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mardi, 14 décembre 2004

Immobilier dans le 14e : ça continue à grimper...

...Et je ne parle pas des baux commerciaux.

Discussion hier au Bouquet, rue Daguerre, avec Alain Warmé, Président de l'association des commerçants. Il m'explique ses galères pour les illuminations de Noël pour mettre tout le monde autour de la table et obtenir un interlocuteur chez EDF Pro... Pas évident. Nous reviendrons prochainement sur le sujet.

Je remarque que la boutique qui est restée si longtemps vide en face du bouquet est désormais occupée par une agence immobilière qui appartient apparemment à la BNP. Inquiétant. La rue Daguerre, le quartier Mouton-Duvernet dans son ensemble fait face à une véritable flambée de l'immobilier et des baux commerciaux. Alain me confirme que cette boutique n'a pu trouver preneur pendant longtemps à cause du tarif très élevé de son bail. Résultat : seule une banque a eu les reins assez solides.

bertrand_delanoe_face_au_da.jpgCette situation est très inquiétante. Du reste, Bertrand Delanoë également s'en émeut. Même s'il en bénéficie financièrement (cf. article de Libération ce jour) puisque la Ville de Paris a encaissé en 2004 près de 230 millions d'Euros de plus que prévu sur les frais de mutation (soit 650 millions d'Euros au total), le Maire de Paris doit bien avouer que les classes moyennes désertent Paris tandis que les plus modestes sont une espèce pourtant protégée mais en en voie de disparition. Et quand nous parlons des plus modestes, il s'agit des habitants comme des petits commerçants.

A ce titre, la situation de la rue Daguerre est emblématique. Les classes moyennes s'endettent sur 20 ou 30 ans pour acheter 60 à 70 mètres carrés pour disparaître au-delà du périphérique dès l'arrivée du deuxième enfant - tandis que les petits commerçants sont peu à peu remplacés par une mono-activité restauration asiatique. Sommes-nous destinés à des villes mono-colores, peuplées d'héritiers [NDLR : nous n'avons rien contre eux mais force est de constater que sans apport initial, impossible de se loger dans Paris...] se nourrissant dans des restaurants asiatiques habillés chez GAP ou Zara ? Ce Paris du futur ne me dit rien qui vaille...

Nous en sommes néanmoins témoins. Toutes nos avenues se ressemblent. Foot Locker, Courrir, Zara, GAP, Celio, Body Shop, Gaumont, UGC, FNAC, Sephora, Nicolas, Monoprix... Qui pourra lutter contre la puissance financière de ces enseignes ? Peut-être avons-nous trouvé le remède aux déplacements inutiles ? Pourquoi se déplacer dans Paris puisque toutes ces grandes marques sont à votre porte ? Et les petits commerçants qui vivaient de tout ce mouvement, de tous ces déplacements de tous ces "banlieusards" qui aujourd'hui passent leurs weekends à Parly 2, Val d'Europe ou je-ne-sais-trop-quel-nouveau-temple-du-veau-d'or-de-la-grande-couronne (quand nous passions autrefois nos dimanches en forêt...), ceux-là n'ont plus grand chose à trouver dans la capitale...

compte-rendu-de-mandat---in.jpgC'est donc un nouveau Paris qu'on nous propose en ce moment. On double le nombre de logements sociaux construits (Bertrand Delanoë en annonce 4000 pour 2005) mais l'offre locative se réduit comme peau de chagrin, anéantissant les efforts de la Mairie de Paris. Le DAL (Droit au Logement), pourtant peu suspect de sympathie avec la droite, a ainsi envahi le compte-rendu de mandat de Bertrand Delanoë dans notre arrondissement pour exprimer haut et fort son mécontentement. Bertrand en était tout rouge... Il fait de son mieux nous dit-il...

Mais de fait, le nombre de demandeurs de logement sociaux continue sa lente progression : un peu plus de 100 000 personnes sont inscrites - pour une attente de plus de 10 ans en moyenne. Dès lors, on s'interroge sur les moyens mis en oeuvre. Ce n'est pas qu'ils soient insuffisants. C'est qu'ils sont inadaptés. On ne peut composer avec l'équation qui nous est proposée. On doit la refuser. Aurons-nous assez d'imagination pour cela ?

Plus d'info :
+ Le dossier sur l'immobilier à Paris du Nouvel Observateur. Edifiant : 4144 €/m2 en moyenne sur le 14e. De 5300 à 6100 €/m2 pour le quartier Boulard / Daguerre ou la simple annonce de l'étude d'une hypothétique piétonisation de l'ensemble de la rue a provoqué une nouvelle flambée des prix.

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