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mardi, 12 décembre 2006

Logement : une crise artificielle ? (1/3)

Expert des questions d'urbanisme et de gestion du développement des villes, Christian Julienne publie "Logement : solutions pour une crise fabriquée"... Interview (part. 1/3).

Pierre

Plus d'info :
+ Toutes nos interviews ou notre rubrique TéléParis14.

mercredi, 08 novembre 2006

De la SAGI à la RIVP : les locataires de la Porte de Vanves font le plein d’espoir

Au square de la porte de Vanves, les locataires de la SAGI, Société Anonyme de Gestion Immobilière, sont aux anges et se déclarent ‘‘heureux’’ de pouvoir enfin changer de bailleur. En effet, les immeubles gérés précédemment par la dîte société sont transférés à la RIVP, la Régie immobilière de la ville de Paris. C’est ce qui explique la verve qui s’exprime ces derniers jours chez les habitants de ce quartier du 14eme arrondissement.

Une dame d’un certain âge, tout à fait ravie de ce changement, dira qu’« on pourra enfin se débarrasser des saletés qui jonchent le quartier et les immeubles seront sûrement plus propres », a-t-elle enchaîné en ajoutant que « d’autres services qu’on paye pourtant ne sont pas tout à fait exécutés ».

Pour comprendre les chicanes de la bonne dame, il suffit de se rendre au 9, square de la porte de Vanves et constater de visu l’état dans lequel se trouve l’immeuble. Des détritus parsèment le bâtiment et le nettoyage se fait attendre des jours et des jours. Le couloir du troisième étage à titre d’exemple est sans lumière et les locataires déclarent être dans le noir depuis maintenant plusieurs mois. Mais c’est la cage d’escalier qui est durement touchée, puisqu’elle sert, la nuit, de lieu de rendez-vous à des bandes de jeunes qui se cherchent, et dans leur quête de soi, perturbent la quiétude de l’immeuble ; partant, ils en rajoutent à la saleté des lieux.

Certains locataires se plaignent d’aller à la poste pour prendre leurs colis, alors que d’autres ont le privilège de les récupérer à la loge de la gardienne. Et pour ce faire livrer une marchandise par un véhicule, certains n’ont pas les faveurs des gardiens des lieux et ont du mal à accéder au parking. Ce service pourtant obligatoire, se fait à la tête du client comme en témoigne un des locataires.

Un sexagénaire, vivant dans le quartier avec sa femme, regrette le fait que les chauffages n’ont été allumés que trop tard. « Il y a des vieux et des enfants qui sont vulnérables au froid et c’est inhumain d’attendre longtemps avant de mettre en marche le chauffage », a-t-il affirmé avant d’ajouter tout furieux que « pendant des semaines, je dormais comme un militaire, avec pantalon et pull, pour ne pas attrapé froid et éviter d’aller chaque semaine chez le médecin ».

La situation décrite par les locataires n’est guère reluisante, et des efforts sont à déployer par les services concernés. C’est ce qui explique l’enthousiasme des habitants du square de la porte de Vanves, quant au changement de bailleur. La Mairie de Paris, majoritaire dans la RIVP, arrivera-t-elle à endiguer les problèmes énumérés et soulager un temps soit peu les locataires ? C’est le souhait, en tout cas, de la plupart des gens rencontrés.  

Bilal

Plus d'info :
+ Ce transfert de "souveraineté" (de la SAGI vers la RIVP) fait de la Ville de Paris le plus gros bailleurs social de France puisqu'elle se trouve désormais à la tête de près de 56 000 logements sociaux contre 39 000 précédemment au travers de la RIVP.

jeudi, 05 octobre 2006

Des jeunes cassent des portes à la Porte de Vanves

Au 9 square de la porte de Vanves, un groupe de personnes apparemment mal intentionnés ne cesse, depuis seulement quelques mois, de dégrader l’immeuble et d’intimider les locataires.

Ces jeunes, que l’on dit désoeuvrés, squattent la cage d’escaliers du bâtiment durant toute la nuit, et en quittant les lieux, ils s’en prennent aux boites aux lettres et dernièrement aux vitres de la porte de l’immeuble, vraisemblablement avec des barres de fer ramassées dans le chantier limitrophe. Un spectacle vraiment désolant et qui laisse à désirer ! Pour commettre leurs forfaits, ils attendent que la patrouille de police qui sillonne les lieux soit loin, hors de vue. Les locataires de la SAGI, en constatant de telles scènes, ne savent que faire : à qui se plaindre ?

Le pire pour un individu, c’est de ne pas se sentir en sécurité chez lui, dans sa maison, dans son quartier. La peur que ces jeunes sèment au square de la porte de Vanves, l’inquiétude qu’ils provoquent chez les habitants, poussera inéluctablement ces derniers à des positionnements qui ne seront guère dans l’intérêt ni des badauds, ni de leurs familles. Et surtout pas dans l’intérêt d’une France qui se veut plurielle.

Par leurs actes, ces jeunes rejoignent, inconsciemment, ceux qui dans d’autres sphères - ceux là même qu’ils ne pourront jamais atteindre par leurs forfaits - se nourrissent de leurs bêtises, de la frayeur qu’engendrent leurs actes de violence, pour mieux asseoir leur politique d’exclusion et d’ostracisme.

Bilal

mercredi, 20 septembre 2006

Les experts de la téléphonie, très mobiles

La téléphonie mobile vient d'avoir ses premières interférences. Deux articles, parus dans le Parisien et Libération (éditions du 13/09/06), ont mis en lumière un rapport explosif de l’IGAS, l’Inspection Générale Des Affaires Sociales d’une part, et de l'IGE, L'inspection Générale de l'Environnement d’autre part : les deux mettent en cause les méthodes de l'AFSSET, l’Agence Française De Sécurité Sanitaire et de l'Environnement. Ces rapports, restés enterrés huit mois au LMinistère des affaires sociales et dans celui de l’Environnement, n'ont été rendu publics que récemment, sous la pression de deux associations, Priartem et Agir pour l’environnement.

Les "experts de la mesure" semblent en avoir pas mal manqué puisqu'ils ont fini par se faire épingler. Ils auraient ainsi, en contradiction avec le règlement intérieur de l'Agence, entretenu des liens financiers avec les opérateurs de téléphonie mobile : pointé du doigt par les Inspecteurs Généraux, on apprend que l'expert en chef mandaté pour mener de façon indépendante le rapport sur les dangers des portables remis en 2003, était payé par Bouygues Télécom à titre permanent, puisqu’il faisait parti du conseil scientifique de cette entreprise. On apprend aussi que trois membres du comité d'experts ont leur laboratoire financé par les trois opérateurs… Pour les mesures établies, on pourrait donc reprendre le fameux slogan de Pierre Desproges : étonnant, non ?!

Le journaliste du Parisien, Eric Giacometti, précise : « les enquêteurs notent que ces experts n'ont pas auditionné certains scientifiques (plus critiques) ou analysé l'investigation sur les cas de cancer de Saint-Cyr-l'Ecole (dans les Yvelines). Les conséquences en termes judiciaires ne sont pas écartées ».

Un bref historique : le 17 mai 2003, l'AFSSET présentait son rapport qui innocentait les dangers des portables, alors que des cas douteux de tumeur au cerveau étaient apparus chez des enfants de Saint-Cyr-l'Ecole après l'installation d'une antenne relais. La polémique avait rebondi, certains experts du rapport ayant livré les conclusions quatre mois avant dans un document de l'opérateur Orange (« le Parisien » du 17 avril 2003). En 2005, Le Pr. Zmirou, directeur scientifique de l'AFSSET, démissionne avec fracas. Le 10 octobre, le président de la même agence, Guy Paillotin, provoque un tollé au Sénat en révélant à propos du rapport de 2003 que « c'est une expertise que je considère comme n'existant pas (...) car elle ne tenait pas devant une expertise juridique (...) ».

Stephen Kerchove, délégué général de l'association Agir pour l'environnement, ajoute : « Cette enquête était enterrée et nous les avons obligé, avec Priartem, à la rendre publique. Ce rapport a été rendu aux ministres de la Santé et de l'Environnement il y a huit mois. Nous l'avons demandé, aucune réponse. Avec un avocat, nous sommes revenus à la charge et avons saisi la Commission administrative d'accès aux documents, l'arme ultime pour faire plier l'Etat. Quelques jours plus tard, l'enquête était mise en ligne en catimini sur le site de la Documentation française... ».

Aujourd'hui, ces deux associations réclament une « expertise pluraliste, contradictoire et transparente » sur les effets sanitaires de la téléphonie mobile. Ce que dénonçait (dans notre dossier antennes relais) Etienne Cendrier, lors d’un récent procès (qu’il a gagné), nous interpelle ici dans notre arrondissement, qui a vu trois de ses six Conseils de quartier demander il y a deux ans au Maire d’appliquer pour l’implantation des antennes relais, le principe de précaution établi par l’OMS, à savoir 0,6 volts par mètre en pic - et non comme la loi Française l'y autorise 45 v/m, ou la charte de Paris négociée avec les opérateurs par Yves Contassot à 2,5 v/m (en moyenne). Pierre Castagnou s'était engagé publiquement - notamment devant le Conseil de quartier Jean Moulin / Porte d'Orléans réuni en séance pleinière - à soutenir ces voeux issus des Conseils de quartier. Quelques mois plus tard, en Conseil d'arrondissement, il se rétractait adoptant une position plus mobile...

Dan

Plus d'info :
+ Le site officiel de Priartem : www.priartem.com
+ Le site officiel d'Agir pour l'environnement : www.agirpourlenvironnement.org
+ Rappelons que cet enjeu de santé publique - la limitation de la puissance des antennes-relais - a fait l'objet d'une proposition de loi commune à des députés de gauche et de droite, preuve s'il en est que ce débat peut échapper à la bêtise d'un affrontement partisan...

mardi, 05 septembre 2006

Crèche ou logement social ? Lettre ouverte à Bertrand Delanoë

La pause estivale n'a pas démobilisée les riverains de la rue Morère qui continuent à se battre pour qu'une crèche voit le jour au n° 19 de leur rue... Regroupés dans l'association "Les 3 Portes", ils nous adressent une lettre ouverte au Maire de Paris, Bertrand Delanoë. Nous vous la retransmettons.

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Recommandé AR
URGENT : 19 rue MORERE- 75014 PARIS

Monsieur le Maire,

Nous nous permettons de vous interpeller à nouveau dans le cadre d’un projet d’implantation par la SEMEA 15 au 19 rue Morère 75014 Paris, en lieu et place d’une petite maison et d’un atelier préemptés par la Mairie d’arrondissement.

Loin de remettre en cause la nécessité de créer des équipements sociaux (logements, petite enfance, etc.) les riverains se plaignent d’un manque d’écoute et s’interrogent sur la bonne utilisation des fonds publics.

Les riverains, pragmatiques, avaient demandé depuis fort longtemps que le 19 rue Morère soit affecté à l’implantation d’une crèche, au lieu des logements sociaux initialement prévus lors de la préemption en 2001, dès lors qu’était apparu qu’un premier projet de logements devait être abandonné (juin 2004) pour des raisons architecturales mais également de bon sens (déficit total de crèche face à une abondance de logements sociaux dans cette partie du 14éme).

Conscient de ce déséquilibre, M. CASTAGNOU faisait voter, en janvier 2005, un amendement en Conseil d’arrondissement public, pour  installer une "Maison de la Petite Enfance" dans la même rue, au 13, sur un terrain plus récemment préempté par la Mairie.

Au delà de l’effet d’annonce, ce projet a du être rapidement abandonné au profit d'une "pension de famille" à caractère social, avec logements sociaux, car la parcelle trop petite a été achetée à coût prohibitif (2M€).

La Mairie, pourtant régulièrement interpellée sur le sujet depuis 2003, s’est constamment refusée d’examiner la possibilité d’implanter cet équipement pour la Petite Enfance au 19 de la même rue, préempté en 2001, malgré :
- Une surface plus importante;
- La possibilité d’utiliser l’existant (une construction actuelle idéale pour l’implantation d’une crèche ou halte garderie, réalisable, donc, à moindre coût et en peu de temps) ;
- Un coût de réalisation en tout état de cause nettement inférieur, le 19 ayant  été préempté à la moitié du prix.

Ignorant la voix des riverains et des associations, la Mairie s’arqueboute sur un deuxième projet de logements sociaux dans une rue qui est bien loin d'être uniquement bourgeoise. Le 14ème sud compte déjà 27 % de logements sociaux. Et la Mairie ne fait pas valoir  son droit de préemption sur d’autres parcelles au nord de l’arrondissement (ex. au 3 rue Boulard, près de Denfert-Rochereau, un promoteur privé construit de l’habitat haut de gamme)

En revanche, le 14ème , dans son ensemble, ne propose que 1200 places en crèche pour 5000 enfants de moins de 3 ans  taux (taux de service : 24 % quand votre équipe promettait 75 %  pour début 2007 !)

Aucune crèche ou halte garderie n’existe dans le triangle formé par les avenues Jean Moulin (puis général Leclerc jusqu’à Denfert) et René Coty… 2 crèches seulement (100 lits) si on étend le secteur entre Plaisance et la limite du 13ème… Seulement 1% des places crées dans Paris par votre équipe l’ont été dans le 14ème !

Quant au projet actuel au 19 rue Morère, nos élus imposent, sous prétexte de « faire du social », un projet :
• ne s’intégrant pas architecturalement dans la rue ;
• détériorant la qualité de vie au 17 d’une vingtaine de logements, extrêmement modestes (pièces uniques, avec WC sur le palier) en élevant un mur à 6 m de leur unique fenêtre ;
 au profit d’une construction étrange comportant 11 studios ou 2 pièces donnant sur des coursives fermés par des claustras (tellement sont nombreuses les servitudes de vues sur cette parcelle) et surplombée d’un Duplex aux deux derniers étages avec double terrasse …

En conséquence, nous vous demandons de bien vouloir faire réexaminer de toute urgence ce dossier en ordonnant l’examen très sérieux de l’implantation d’une structure pour la Petite Enfance au 19 rue Morère.

Dans le cas, hautement improbable, où la création d’une Maison de la Petite Enfance ne serait techniquement pas possible, nous vous demandons de respecter les objectifs affichés par la Mairie de Paris en matière urbanistique (préservation du bâti architectural urbain et des îlots de vie intérieurs, volonté de maîtriser la densification de l’espace urbain et de préserver la diversité architecturale parisienne) en ordonnant la construction d’un ensemble harmonieux dans le style de l’habitat de faubourg qui domine la rue Morère (R + 3 maximum), respectant, au delà des servitudes purement administratives, les îlots intérieurs, la clarté et l’ensoleillement des habitations voisines, à l’identique de ce dont elles jouissent actuellement.

Persuadés, en tant que citoyens et électeurs, que vous comprendrez notre démarche qui va dans le sens des objectifs affichés par la Mairie de Paris, nous vous remercions par avance de l’attention que vous porterez à ce courrier.

Dans l’attente de rencontrer l’un de vos collaborateurs, nous vous prions de croire, Monsieur le Maire, à l’assurance de nos sentiments les meilleurs.

Pour le bureau de l’Association,

Pierre MICHAUD
Président


Plus d'info :

+ Association "Les 3 Portes" - 21 rue Morère 75014 PARIS.
+ La loi SRU oblige à 20 % de logements sociaux. Faut-il aller au-delà de la loi ? Faut-il s’arrêter là ? La réponse de Pierre Castagnou.

 

samedi, 19 août 2006

Une interview de Pierre Castagnou (Part. III)

C'est bientôt la rentrée. L'occasion pour Paris14.info de faire le point sur les dossiers en cours dans notre arrondissement avec Pierre Castagnou, Maire du XIVe...

Aujourd'hui, logement social, Loi SRU et spéculation immobilière...

Paris 14 (P14) : Nous allons aborder le thème du logement social. La Ville de Paris finance 4000 logements sociaux chaque année, le chiffre couramment évoqué est celui de 100.000 demandeurs de logements sociaux, près de 5000 pour le seul 14ème arrondissement. Quelle est la durée moyenne d'attente pour un logement social ? Faut-il attendre plus de 10 ans ?

Pierre Castagnou (PC) : La difficulté à laquelle nous sommes confrontés, c’est d’abord le très faible taux de rotation : 4% sur Paris et 2,5% sur le 14ème arrondissement. Donc il y a peu de logements qui se libèrent.

La Ville construit beaucoup. Elle rachète aussi des immeubles privés pour les transformer en logements sociaux. Dans l’arrondissement, nous avons aussi 3 projets de maison relais pour les personnes en grandes difficultés sociales. Jamais autant n’a été fait en matière de logement. Mais il faut que tout le monde s’y mette. Le problème du logement n’est pas que parisien, il est aussi francilien. Trop de villes refusent de construire des logements sociaux !

P14 : Vous dites que l’un des problèmes dans le 14ème c’est le faible taux de rotation. Mais la Ville achète dans le 16e où le taux est encore plus faible. Ma question c’est le problème n’est-il pas le droit au logement social à vie ? On vous donne à l’âge de 30 ans un logement correspondant à vos besoins familiaux. 40 ans plus tard, vos besoins ont évolué mais vous êtes toujours dans le même appartement…

PC : Quand la situation du locataire évolue mais qu’il souhaite rester dans son logement, on ne peut pas non plus lui dire « vous dépassez le plafond, donc vous quittez » ! La loi prévoit des surloyers.
La Ville, par l’intermédiaire des bailleurs sociaux comme l’OPAC, développe les échanges de logements  pour que par exemple les foyers où il n’y a plus d’enfants, puissent trouver un logement plus adapté et laisser leur appartement à une nouvelle famille.  C’est une politique nouvelle mais elle n’est pas aisée à mettre en oeuvre. Les gens sont attachés à leur logement, leur immeuble, leur quartier…

P14 : Combien de logements sont réellement disponibles sur les 4000 logements financés par la Ville ? Le chiffre de 1200 est avancé…

PC : Dans le 14e, la grande majorité des logements financés sont des logements construits et non acquis, soit les deux tiers. Dans l’arrondissement, sur le millier de logements sociaux nouveaux financés sur 2001-2008, 650 relèvent de la construction neuve et 365 de l’acquisition.

P14 : Il y a une situation d’urgence absolue : au sein de la commission transparente d’attribution, comment fait-on le tri ?

PC : Il y a 4600 demandeurs de logements dans le 14ème. En raison du très faible taux de rotation, à peine 80 logements peuvent être proposés par an. Et il est déjà arrivé que certains mois aucun logement ne puisse être proposé… Après, la commission examine selon les critères qu’elle a définis, et sélectionne (ce qui n’est pas facile) trois demandeurs par logement avec un ordre de priorité. Puis c’est le bailleur, et non la commission, qui attribue.

Mais il faut être réaliste : la crise du logement n’est pas que parisienne. Elle est nationale. Il y a trois millions de personnes en France qui sont mal logées, ou pas logées du tout. Emmaüs reconnaît dans son rapport annuel l’effort fait par la Ville de Paris. Mais Paris n’est pas en mesure, à elle seule, de résoudre le problème du logement à Paris. Dans ce domaine, il faut une impulsion très forte, une politique très volontariste de l’Etat ; il faut une mobilisation des collectivités locales, et s’agissant de Paris, c’est en associant les communes limitrophes qu’on pourra mieux répondre à une vraie politique foncière. Il a fallu toute l’énergie de Jean Paul Huchon pour obtenir le feu vert de l’Etat afin de créer une agence foncière Régionale.

Il faut lutter contre la spéculation immobilière et contrôler la hausse des loyers. Dans une ville comme Paris c’est essentiel. Il faut aussi utiliser le droit de réquisition. Dans le passé ça a été fait par des gouvernements de gauche, ceux de Pierre Bérégovoy et de Lionel Jospin. Marie-Noëlle Lienemann, alors ministre du logement, avait réquisitionné le 26 rue de la Tombe Issoire où l’on avait fait des travaux pour loger provisoirement des familles en difficulté.

Cela sera l’un des thèmes majeurs des campagnes présidentielle et des législative. En tant qu’homme de gauche, j’ai trouvé invraisemblable que l'Abbé Pierre ait été obligé de faire un deuxième appel après son premier appel de 1954. Et 50 ans après, on est toujours dans la même situation, même pire ! Ce n’est pas acceptable. Cet hiver, Médecins Sans Frontières a distribué des tentes au sans-abri pour attirer l’attention sur ce grave problème.

P14 : Dans la rue du Commandeur, il y a des bureaux vides… ?

PC : Il s’agit d’un immeuble privé. Nous avons souhaité le racheter mais le prix était trop élevé. Finalement, c’est le siège national de l’UCPA qui s’y est installé.
Le 14e va dépasser en 2006 20 % de logements sociaux. D’ici la fin de la mandature, l’arrondissement comptera plus de 7% de logements sociaux supplémentaires.

P14 : La loi SRU oblige à 20 % de logements sociaux : faut-il aller au-delà de la loi ? Faut-il s’arrêter là ?

PC : La loi est destinée à contraindre les communes qui ne le font pas à construire des logements sociaux. Sur Paris, chacun a pu constater la résistance de certains maires, dont certains ne se gênent pas pour faire la leçon, à construire des logements sociaux dans leur arrondissement où ces 20% sont très loin d’être atteints. 20% est un minimum. Nous devons être en mesure d’apporter une réponse aux demandeurs de logements sociaux. Paris va aussi plus loin. Le PLU impose 25 % de logements sociaux dans les programmes de construction neuves.

Bien sur, il ne s’agit pas de construire n'importe où, n'importe comment. Mais les programmes de logements sociaux sont aujourd’hui de belle qualité architecturale. Il y a aussi le problème des ventes à la découpe qui touchent beaucoup d’immeubles à Paris et dans le 14ème, comme rue du Commandant Mouchotte, où finalement le propriétaire à renoncé à vendre après que la Ville ait annoncé qu’elle entendait acheter.

Propos recueillis par Dan Krajcman et Pierre Vallet - cette interview a été relue par Pierre Castagnou

Plus d'info :
+ Suite de notre interview après-demain avec la question des sans-abri.

mercredi, 28 juin 2006

Projet immobilier rue Morère : les riverains se mobilisent...

...autour de l'association "les 3 Portes" qui entend porter leur parole auprès de la Mairie du XIVe arrondissement. Laurence, secrétaire de cette association, nous adresse une lettre ouverte à Pierre Castagnou. Nous vous la retransmettons.

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Monsieur le Maire,

En janvier 2005 vous avez rendu publique, en Conseil d’arrondissement, l’information selon laquelle la Ville de Paris avait préempté le 13 rue MORERE pour y installer une « Maison de la Petite Enfance ».

Les contribuables du 14ème s’étaient félicités de la prise en considération de leur demande réitérée d’implanter un local pour la petite enfance dans ce 14ème sud qui en manque cruellement.

Le 14 février 2005 nous vous avions écrit pour vous demander, néanmoins, de réexaminer l’allocation des projets de la Mairie dans la rue MORERE, vous rappelant que le 19 de la rue avait également été préempté en 2001 en vue d’y construire un immeuble de logements sociaux. Pour mémoire le 19 est une jolie maison du XIXème (proposée au classement dans le cadre de la consultation PLU) idéalement configurée pour y aménager un espace dédié à la Petite Enfance : environnement vert et calme, bâtiment à l’identique d’autres crèches dans le quartier, peu de travaux nécessaires…

Si la nécessité de construire des logements sociaux ne peut être mise en cause, il nous semblait que, pour diverses raisons très valables (coût comparé de préemption des lots, protection des espaces), le projet de logements sociaux avait tout naturellement plus sa place au 13, préempté à plus du double du prix, sans intérêt architectural sur rue, ne souffrant pas de servitude de vue et dont le vis à vis sur rue est fort en retrait, préservé par un grand espace vert.

Nous n’avons jamais reçu de réponse à notre courrier, adressé en recommandé, mais nous avons appris incidemment que le projet de crèche avait finalement été tout bonnement abandonné … que ce soit sur la parcelle du 13 (400 m2 préempté à 2 millions d’euros : coût au berceau prohibitif) ou sur la parcelle du 19.

Interrogé la semaine dernière en Conseil de Quartier, lors de la présentation de son nouveau projet alambiqué de logements sociaux au 19 (la parcelle est décidément trop petite et soumise à de trop nombreuses servitudes pour y construire en hauteur),  Monsieur  Romain PARIS n’a pas craint de nous donner comme explication le fait que la Mairie « souhaite ardemment l’implantation d’une crèche MAIS qu’il est IMPOSSIBLE de changer l’utilisation d’un bien préempté en vue d'une opération AUTRE que celle indiquée dans la décision de préemption »…

Ceci est clairement inexact, dès lors que cette opération est l’une de celles énumérées à l'article L 300-1 du code de l’urbanisme. Or cet article L 300-1 énumère (notamment) la politique locale de l'habitat ET la réalisation d’équipements collectifs.

Par ailleurs la Mairie d'arrondissement ne revendique la création que de 22 places de crèches et de haltes garderies depuis mars 2001 (plus de 5 ans). Elle annonce, par contre, le financement d'un plan de 160 nouvelles places pour la Petite Enfance avant la fin de la mandature (en moins de 2 ans).

Nous vous rappelons qu’il y a près de 4500 enfants en bas âge dans le 14e arrondissement pour 1200 places de crèches…

Votre équipe a été élue sur des promesses dont les habitants souhaiteraient maintenant connaître la mise en place, que ce soit en matière de Petite Enfance ou en matière d’Urbanisme  (préservation du bâti architectural urbain et des îlots de vie intérieurs, maîtrise de la densification de l’espace urbain et  préservation de la diversité architecturale parisienne…)

Dans notre quartier dit « des Trois Portes » (Orléans, Châtillon, Montrouge), il ne faut pas oublier que nous subissons depuis 3 ans les désagréments de lourds travaux de voiries (tramway, quartier dit « vert » des rues Friant et Jean Moulin…), traumatismes locaux qui ne peuvent être entièrement gommés par la réussite, pour l’instant purement esthétique, du tramway. Nous constatons également que si l’habitat social est une priorité de l’équipe municipale, elle semble l’être comme toujours plus vers les Portes de Paris que dans les « beaux quartiers ». En témoigne l’exemple de la parcelle du 3 rue BOULARD (entre DENFERT- ROCHEREAU et la rue DAGUERRE) qui n’a pas été préempté par la Mairie et fait les délices d’un promoteur immobilier privé, pendant que, dans le même temps, on projette de construire DEUX immeubles sociaux dans la MEME rue dans un quartier qui compte déjà, quant lui, 27 % de logements sociaux, c’est à dire plus que le quota imposé par la loi SRU.

Comment comprendre ces décisions en terme de « mixité sociale » ?

Afin d’éviter tout risque de malentendu, de polémique ou de tension inutile nous tenons à vous rappeler que nous sommes extrêmement mobilisés sur la défense du patrimoine architectural de notre quartier, ainsi que, comme tout contribuable, sur une saine utilisation des deniers publics.

Nous pourrions être amenés à défendre nos intérêts avec l’attention et la volonté la plus extrême, avec un appel, si nécessaire, à la sanction des urnes.

Nous vous demandons une nouvelle fois de réexaminer de manière très urgente le projet et de répondre enfin aux attentes de vos concitoyens.

Espérant que votre décision sera emblématique de la tenue de vos engagements en matière de  démocratie participative et non le reflet d’une énième chimère électoraliste, nous restons dans l’attente d’une prompte réponse.

Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’expression de notre considération distinguée.

Pour les Trois Portes
La Secrétaire
Laurence BALLET

PS : Nous adressons copie de la présente à Monsieur Romain PARIS, à Monsieur Bertrand DELANOE et à Mme Olga TROSTINASKI  ainsi qu’aux rédactions du Parisien, du Monde et de Libération - et de Paris14.info.

Plus d'info :
+ Les 3 Portes, Association loi 1901, sans but lucratif - Siège social : 21 rue MORERE - 75014 PARIS.
+ Une réunion publique d'information sur le projet de la rue Morère devrait avoir lieu demain, jeudi 29 juin 2006 à partir de 19h à la Mairie du XIVe.

mardi, 13 juin 2006

Ce soir : Conseil de quartier Jean Moulin Porte d’Orléans

 C’est à 19h30, à l’école de la rue Prisse d’Avennes, si le foot n’est pas votre tasse de thé, le Conseil de quartier s’offre à vous (...Allez la France, tout de même !). Le premier sujet portera sur la PETITE CEINTURE, ancienne voie ferroviaire contournant la capitale, qui est au coeur d’un protocole d’accord en cours de validation entre RFF (Réseau Ferré de France) et la Ville de Paris.

Dans notre 14ème arrondissement, seront concernées par des conventions d’occupation provisoires la portion de la petite ceinture comprise entre le pont de la rue Didot et celui de l’avenue Jean Moulin, ainsi que le jardin de la rue de Coulmiers, situé sur des talus surplombant la voie ferrée. Ainsi, au niveau de l’arrondissement une coulée verte sur (ou longeant) la petite ceinture pourrait prendre forme dans les années à venir, ce qui constituerait un chemin pédestre de la Porte de Vanves au parc Montsouris, complétant celui qui relie déjà Montparnasse à la Porte de Vanves. Un vœu sur l’utilisation de la gare de Montrouge (photo ci-dessous) sera également proposé.

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L’autre point important portera sur le projet immobilier du 19 de la rue Morère, où un premier projet fort contesté avait été mis aux oubliettes. Venez nombreux, c’est un rendez-vous citoyen important qui est au cœur de la démocratie « participative ».

Dan

Plus d'info :
+ Conseil de quartier Jean Moulin / Porte d'Orléans - mardi 13 juin 2006 - Ecole élémentaire, 5 rue Prisse d'avennes - à partir de 19h30.
+ Demain soir : Conseil de quartier Pernety - mercredi 15 juin 2006 - Gymnase Rosa-Parks (accès par la place Moro-Giafferi, au carrefour de la rue du Château et de la rue Didot) - à partir de 19h30.

dimanche, 11 juin 2006

19 rue Morère : crèche ou logement social ?

Le projet de construction d'un immeuble de logements sociaux en lieu et place d'une crèche provoque un certain nombre de remous sur le quartier Petit-Montrouge, Porte d'Orléans. Nous recevons ce mail de Laurence que nous vous retransmettons.

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Bonjour,

Depuis 2004, nous sommes fortement mobilisés CONTRE l'édification, dans le petit Montrouge, d'un nouvel immeuble de logements sociaux et POUR la création d'une crèche.

Ce projet est un non sens pour la majorité des habitants qui attendent de leur mairie, avant un densification de l'habitat, un peu plus de qualité de vie (crèches, espaces verts, loisirs pour les jeunes…) pour ceux très nombreux qui y habitent déjà.

Vous trouverez ci après deux extraits du document remis à notre Maire en 2004 en faveur de ces arguments ce qui a enlisé la constrution d'un premier projet. Serons-nous un jour, ENFIN, entendus, nous qui habitons le quartier et sommes les mieux placés pour savoir de quoi nous avons besoin ? Un courrier a été adressé à M CASTAGNOU en février 2005, resté sans réponse, un autre à Mme AUFFRET, il y a deux semaines....

Quant à l'argument de la crèche en étage, il est inopérant , le lot faisant 400M². Même seulement dix lits, ce sont dix femmes qui peuvent reprendre le travail !

UN PROJET QUI CREUSE L'OPPOSITION QUARTIERS CENTRAUX - FAUBOURGS

La rue MORERE est implantée dans un des rares quartiers de Paris qui a dépassé les quotas de la loi SRU !

A Paris, 68 % du logement social est concentré dans les arrondissements périphériques (13, 14, 18, 19, 20)…. contre 3,7 % pour les 1,2,3,4,5,6,7,8 et 9ème arrondissements.


Dans le 14ème, 27 % des logements sont gérés par des bailleurs sociaux dans le parc des résidences principales, ces chiffres ne tenant pas compte des 500 logements de la ZAC Alésia-Montsouris et les 300 de la ZAC Didot. 80 % de ces logements sont situés au sud-ouest de l’arrondissement :

Alors que les 9/10ème de Paris sont concernés par l’amélioration de l’offre de logements sociaux, le quartier de la porte de Châtillon, est classée selon le dernier numéro « à Paris » d’avril, mai, juin 2004 en « Zone d’équilibre en limite des principaux secteurs comptant plus de 20 % de logements sociaux » …Et pour cause, puisqu’il se trouve pris en tenaille entre les secteurs rénovés dans les années 60-70 (Porte de Vanves, rue des Plantes, avenue Jean Moulin) et les immeubles OPAC du Boulevard Brune.

UN PROJET QUI NE TIENT PAS COMPTE DES BESOINS DES HABITANTS

Les comptes rendus des conseils d’arrondissement martèlent régulièrement : « Il est absolument nécessaire d’envisager toutes les possibilités d’aménagement en concertation avec les habitants en examinant les réels besoins de la population locale. »

Ces besoins sont criants : ce sont les plus élémentaires de cette partie de la population majoritairement représentée à Paris, celle des jeunes familles de classes moyennes, des familles monoparentales, de toutes ces femmes qui doivent travailler et n’ont pas les moyens financiers d’engager une employée de maison pour garder les enfants à leur domicile, bref cette population qui fait tourner la capitale et qui est la première à déserter Paris pour la banlieue par manque d’équipements de proximité.

Les riverains s’interrogent sur cette volonté affichée par la Mairie de détruire l’existant pour utiliser au mieux les possibilités du POS.

Le manque criant d’équipement en faveur de la petite enfance dans cette partie du 14ème et la disposition des locaux prêchent pourtant, sans faire grand effort d’imagination, pour la création d’une crèche ou d’une halte garderie qui aurait le mérite d’accéder aux souhaits de tous et notamment de M CASTAGNOU (sur la modification du projet villa Moderne : « J’aurais personnellement souhaité que cet endroit soit entièrement consacré à la petite enfance…. »).

Les bâtiments existants au 19 rue MORERE sont en effet en parfait état : il s’agit même là d’un lieu IDEAL pour l’accueil des jeunes enfants, à moindre coût car quasiment sans travaux (bâtiments à 1 étage, cour, bâtiment Rdch au fond, calme, verdure). Un changement de destination rapide, de surcroît, contrairement aux pronostics actuels de construction d’une crèche (4/5 ans).

ALORS QUE l'on sait que la question de la petite enfance est une question fondamentale au même titre que le logement, pour l’avenir de la capitale et qu’il faut répondre aux priorités des jeunes couples avec enfants : un logement (certes) à loyer modéré ET des modes de garde pour leurs enfants (programme de l’équipe municipale en place)

ALORS QUE la vraie mixité sociale se fait au niveau du quartier, voir de l’îlot : il est important de créer des équipements de proximité dans un lieu résidentiel au lieu de densifier l’habitat.

ALORS QUE force est de constater dans le 14, notamment le Petit Montrouge, un manque criant de places d’accueil pour les tout petits : « Le 14e dispose d’un réseau dense et bien réparti d’établissements scolaires, mais les capacités d’accueil des très jeunes enfants se révèlent insuffisantes.
La réalisation d’opérations d’aménagement dans les ZAC Alésia Montsouris et Didot devraient en outre faire apparaître de nouveaux besoins.
La répartition des équipements de petite enfance est très déséquilibrée entre l’ouest (Plaisance) concentrant l’essentiel des équipements et les autres quartiers, notamment Montparnasse (nord) et surtout le Petit Montrouge (sud-ouest) densément habité ».
(source : présentation du 14ème sur le site web de la Mairie de Paris)


ALORS QUE les comptes rendus du conseil d’arrondissement regorgent de déclarations sur le sujet (Mme AUFFRET, concernant la création d’une crèche de 20 places : « ce qui est bienvenu quand on connaît le peu de place que peu offrir notre arrondissement », « le fait de trouver de la place pour l’implantation de crèches est déjà une gageure »).

UN PROJET ONEREUX ALORS QU’IL EXISTE UNE SOLUTION A COUT REDUIT QUI PERMET DE DEGAGER DES FONDS POUR D’AUTRES COMBATS

La Mairie a prévue de dépenser 2,04 MILLIONS d’euros pour ce projet de démolition puis reconstruction.

ALORS QUE la transformation de ce lieu en crèche peut se faire à un coût dérisoire pour le bénéfice de centaines de familles.

ALORS QUE l’on sait que des logements vacants sont libres dans les immeubles gérés par l’OPAC à 200 m !

Epérant que vous serez nombreux à vous joindre à nous dans ce combat symbolique et nécessaire.

Laurence

...pour "Les 3 Portes" - Association loi 1901 - 21 rue MORERE - 75014 Paris.

Plus d'info :
+ La Mairie présentera son nouveau projet de logements sociaux pour le 19 rue Morère mardi 13 juin 2006 prochain à 19h30 lors du Conseil de quartier Jean Moulin - Porte d'Orléans qui aura lieu dans l'Ecole élémentaire 5, rue Prisse d’Avennes.
+ Le 13 rue Morère fait également débat...
+ Social ou petite enfance ?

samedi, 03 juin 2006

Plan Local d'Urbanisme : une majorité sous pression

Le projet de Plan Local d'Urbanisme devrait être adopté lors des prochaines séances du Conseil de Paris (les 12 et 13 juin prochain). Ce document, déterminant pour notre "vivre ensemble", continue à faire l'objet d'un très vif débat. Le groupe des Verts, mené par René Dutrey (1er adjoint auprès de notre Maire du XIVe), a fait monter la pression d'un cran en menaçant de ne pas voter en l'état un projet qui réserverait encore trop d'espace aux bureaux... L'opposition UMP-UDF se retrouverait ainsi en position de voir l'un des projets majeurs de la mandature de Bertrand Delanoë désavoué.

...Du côté associatif, cela bouge également. Dans notre arrondissement, la très active association Monts14 nous adresse via son Président Patrice Maire un communiqué de presse. En voici le contenu :

Communiqué de presse inter-associations

La Ville de Paris veut faire passer le COS de 3 à 4,2 !

La Commission d'enquête sur le PLU juge impératif d'augmenter le COS de 20% pour les logements sociaux et de 20% pour les logements HQE, à "Haute qualité environnementale". Ceci revient à autoriser des COS de 4,2 au lieu de 3 dans le projet soumis à enquête publique ! La Ville de Paris s'apprête à suivre cet avis.

Paris est pourtant l'une des villes européennes les plus densément peuplées. Elle a déjà perdu de son attrait lors des grandes opérations d'aménagement qui ont eu lieu depuis les années 70 et qui ont abouti à une uniformisation du bâti dans les arrondissements périphériques, dans le 13e, le 14e, le 19e, le 20e…  Il subsiste aujourd'hui quelques séquences du tissu urbain faubourien datant du 19e siècle qui contribuent à faire le charme de la capitale, à en faire l'une des villes les plus visitées au monde. Elles risquent de disparaître…

Ce sacrifice ne permettra aucunement de résoudre les difficultés à se loger à Paris. Nous avons de multiples exemples de petites opérations initiées par des personnes très riches cherchant à avoir davantage d'espace…   et à s'enrichir davantage par la même occasion.

Dans certains arrondissements, comme le 14e, les rues visées par cette augmentation du COS sont celles où subsiste le milieu le plus populaire, dans d'autres, comme le 18e, à Montmartre, c'est un patrimoine particulièrement attachant qui risque d'être dénaturé. Paradoxalement, l'augmentation du COS contribuera à chasser ce dernier milieu populaire ou cette mémoire du vieux Paris, pour le seul profit de quelques familles très riches !

Les Parisiens sont pour le patrimoine !

En 2004, lorsque le Maire de Paris avait envoyé aux Parisiens un questionnaire sur le PLU, 120 000 personnes avaient répondu et 93% avaient jugé important, voire très important, de préserver les petits immeubles des anciens villages de Paris.

En 2005, lors de l'enquête publique, près de 1500 demandes portaient sur des préservations à la parcelle aboutissant à faire baisser la densité. Il n'y avait que 65 observations sur le COS, dont 25 voulaient l'augmenter, 30 le jugeaient satisfaisant ou déjà élevé et 10 seulement suggéraient de l'augmenter en cas de logements sociaux.
Les Parisiens sont contre l'augmentation du COS. La Commission d'enquête a outrepassé son rôle, elle parle en son nom propre, sans tenir compte de l'enquête publique et de l'avis des Parisiens.

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Habitants du XIVe, vous avez consulté ce document ? Donnez-nous votre sentiment, vos analyses...

Pierre

Plus d'info :
+ Vous avez trouvé des Plans mais vous trouvez leur interprétation difficile ? La Ville de Paris vous propose une animation qui vous permettra de mieux comprendre les nombreuses cartes mises à votre disposition. Bon, maintenant, vous devriez peut-être commencer par le lexique...