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jeudi, 08 juillet 2021

Françis Huster

La différence entre le jeu au théâtre et le jeu au cinéma :

 

Vous avez fait une formation avec René Simon et Antoine Vitez. Que vous ont-ils appris ?

René Simon qu’on appelait «Le patron», m’a enseigné l’audace et l’insolence, en fonction des valeurs humaines du texte lorsque j’avais un rôle à interpréter. Il m’a appris aussi en dehors de ce côté rebelle à avoir confiance. A n’écouter que ce que mon instinct me commandait de faire. Antoine Vitez m’a appris à refuser les acquis, à remettre en question toutes les références théâtrales. Celles-ci ont d’ailleurs contribué pour pas mal de mes camarades à cette époque-là à les paralyser. Et à faire rater leur carrière. À force de se sentir fils de Jouvet, de Vilar, de Barrault ou de Dux, on en arrivait à oublier qu’il fallait réinventer ce métier à chaque génération. Antoine Vitez a été une sorte de Che Gevara du théâtre avec ce que cela peut comporter de danger mais en même temps d’audace. Il se trouve que le triangle entre Simon, Vitez et Florent a représenté le coup de chance de ma vie car Florent pour sa part m’a enseigné à travailler avec les autres. C’est d’ailleurs l’intérêt majeur que je vois à suivre des cours d’art dramatique : savoir apprendre à travailler avec les autres.

 

Et le cinéma est-ce que cela s’apprend ?

Le problème du cinéma c’est exactement le même que celui du football. Dans les années 50 chaque joueur sur le terrain avait sa place. Les arrières jouaient à l’arrière et ne dépassaient jamais la ligne médiane. Les demi-centres étaient au milieu du terrain et n’allaient jamais attaquer. Quant aux attaquants, ils ne revenaient jamais défendre. C’était les grandes années du football brésilien de Pelé et du football français de Coppa et Fontaine. Et puis le football a évolué. Tout d’un coup dans les années Emilio Ferrera, le catenaccio italien a décidé que tout le monde allait au contraire comme dans un jeu d'échec, défendre avec les noirs et attaquer avec les blancs. Ce sont des matches de foot qui se terminaient souvent par le score de 1/0. Des matches très longs qui ont porté haut le football italien, mais qui ont tué un certain sens du football. Ensuite, s’est opérée une totale évolution. Toute l’équipe s’est mise à défendre où à attaquer. On a vu alors pour la première fois des arrières marquer des buts, des demi-centres aller à l’attaque, des avant-centres défendre jusqu’à la ligne des buts. C’est le même principe au cinéma. À un moment donné et je pense notamment aux films de Marcel Carné, de Jean Renoir, de Duvivier, Clouzot, les techniciens imposaient le style du film aux metteurs en scène. Et les metteurs en scène avaient un dialoguiste qui sculptait des dialogues pour les acteurs (Audiard, Companeez ...).Les acteurs se retrouvaient donc dans une théâtralité avec une caméra, et avaient à dire des grands textes classiques. Ils venaient sur le plateau et des metteurs en scène comme Pagnol, Guitry dirigeaient plus la caméra que l’acteur. C’était là que résidait le problème. Et puis est arrivée la nouvelle vague. La caméra est devenue elle-même un acteur. Elle a fait partie de la narration assassinant le style Clouzot, et abolissant le directeur d’acteur dictateur. La caméra est devenue fluide et s’est presque mise à respirer en même temps que les acteurs. S’en est suivie une liberté de jeu avec les deux plus grands metteurs en scène de la nouvelle vague que sont Jean-Luc Godard et Claude Lelouch. Lelouch est derrière sa caméra, il nous dit le texte, on répète après lui et puis il efface sa voix. Ce changement a engendré comme pour le football le fait que tous les acteurs contribuent au film. Il n’y a plus la super star, les seconds rôles et les petits rôles. Le cinéma d’aujourd’hui comporte des films ronds où tous les rôles sont des rôles principaux.

 

Est-ce une bonne chose ?

Quand on est sur un plateau de cinéma, on passe par exemple trois quarts d’heure à préparer la lumière, trois quarts d’heure au maquillage pour préparer chaque acteur. Ensuite, on met les acteurs dans des loges ou des car-loges. Puis arrive l’assistant qui dit «C’est à vous». On nous emmène alors sur le plateau où les lumières et la caméra ont été préparées, et on nous annonce que l’on va tourner. Le metteur en scène commence à travailler avec les acteurs de la même façon que pour l’installation de la lumière et du travelling. Or les gens de l’équipe demandent «Combien de temps va t-on attendre avant que les acteurs soient prêts» ... Le metteur en scène sur un plateau de cinéma n’a donc pas le temps de faire travailler les acteurs. Or pour que l’on arrive à un cinéma révolutionnaire avec un jeu exceptionnel des acteurs, il faut des metteurs en scène qui puissent travailler tranquillement. Les techniciens doivent comprendre que diriger un acteur ne se fait ni la veille ni avant. Mais sur l’instant et au moment où l'on tourne. Si l'on a besoin de vingt minutes pour diriger une actrice qui n’a que deux lignes à dire, on doit prendre ce temps-là. On est battu dans tous les domaines par le cinéma américain, indien et chinois qui a tous les moyens pour permettre un tournage immense avec des effets spéciaux. Si nous voulons nous en sortir, nous, le cinéma européen, nous devons le faire sur la qualité de l’acteur. J’ai toujours considéré comme un véritable scandale qu’aucun acteur français n’ait jamais eu un oscar à Hollywood. Ni Raimu, ni Gabin, ni Belmondo, ni Delon rien. Je passe aussi sur des acteurs sublimes comme Mastroianni. La qualité des acteurs européens va venir de cette révolution qui va consister à ce que, pendant que les techniciens installent le travelling, la lumière, le metteur en scène travaille avec les acteurs. Il faut donc éduquer les acteurs à apprendre à travailler avec du bruit, avec des gens qui passent ...

 

 

Avez-vous des choses à reprocher au théâtre actuel ?

Oui c’est la conception cartésienne par rapport à des auteurs comme Beaumarchais, Musset, Racine, Corneille, Hugo. Il existe un raz de marée destiné à réinventer totalement ce théâtre là. Certaines mises en scène d’opéra sont sublimes, pourquoi n’y aurait-il pas le même phénomène vis-à-vis du théâtre classique. Je pense que la puissance du théâtre viendra du renouveau total du raz de marée de la mise en scène.

 

Et comment concevez-vous cette mise en scène ?

Comme ce que j’avais fait avec Richard II de Gloucester, mon adaptation de Richard III de Shakespeare. J’avais monté la pièce comme si c’était Onassis, Jacky Kennedy, lord Oswald, sans changer un mot de Shakespeare. J’avais même mis de la musique. Dominique Probst avait fait une partition extraordinaire, c’était Shakespeare. Il y avait des hélicoptères comme si c’était le Vietnam, des bandes-son extraordinaires et Deborah Warner était venue voir le spectacle avant de faire son film, lui aussi dérivé de Richard III. Un film dans la même lignée et qui était magnifique ...

 

Pour vous quelles sont les différences entre la mise en scène de théâtre et la mise en scène de cinéma ?

Une énorme différence. Comme entre la marine et l’armée de l’air. La mise en scène au cinéma consiste à placer la caméra, donc l’œil du spectateur, là où il peut suivre le fil rouge de l’histoire qui dure une heure trente. Et non pas à placer la caméra pour suivre ce que fait chaque personnage donc chaque acteur du film. Deux personnes sont en train de parler dans un café. Ce qui compte ce n’est pas ce que l’un et l’autre pensent, mais ce qu’ensemble ils nous racontent. Par exemple on voit Gary Cooper dans «Le train sifflera trois fois» aller chercher de l’aide. Il marche en avant et demande à son copain de venir combattre avec lui les bandits qui arrivent. La caméra est dans la grande rue par terre en travelling arrière et comme Fred Zinnemann passe la caméra en dessous, il nous mythifie Gary Cooper. Ceci nous aide à comprendre que Cooper aura beau marcher, jamais il n’aura ce qu’il veut. Si la caméra avait été au contraire dans son dos, on aurait été conscient qu’il aurait obtenu ce qu’il voulait. C’est cela la mise en scène au cinéma. Quand on a un scénario, il faut du début à la fin marquer le fil rouge. Deux personnes sont dans un café et n’ont rien à se dire. L’une sort et a envie de se suicider. Au lieu de faire un gros plan sur elle, on utilise un plan très large où elle est très petite. De cette façon le spectateur peut se dire «Tiens elle est complètement paumée dans cette ville». Et puis l’acting au cinéma, c’est de tout faire en tant qu’acteur pour ne pas jouer avec soi-même. Il ne faut jouer qu’avec celui qui est en face de soi ...

 

Au théâtre c’est le contraire !

Oui. Au théâtre, il faut dire aux gens qui sont dans la scène ce qu’on pense et ce qu’on sent. Quand un personnage se trouve sur une scène et qu’on ne sait pas ce qu’il pense, c’est foutu. C’est pour cette raison que le théâtre classique était si intelligent. Il comportait des monologues comme «Je pense ceci, je veux cela» ... Jouer au théâtre c’est presque être aveugle et sourd vis-à-vis de ce qui est en face de soi. En effet, quand on est deux sur scène, le spectateur passe de l’un à l’autre selon sa volonté. Dès qu’il a saisi ce que l’un ressent, il va sur l’autre. On doit donc jouer avec les autres au cinéma, et seul au théâtre. C’est d’ailleurs pour cela qu’au théâtre, on supporte un monologue. Le cinéma représente l’échange humain entre les gens. Quant à la mise en scène de théâtre, elle est très compliquée car il faut maîtriser comme avec un cheval les temps de galop, de trot de la pièce. Comme on n’a pas de montage, de retour en arrière, on est obligé de rythmer la représentation. Au théâtre, ce ne sont pas les décors, les costumes, la lumière, la direction d’acteur qui comptent, c’est le rythme. Ainsi si l'on va au théâtre, on se dit «C’est dommage il aurait joué deux fois plus vite le spectacle aurait été génial ou le contraire». Le metteur en scène est comme un chef d’orchestre qui se doit de donner le solfège de la pièce. Cette scène est jouée trop vite, celle-là trop lentement, ces deux scènes sont jouées au même rythme c’est une erreur, les silences sont trop importants, pas assez ... Un metteur en scène pourrait se dire «Je me fiche des décors, des costumes, des lumières chacun ses responsabilités. Moi je suis là au premier rang pour dire plus vite, moins vite, attend, plus fort, moins fort».

 

Comment cela se traduit-il au niveau du jeu des acteurs ?

Par deux possibilités. La première consiste à laisser les acteurs trouver eux-mêmes leur place. Puis tout d’un coup on leur dit «Cela est bien on le garde, là tu es bien tu me touches. Tu es très drôle, très juste». Tout vient de l’acteur et une espèce de puzzle se construit au fur et à mesure. Comme ç’est l’acteur qui décide, c’est extraordinaire car rien n’est faux. Dans la deuxième solution rien ne vient de l’acteur. C’est le metteur en scène qui joue tous les rôles et qui impose sa vision aux acteurs au mouvement près.

 

Et au cinéma ?

Au cinéma tu as confiance en ce que tu fais alors qu’au théâtre tu doutes. Plus tu doutes, plus tu es fort, alors qu’au cinéma tu dois être persuadé que tu es le rôle. Il n’existe pas de personnage au cinéma. C’est toi qui joues, c’est toi qu’on filme et tu peux te permettre de ne pas jouer. Je dirais qu’au théâtre on joue, et qu’au cinéma on ne joue pas. Il faut aller encore plus loin que Jouvet et dire, on ne joue pas au cinéma. Tout acteur qui devant une caméra joue, c’est insupportable ...

 

En fait, on peut très bien prendre quelqu’un dans la rue et lui demander de jouer son propre rôle !

Je pense qu’on doit prendre un acteur, et lui demander de jouer son propre rôle. Ce qui m’intéresse si on fait par exemple un remake de «La femme du boulanger» c’est de mettre Bacri à la place de Raimu pour qu’il fasse du Bacri dans du Bacri. Pour moi la grande force de Raimu, Brando, Belmondo, Delon c’est que dans toute une partie de leur carrière ils ont fait du Raimu, du Brando, du Belmondo, du Delon. Je ne crois absolument pas au personnage, c’est faux ...

 

Pour vous est-ce qu’un acteur de cinéma est forcément bon au théâtre et vice versa ?

J’ai eu l’expérience avec Alain Delon dans «Variations énigmatiques», il était exceptionnel. On a fait complet du premier au dernier jour et à chaque représentation, Delon revivait. C’était comme si, à chaque fois, c’était la première fois qu’il jouait. Je n’ai jamais eu l’impression d’avoir un personnage devant moi, j’ai eu l’impression d’un Delon pleurant, s’asseyant, criant, murmurant, souffrant. C’est pour cette raison que ce fut une grande réussite. Pour moi il n’y a pas des acteurs au cinéma et des comédiens au théâtre. Il y a des acteurs qui ont conscience dans leur personnalité qu’ils sont comme un instrument qui ne pourrait pas se changer. Tu es un violon, tu ne vas pas te changer en contrebasse, tu restes tel quel et c’est ton cœur qui parle. Si un acteur ne correspond pas physiquement au texte qui est comme une partition, comme un violon, il n’a rien à faire dans la pièce. Par exemple distribuer Delon dans « Antoine et Cléopâtre » ou dans «Qui a peur de Virginia Woolf» oui. Dans «Roméo et Juliette» certainement pas même quand il avait vingt ans. C’est plus pour Sami Frey ...

 

Pourquoi ?

Il existe des acteurs dans la vie qui ont une fatalité en eux comme Delon, Tom Cruise. Et puis des êtres qui sont comme des insectes avec des épines et qui sont des teigneux. Comme Norton, De Niro, Auteuil, Balmer, Chesnais. Ce sont des êtres insociables. Ils rentrent dans une pièce, on ne les remarque pas, ils se fondent totalement. On est exactement comme des animaux : il y a des tigres, des lions, des reptiles, des insectes. Luchini par exemple c’est un aigle ; il se pose, s’en va, puis revient, puis il est dangereux ... Chacun fait partie d’un monde qui lui ressemble.

 

Qu’est-ce que peut ressentir un acteur de cinéma qui fait du théâtre ?

Un acteur de théâtre qui fait du cinéma se sent toujours un peu amoindri car le texte, la partition qu’il a à interpréter, n’a aucun rapport avec les partitions du théâtre. C’est comme si l'on comparait Mozart, Beethoven Mahler et les autres à Trenet, Aznavour, Brel, Ferré ... Brel, Ferré c’est magnifique, et il existe des films extraordinaires comme «La grande illusion». Mais l’interprète de Mahler se sent un petit peu frustré quand il interprète Brel. Au cinéma la plupart du temps, l’acteur de théâtre n’a pas une palette de jeu suffisamment forte, grande, sublime. Bien sûr, certains rôles sont sublimes au cinéma, mais si c’est un second rôle, l’acteur de théâtre est toujours frustré. Le problème, c’est que l’on ne peut pas dire que la plus grande cantatrice du monde est mieux qu’Edith Piaf. Quant à l’acteur de cinéma qui fait du théâtre il se dit «Mince, d’autres personnes sont sur scène et personne ne m’aide». C’est plus une histoire de camaraderie entre acteurs et une question d’arriver à se débrouiller tout seul. Trois personnes sont sur scène, et tout d’un coup le public se moque royalement de qui est à côté de soi. On sent huit cents personnes qui sont en train de vous regarder et de vous écouter, et tout doit partir de soi …

 

 Que doit-on faire de plus ou de moins côté jeu de l’acteur ?

C’est exactement ce que vous venez de dire. Au théâtre, cela se traduit par une intensité supérieure dans la justesse du sentiment. Et non pas au niveau du phrasé ni du travail sur le texte. Si on se plante dans la justesse du sentiment correspondant à la scène, c’est fichu. Au cinéma, ce n’est pas une question d’intensité. Au contraire c’est une question de justesse du naturel, du jeu. L’intensité du sentiment vient de la photo, suivant si elle est plus ou moins contrastée, plus ou moins dans les ombres. Si la lumière est sur un gros plan ou pas etc. On peut magnifier un acteur au cinéma et se servir de l’image avec le son. On peut baisser la voix, aller davantage dans les graves ...

 

Les artifices sont plus nombreux !

Appelons cela plutôt des surmultiplications de ce que l’on fait. Mais si on met une extraordinaire lumière sur quelqu’un qui n’est pas juste, cela n’ira pas. N’oublions pas qu’au cinéma on n’a jamais entendu la vraie voie de Gabin, de Raimu et des autres. Comme tout passe par un appareil, c’est la voix métallique que l’on a entendue. Si j’entends ma voix au cinéma, j’ai un petit recul en arrière. Elle est multipliée dans ses défauts comme dans ses qualités et c’est un fond qui n’a rien à voir avec moi. J’entends, comme j’entends au téléphone, la voix de quelqu’un. Je reconnais la voix de ma femme, de mes enfants mais ce n’est pas pareil. Au cinéma, comme tout est accentué si on joue juste au départ, c’est dix-mille fois juste. Et si on est mauvais c’est dix-mille fois mauvais ...

 

Le rôle du corps est-il plus important au théâtre ?

Probablement qu’il est plus important au théâtre mais qu’il est beaucoup plus dangereux au cinéma. En effet, si le corps est mort, on ne peut pas être juste. Le cinéma c’est un jeu d’échecs et on ne peut pas tricher à ce jeu. Au cinéma, où l'on est naturel ou on ne l’est pas. Le théâtre c’est du poker, il existe du bluff. On a les cartes en main. Si l'on joue Bérénice, on a des cartes sublimes, et on les abat au fur et à mesure de la pièce. On retient et on ne va pas jouer pendant une heure trente en se disant que l'on a une quinte flush. Mais en se disant que l'on joue Bérénice et que c’est un rôle sublime. On doit faire toute la pièce. C’est vraiment la comparaison exacte. On mise, on trompe le public. Les dix premières minutes, on peut penser que l'on joue de telle manière, et puis finalement jouer autrement. Mais certains acteurs, c’est terrible d’ailleurs, abattent leurs cartes tout de suite et jouent tout le rôle en cinq minutes. Et pendant toute la pièce ils font la même chose ...

 

Le poker est-ce plus excitant que les échecs pour vous ?

Au théâtre, c’est quelque chose de beaucoup plus chat et au cinéma, quelque chose de beaucoup plus chien. Au théâtre, les acteurs ronronnent, griffent, ils sont souples et caressent le public. Le théâtre, c’est de la séduction, le cinéma pas du tout. Le cinéma se fait naturellement, je mords, si cela ne vous plaît pas salut.

 

L’humeur avant de jouer est-elle plus importante au théâtre ou au cinéma ?

Au cinéma c’est de l’éjaculation précoce. Cela demande une telle intensité entre moteur et coupez que je conseille aux acteurs d’être complètement en dehors du rôle, avant moteur et coupez. Il est absolument impossible entre six heures du matin, moment où l'on se lève pour se rendre au tournage, et le moment où l’on tourne, d’être concentré pendant dix heures, pendant deux mois et d’être le rôle. Ou alors on est fou. Ce qui m’est un peu arrivé avec Jean Moulin. Il faut dire que j’étais tout seul sans famille en Tchéquie. J’allais à l’hôtel, je ne sortais jamais le soir et je me suis pris pour Jean Moulin pendant deux mois. Mais c’est beaucoup trop dangereux. Donc je crois qu’au cinéma, il faut être totalement relax comme le sont les sauteurs en hauteur. Ils sont décontractés puis tout d’un coup, on les voit se concentrer. Ils sautent et puis c’est fini. C’est pour cette raison que je parlais de l’armée de l’air, alors que le théâtre, c’est la marine. C’est un voyage où tu t’embarques avec toute une troupe et tu joues la pièce. On ne peut pas faire revenir en arrière le bateau puisque chaque jour de répétition, on continue. Alors qu’au cinéma on peut jeter. On jette, on recommence, on jette, on recommence. Le cinéma c’est un art coup de poing KO alors qu’au théâtre au contraire on cherche à rencontrer en soi-même le texte. C’est un travail de longue haleine, de mûrissement. Chaque jour on gagne un peu plus, on sculpte. Au cinéma quand on est mauvais on tousse, quand on est bon on crie. Les prises de cinéma représentent des cris successifs ...

 

Et au niveau fatigue physique ?

Je dirais que la fatigue physique se produit au théâtre, et la fatigue morale au cinéma. Au cinéma, on a la culpabilité de se dire tout le temps «Ce n’est pas bien ce que j’ai fait». Il existe toujours le fait de se dire «Je peux en refaire une». Au théâtre on n’entend jamais cela. On est convaincu que le metteur en scène veut quelque chose. Et une fois que l’on sait ce qu’il veut et que l’on arrive à le faire c’est fini. On ne se pose plus de questions. En fait, le cinéma, c’est l’art de se poser des questions, et le théâtre c’est l’art de donner des réponses. C’est ainsi que l’on voit la pièce, que l’on doit la jouer. Un point c’est tout.

 

Et le fait de jouer seul ?

Je crois que c’est une erreur de jouer seul, j’en ai toujours été persuadé. Le plus beau souvenir de ma vie c’est «La peste». Je l’ai joué six-cent-quatre-vingt-treize fois partout y compris à l’étranger. C’est un souvenir sublime et j’en suis fier. D’ailleurs au Musée Grévin, je suis dans le costume de «La peste». Mais jouer seul, c’est comparable à un peintre qui ferait un portrait de lui-même. Or la seule justification pour jouer seul comme un pianiste qui fait seul son récital, c’est pour des raisons d’une importance personnelle capitale. À savoir défendre un texte qui vous paraît d’une importance capitale du point de vue artistique ou politique. À ce moment là ce n’est plus une erreur, c’est un devoir.

 

Vous disiez qu’au théâtre il faut jouer seul mais lors d’un duo cela peut paraître étrange !

Non, quand un chanteur d’opéra chante en duo, il chante seul même si on entend l’autre. Il doit défendre sa partition et ne fait pas d’osmose. C’est brut de coffrage.

 

Au cinéma c’est donc le contraire !

Oui c’est un non jeu qui se traduit par une écoute. On doit simplement recevoir. C’est comme, si, en boxe, quand tu attaques, c’est le théâtre, et si tu défends, tu te protèges, c’est le cinéma. Les plus grands acteurs de cinéma ce sont ceux qui regardent, écoutent et renvoient la balle. Au cinéma, il faut des Borg, au théâtre des Mac Enroe ...

 

Que ressentez-vous lorsque vous jouez au théâtre et au cinéma en même temps ?

Je pense que ce n’est pas très malin car c’est comme si on n’avait plus d’élan quand la représentation du soir commence. Commencer à avoir un peu la trouille vers quatre heures constitue une nourriture de la vie quotidienne qui fait progresser sur scène. Or si pendant la journée on tourne au cinéma, la nourriture quotidienne est inexistante. Et puis quand on va se faire maquiller à cinq heures du matin pour un film, on n’a pas la concentration subtile nécessaire, et on ne prend pas les risques qu’il faut.

 

Vous avez le sentiment d’être moins performant !

Absolument. L’un après l’autre, mais pas les deux en même temps. C’est comme si on faisait un régime, et qu’en même temps on bouffait. C’est totalement contradictoire.

 

Vous avez écrit pour le cinéma et pour le théâtre. Quelles sont les différences ?

Au théâtre c’est l’auteur qui parle de A à Z à travers ses personnages. Il existe un ton, un style et tous les personnages parlent à la façon de l’auteur. Au cinéma c’est le contraire. Ce sont les personnages qui parlent, pas l’auteur. Et c’est difficile d’écrire un scénario de cinéma sans connaître les acteurs qui vont interpréter les rôles. La réussite des grands auteurs, c’est de penser déjà aux acteurs qui vont interpréter leur texte.

 

C’est ce que vous aviez fait pour « On a volé Charlie Spencer !

Non, mais c’est ce que j’ai fait pour le suivant. C’est ce que j’ai appris avec mon premier film ...

Agnès Figueras-Lenattier 

 

 

mardi, 07 novembre 2017

Georges Demenÿ

 Les origines sportives du cinéma

 Georges Demenÿ tient une place majeure dans l'apparition du cinéma avec notamment son invention : le phonoscope qui permet de projeter de courtes séances filmées. Avec Etienne-Jules Marey, il travaille sur le procédé de la chronophotographie, et entreprend des recherches sur le mouvement des sportifs. Il a également une 2ème casquette : son action dans le domaine de l'éducation physique. En 1880, le 1er janvier, il crée le Cercle de gymnastique rationnelle destiné pour la première fois à obtenir une approche scientifique de la pratique de la gymnastique. Après avoir enseigné à l'école de Joinville, en 1910, il propose une méthode personnalisée d'éducation physique reposant sur des mouvements naturels, continus, complets et arrondis. Son livre " L'éducation physique des enfants" publié en 1916 aura une influence sur la pratique du sport à l'école dans l'entre-deux-guerres. Ce réalisateur jouera aussi un rôle important sur le plan du sport féminin, et son essor pendant la guerre de 14-18 est en grande partie due à lui.

C'est l'histoire de cet inventeur qui est ici résumée avec les diverses recherches qu'il a entreprises, ses innovations côté cinéma, sa collaboration avec Léon Gaumont… Tout au long du livre, sont jointes des chronophotographies liées aux mouvements. Par exemple des clichés sur le saut à la perche, sur une course de vélocité, sur une marche cadencée… On en apprend beaucoup, et même si c'est un peu technique, on se plonge avec intérêt dans cette période.

Agnès Figueras-Lenattier

vendredi, 15 avril 2016

"Acteur et comédien d'une passion à l'autre"

"Acteur et comédien d'une passion à l'autre", un livre d'Agnès Figueras-Lenattier paru aux Editions l'Harmattan. Louis Jouvet n'a t-il pas dit " Au théâtre on joue, au cinéma on a joué". Sacha Guitry a également déclaré qu'il n'y avait rien de plus différent que le théâtre et le cinéma. " Le théâtre c'est positif, la pellicule est négative. Le théâtre c'est le dessin. Le cinéma c'est la litho."

Un bouquet d'acteurs(trices) qui traversent le labyrinthe du double je(u) (Philippe Torreton, Françis Huster, Barbara Schulz…) développent leurs réflexions en miroir des phrases de Louis Jouvet et de Sacha Guitry. Et puis des réalisateurs et metteurs en scène (Philippe Miquel, Patrice Leconte) ayant opéré dans le théâtre et le cinéma évoquent aussi leur manière de travailler dans les deux disciplines…

mardi, 02 décembre 2014

Au cinéphile gourmand

Guillaume Robequain

 Editions Jubarte

 

 Pour vous cinéphiles gourmands, voici un petit guide préfacé par Laurent Bénégui qui saura vous séduire. Y sont rassemblés une quarantaine de lieux où cinéma et gastronomie ont été réunis. " L'idée est partie d'un tournage qui s'est déroulé en bas de chez moi explique l'auteur également directeur d'école. Le film s'appelait "Vénus Beauté avec Nathalie Baye. Ils avaient installé un institut de beauté dans une banque. J'ai trouvé le contexte amusant, et j'ai commencé à chercher des lieux qui avaient servi à des films. J'en avais trop, et j'ai ciblé les restaurants que j'aime bien, avec les films qui m'ont intéressé."

La scène du film est expliquée et photographiée, accompagnée du synopsis de l'histoire. Pour les gourmands, une description détaillée du restaurant et de ce que l'on peut y déguster. Cela va du bistrot très populaire aux endroits très chics, et plus on avance dans le livre, plus les prix augmentent. Un menu avec du caviar à 165 euros ça vous dit?..  C'est le seul endroit où je n'ai pas mangé" ironise Guillaume Robequain.

Tous les quartiers de Paris sont concernés, les plus utilisés étant La Bastille et le 18ème.  A noter dans le 14ème " Les Tontons" où Patrick Dewaere a tourné dans " Coup de Tête". La cabine téléphonique importante dans le film est devenue un " pipi-room".. Autre lieu cité dans le livre :"Les Jardins d'Issoire" où l'on peut imaginer Romain Duris et Niels Arestrup  dans une scène du film" De battre mon cœur s'est arrêté". Un buffet à volonté vous y attend, avec selon les dires de Guillaume Robequain un patron adorable…

Agnès Figueras-Lenattier

 

Librairie Arcane livres 183 bd Brune

Librairie Ithaque 73 rue d'Alésia

 

17:23 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris, cinéma, gastronomie

vendredi, 12 juin 2009

Ciné - Jeunes - Débat à l'Entrepôt le 16 juin : "Johnny Mad Dog"

document.gifPour la 4ème fois cette année, le Conseil de la Jeunesse du 14e vous convie à un Ciné-Jeunes-Débat au cinéma l'Entrepôt, 7-9, rue Francis de Pressencé (14e), le mardi 16 juin à 18h30.

C'est le film "Johnny Mad Dog" du réalisateur Stéphane Sauvaire sera diffusé. Il sera suivi d'un débat organisé par le Conseil de la Jeunesse du 14e dans le cadre de la "Semaine de l'enfant africain". Cette initiative est organisée en partenariat avec l'association "Afrique et Nouvelles Interdépendances" et l'UNICEF. L'entrée est gratuite pour les moins de 25 ans.

Quelques mots sur "Johnny Mad Dog". Afrique, en ce moment même. Johnny, quinze ans, enfant-soldat armé jusqu’aux dents, est habité par le “ chien méchant ” qu’il veut devenir. Avec son petit commando, No Good Advice, Small Devil et Young Major, il vole, pille et abat tout ce qui croise sa route. Des adolescents abreuvés d’imageries hollywoodiennes et d’information travestie qui jouent à la guerre...Laokolé, treize ans, poussant son père infirme dans une brouette, tâchant de s’inventer l’avenir radieux que sa scolarité brillante lui promettait, s’efforce de fuir sa ville livrée aux milices d’enfants soldats, avec son petit frère Fofo, huit ans. Tandis que Johnny avance, Laokolé fuit...Des enfances abrégées, une Afrique ravagée par des guerres absurdes, un peuple qui tente malgré tout de survivre et de sauvegarder sa part d’humanité.

 

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dimanche, 29 juin 2008

Le cinéma et les DVDs de Jive : juin 2008

Chaque mois, Jive, notre cinéphile quatorzièmois, nous livre ses critiques de DVD et ses bons plans....

Vive l'été et le soleil permanent et que cela ne vous empêche pas de lire de belles galettes cinémathographiques



FILM DU MOIS

68234a199a2dcdab7f9aa00c9a0f21de.jpegCOLLECTION INSPECTEUR HARRY (nouveaux Masters restaurés) Warner
Films: : DIRTY HARRY, MAGNUM FORCE, L'INSPECTEUR NE RENONCE JAMAIS...

Acteurs: Clint EASTWWOD
Réalisateurs: Don SIEGEL, Ted POST, James FARGO...
Format:2:35
Son: Dolby

Sortie DVD le 11 juin


Critique: Premier film de la série devenue culte du même nom, L'Inspecteur Harry met Clint Eastwood aux prises avec un tueur et maître chanteur appelé Scorpion joué par le fils de Edward J ROBINSON. Celui-ci terrorise San Francisco en menaçant d'exécuter des victimes, préalablement choisies, si la ville n'accède pas à sa demande de rançon.
L'inspecteur Harry Callahan en fait se retrouve devant celui que la presse de l'époque  surnomme le ZODIAC. Le réalisateur Don  Siegel, manie la sobriété et l'efficacité, tout au long de ce polar haletant. Considéré comme un film brutal  et réactionnaire le film s'attira les foudres de la presse.
On retrouvera pourtant  L'inspecteur Harry Callahan dit Harry Le Salopard, , dans plusieurs autres épisodes de très bonnes tenues notamment MAGUM FORCE.


A visionner en complément le film de David FINCHER consacré à la même affaire  mais traité de façon journalistique ZODIAC. On attend toujours la version director's cut surpervisée par Fincher (3H) toujours chez Warner

Les copies sont superbes et le son en version original et de  très bonne tenue en Dolby.

Bonus: plein d'inédits selon les films, mon intérêt s'est surtout porté sur ceux de Magnum Force avec interview de John MILLIUS (réalisateur de Conan Le Barbare) et de L'inspecteur ne renonce jamais (commentaire de James FARGO).



LA COLLECTION DU MOIS

41246fb23582d211ddd1ca4c56b38034.jpgNAGISHA OSHIMA
Films:  TRILOGIE DE LA JEUNESSE, LES PLAISIRS DE LA CHAIR, NUIT ET BROUILLARD AU JAPON

Nouveaux masters  restaurés en version originales sous titrées français

 sortie DVD le 18 juin

Résumé: Les plaisirs de la chair

Devenu assassin pour venger Shoko, la femme qu’il aime en secret, Wakizaka doit accepter le marché que lui propose l’unique témoin du meurtre, un fonctionnaire coupable d’avoir détourné 30 millions de yen : garder le butin jusqu’à sa sortie de prison. Mais Shoko s’est mariée avec un autre, et Wakizaka décide de dépenser tout l’argent en un an, puis de se suicider…

Critique: Un  film brûlant comme le désir filmé de main de mâitre par celui qui réalisera quelques années plus-tard "L'empire des sens ", un Roméo et Juliette avec du sexe en plus 

Oshima est un auteur iconoclaste qui n"hésite pas à malmener la société japonaise en remettant en cause ses valeurs traditionnelles. Son gôut pour la violence et le sexe font en effet scandale dans le fond comme dans la forme faisant penser à Jean-Luc Godard. Le plaisir de la chair est une oeuvre  à découvrir car intense et magnifiquement filmée.

Lire Oshima et son oeuvre dans dans ses écrits de 1956-1978

Bonus: Au-delà des interdits (25 mn) un film-analyse de Jean Douchet
« Ce n’est pas de l’extérieur que vient le vrai danger. Il est dissimulé au plus profond de soi, à l’intérieur de la subjectivité névrotique de Wakizaka. »
. Bande-annonce



 A DECOUVRIR

d8ee231dba6ae55496b64af698e4e87c.jpegA LA RECHERCHE DE DEBRA WINGER Editions Montparnasse
Réalisateur:Rosanna ARQUETTE
Acteurs: Patricia ARQUETTE, Laura DERN, Sean PENN, Charlotte RAMPLING, Jane FONDA, Emmanuelle BEART etc...
Format: 16/9
Son: Dolby digital
Durée:95mns

sortie DVD le 7 mai

Résume: 
Rosanna Arquette est allée à la rencontre de comédiennes célèbres afin qu'elles dévoilent leur carrière, mais aussi leur vie privée, tout en les laissant évoquer leur place, et plus généralement celle de l'actrice, dans le monde du cinéma.

Critique: Debra winger, actrice vedette des années 80-90 ( un thé au sahara, la veuve noire, officier et gentlman, la main droite du diable...) décida de quitter quelques temps le monde du cinéma. C'est à partir de ce postulat que la comédienne Rosanna Arquette dont la carrière est sur la pente descendante décide de poser sa caméra pour aller à la rencontre de nombreuses comédiennes pour y parler de leur vie d'artiste dans dans le monde du cinéma passé un certain âge. Un film touchant, parfois maladroit dans sa réalisation surtout au début du film mais qui reste  humain et passionnant quand la réalisatrice s'implique à la façon d'un journal intime. Un film qui en dit long sur le monople des  hommes dans l'industrie  du cinéma mais aussi sur le regard des hommes sur les femmes...autre sujet passionnant mais trop court: comment concilier la vie de comédienne et de mère de famille?, sujet qui semble important à Rosanna Arquette

Dommage de ne pas avoir pu ajouter dans un bonus  les interviews complètes, ce qui auraient donné encore un regain d'intérét supplémentaire.

LES CLASSIQUES  DU MOIS 

8261b9935cf857efcdea2eafd0b36819.jpgFRITZ LANG  Carlotta
Films: LES BOURREAUX MEURENT AUSSI  et LA RUE ROUGE (nouveaux masters restaurés)
Image: Noir et blanc
Durée:135mns /115mns et 98mns
Format 1:33 (plein cadre)


Sortie DVD le 4 juin

Résumé: Les bourreaux meurent aussi


Dans Prague occupée par les Nazis. Le 27 mai 1942, le Reich Protektor Heydrich est grièvement blessé par une bombe (il meurt une semaine plus tard). L'auteur de l'attentat, le professeur Svoboda, se réfugie par hasard chez le professeur Novotny. Celui-ci est arrêté comme otage par la Gestapo. Marcia, la fille du professeur se rend à la Gestapo. Elle a l'intention de dénoncer Svoboda pour faire libérer son père. Mais Svoboda, devenu héros national, est aidé par les résistants tchèques. Elle se tait mais attire l'attention des S.S. qui la font suivre par l'Inspecteur Grüber.

Critique: Ce film de propagande s'inscrit dans la lutte anti-nazie d'un des plus grands rélaisateurs Allemand. Un film d'une très grande puissance écrit en collaboration avec le dramaturge Bertold BRECHT. Une structure narrative très habile qui permet de dénoncer toute la barbarie hitlerienne même si elle a un côté naive et parfois une approche  caricaturale de l'ennemi, il n'en demeure pas moins que nous sommes captivés grâce à une mise en scène plus proche du film noir que du film de guerre réaliste.

A noter que l'éditeur Carlotta nous offre le film dans un master restauré et pour la première fois en version longue, ce qui en fait un collector rare 


Voilà une phrase extraite de Télérama qui résume tout le bien que je pense de ce film
" Le temps écoulé ne fait que lui restituer son caractère exemplaire. Ce film oublié devait cesser de l'être"


Bonus: le film en version intégrale tel qu'il fut exploité lors de sa sortie aux Etats-Unis en avril 1943
inclus : bande annonce
Le film en version courte tel qu'il fut exploité en France en  septembre 1947
Collaboration BRECHT/ LANG (28mns)
L' historien de cinéma Beranrd Eisenschitz revient sur la manière dont Fritz Lang et Bretch ont façonné le script des Bourreaux meurent aussi.



LE TRASH DU MOIS

82bb820d6a1fd80ef6ae81362ce8c25e.jpgDYING GOD Néo Publishing
Réalisateur: Fabrice LAMBOT
Acteurs: Lance HENRIKSEN, James HORAN, Agathe de la BOULAYE

sortie DVD 1er Juillet

Résumé: A son réveil tardif, Sean Fallon, s’apprête à passer une journée comme les autres. Quelques rails de coke, une passe ou deux, peut-être un petit détour par le commissariat. La routine, quoi… Pas de chance. Notre flic corrompu se retrouve face à une série de viols et de meurtres atrocement barbares. Les victimes, pour la plupart des prostituées, sont retrouvées éventrées, dévorées de l'intérieur... Entre sexe, alcool, trafic d'armes et rites indiens ancestraux, l’horreur des monstres côtoie celle des hommes.


Critique: Ce film est né de l'acharnement de deux personalités celle de son réalisateur et de son producteur qui oeuvre au sein du magazine gore Mad Movies. Tous deux ont montés leur production Metaluna et ont décidé de produire le film pour 500 000 dollars avec tournage à Buenos -Aires et le tout filmé à l'arrache en HD en 22 jours. D'où le gros point faible du film, une image qui à priori n'a pas eu la chance d'avoir un étalonage de qualité pour en faire une sorte de Seven bis. Bref un film pas inintéressant mais qui souffre trop d'un petit budget pour les ambitions du réalisateur.

On regrette l'absence de piste française


Bonus: commentaire audio du réalisateur
2 scènes coupées
Making of VOST 37mns
KURUPI: interview du réalisateur, Jean-Pierre Putters ( magazine Mad movies)et Jean Depelley coscénariste, 15mns
Dessins de productions
Diaporama photos



LE MUSICAL DU MOIS

bb319efa4cc4bcf2ab0843ef69303057.jpegTHE SONG REMAINS THE SAME
Réalisateur: PeterClifton, Joe MASSOT
Acteurs: Led ZEPPELIN (Robert PLANT, Jimmy PAGE, John BONHAM, John Paul JONES
Durée: 2h12mns

Résumé:Le concert des Led Zeppelin au Madison Square Garden de New York, entrecoupés de scènes de fiction imaginées par les membres du groupe...

Critique: UNE EDITION COLLECTOR QUI VA FAIRE DU BRUIT... De la musique plein les yeux : c'est la promesse de l'Edition Collector 2 DVD du célèbre concert The song remains the same de Led Zeppelin. Le groupe, qui s'est reformé et se reproduit sur scène, n'a pas perdu une ride : troisième groupe qui vend le plus de disques au monde, Led Zeppelin est aussi n°2 des ventes DVD
Revivez l'un de leurs plus célèbres concerts en version remasterisée, et plongez également dans l'univers d'un groupe de légende, au travers de scènes inédites du concert, d'interviews du manager du groupe Peter Grant et de documentaires exclusifs..Si toutefois la mise en scène a forcément un peu vieillie, il faut reconnaître que la remasterisation est sublime et qu'on redécouvre ce film que pourtant certains  membres du groupe déteste, moi j'adore.

Bonus :
Pour la première fois deux performances inédites, Célébration Day (version courte) et Over the Hills and Far Away. Egalement Misty Hop et The Ocean.
Enregistrement télé d'origine: Led zeppelin victime d'un vol pendant les concerts de 1973 à NEW-YORK.
Interview de Robert PLANT pour la BBC et la Tampa News Report de 1973
Bande son remixé et remasterisée en DTS 5:1 et deux pistes stéréo de la bande d'origine
Bande annonce originale du film

Attention certains bonus ne sont pas sous titrés


Jive juin2008
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vendredi, 30 mai 2008

chronique dvd mai 08

Le cinéma (et les DVD) de Jive : Mai 2008
Chaque mois, Jive, notre cinéphile quatorzièmois, nous livre ses critiques de DVD et ses bons plans....

Alors que le Festival de Cannes (ou de Connes comme le chante avec humour M) vient de s'achever (enfin!!), voilà quelques DVD à glisser impérativement dans votre lecteur. Bravo à Laurent CANTET dont j'invite tous nos lecteurs de PARIS 14 à redécourvir son film L'emploi du temps avec Aurélien RECOING inspiré librement de l'affaire Roman d'après le livre L'adversaire.

 

LE FILM DU MOIS

182ef7cf23fdea7429e5c8b4164b41f2.jpegBEOWULF Warner
Réalisateur:Robert Zemeckis
Acteurs: Angelina JOLIE, Anthony HOPKINS, Ray WINSTONE
Durée:1H53
Format:2:35

Sortie DVD le  28 mai

Résumé: En ces temps lointains, les sauvages contrées du Nord de l'Europe étaient peuplées de héros et de monstres, et des hommes audacieux, taillés pour la lutte et les conquêtes, pouvaient encore se forger des destins d'exception.
Le plus glorieux d'entre ces aventuriers fut le Viking Beowulf, qui surgit un beau jour pour sauver le vieux roi Hrothgar et ses sujets des assauts d'une féroce créature. Son nom devint vite légendaire à travers le royaume et, partout, l'on chanta sa bravoure face au maléfique Grendel. Beowulf ne devint pas seulement célèbre, mais riche. Et avec la richesse vinrent bientôt de dangereuses tentations et une inextinguible soif de pouvoir. Car le héros était aussi humain, trop humain, sans doute, et le guerrier plus avide, plus ambitieux et bien plus faillible qu'on ne l'imaginait...

Critique: La presse fut très partagée à la sortie de ce film d'animation qui exploite à nouveau la technologie du performance capture qui permet de recréer à la perfection les expressions et les gestes des comédiens en infographie. C'est la deuxième fois que ZEMECKIS emploie cette technique après l'avoir testée sans grand intérêt il faut tbien l'avouer sur son précèdent film le POLE EXPRESS avec Tom HANKS.
Cette fois ci il renouvêle l'expérience avec succès. On avait pas vu depuis longtemps un film barbare si flambloyant depuis... depuis Conan le barbare (facile, je vous l'accorde).
On prend un grand plaisir de cinéma, à ranger à côté de 300 en oubliant les éternelles querelles animation, pas animation, ce qui compte c'est le film et là, il faut bien avouer que la légende de Beowulf fonctionne à merveille.

A ne pas confondre avec la version interprétée (un bien grand mot) par Christophe LAMBERT (qui fait parfois encore de bons films, en France)... a ranger dans le rayon nanar au coté de Vercingétorix


L'INEDIT DU MOIS

73ba78bb2c3a108b653ad06ff9da0d3b.jpegGUY GILLES Editions Montparnasse
Films: : L'amour à la mer, Au pan coupé, Le clair de terre

Acteurs: Jean claude BRIALY, Sophie DAUMIER, Alain DELON, Juliette GRECO, Annie GIRARDOT, Micheline PRESLE, Macha MERIL...
Durée :5H11
Format: 4:3 et 16:9
Son: mono et stéréo
Couleur et noir et blanc selon les films

Sortie DVD le 11 mai

Critique:Difficile de résumer une oeuvre aussi originale, d'un réalisateur en fait assez méconnu, qui n'a malheureusement jamais rencontré de succès public malgré quelques critiques élogieuses.

Mais qui est Guy Gilles?
Voilà l'occasion de le découvrir un très beau site qui lui est consacré et que je vous invite à découvrir
http://www.guygilles.com/indexflash.html

"Je suis formaliste, mais la forme est l'expression de la sensibilité " disait volontiers Guy Gilles.


Guy Gilles est célébré par la presse comme le plus jeune cinéaste de France. Il n'a que 22 ans quand France Roche l'interview . Mais L'amour à la mer ne sera jamais distribué. Encore inédit à ce jour. C'est sa première déception qui marquera sa vie et sa carrière, explique le critique Michel Cournot. Tandis que l'historien Jean Tulard s'interroge: "Qu'a-t-il manqué à cet algérois doué pour que la chance lui sourit ?

On navigue dans un univers à la Godard, Truffaut, un cinéma assez autobiographique ou tout comme François Truffaut il aime s'entourer de son acteur fétiche Patrick JOUANE.
Si vous aimez le cinéma de la nouvelle vague il faut découvrir cet auteur sensible mort beacoup trop jeune.


A DECOUVRIR


8238850a98562d2b05799be2cfeb3f01.jpegDANS LA VALLEE D'ELAH Warner
Réalisateur: Paul HAGGIS
Acteurs: Tommy Lee JONES, Charlize THERON, Susan SARANDON...
Format: 2:40
Son: Dolby digital
Durée:121mns

sortie DVD le 7 mai

Résume: De retour d'Irak pour sa première permission, Mike Deerfield disparaît mystérieusement et est signalé comme déserteur. Son père, Hank - un ancien membre de la Police Militaire - et sa mère Joan se lancent à sa recherche avec le concours d'Emily Sanders, officier de police de la juridiction du Nouveau-Mexique où Mike a été aperçu pour la dernière fois. Face au silence et à l'hostilité croissante des autorités militaires, Hank et Emily soupçonnent bientôt un coup fourré. Les indices troublants s'accumulent, et la vérité sur le séjour en Irak de Deerfield finit par éclater, bouleversant à jamais la vie de Hank et ses croyances...

Critique: Quand on découvre la jaquette on s'attend à un polar sec et nerveux surtout lorsqu'on connaît la personnalité et le tempérament de Tommy Lee JONE, et bien non! je me suis trompé. Le film est assez lent pour ne pas dire linéaire et par moment soporifique mais il demeure pourtant intéressant par son sujet peu souvent exploité: connaissons nous bien nos propres enfants? vaste sujet et délicate question.
A noter une nouvelle fois la prestation impeccable de Charlize THERON.
La bonne astuce du scénariste et réalisateur Paul Haggis qui nous avait déjà offert un Collision formidable et de plonger cette famille dans le "Merdier" du conflit irakien, à croire que la déculottée de la guerre du Vietnam et de ses multiples séquelles et traumatismes n'ont servie à rien.


Dans la Vallée d'Elah a été présenté en 2007 en compétition à la 64ème Mostra de Venise . On a pu également le voir au Festival du Cinéma américain de Deauville.

Bonus: Dans la vallée d'Elah : Après l'Irak
dans la vallée d'Elah : Retour au Pays
scènes inédites



LE DOCUMENTAIRE DU MOIS

ab2f993e1cdc2e301ffe02a4e11a3234.jpegRITHY PANH Editions Montparnasse
Films: SITE 2, LA TERRE DES AMES ERRANTES, BOPHANA, UNE TRAGEDIE CAMBODGIENNE, S21, LA MACHINE DE LA MORT KHMERE ROUGE.
Son: mono
Image: Noir et blanc, couleur

Sortie DVD mai

Résumé: Avec ces quatre films tournés entre 1989 et 2002, Rithy Panh s'approche au plus près des traces du génocide Cambodgien. De son premier film Site 2 à son désormais connu S 21 en passant par le bouleversant La Terre des âmes errantes et le tragique Bophana, c'est une partie essentielle de l'œuvre de Rithy Panh qui est rassemblée.

Critique:
On ne peut difficilement critiquer une telle oeuvre qui s'ancre dans la mémoire collective de tout un peuple, un peuple qui a souffert, victime d'un génocide tel que le confirme le réalisateur.
Les Cambodgiens combattent cette peur omniprésente qui habite chacun des survivants.

Voilà une phrase qui résume ici tout le propos du réalisateur:

"Lorsque tu as peur, ta peur s'infiltre parmi les générations et des miliiers d'âmes devant et derrière toi en sont humiliées" (Nikos KAZANTZAKIS, Penseur influencé par NIETSCHE et BERGSON, il a également adhéré au marxisme et au bouddhisme, tout en étant profondément chrétien. Journaliste envoyé comme correspondant dans diverses régions du monde).


Ce sont des films importants, la mémoire d'un pays, d'un peuple qui a souffert loin du monde en silence, un travail de réalisateur ou plus exactement d'un Résistant.

Bonus: Livret de 52 pages passionnant pour découvrir le réalisateur et l'histoire du Cambodge
La parole filmée. pour vaincre la terreur par Rithy PANH
Autour de Rithy Panh par James BURNET( anciennement (journaliste au monde et Libération)



590d37a94317b102cb50828441e9f817.jpeg Enfin pour tous les fans de la trilogie INDIANA JONES, une nouvelle édition vient de ressortir à l'unité ou en coffret, tout simplement et définitivement culte.
Précipitez vous dans les salles pour le nouveau volet qui est à la hauteur de l'épisode 1 et 3.

La grande AVENTURE est de retour pour le meilleur.

 

 

 

 c5b56db9ad33554e7a81a7185776fea4.jpgUne info de dernière minute (dvd pas reçu), en 1991 Agnès Varda réalise le film : "Jacquot de Nantes" film biographique comptant l'histoire de son mari Jacques DEMY. Vous pouvez vous le procurer chez Cine Tamaris, vous aurez peut être le plaisir d'y croiser madame Agnès VARDA à la salle de montage

http://www.agnesvarda.com/ 

 

 

 

 

 

Jive mai 2008
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05:45 Publié dans Cinéma, Culture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dvd, jive, cinema

vendredi, 28 mars 2008

Le cinéma (et les DVDs) de Jive : Mars 2008

Chaque mois, Jive, notre cinéphile quatorzièmois, nous livre ses critiques de DVD et ses bons plans...

LE FILM DU MOIS

00b24a40c1e720ab94aa1759bef2c52b.jpgMICKEY ET NICKY Editions Opening
Réalisateur:Elaine MAY
Acteurs: John CASSAVETES, Peter FALK, ..
Durée:106mns
Format: 1:85

Sortie DVD le 5 mars


Résumé: Nicky apprend que la mafia a mis sa tête à prix après avoir volé le parrain. Il appelle Mickey qui comme toujours vient le tirer d’affaires. Mickey l’aide à surmonter sa paranoïa et son angoisse. Il réussit à le sortir de l’hôtel où il se terre et propose un plan pour s’enfuir. Mais Nicky n’arrête pas de changer d’avis et maintenant un tueur est à leurs trousses. Alors qu’ils doivent sauver leur peau, les deux amis s’interrogent sur la trahison, le regret et le sens de leur amitié.


Critique: Un pur film de cinéphile qu'il faut découvrir pour deux raisons simples: un casting étonnant et sublime, un script finement ciselé. Passé inaperçu auprès du grand public lors de sa sortie. Aujourd'hui Peter Falk et Cassavetes sont devenus cultes et le film devrait trouver une belle place dans votre vidéothèque (attention je vais venir vérifier!).

Caméra épaule le film annonce et inscrit ce film dans le genre "urbain" cher aux années 70 (French connection etc...)

Bonus: 21-5H: NUIT CLOSE (20mns)  Avec Mickey et Nicky, Vincent Amiel, rédacteur à Positif, met en valeur l'aspect hybride et insolent du cinéma américain indépendant des années 70: une modernité de continuité qui ne fait pas table rase des éléments traditionnels".


LE FANTASTIQUE DU MOIS


THE SORCERER07273732839fac474aa45d9703862ce3.jpgS Neo Publishing
Réalisateur: Michael REEVES
Acteurs: Boris KARLOFF
Durée :82mns
Format: 1:85

Son: mono
Couleur

Sortie DVD le 17 mars

Résumé: Montserrat, un éminent professeur spécialisé dans l'hypnotisme médical, vient de mettre au point avec l'aide de sa femme Estelle une nouvelle technique révolutionnaire.
Pour la tester, il rencontre un jeune homme, Mike Roscoe, qu'il convainc de participer à l'expérience. Le professeur et son épouse sont dès lors en mesure de contrôler la pensée les faits et gestes de leur cobaye et de ressentir les mêmes choses que lui, même à longue distance.
Alors que Marcus y voit un formidable moyen d'aider certaines personnes, Estelle décide d'utiliser son nouveau " jouet " à sa guise et de vivre à travers lui des sensations inédites, voire extrêmes. Cambriolages et bagarres s'enchaînent, sans que le pauvre Mike ne se rende compte de quoi que ce soit.


Critique: Certainement le film le plus connu de ce jeune réalisateur au talent prometteur décédé beaucoup trop jeune mais qui aura tourné avec ces deux idoles Vincent price et Boris Karloff dont ce sera  le dernier film.
Un film étrange et magnifique auquel le physique de Karloff apporte la petite touche magique à ce film fantastique très original qui lui valu le Grand Prix au festival de Science-fiction  en 1967.

Bonus: Les Maisons de l'horreur par Alain Schlockoff, entretien animé et passionnant avec le rédacteur en chef de l'Ecran Fantastique que tous les fans connaissent, il nous parle des grandes firmes anglaises du cinema de genre: Hammer, Tigon, etc.

Michael Reeves,  où de nouveau Alain Schlockoff revient sur les quelques films de c eréalisateur disparu à 26 ans.

Film annonce, filmographies, galerie photo, fiche technique, partie ROM, comprenant le press book espagnol et le synopsis français. 


 A DECOUVRIR


1fc39688aa6640077823df429237302b.jpgLE BONHEUR D'EMMA Jour2fête
Une série crée par David SIMON
Réalisateurs: Swen TADDICKEN
Acteurs: Jördis TRIEBEL, Jürgen VOGEL

Format : image scope, Dolby Digital 5:1

sortie DVD le 1er Avril


Résume:  Emma vit seule. Couverte de dettes, elle élève des cochons dans une vieille ferme de famille délabrée. Elle traite ses animaux avec amour et tendresse, jusqu'à leurs derniers instants...
Max est solitaire. Employé chez un concessionnaire automobile, il souffre continuellement de douleurs à l'estomac. Lors d'une visite chez le médecin, il apprend qu'il est atteint d'un cancer en phase terminale. Sous l'impulsion d'une réaction excessive, il vole de l'argent à son seul ami et réserve un billet d'avion pour s'enfuir à Mexico...
Mais en route, Max a un accident avec sa voiture : il "atterrit" dans la ferme d'Emma.



Critique: Encensé par la presse et les Festivals du monde entier, cette comédie charmante sur les mille et un plaisirs est passée inaperçue sur nos écrans. La sortie DVD va permettre à ce joli film qui nous vient d'Allemagne de  trouver son public. Un fim tiré d'un roman qui a connut un très grand succès dans son pays. La réalisatrice dont c'est ici le deuxième film s'entoure de deux comédiens à l'interprétation magique qui nous font basculer des rires au larmes avec une facilité déconcertante.

Ce film est un vrai petit bijou comme il en existe parfois (Little miss sunshine, Juno, etc. )



LE POLAR DU MOIS 


28b90c2a5fc3e3a6fcae68720b3e811b.jpgA VIF Warner
Réalisateur: Neïl JORDAN
Acteurs:Jodie FOSTER, 

Durée:2heures02
Image:2:35
Son: Dolby Digital 5:1


Sortie DVD le 26 mars

Résumé: Erica Bain a trouvé dans les rues de New York son domaine d’élection. C’est là qu’au fil de ses longues marches, elle recueille les sons et les histoires vécues qui alimentent son émission radiophonique «Street Walk». Le soir, elle rejoint l’homme de sa vie, son fiancé David Kirmani. Mais, une nuit, le couple est sauvagement agressé aux abords de Central Park ; Erica, grièvement blessée, a en outre la douleur de perdre son compagnon.
Erica se remet lentement de ses blessures, mais non de la perte de David. Pire, la ville qu’elle aimait tant lui inspire désormais une profonde angoisse. Ses lieux les plus familiers, les plus accueillants, lui sont devenus aussi étranges qu’inquiétants.
Erica décide d’agir contre cette peur qui menace sa raison. Elle s’achète une arme – le moyen le plus et le plus efficace, pense-t-elle, de se protéger contre un ennemi intangible.

Critique:

Le sujet de la vengeance est un thème cher au cinéma mais qui laisse toujours un goût amer dans la bouche. Jodie FOSTER toujours aussi sincère imprègne magistralement le film qui s'enfonce dans la noirceur la plus totale. Depuis un justicier dans la ville dont il est d'ailleurs prévu que Sylvester STALLONE réalise un remake, le film de Neil JORDAN est à ranger parmi les réussites du genre grâce à une réalisation efficace, un montage percutant qui laisse de la place à l'émotion de l'héroine.

Un film choc, ambigu que je vous laisse juger par vous même.


LA COMEDIE DU MOIS

8bfb76a5bc9d31ef6ec48cf20fa31daf.jpgL'AGE D'HOMME Warner
Réalisateur:Raphaël FEDJO
Acteurs: Romain DURIS, Aissa MAIGA...
Durée: 96mns
Image: 1:85
Son: 5:1 dolby

Sortie DVD 12mars


Résumé:Samuel a 30 ans. Ex-célibataire endurci, il vit depuis un an avec une photographe : Tina mais il prend peur au moment de s’engager.
Il se donne alors vingt-quatre heures pour décider s'il va rompre ou non avec cette femme qu'il aime, persuadé qu'elle le quittera tôt ou tard.
A ses côtés, Samuel peut compter sur Jorge et Mounir, ses confidents attitrés.
Quelle sera l’issue de cette course contre la montre pour devenir un homme ???


Critique:Une comédie dans l'air du temps ni mieux ni pire que les autres, une bande son très mode, un casting impeccable et le talent de Romain DURIS  font que nous embarquons tranquillement pour une heure et demie de drôlerie même si à l'arrivée tout ça ne vol pas bien haut.
On passe un moment sympathique et on  découvre quelques nouvelles facettes de DURIS très à l'aise dans la comédie, dynamique, sens du rythme sans jamais tomber dans le ridicule. On peut aussi noter que Aissa Maiga s'en tire assez bien et que pour une fois le cinéma français  impose  un couple coloré , suffisament rare pour  être noté.

Un film léger comme une bulle de savon mais très agréable au final. 


Bonus: making of (45mns)


Jive mars 2008

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jeudi, 28 février 2008

Le cinéma (et les DVDs) de Jive : février 2008

Chaque mois, Jive, notre cinéphile quatorzièmois, nous livre ses critiques de DVD et ses bons plans...

Ouf! les Césars sont passés. Quel ennui et encore une fois peu de réelles surprises. Saluons l'éditeur Opening de ressortir Les Chemins de la Haute Ville de Jack CLAYTON, film pour lequel la grande Simone SIGNORET eut l'Oscar...

LE FILM DU MOIS
 

4599472ee2a226118e2da7558435562c.jpgLES CHEMINS DE LA HAUTE VILLE Editions Opening
Réalisateur:Jack CLAYTON
Acteurs: Simone SIGNORET, Laurence HARVEY...
Durée:102mns
Format: 1:33

Sortie DVD le 20 fèvrier

Résumé: Joe Lampton s'installe à Warnley, petite ville anglaise, avec une seule obsession, se faire une place au soleil quels que soient les moyens pour y parvenir.
Rien ne l'arrêtera, pas même le sacrifice de ses proches

Critique: Un film qui connut un succès international critique et public et qui paradoxalement a été oublié depuis.
L'éditeur Opening édite aujourd' hui le film dans une belle copie restaurée et on redécouvre cette oeuvre sombre et magnifique portée par une Simone SIGNORET au sommet dans un de ses plus rôle.
Jack CLAYTON avant de devenir réalisateur a été assistant de John Huston, on lui doit  ensuite un autre film magnifique avec Deborah KERR, LES INNOCENTS dont on a fait le remake il y' a quelques années avec Nicole KIDMAN, LES AUTRES

Bonus: JACK CLAYTON, la révélation avec les témoignages de de Freddie FRANCIS, Neil SINYARD
Simone SIGNORET recevant son oscar à Hollywwod


LE FANTASTIQUE DU MOIS


ca720d0a1f89039a657d6e741200c526.jpgLES 3 VISAGES DE LA PEUR
Réalisateur: Mario BAVA
Acteurs: Michème MERCIER, Boris KARLOFF...

Durée :88mns

Format: 1/33
Son: 5:1
Couleur

Sortie DVD le 05 fèvrier

Résumé:
Le film est composé de trois sketches qui, chacun, mettent en scène une situation horrifique.
Le téléphone : Rosy passe une nuit particulièrement éprouvante, harcelée au téléphone par un inconnu lui annonçant sa propre mort...
Les Wurdalaks : un vampire prend les traits d'une femme pour hanter la campagne slave.
La goutte d'eau : Miss Chester n'aurait peut-être pas dû voler la bague de l'une de ses patientes récemment décédée...

Critique: Film à sketches, Les Trois Visages de a peur  propose 3 histoires inspirées des  nouvelles d'écrivains, Maupassant, Tchékhov, Tolstoi.  Le film remonté un certain nombre de fois, dénaturé dans certains pays,  est ici présenté dans sa véritable version italienne.
Michèle Mercier dans le premier des 3 sketch montre l'étendue de son talent de comédienne qu'il faudra un jour reconnaître.Quand à Boris Karloff on le retrouve une nouvelle fois entouré de vampires. Mario BAVA est un grand réalisateur inspiré et inspirant pour toute une génération de cinéphile et de réalisateur. Un artisan qui cumulait beaucoup de postes dont celui de chef opérateur avec beaucoup de talent.
A redécouvrir d'urgence, en  regrettant le manque de bonus.

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mercredi, 30 janvier 2008

Le cinéma (et les DVD) de Jive : Janvier 2008

Chaque mois, Jive, notre cinéphile quatorzièmois, nous livre ses critiques de DVD et ses bons plans...

2008 démarre sous les chapeaux de roues avec une année musicale où nous fêtons les 100 ans de la musique de films ( 1908, Camille St Saëns orchestrait la première musique originale pour le film L’assassinat du Duc de GUISE). Et une année placée sous le signe de l'univers du cinéaste Alain RESNAIS, trois institutions rendent hommage à son univers, le Centre Pompidou, la Cinémathèque de Toulouse et le Festival Premiers Plans d'Angers.

Petit rappel LES COUPS DE CŒUR DE L'ANNEE 2007


300 Warner
LE LABYRINTHE DE PAN Wild side
CASINO ROYALE
CRUSING Warner
A BOUT PORTANT et presque tout chez l'éditeur Carlotta qui cette année peut être fier de son travail.
BLOOD DIAMOND Warner
LES AVENTURIERS M6
JUDEX/NUITS ROUGES Why not Productions
LE LIVRE DE LA JUNGLE édition 40ème anniversaire Walt Disney
LA SCIENCE DES REVES
LA REGLE DU JEU-DROLE DE DRAME et le coffret JOHN WAYNE Editions Montparnasse
DEVIL'S REJECT et LA COLLINE A DES YEUX
THE MONSTER SQUAD

LE FILM DU MOIS

57309d170947f562f7a78b8131ce5de6.jpgJE T'AIME JE T'AIME Editions Montparnasse
Réalisateur: Alain Resnais
Acteurs: Claude RICH, Olga GEORGES-PICOT, Anouk FERJAC, Bernard FRESSON
Durée:1h31

Sortie DVD le 8 janvier

Résumé: Après une tentative de suicide, Claude RIDDER participe à une expérience scientifique qui va le faire voyager dans le temps. il se retrouve projeté un plus tôt, heureux, auprès de sa femme Catrine...

Critique: Un film étonnant, futuriste poétique et donc forcément méconnu et pour cause sortit en plein mai 68, le film fût mal accueilli et très vite oublié
Ce film n'aurait jamais pu exister sans la productrice Mag BODARD, une productrice qui avait des C... si on peut dire, en tout cas une vraie prise de risques avec des films aujourd' hui incontournable (Les parapluies de Cherbourg, Les demoiselles de Rochefort, Peau d'âne, La chinoise, Mouchette, Une femme douce, les films de Michel DEVILLE, VARDA, etc...Bref une très grande productrice
Alors si vous aimez l'univers d'un Michel Gondry (la science des rêves etc...) vous devriez tombé sous le charme de ce grand film d'Alain Resnais qui mérite d'être redécouvert. Un film de SF français méconnu, conceptuel,étrange. A (re)découvrir  de toute urgence.
Les Editions Montparnasse ont encore une fois fait un joli travail éditorial avec un livret richement illustré et une copie du film parfaite

Bonus: Entretien avec Claude RICH: souvenirs de tournage
Rencontre Resnais-Sternberg analyse croisé du film et du scénario
Propos d'Alain Resnais entretien avec le réalisateur

 

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05:00 Publié dans Cinéma, Culture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dvd, jive, cinema