée par un « filet de hauteur » (marqué par un trait pointillé orange ou vert sur le bâtiment dans la carte du PLU), qui autorise à construire un immeuble de RDC + 4 ou 5 étages, même si le bâtit existant n’en comporte qu’un ou deux. Ni la façade du bâtiment, ni sa hauteur si celle-ci est inférieure au niveau du filet, ni sa surface sur cour au cas où une construction devenait désirable, ne seront légalement protégées, donc préservées.

Les propositions venant du Paris « d’en bas » ont été mises à la trappe. Que deviendra ce petit patrimoine ancien, symbole de notre arrondissement, qui disparaît petit à petit ?

Dan

Plus d'info :
+ Voir notre article d'hier : Plan Local d'Urbanisme (PLU) - un rendez-vous important à la Mairie du 14e (1/4)
+ Demain : Plan Local d'Urbanisme - Je construis dans mon jardin... (3/4)
+ Après-demain : Plan Local d'Urbanisme (PLU) : Faîtes votre appartement... (4/4)
...
+ La réunion exceptionnelle du Conseil d'arrondissement consacré au nouveau Plan Local d'Urbanisme aura lieu lundi 10 novembre à partir de 19h à la Mairie du 14e arrondissement, salle des mariages, 2, place Ferdinand Brunot (voir le plan d'accès).
+ Le site officiel que la Mairie de Paris consacre au PLU.
+ Les résultats de l'enquête publique préalable.

jeudi, 06 janvier 2005

Plan Local d'Urbanisme (PLU) : un rendez-vous important à la Mairie du 14e (1/4)

Voici sans doute le premier événement important pour la vie citoyenne de notre arrondissement en cette rentrée 2005. Lundi 10 janvier prochain, un Conseil d'arrondissement sera exceptionnellement consacré au Plan Local d'Urbanisme (PLU), ce nouveau règlement, en concertation depuis déjà plusieurs mois, qui viendra fin 2005 remplacer notre bon vieux Plan d'Occupation des Sols. Un document majeur pour Paris puisqu'il fixera les règles en matière de construction pour les années à venir. Paris14.info vous propose donc une revue de détails en 4 articles (suite à paraître dans les 3 jours à venir).

PLU Kézako ?

La Ville de Paris est soumise, en matière d’urbanisme, à un règlement bien strict se matérialisant par un gros atlas, regroupant les plans de toutes les constructions immobilières, jardins, monuments historiques, etc.., et qui s’appelle jusqu’en fin 2005 le P.O.S. (Plan d’Occupation des Sols).

Afin d’adapter l’urbanisme parisien à son époque, c'est-à-dire en théorie de permettre une meilleure préservation du beau bâtit ancien et de proposer des solutions modernes à des questions contemporaines d’urbanisme, le Maire de Paris a donc décidé de remplacer le P.O.S. ancien par un nouvel atlas de plans, qui s’appellera comme à Marseille ou à Lyon le Plan Local d’Urbanisme - appelé donc P.L.U. - et qui défini, pour les quinze prochaines années, ce qui sera légal ou non, de détruire ou de construire dans notre belle capitale.

Après dix-huit mois de concertations avec tout ce que Paris compte comme associations défendant l’urbanisme (dans le 14ème, notons que Monts14 s’est beaucoup investi dans les négociations par l’intermédiaire de son président Patrice Maire), après aussi une enquête publique proposant sur des questions - sans risques - un choix de réponses allant du « d’accord » au « tout à fait d’accord » (!), la Ville propose donc dans ce nouvel Atlas l’ultime mouture de notre futur PLU, qui après tant d’attentes aurait du se rapprocher de ce que souhaitent habitants et associations. Malheureusement et contre toute attente, le document transmis a été pour les associations et les politiques de tout bord un retour en arrière important par rapport au premier projet déposé en décembre 2003...

Ce projet risque donc d’entraîner un débat houleux lors du Conseil d'arrondissement exceptionnel consacré au PLU, lundi 10 janvier 2005 prochain à la Mairie du 14e arrondissement. Il risque malheureusement de provoquer également une perte de confiance envers l’électorat habituel de M. Delanoë, composé de tissus sociaux et associatifs, qui n’ont pas l’intention d’en rester là.

Toutes celles et ceux qui s'intéressent à l'architecture, à l'urbanisme, au logement social, à la flambée des prix dans l'immobilier, aux tours, aux espaces verts intérieurs protégés (EVIP), à ces petits détails qui font le bonheur des promoteurs ou tout simplement à l'avenir de notre ville seront donc bien inspirés d'aller faire un tour à la Mairie du 14e arrondissement - salle des mariages - à partir de 19 heures...

Nouvel article demain : "Un PLU qui ne protège plus grand chose..."

Dan

Plus d'infos :
+ La réunion exceptionnelle du Conseil d'arrondissement consacré au nouveau Plan Local d'Urbanisme aura lieu lundi 10 novembre à partir de 19h à la Mairie du 14e arrondissement, salle des mariages, 2, place Ferdinand Brunot (voir le plan d'accès).
+ Le site officiel que la Mairie de Paris consacre au PLU.
+ Les résultats de l'enquête publique préalable.

mardi, 14 décembre 2004

Immobilier dans le 14e : ça continue à grimper...

...Et je ne parle pas des baux commerciaux.

Discussion hier au Bouquet, rue Daguerre, avec Alain Warmé, Président de l'association des commerçants. Il m'explique ses galères pour les illuminations de Noël pour mettre tout le monde autour de la table et obtenir un interlocuteur chez EDF Pro... Pas évident. Nous reviendrons prochainement sur le sujet.

Je remarque que la boutique qui est restée si longtemps vide en face du bouquet est désormais occupée par une agence immobilière qui appartient apparemment à la BNP. Inquiétant. La rue Daguerre, le quartier Mouton-Duvernet dans son ensemble fait face à une véritable flambée de l'immobilier et des baux commerciaux. Alain me confirme que cette boutique n'a pu trouver preneur pendant longtemps à cause du tarif très élevé de son bail. Résultat : seule une banque a eu les reins assez solides.

bertrand_delanoe_face_au_da.jpgCette situation est très inquiétante. Du reste, Bertrand Delanoë également s'en émeut. Même s'il en bénéficie financièrement (cf. article de Libération ce jour) puisque la Ville de Paris a encaissé en 2004 près de 230 millions d'Euros de plus que prévu sur les frais de mutation (soit 650 millions d'Euros au total), le Maire de Paris doit bien avouer que les classes moyennes désertent Paris tandis que les plus modestes sont une espèce pourtant protégée mais en en voie de disparition. Et quand nous parlons des plus modestes, il s'agit des habitants comme des petits commerçants.

A ce titre, la situation de la rue Daguerre est emblématique. Les classes moyennes s'endettent sur 20 ou 30 ans pour acheter 60 à 70 mètres carrés pour disparaître au-delà du périphérique dès l'arrivée du deuxième enfant - tandis que les petits commerçants sont peu à peu remplacés par une mono-activité restauration asiatique. Sommes-nous destinés à des villes mono-colores, peuplées d'héritiers [NDLR : nous n'avons rien contre eux mais force est de constater que sans apport initial, impossible de se loger dans Paris...] se nourrissant dans des restaurants asiatiques habillés chez GAP ou Zara ? Ce Paris du futur ne me dit rien qui vaille...

Nous en sommes néanmoins témoins. Toutes nos avenues se ressemblent. Foot Locker, Courrir, Zara, GAP, Celio, Body Shop, Gaumont, UGC, FNAC, Sephora, Nicolas, Monoprix... Qui pourra lutter contre la puissance financière de ces enseignes ? Peut-être avons-nous trouvé le remède aux déplacements inutiles ? Pourquoi se déplacer dans Paris puisque toutes ces grandes marques sont à votre porte ? Et les petits commerçants qui vivaient de tout ce mouvement, de tous ces déplacements de tous ces "banlieusards" qui aujourd'hui passent leurs weekends à Parly 2, Val d'Europe ou je-ne-sais-trop-quel-nouveau-temple-du-veau-d'or-de-la-grande-couronne (quand nous passions autrefois nos dimanches en forêt...), ceux-là n'ont plus grand chose à trouver dans la capitale...

compte-rendu-de-mandat---in.jpgC'est donc un nouveau Paris qu'on nous propose en ce moment. On double le nombre de logements sociaux construits (Bertrand Delanoë en annonce 4000 pour 2005) mais l'offre locative se réduit comme peau de chagrin, anéantissant les efforts de la Mairie de Paris. Le DAL (Droit au Logement), pourtant peu suspect de sympathie avec la droite, a ainsi envahi le compte-rendu de mandat de Bertrand Delanoë dans notre arrondissement pour exprimer haut et fort son mécontentement. Bertrand en était tout rouge... Il fait de son mieux nous dit-il...

Mais de fait, le nombre de demandeurs de logement sociaux continue sa lente progression : un peu plus de 100 000 personnes sont inscrites - pour une attente de plus de 10 ans en moyenne. Dès lors, on s'interroge sur les moyens mis en oeuvre. Ce n'est pas qu'ils soient insuffisants. C'est qu'ils sont inadaptés. On ne peut composer avec l'équation qui nous est proposée. On doit la refuser. Aurons-nous assez d'imagination pour cela ?

Plus d'info :
+ Le dossier sur l'immobilier à Paris du Nouvel Observateur. Edifiant : 4144 €/m2 en moyenne sur le 14e. De 5300 à 6100 €/m2 pour le quartier Boulard / Daguerre ou la simple annonce de l'étude d'une hypothétique piétonisation de l'ensemble de la rue a provoqué une nouvelle flambée des prix.