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jeudi, 23 septembre 2010

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Les cahiers de Malte Laurids Brigge

Rainer Maria Rilke né à Prague en 1875 a écrit ces deux volumes de notes alors qu'il était devenu le secrétaire de Rodin. Ils ont été publiés en 1910. Dans ce journal intime à travers ce personnage dans lequel il se transfigure,  il raconte ses souvenirs, ses expériences, ses angoisses, ses joies  et songe souvent au passé. Il évoque également la poésie, la peur et analyse la mort sous de multiples formes. Bérengère Dautun qui a adapté l'oeuvre,  qui a mis en scène et qui joue la mère a choisi de mettre l'accent sur les relations qu'entretenait Rilke avec celle qui l'a mis au monde. Ils lisaient des contes ensemble, histoire de se faire une image en société mais avoue Rilke (Guillaume Bienvenu ) dans ce spectacle , ils n'aimaient les contes ni l'un ni l'autre. Ils avaient tous  deux une autre conception du merveilleux. Or cette vision du merveilleux, ils nous la font quelque peu partager à travers leur interprétation qui ne manque ni de charme ni d'élégance.  " Aimer c'est rayonner d'une lumière inépuisable dit la  mère et effectivement ils rayonnent car ils s'aiment ces deux là c'est incontestable. Habillés avec goût, ils nous  confessent leur  amour et se renvoient les phrases de manière rythmée et variée. Sont évoqués notamment la mort de la grand-mère, du chambellan, du chien de Rilke. A un moment donné comme il prend plaisir à le faire, Rilke à la fois lyrique et profond  évoque un personnage inconnu qu'il a croisé, le dépeint avec éloquence et se fond en lui. De temps à autre, une belle musique accentue l'atmosphère paisible et envoûtante de la soirée. Les deux comédiens au début plutôt placides s'animent au fur et à mesure du déroulement de la pièce. Ils adoptent alors un ton plus passionné et plus violent donnant encore plus de vie à l'adaptation. Pour accompagner les descriptions, ils jouent parfois lascivement avec leurs mains accentuant ainsi astucieusement ce qu'ils veulent dire. Bref c'est un duo enchanteur et qu'on écoute avec grand plaisir..
Agnès Figueras-Lenattier
Plus d'infos
Théâtre petit Hébertot 78 bis bd des Batignolles
Métro : Rome ou Villiers

 

jeudi, 16 septembre 2010

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Solness le constructeur

Henrik Ibsen a écrit cette pièce en 1892 dont voici le sujet. Haivard Solness est un constructeur très célèbre qui a
peur de se faire détrôner par des plus jeunes. Un jour au cours d'une réception, il promet à Hilde une jeune enfant de 12 ans en admiration devant lui de la choisir pour princesse et de lui donner un royaume. Quelques années plus tard ils se rencontrent à nouveau, et Solness se confie à elle. En fait, sa fortune a commencé le jour où un incendie a détruit la maison natale de sa femme tuant leurs deux enfants. Or Solness désirant que cette vieille maison brûle pour pouvoir en construire une nouvelle n'avait pas réparé une fente de la cheminée. Mais en réalité l'incendie provient d'une autre cause ce qui remet en question l'importance de sa responsabilité. Est-elle atténuée ou pas? En tout cas il se sent coupable. Quoi qu'il en soit Hilde aura t-elle son château? Adapté  par Martine Dolleans, ce spectacle est mis en scène par Hans Peter Cloos assisté de Camille Pawlotsky qui contrairement à la majorité considère cette pièce comme une comédie. " Toutes les étiquettes que l'on a pu attribuer par le passé à l'oeuvre d'Ibsen telles que désespérée, sombre, pessimiste, sont à mon sens, erronées. En réalité, Ibsen plonge son regard dans les profondeurs de l'existence humaine avec humour et c'est cet humour même qui le sauve, et nous sauve. On peut lire la pièce, bien sûr comme la tragédie d'un homme, en pleine maturité, au faîte de sa carrière, mais sur le point de tout perdre et  qui s'isole dans une paranoïa autodestructrice. Je préfère la voir plutôt comme une comédie : un homme en pleine crise de la cinquantaine effrayé par l'énergie et la beauté des jeunes qu'il entraîne dans son sillage, perdu entre ses maîtresses et l'exigence de sa femme et qui en plus, tombe raide amoureux d'une femme très jeune, vraiment très jeune"..Hans Peter Cloos a insisté sur le concept du désir, et sa vision de la pièce donne un Jacques Weber à la fois autoritaire, fragile,  séducteur et une Mélanie Doutey (Hilde ) charmeuse et déterminée. Pour sa deuxième apparition  sur les planches, elle ne déçoit pas et donne aisément la réplique à Jacques Weber qui comme à son habitude en impose  par sa présence et sa forte personnalité. Quant aux  autres acteurs( Edith Scob, Jacques Marchand, Thibault Lacroix, Nathalie Niel,
Sava Lolov ),ils sont bien dans la lignée de l'esprit du spectacle. Une soirée intéressante où l'on se laisse charmer par les représentants d'Ibsen ..
Agnès Figueras-Lenattier
Théâtre Hebertot 78 bis Bd des Batignolles
Métro : Rome, Villiers

mercredi, 15 septembre 2010

"Bob le flambeur" au ciné-quartier Mouton-Duvernet ce mardi 21 septembre

Bobleflambeur.jpgPour sa séance de septembre, le ciné-quartier du conseil de quartier Mouton-Duvernet vous propose de découvrir (ou redécouvrir) le premier polar de Jean-Pierre Melville.
La séance de mardi prochain présentera en effet "Bob le flambeur" réalisé en 1955 avec notamment les acteurs Roger Duchesne et Daniel Cauchy.
Bob, ancien truand repenti, se consacre maintenant à son unique passion, le jeu. Il rencontre, dans les tripots de Montmartre, une jeune fille sans ressource, Anne, qu’il héberge.
Après de grosses pertes au jeu, Bob décide de reprendre du service et projette de cambrioler le casino de Deauville...

Nicolas Mansier

Plus d'info :
+ Cette séance est ouverte à tous. Elle a lieu le mardi 21 septembre à partir de 19h30 au cinéma Le Denfert (24, place Denfert Rochereau). Le prix d'entrée est de 4 euros, le film est suivi d'un débat.
+ Pour être informé(e) régulièrement des séances mensuelles, vous pouvez vous inscrire à l'adresse : conseil_mouton.duvernet@yahoo.fr (les séances suivantes sont le mardi 19 Octobre avec "Network"  de Sidney Lumet, le mardi 16 Novembre avec "Les moissons du ciel" de Terrence Malick et le mardi 14 Décembre avec "L’argent de la vieille" de Luigi Comencini)

samedi, 11 septembre 2010

Parcours des Mondes

Cette année encore le Parcours des mondes anime le quartier Saint Germain, la majorité des galeries d'arts premiers - africain,Paris 14 Parcours des Mondes Nigeria Namji 188.jpg

océanien, eskimo, Paris 14 Parcours des Mondes Nunavut 131.jpgaustralien ou asiatique - du quartier participent  à l'opération. Elles sont rejointes également des marchands internationaux (américains, anglais, belges...) ou de province, qui pour l'occasion, louent les espaces des galeries habituellement consacrées à l'art moderne ou contemporain.

Paris 14 Parcours des Mondes Kachina 136.jpg

Une occasion exceptionnelle de voir des trésors,.mais un regret : que seules des galeries étrangères prennent le soin de faire des cartels explicatifs qui permettent au visiteur, amateur mais non spécialiste, d'avoir des éléments de localisation des œuvres.

Paris 14 Parcours des Mondes _ Masque-Dan-Cote d Ivoire.jpgParis 14 Parcours des Mondes _ Masque de ceinture, Edo, royaume de Benin, Nigeria. 17e siecle.jpgParis 14 Parcours des Mondes _ Masque, Ouest du Nepal.jpg

 

 

 

 

 




Masque Dan, Côte d'Ivoire.
Bois à patine brun‐noir laquée et d'usage, pigments, métal.H.: 23 cm
Photo © Hughes Dubois
Présenté par la Galerie Alain Bovis,Paris

Masque de ceinture, Edo, royaume de Bénin, Nigeria. XVII siècle.
Laiton. H. : 19 cm.
Ex coll. Webster, Mayer, Heinrich
Photo © Hughes Dubois
Présenté par la Galerie Jacques Germain, Montréal

Masque, Ouest du Népal.
Photo © Hughes Dubois
Présenté par Renaud Vanuxem, Paris

PARCOURS DES MONDES - quartier des Beaux Arts Saint Germain des Prés - jusqu'à Dimanche 12 septembre ( 11 h -17 h)

jeudi, 09 septembre 2010

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Les aventures d'Octave


Qui est Octave autour de qui tourne toute l'histoire? Mystère! Un indice cependant: c'est grâce au vendeur du Bricorama d'Argenton sur Creuse qu'on entend parler de lui. En tout cas le père René et son fils Antoine s'en soucient drôlement. Il fera même l'objet d'un livre " Les aventures d'Octave" qui deviendra un succès mondial.. C'est Alain Payen l'auteur et l'interprète du spectacle. Il nous fait revivre par le biais de fréquents jeux de mots, avec un certain humour et au moyen d'objets de toutes sortes sa relation avec son père de son enfance à aujourd'hui. Divers personnages et situations se succèdent alors qu'il tourne en rond 30 minutes par jour autour d'un parc. Il fait douze tours dans le sens inverse des aiguilles d'une montre et passe en revue les différentes personnes qui ont peuplé son existence. Il y a d'abord son père délaissé par sa femme qui fait tout le temps la vaisselle et qui aura ensuite deux femmes dans sa vie. Une banquière aux gros seins et une certaine
Caroline bi-sexuelle plate comme une limande. Une mère mais qu'il décrit très brièvement prof de gym à la belle plastique et sèche comme une trique. Et puis des hollandais, des moines, des éboueurs, un pédiatre, un passionné de botanique, Georges Braque, Robert l'éditeur. Bref, il y a de quoi faire.. Dans ce spectacle, Alain Payen fait preuve d'une certaine imagination et son inventivité nous permet de passer une heure agréable en sa compagnie. On peut même rire ou du moins sourire allègrement...
Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos:
Le Guichet Montparnasse 15 rue du Maine
Métro: Edgar Quinet

jeudi, 02 septembre 2010

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

La pleurante des rues de Prague

Imaginez une femme sans nom, sans âge, sans visage, à la haute stature , à la démarche claudicante qui tout d'un coup s'engouffre dans un livre à la manière du vent. Cette femme c'est celle avec qui vous avez rendez-vous si vous allez voir ce beau spectacle qui bénéficie du soutien de l'Ambassade de la République tchèque et du Centre tchèque. L'auteur Sylvie Germain docteur ès philosophie qui a vécu 7 années à Prague a reçu de nombreux prix littéraires pour plusieurs de ses romans. Et cela n'a rien d'étonnant vu sa belle plume et la richesse de son vocabulaire et de ses phrases. Avec quelle grâce dans le verbe elle parle de cette géante incorporelle dont elle dit qu'elle est  l'émanation d'une commune douleur errant dans les rues de Prague.. Tout en évoquant l'atmosphère des rues de  cette ville et l'ambiance en fonction du temps qu'il fait, l'auteur imagine cette femme lors de différentes scènes.  Elle passe, disparaît, revient avec son chuchotis de larmes puis repart tout ceci de manière mystérieuse et envoûtante. Qu'il est beau ce passage où elle croise un cygne sur son chemin.. Il faut dire également que 'actrice Claire Ruppli est rayonnante dans son rôle ne faisant qu'accentuer le charme de l'écriture. Sa voix est agréable, forte, et sa diction impeccable. Accompagnée de fréquents jeux de lumière, elle est tantôt pathétique, tantôt plus légère et frêle, et on a le sentiment d'avoir en face de soi une vision fugace et dont les multiples  facettes retiennent toute notre attention. Bref si vous aimez la belle langue, et la belle interprétation vous serez tout sauf déçu par ce spectacle. 
Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos
Théâtre les Déchargeurs 3 rue des Déchargeurs
Métro : Châtelet

15:23 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : douleur, vision, fugacité