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samedi, 16 décembre 2006

A propos de l'inauguration du tramway

Merci à Vincent qui me signale en commentaire la parution de cette interview réalisée par Cécile Peltier de l'équipe de PlusNews. Un exercice difficile car on me demandait au pied levé de prendre la parole en lieu et place des habitants du XIVe...

J'ai donc essayé de retranscrire la perception que je peux en avoir au travers de mes rencontres ou de ces dizaines de commentaires reçus sur Paris14.info sur le sujet ces deux dernières années. Fidèle à votre pensée et / ou à la réalité ? Vous êtes sur un blog et vous avez la parole...

Pierre

Plus d'info :
+ Notre rubrique Tramway des Maréchaux.

vendredi, 27 octobre 2006

Politique de déplacements à Paris : réflexions, critiques et statistiques...

Une tribune - relative à la politique de lutte contre la pollution automobile - qui nous est adressée par Hubert. Nous vous la retransmettons. Spéciale dédicace à ceux qui ont passé leur soirée dans les bouchons.

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La diminution de la circulation automobile est un objectif louable en soi : pollution, bruit, danger, etc. Je crois qu'on ne trouverait pas aujourd'hui une majorité de parisiens pour blâmer la mairie sur le principe, ni même, et c'est là la difficulté, pour regretter ce qu'elle a fait depuis 4 ans quelle que soit la gêne occasionnée. Il faut dire que Paris était très en retard et que beaucoup de Parisiens dont je suis se rendent compte qu'ils peuvent très bien se passer de leur voiture dans Paris. Il convient donc d'être prudent et de faire porter la critique non sur la politique anti-voiture mais sur les moyens et leurs conséquences.
 
Premier constat : si la dissuasion joue certainement déjà un peu, c'est à un coût très élevé sur le plan économique et dont on va vite se rendre compte : aucune politique de stationnement d'envergure n'a été mise en place, soit à proximité, soit près des transports collectifs. Il s'ensuit une réduction sensible de la fréquentation commerciale et une situation dont on va s'apercevoir qu'elle appauvrit dramatiquement un quartier comme Montparnasse qui souffre de la baisse de clientèle des cinémas et restaurants, où des commerces ferment et des sociétés s'en vont.

La seule réponse serait la construction de grands parkings à bon marché. Je parle de parkings de 3 000 ou 4 000 places comme on en voit couramment dans les autres grandes villes, où le samedi, les centres entièrement piétonniers sont noirs de monde. Car il ne faut pas non plus croire les commerçants souvent rois de l'immobilisme.
 
Deuxième constat : non seulement ceux qui roulaient en voiture sont découragés de venir faute de trouver des parcs de stationnement, mais ceux qui prenaient déjà les transports en commun n'ont guères de raison de se féliciter, car les mesures prises n'améliorent en rien leurs conditions de vie : pas d'augmentation de la cadence des dessertes (cf. la ligne 6 en particulier), presque pas de travaux d'infrastructure. Dieu sait pourtant combien le métro est fatigant et mal adapté aux handicapés, aux mamans avec enfants, à ceux qui portent des bagages : rares escaliers roulants, correspondances conçues il y a 60 ou 80 ans, etc.

C'est pour tous ceux-là, et pour tous ceux dont on souhaite qu'ils abandonnent leur voiture, qu'une véritable politique de déplacement à Paris devrait inclure des financements mis à la disposition de la RATP pour réaliser tout ce genre de travaux qui faciliteraient la vie de tous les jours, y compris les jours de course.
 
Enfin troisième constat : l'apparition de nouvelles nuisances, la principale à mon avis étant la multiplication des deux roues motorisés qui font énormément de bruit, stationnent sur les trottoirs, se faufilent partout sans respecter aucune règle de circulation ni de bonne conduite tout court. J'ignore ce qu'on peut faire à cet égard, mais leur présence croissante rend les déplacements plus dangereux et la vie dans la ville encore moins civilisée qu'avant.

Je crois qu'avec tout cela, on devrait pouvoir élaborer un bon programme pour la prochaine mandature, sans revenir à la politique tout-voiture précédente que les Parisiens n'ont pas vraiment de raison de préférer à celle pratiquée par la municipalité actuelle.

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...Dans un autre genre et pour nourrir la réflexion de nos lecteurs sur la politique des déplacements à Paris, Guillaume nous signale la parution d'une étude... Résumé.

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Déplacements à Paris, une étude reproche à la Ville de Paris de privilégier le bus au détriment du métro

Deux chercheurs indépendants chargés par le conseil scientifique de la Ville de Paris d'analyser les outils d'évaluation de la politique des transports parisiens contestent "l'ambition" affichée par la Mairie de Paris de réduire la circulation automobile en misant sur le vélo, le bus et le taxi.

Parue en septembre, l'étude de Jean-Pierre Orfeuil et Marie-Hélène Massot avance les éléments suivants :
- Ces "modes de déplacement en surface" n'assurent que "7,8 % des déplacements (...) et 8,3 % des distances parcourues".
- Ce qui "conditionne l'équilibre entre voiture et transports publics", c'est le développement du métro et du RER. "C'est le réseau ferré qui fait fonctionner Paris", insiste l'étude.
- Métro et RER totalisent 33,4 % et 56, 5 % des distances parcourues. La voiture, les deux-roues motorisés "servent surtout aux besoins des actifs, le bus aux besoins des inactifs".
- 78 % des automobilistes et 60 % des usagers du métro et du RER sont des actifs, contre 39 % de la clientèle du bus. Limiter la circulation automobile pourrait donc avoir des effets négatifs sur l'activité économique à Paris.
- Alarmistes, les auteurs mettent en garde la Mairie contre une approche "strictement parisienne, qui ne peut constituer qu'une réponse très partielle" aux problèmes de déplacement. Un automobiliste sur deux est banlieusard et 56,5 % des trajets parisiens sont le fait de liaisons avec la banlieue - et les deux chercheurs de citer l'exemple du développement du stationnement résidentiel, qui pénalise les banlieusards en les obligeant à tourner longtemps pour se garer, contribuant ainsi à alourdir le trafic et la pollution.

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Des réactions ? Vous êtes sur un blog, profitez-en...

Pierre

Plus d'info :
+ ...Denis Baupin, adjoint au Maire de Paris en charge des transports a quant à lui réagit à ce rapport. Extraits : "Les auteurs de cette note ont une vision (...) fondée uniquement sur l'efficacité économique. La façon dont on organise le partage de l'espace dans la Ville et dont on assure les déplacements des moins jeunes, via le bus notamment, n'est pas leur problème !" Arguant du fait que M. Orfeuil est membre du conseil scientifique de l'Institut pour la ville en mouvement, un organisme soutenu par PSA Peugeot-Citroën, l'élu écologiste a affirmé par ailleurs que les conclusions du chercheur sont "l'émanation du lobby automobile".
+ Notre rubrique "Circulation et transports en commun"...

 

dimanche, 27 août 2006

Le chantier de l'été...

...C'est la rue d'Alésia où le bus 62 va bénéficier de nombreux nouveaux aménagements. Un chantier dont vous aurez également été nombreux à bénéficier puisqu'une mise en sens unique de la rue d'Alésia, même temporaire, ça se remarque ! La rue d’Alésia en partie bloquée par les travaux, la circulation automobile avait dans un premier temps été reportée (par qui ? Voirie, RATP, Mairie ?) dans les petites rues avoisinantes. Le flot de véhicules s’engorgeant dans des ruelles inadaptées, a très vite fait monter la température des riverains... Une cellule de crise a donc été mise en place et ce plan provisoire a finalement été modifié : la circulation pendant les travaux est désormais orientée vers l’avenue René Coty, ce qui est un moindre mal ...Sauf bien entendu pour les habitants de cette avenue qui recevait déjà le surcroît de trafic détourné du quartier vert et qui goûtait jusqu'alors les bienfaits de la pause estivale...

Mais revenons-en à l'objectif de ces travaux. La ligne du bus 62 va se voir agrémentée d’un arrêt supplémentaire (place Victor Basch, coté avenue du Maine dans le sens est > ouest) ainsi que de quais élargissant le trottoir au niveau des arrêts afin de faciliter l'accès au bus des personnes à mobilité réduite, pères et mères de famille armés de poussettes, etc.

Autre nouveauté, le transfert des bus articulés de feu la ligne PC1 vers la ligne 62, au début de l’année 2007, lorsque le tramway entrera en service. La ligne la plus chargée de Paris - 56 000 voyageurs / jour - pourrait ainsi connaître une augmentation substantielle de son nombre de passagers...

A la suite des aménagements de la rue d’Alésia, le principe sera le suivant : un bus, roulant ou bien à l’arrêt, ne pourra pas se faire doubler par d'autres véhicules. Ainsi se dégagera devant lui un espace qui lui permettra de rouler d’une manière plus optimale, et donc d’avoir un temps de parcours plus régulier. Voila pour la théorie, que l’on vérifiera à l’usage, car la ligne 62 a toujours été épouvantablement engluée dans les embouteillages. Attention néanmoins à l’exaspération des automobilistes, taxis et autres professionnels, dans cette rue déjà fort saturée. Tenteront-ils de doubler "à contre-sens" ?

Cet aménagement est en réalité un premier et petit pas vers une rue d’Alésia uniquement vouée à la circulation de transports en commun et « doux », un projet trottant dans la tête des élus à la Ville de Paris depuis quelques années : dans un conditionnel-futur contrat de mandature, cette rue serait parée de larges couloirs de bus, plus ou moins alternés, coupant ainsi le flux de la circulation automobile en plusieurs endroits par des sens uniques. Ce qui la transformerait en une voie de desserte plutôt que de circulation urbaine... favorisant donc les transports en commun et doux, mais reportant la circulation automobile et polluante... euh... ailleurs ?

Un projet urbain dont on peut souhaiter qu'il soit clairement exprimé et présenté avant une prochaine mandature. Un électeur averti en vaut deux et il serait bon de voir nos représentants élus sur des programmes plutôt que sur des rumeurs ou non-dit.

Maroun