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mercredi, 31 octobre 2007

Des tours à Paris ? Bertrand Delanoë s'engage...

Bertrand Delanoë candidat à sa propre succession dévoile progressivement ses projets de tours dans Paris. A lire dans l'édition d'hier quotidien Le Monde. Extrait :

Désireux de faire sauter, s'il est réélu maire de Paris en 2008 - et en quelques endroits seulement -, le verrou réglementaire qui limite la hauteur des immeubles à 37 mètres, soucieux de réconcilier avec la hauteur les Parisiens, traumatisés par la tour Montparnasse, M. Delanoë a sollicité quelques-uns des plus grands noms de l'architecture français, allemands, espagnols et autrichiens. Ceux-ci ont réfléchi à l'utilité et à la possibilité de construire un ou plusieurs gratte-ciel sur trois sites : le quartier de Masséna-Bruneseau (13e), la porte de la Chapelle (18e) et la porte de Bercy (12e).

Lire l'intégralité de l'article du Monde (avant son classement en archives). 

Plus d'info :
+ Quel nom pour le Grand Paris ? Participez à notre sondage express ci-contre (colonne de droite).
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jeudi, 11 octobre 2007

Bertrand Delanoë dans le XIVe

Bertrand Delanoë tiendra ce soir, jeudi 11 octobre 2007 de 18h30 à 20h30 une réunion sur le thème de la Solidarité à Paris en présence de Roberta Bernard, responsable associative.

La rencontre aura lieu au Gymnase Mouchotte (31, rue du Cdt-Mouchotte - voir le plan du quartier). Cette réunion est ouverte à toutes et à tous et le Maire de Paris vous propose de la préparer.

Pierre

Plus d'info :
+ Le site de campagne de Bertrand Delanoë : www.bertrandelanoe.net.

lundi, 23 juillet 2007

Les entretiens de l'été : Pierre Castagnou (part. IV)

Paris14.info prend ses quartiers d'été et vous propose de retrouver l'essentiel des interviews conduites sur l'année passée...
Nous vous livrerons au passage, nos impressions et séquences "off" sur ces entretiens...
A tout seigneur, tout honneur, nous débutons cette série estivale avec une interview de Pierre Castagnou, Maire du XIVe arrondissement diffusée dans nos colonnes au mois d'août dernier....

Part. IV : sans-abri, logement social, Loi SRU et spéculation immobilière...

Paris 14 (P14) : Venons en à la question des sans-abri. Deux groupes importants dans le 14ème, l’un devant la caserne des pompiers Marché Villemin, l’autre Avenue du Gal Leclerc devant Pier Import. D’ailleurs, à cet endroit, il y avait un banc, on a enlevé ce banc et maintenant ces sans-abri ont disposé là des chaises, des matelas, des canapés... Comment réagissez-vous devant cette situation ?

Pierre Castagnou (PC) : Nous avons mis en réseau tous les acteurs intervenant auprès des sans-abri : assistantes sociales, Emmaüs, SAMU social, Restos du cœur, BAPSA… Souvent ils travaillaient séparément. Nous avons chercher à mieux coordonner leur action, développer une synergie.

Les sans-abri sont une population très composite. Il y a de plus en plus de femmes, de plus en plus de jeunes. Il faut agir très vite, dès que les gens tombent dans l’errance, pour éviter la désocialisation, d’autant que beaucoup de sans-abri ont un emploi, ont un revenu…

Parfois les choses sont plus difficiles. Les gens vivent dans la rue depuis longtemps. Ils n’ont plus aucune attache et ne veulent pas avoir affaire aux institutions.
Une des réponses est la construction de résidences sociales, de taille modeste pour faciliter la réinsertion. Nous avons ainsi quatre projets dans l’arrondissement. Le chantier de la première résidence, rue de la Gaîté, vient de débuter.

P14 : Au bout d’un certain temps, il y a une exaspération des riverains

PC : Oui, le Samu social, la BAPSA qui dépend de la Préfecture de police [ndlr : Brigade d’Assistance aux Personnes Sans Abri] interviennent… On a récemment recensé une centaine de sans-abri dans le 14ème. La police intervient en cas de trouble de l’ordre public.

Le problème, c’est parfois que les sans-abri refusent d’aller dans des centres d’hébergement d’urgence parce qu’ils craignent la promiscuité ou la violence, refusent la contrainte, n’arrivent pas à renoncer à l’alcool…

J’en appelle aussi à la compréhension de chacun. Se retrouver sans toit peut arriver à tout le mode : on perd son boulot, on se sépare de sa femme ou de son mari, on perd son logement et on a vite fait de se retrouver à la rue. D’ailleurs souvent les gens aident les sans abris en leur donnant argent, matelas, couvertures…

P14 : Puisque nous parlons d'action sociale, qu’en est-il des problèmes de locaux du Centre social Didot Broussais menacé d'expulsion à l'hiver dernier ?

PC : Le problème est réglé. Il était impensable que l’AP-HP puisse mettre à la porte le seul Centre social du 14ème. Le centre restera sur Broussais. Il sera relogé par la ville dans le cadre de la reconversion du site. C’est l’engagement que j’ai pris et il sera respecté.

P14 : Le 2e centre social du quartier Porte de Vanves est programmé pour quelle date ?

PC : Eh bien les travaux ont commencé avec la démolition de l’ancien centre commercial. La livraison est prévue en 2008. Outre le centre social, il y aura une crèche, un relais d’assistantes maternelles, et des locaux d’activité.

P14 : Rue Morère, l’un des deux projets devait être une crèche, mais ce serait une résidence sociale du type de la rue de Ridder… Un projet qui a dynamité dans tout le quartier Didot l’action en faveur des personnes sans abri.

PC : Non, cela n’a rien  à voir avec la rue de Ridder, où il existe un centre d’hébergement du Samu social. Il s’agira d’une pension de famille de 10 studios, où les gens bénéficieront d’un accompagnement social.

Propos recueillis par Dan Krajcman et Pierre Vallet - cette interview a été relue par Pierre Castagnou

Plus d'info :
+ Suite de notre interview demain avec l'un des thèmes phares de la mandature : petite enfance & crèches.

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Les commentaires...

Une année s'est écoulée depuis la 1ère diffusion de cette interview et les deux groupes de sans-abri qui y sont évoqués sont toujours là. Le Maire du XIVe semble donc bien désarmé quelles que soient les synergies qu'il évoque... La méthode est-elle la bonne ?

Pourtant des projets avancent, notamment ceux de pensions de famille, destinés prioritairement à des publics qui ont perdu toute attache. Mais le temps politique bat à sa propre cadence qui n'est pas nécessairement la nôtre... Si tout pouvait aller un peu plus vite.

Pour le reste, le Centre social Didot attend son déménagement dans des préfabriqués qui seront prochainement posés sur les terrains de l'Hôpital Broussais. A terme, il devrait occuper le rez-de-chaussée d'un bâtiment réhabilité. a l'horizons 2012 ? Les problèmes financiers du centre sont eux toujours là. Le Centre se bat pour sa survie et son équipe reste mobilisée. Si vous souhaitez lui apporter votre aide ou un soutien financier, contactez-nous, nous ferons suivre...

Pierre Vallet

vendredi, 20 juillet 2007

Les entretiens de l'été : Pierre Castagnou (part. III)

Paris14.info prend ses quartiers d'été et vous propose de retrouver l'essentiel des interviews conduites sur l'année passée...
Nous vous livrerons au passage, nos impressions et séquences "off" sur ces entretiens...
A tout seigneur, tout honneur, nous débutons cette série estivale avec une interview de Pierre Castagnou, Maire du XIVe arrondissement diffusée dans nos colonnes au mois d'août dernier.

Part. III : logement social, Loi SRU et spéculation immobilière...

Paris 14 (P14) : Nous allons aborder le thème du logement social. La Ville de Paris finance 4000 logements sociaux chaque année, le chiffre couramment évoqué est celui de 100.000 demandeurs de logements sociaux, près de 5000 pour le seul 14ème arrondissement. Quelle est la durée moyenne d'attente pour un logement social ? Faut-il attendre plus de 10 ans ?

Pierre Castagnou (PC) : La difficulté à laquelle nous sommes confrontés, c’est d’abord le très faible taux de rotation : 4% sur Paris et 2,5% sur le 14ème arrondissement. Donc il y a peu de logements qui se libèrent.

La Ville construit beaucoup. Elle rachète aussi des immeubles privés pour les transformer en logements sociaux. Dans l’arrondissement, nous avons aussi 3 projets de maison relais pour les personnes en grandes difficultés sociales. Jamais autant n’a été fait en matière de logement. Mais il faut que tout le monde s’y mette. Le problème du logement n’est pas que parisien, il est aussi francilien. Trop de villes refusent de construire des logements sociaux !

P14 : Vous dites que l’un des problèmes dans le 14ème c’est le faible taux de rotation. Mais la Ville achète dans le 16e où le taux est encore plus faible. Ma question c’est le problème n’est-il pas le droit au logement social à vie ? On vous donne à l’âge de 30 ans un logement correspondant à vos besoins familiaux. 40 ans plus tard, vos besoins ont évolué mais vous êtes toujours dans le même appartement…

PC : Quand la situation du locataire évolue mais qu’il souhaite rester dans son logement, on ne peut pas non plus lui dire « vous dépassez le plafond, donc vous quittez » ! La loi prévoit des surloyers.
La Ville, par l’intermédiaire des bailleurs sociaux comme l’OPAC, développe les échanges de logements  pour que par exemple les foyers où il n’y a plus d’enfants, puissent trouver un logement plus adapté et laisser leur appartement à une nouvelle famille.  C’est une politique nouvelle mais elle n’est pas aisée à mettre en oeuvre. Les gens sont attachés à leur logement, leur immeuble, leur quartier…

P14 : Combien de logements sont réellement disponibles sur les 4000 logements financés par la Ville ? Le chiffre de 1200 est avancé…

PC : Dans le 14e, la grande majorité des logements financés sont des logements construits et non acquis, soit les deux tiers. Dans l’arrondissement, sur le millier de logements sociaux nouveaux financés sur 2001-2008, 650 relèvent de la construction neuve et 365 de l’acquisition.

P14 : Il y a une situation d’urgence absolue : au sein de la commission transparente d’attribution, comment fait-on le tri ?

PC : Il y a 4600 demandeurs de logements dans le 14ème. En raison du très faible taux de rotation, à peine 80 logements peuvent être proposés par an. Et il est déjà arrivé que certains mois aucun logement ne puisse être proposé… Après, la commission examine selon les critères qu’elle a définis, et sélectionne (ce qui n’est pas facile) trois demandeurs par logement avec un ordre de priorité. Puis c’est le bailleur, et non la commission, qui attribue.

Mais il faut être réaliste : la crise du logement n’est pas que parisienne. Elle est nationale. Il y a trois millions de personnes en France qui sont mal logées, ou pas logées du tout. Emmaüs reconnaît dans son rapport annuel l’effort fait par la Ville de Paris. Mais Paris n’est pas en mesure, à elle seule, de résoudre le problème du logement à Paris. Dans ce domaine, il faut une impulsion très forte, une politique très volontariste de l’Etat ; il faut une mobilisation des collectivités locales, et s’agissant de Paris, c’est en associant les communes limitrophes qu’on pourra mieux répondre à une vraie politique foncière. Il a fallu toute l’énergie de Jean Paul Huchon pour obtenir le feu vert de l’Etat afin de créer une agence foncière Régionale.

Il faut lutter contre la spéculation immobilière et contrôler la hausse des loyers. Dans une ville comme Paris c’est essentiel. Il faut aussi utiliser le droit de réquisition. Dans le passé ça a été fait par des gouvernements de gauche, ceux de Pierre Bérégovoy et de Lionel Jospin. Marie-Noëlle Lienemann, alors ministre du logement, avait réquisitionné le 26 rue de la Tombe Issoire où l’on avait fait des travaux pour loger provisoirement des familles en difficulté.

Cela sera l’un des thèmes majeurs des campagnes présidentielle et des législative. En tant qu’homme de gauche, j’ai trouvé invraisemblable que l'Abbé Pierre ait été obligé de faire un deuxième appel après son premier appel de 1954. Et 50 ans après, on est toujours dans la même situation, même pire ! Ce n’est pas acceptable. Cet hiver, Médecins Sans Frontières a distribué des tentes au sans-abri pour attirer l’attention sur ce grave problème.

P14 : Dans la rue du Commandeur, il y a des bureaux vides… ?

PC : Il s’agit d’un immeuble privé. Nous avons souhaité le racheter mais le prix était trop élevé. Finalement, c’est le siège national de l’UCPA qui s’y est installé.
Le 14e va dépasser en 2006 20 % de logements sociaux. D’ici la fin de la mandature, l’arrondissement comptera plus de 7% de logements sociaux supplémentaires.

P14 : La loi SRU oblige à 20 % de logements sociaux : faut-il aller au-delà de la loi ? Faut-il s’arrêter là ?

PC : La loi est destinée à contraindre les communes qui ne le font pas à construire des logements sociaux. Sur Paris, chacun a pu constater la résistance de certains maires, dont certains ne se gênent pas pour faire la leçon, à construire des logements sociaux dans leur arrondissement où ces 20% sont très loin d’être atteints. 20% est un minimum. Nous devons être en mesure d’apporter une réponse aux demandeurs de logements sociaux. Paris va aussi plus loin. Le PLU impose 25 % de logements sociaux dans les programmes de construction neuves.

Bien sur, il ne s’agit pas de construire n'importe où, n'importe comment. Mais les programmes de logements sociaux sont aujourd’hui de belle qualité architecturale. Il y a aussi le problème des ventes à la découpe qui touchent beaucoup d’immeubles à Paris et dans le 14ème, comme rue du Commandant Mouchotte, où finalement le propriétaire à renoncé à vendre après que la Ville ait annoncé qu’elle entendait acheter.

Propos recueillis par Dan Krajcman et Pierre Vallet - cette interview a été relue par Pierre Castagnou

Plus d'info :
+ Suite de notre entretien lundi avec la question des sans-abri.

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Les commentaires...

In fine, Pierre Castagnou ne conteste pas nos chiffres. Si 4000 logements sociaux sont financés chaque année, un peu plus de 1000 seulement sont disponibles. Un chiffre en baisse par rapport aux années Tibéri. Si "jamais autant n'a été fait en matière de logement", jamais les résultats obtenus n'ont été aussi dérisoires et Bertrand Delanoë, en poursuivant à Paris une politique du logement social qui avait pourtant déjà fait les preuves de son inefficacité, devra assumer pleinement cette crise qui aura conduit l'Abbé Pierre à un nouvel appel...

Et pour cause, comme le relève le Maire du XIVe arrondissement, la question du logement social n'est pas parisienne mais francilienne. Personne ne semble pourtant se décider à changer d'échelle. Pourtant, Bertrand Delanoë et Jean-Paul Huchon ont entre leurs mains de nombreux leviers... Mais tout ce qui pourrait nous rapprocher d'un Grand Paris renforce l'un et affaibli l'autre...

Il faudra également avoir le courage politique de s'attaquer au scandale du logement social à vie qui annihile toute marge de manoeuvre en autorisant des personnes qui n'en n'ont plus la nécessité de bénéficier d'une solidarité qui n'est pour eux qu'un élément de confort. Les surloyers ne sont pas ou peu appliqués. Il faudra donc remettre totalement à plat le système d'attribution des logements sociaux et ce, au plan régional.

Sur un sujet aussi sensible, l'Etat, partie prenante, ne pourra rester en dehors d'une négociation d'ampleur. Prendra-t-il  l'initiative d'une conférence régionale du logement social ?

Pierre Vallet

mardi, 10 juillet 2007

Logement social : toujours l'état d'urgence

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source APUR 

Un graphique qui ne se passe pas de commentaire. Le logement est de fait une de ces problématiques parisiennes qui ne trouvera de solution que dans une réflexion à l'échelle du Grand Paris.

La question est : le Grand Paris trouvera-t-il les soutiens politiques de tous bords indispensables à sa concrétisation ? Le Président de la République s'est exprimé en sa faveur, Bertrand Delanoë s'est dit ouvert à la discussion sur le sujet, reste à convaincre Jean-Paul Huchon qui semble freiner des 4 fers... A suivre.

Pierre

Plus d'info :
+ Le site de l'Atelier Parisien D'Urbanisme.

vendredi, 02 février 2007

Recours de Monts 14 contre le PLU de Paris voté le 12 juin 2006

Encore plus de densité à Paris ? L'association Monts14, bien connue pour ses combats de défense du patrimoine batit ancien dans notre arrondissement, part en guerre contre un PLU sensé aller à l'encontre de ce que réclamaient les parisiens. Une conférence de presse s'est tenue à La Bélière, 74 rue Daguerre, le lundi 29 janvier 2007 à 18 h. Voici son communiqué.

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L'association Monts 14 a décidé de faire un recours devant le tribunal administratif contre le Plan local d'urbanisme parisien voté le 12 juin 2006 pour deux raisons :
- Premièrement, le COS, Coefficient d'occupation des sols a été fixé à 3, comme cela était prévu lors de l'enquête publique qui a eu lieu du 31 mai au 13 juillet 2005. Cependant, le même jour, la Ville décidait d'appliquer les articles L 127.1 et L.128-1 du Code de l'urbanisme qui permettent de l'augmenter de 20% pour du logement social (loi n° 95-74 du 21 janvier 1995), et de 20% pour des HQE, immeubles à Haute qualité environnementale (loi du 13 juillet 2005 fixant les orientations de la politique énergétique). Les Parisiens auraient du être avertis de cette intention lors de l'enquête publique.
- Deuxièmement, lors de l'enquête publique, 70% des 2156 Parisiens qui se sont exprimés, ont réclamé des modifications des règles morphologiques. Celles-ci portaient à 96 % sur des protections supplémentaires. Or, le projet voté le 12 juin 2006 est quasiment identique à celui présenté en 2005.

L'association Monts 14 remarque que le préfet de Paris, Bertrand Landrieu, joue un rôle important dans le choix des personnes aptes à faire partie des Commissions d'enquête publique. Celle de 2005 pour le PLU parisien était présidée par un général de gendarmerie à la retraite, Jean Chaulet. Dans ses conclusions de janvier 2006, Jean Chaulet estimait qu'il ne fallait pas tenir compte des observations des Parisiens qui " aboutissaient à diminuer sensiblement la densité". Il émettait un avis défavorable, sauf  si la Ville profitait des "possibilités offertes par les articles L 127.1 et L.128-1". Aujourd'hui, le préfet va encore plus loin en estimant que la protection de 5000 bâtiments parisiens est "contraire au droit de propriété". L'association Monts 14 estime que le préfet outrepasse ses fonctions par une ingérence systématique en faveur de la densification.

Patrice Maire
Président de l'association Monts14

Plus d'info :
+ ...Sur le site de cette association

lundi, 15 janvier 2007

Droit au logement opposable : une tribune de Christian Julienne

Nous avons longuement interviewé Christian Julienne, expert des questions d'urbanisme et de gestion du développement des villes, au mois de décembre dernier. En ce début d'année, il revient vers nous en nous adressant cette tribune relative au récentes déclarations gouvernementales sur le "Droit au logement opposable". Nous vous la retransmettons.

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Droit au logement opposable : le gouvernement confond vitesse... et prestidigitation !

Le comportement de Jacques Chirac et de Dominique de Villepin voulant préparer, rédiger puis faire voter en moins d’un mois une loi « rendant le droit au logement opposable » est si contraire au respect le plus élémentaire des citoyens – et surtout des plus pauvres – que les mots manquent pour qualifier cette attitude. Pour éviter des termes plus violents, un seul mot nous vient à l’esprit, celui de « prestidigitation ». En effet, comment régler entre le 5 et le 25 janvier 2007 un problème posé en permanence depuis douze ans sinon par la magie ?

Quelle est la question posée que les enfants de Don Quichotte ont su, grâce aux médias, faire surgir sur la scène publique ?

Tous les experts de toutes mouvances politiques sont d’accord sur trois évaluations du « mal-logement » :
- 9 % de la population habitent dans des logements surpeuplés (une personne de plus que le nombre de pièces
- 5 % de la population cumulent un ensemble de déficiences en matière de logement : surpeuplement, vétusté, absence de confort...
- 1, 6 % de la population, c’est-à-dire 1 million de personnes, n’a quasiment pas de logement. Elle vit en hôtel meublé, en sous-location surpeuplée, en camping-caravaning, en habitat de fortune et, pour environ 100 000 personnes, dans la rue.

Citer ces chiffres n’est pas faire du misérabilisme. Soulignons d’ailleurs parallèlement que les conditions d’habitat des Français ont connu une amélioration considérable en trente ans et que 85 % des ménages ont des conditions tout à fait satisfaisantes. En 1970 chaque Français disposait de 22 m2, en 2002 de 37 m2. Les logements surpeuplés ou comptant une personne par pièce représentaient 53 % du parc immobilier en 1970, ils n’en représentent plus que 33 % en 2002. Mais il a fallu 35 ans pour en arriver là.

Un tour d’illusion digne du plus grand cabaret du monde !

Revenons à la question posée : comment loger correctement à un niveau de loyer acceptable ce million de personnes en état d’extrême difficulté ?

Eh bien la réponse a été donnée en 24 heures par Dominique de Villepin. Par un formidable tour de prestidigitation, celui-ci nous assure que le problème disparaîtra, escamoté par un tour de magie législative qui, entre le Sénat le 25 janvier et l’Assemblée le 15 février, assurera en deux ans et demi – du 1/01/09 au 1/07/011 – le logement de ce million de personnes. Quel talent !!!

Un autre illusionniste, Louis Besson, avait fait voter en 1990 une grande loi baptisée « droit au logement ». Deux ans plus tard, en 1993, la construction neuve tombait à son plus bas niveau avec 234 000 logements dont 65 000 HLM locatives.

Le gouvernement actuel a certes relancé la construction avec 435 000 logements lancés en 2006, mais seulement 51 000 HLM locatives. On en lancera semble-t-il moins de 60 000 en 2007 malgré les efforts louables et reconnus de Marc-Philippe Daubresse et Jean-Louis Borloo et malgré la sanctuarisation des crédits HLM (ne confondons surtout pas les logements financés et les logements lancés). Or, pour construire et utiliser ces crédits, il faut démolir, reloger, reconstruire moins dense et donc trouver des terrains ailleurs, lancer des appels d’offres, respecter les prix plafonds etc... etc..

Alors, assurer le droit au logement à 1 million de personnes, même en prenant cinq ans au lieu de deux ans et demi, suppose que l’on dispose de quelques 450 000 appartements locatifs, soit 90 000 de plus, chaque année, pendant 10 ans, que le niveau atteint aujourd’hui. A supposer qu’au fur et à mesure d’autres demandes n’apparaissent pas ; à supposer que seuls les 1,6 % de personnes ne disposant pas d’un « logement normal » soient justiciables de ce droit, à supposer qu’une norme de 25 % à 30 % de taux d’effort soit maintenue etc... etc...

Pour solutionner le problème, il faudrait prendre d’urgence plusieurs mesures permettant :
- d’augmenter le taux de mobilité en HLM (M. Borloo s’y oppose catégoriquement).
- de construire une majorité d’HLM dits « d’insertion » alors que ceux-ci représentent moins de 10 000 par an.
- d’inciter les propriétaires à louer les logements vacants, ce qui ne se fera jamais par la réquisition mais uniquement par une garantie de percevoir les loyers impayés (référé loyer) et surtout de pouvoir récupérer leur bien.
- de permettre au secteur privé de construire avec les mêmes avantages financiers que le secteur HLM.

Enfin il faudrait que le secteur du BTP puisse livrer à des prix acceptables quelques 90 000 logements de plus chaque année alors que les entreprises ne peuvent fournir la demande actuelle que grâce à une hausse de prix permanente et rédhibitoire en face des prix plafonds.

Par ailleurs, le droit au logement opposable suppose connues les réponses précises données à quatre questions.

1 – Qui peut bénéficier de ce droit ? Un niveau de revenu ? Une situation familiale couplée à ce niveau de revenu ? Une situation de fait à un instant donné ? Un rapport revenus/loyers, c’est-à-dire un taux d’effort déterminé ? Il faudrait déjà travailler six mois d’arrache-pied avec toutes les associations du réseau « Alerte » pour adopter une définition de l’ayant-droit... et la complexité administrative restera redoutable. Et quand cesse ce droit ???

2 – Qui devra assurer ce droit ? La commune ? La communauté d’agglomération (il n’y en a pas partout et leurs compétences sont très variables) ? Le département ? La région ? Faudra-t-il aller habiter là depuis six mois, un, deux ou trois ans ? Avec quel financement ?

3 - Quel logement pourra-t-on refuser ? L’ayant-droit se verra proposer des logements qui peuvent, à la limite, l’intéresser moins qu’une structure d’hébergement provisoire d’un bon niveau. Pourra-t-il refuser une fois, deux fois, et quel type de proposition ?

4 – Qui va juger de ce droit opposable ? Les tribunaux administratifs ou les tribunaux judiciaires ? Quels délais sont admissibles lorsqu’il fait moins 10 degrés ?

Le Conseil d’Etat qui examine le texte entre le 5 et le 15 janvier aura-t-il le courage de s’opposer clairement à ce projet, lui qui proteste régulièrement contre les lois « inutiles » ? Le caractère franchement ridicule du projet actuel en cinq articles devrait y susciter un tollé général. Il est vrai que le conseil a toujours montré un esprit de discipline exemplaire, accompagné d’une faible connaissance du droit car l’ENA n’est pas l’agrégation !

Allons, soyons sérieux. Il est inadmissible de légiférer dans la précipitation, de développer des effets d’annonces qui ne trompent personne, d’afficher des intentions irréalistes et irréalisables. Cette méthode fait le lit des Le Pen et des Besancenot-Laguiller.

Ce sera l’honneur des parlementaires que de refuser la prestidigitation, la magie, le faux semblant en affirmant qu’il faut une bonne année de réflexion et dix ans de réalisation pour permettre un véritable et durable « droit au logement opposable » en France.

Christian Julienne

Plus d'info :
+ Christian Julienne est également l'auteur de Logement : solutions pour une crise fabriquée.

jeudi, 21 décembre 2006

RIVP : un Président bien de chez nous...

La Ville de Paris a pris le contrôle de la Régie Immobilière de la Ville de Paris (RIVP) ! Et oui, cela peut apparaître surprenant, mais jusqu'alors, la Mairie de Paris n'était pas majoritaire au sein du pacte d'actionnaire... Tout cela vient de changer. La RIVP sera désormais présidée par un élu et pas n'importe lequel puisqu'il s'agit de notre Maire d'arrondissement, Pierre Castagnou, qui a été élu lors de son conseil d’administration du 19 décembre 2006.

Cette évolution consacre la prise de contrôle par la Ville du capital de cette société d’économie mixte à hauteur de près de 80%, alors qu’elle était jusque là minoritaire, la majorité étant détenue par BNP Paribas et CFF, une filiale du groupe Caisse d’Epargne.

Deux actionnaires privés détiendront désormais chacun 10,24% du capital : GCEI (groupe Caisse d’Epargne) et SNI (groupe Caisse des Dépôts et Consignations).

La RIVP qui va accueillir à partir du 1er janvier 11.800 logements supplémentaires, auparavant confiés par la Ville à la SAGI, devient la plus importante société d’économie mixte immobilière de France avec un patrimoine géré de plus de 56.000 logements dont 50.000 directement et 6.000 par l’intermédiaire de ses filiales.

Elle constitue avec l’OPAC de Paris l’un des deux principaux opérateurs de la politique du logement social de la Ville.

Camille

Plus d'info :
+ Logement, solutions pour une crise fabriquée : interview de Christian Julienne (part. I / II / III).

mardi, 19 décembre 2006

Logement : une crise artificielle ? (3/3)

Expert des questions d'urbanisme et de gestion du développement des villes (...et habitant du XIVe), Christian Julienne publie "Logement : solutions pour une crise fabriquée"... Interview (part. 3/3).

Pierre

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+ Toutes nos interviews ou notre rubrique TéléParis14.

jeudi, 14 décembre 2006

Logement : une crise artificielle ? (2/3)

Expert des questions d'urbanisme et de gestion du développement des villes (...et habitant du XIVe), Christian Julienne publie "Logement : solutions pour une crise fabriquée"... Interview (part. 2/3).

Pierre

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