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vendredi, 20 juillet 2007

Les entretiens de l'été : Pierre Castagnou (part. III)

Paris14.info prend ses quartiers d'été et vous propose de retrouver l'essentiel des interviews conduites sur l'année passée...
Nous vous livrerons au passage, nos impressions et séquences "off" sur ces entretiens...
A tout seigneur, tout honneur, nous débutons cette série estivale avec une interview de Pierre Castagnou, Maire du XIVe arrondissement diffusée dans nos colonnes au mois d'août dernier.

Part. III : logement social, Loi SRU et spéculation immobilière...

Paris 14 (P14) : Nous allons aborder le thème du logement social. La Ville de Paris finance 4000 logements sociaux chaque année, le chiffre couramment évoqué est celui de 100.000 demandeurs de logements sociaux, près de 5000 pour le seul 14ème arrondissement. Quelle est la durée moyenne d'attente pour un logement social ? Faut-il attendre plus de 10 ans ?

Pierre Castagnou (PC) : La difficulté à laquelle nous sommes confrontés, c’est d’abord le très faible taux de rotation : 4% sur Paris et 2,5% sur le 14ème arrondissement. Donc il y a peu de logements qui se libèrent.

La Ville construit beaucoup. Elle rachète aussi des immeubles privés pour les transformer en logements sociaux. Dans l’arrondissement, nous avons aussi 3 projets de maison relais pour les personnes en grandes difficultés sociales. Jamais autant n’a été fait en matière de logement. Mais il faut que tout le monde s’y mette. Le problème du logement n’est pas que parisien, il est aussi francilien. Trop de villes refusent de construire des logements sociaux !

P14 : Vous dites que l’un des problèmes dans le 14ème c’est le faible taux de rotation. Mais la Ville achète dans le 16e où le taux est encore plus faible. Ma question c’est le problème n’est-il pas le droit au logement social à vie ? On vous donne à l’âge de 30 ans un logement correspondant à vos besoins familiaux. 40 ans plus tard, vos besoins ont évolué mais vous êtes toujours dans le même appartement…

PC : Quand la situation du locataire évolue mais qu’il souhaite rester dans son logement, on ne peut pas non plus lui dire « vous dépassez le plafond, donc vous quittez » ! La loi prévoit des surloyers.
La Ville, par l’intermédiaire des bailleurs sociaux comme l’OPAC, développe les échanges de logements  pour que par exemple les foyers où il n’y a plus d’enfants, puissent trouver un logement plus adapté et laisser leur appartement à une nouvelle famille.  C’est une politique nouvelle mais elle n’est pas aisée à mettre en oeuvre. Les gens sont attachés à leur logement, leur immeuble, leur quartier…

P14 : Combien de logements sont réellement disponibles sur les 4000 logements financés par la Ville ? Le chiffre de 1200 est avancé…

PC : Dans le 14e, la grande majorité des logements financés sont des logements construits et non acquis, soit les deux tiers. Dans l’arrondissement, sur le millier de logements sociaux nouveaux financés sur 2001-2008, 650 relèvent de la construction neuve et 365 de l’acquisition.

P14 : Il y a une situation d’urgence absolue : au sein de la commission transparente d’attribution, comment fait-on le tri ?

PC : Il y a 4600 demandeurs de logements dans le 14ème. En raison du très faible taux de rotation, à peine 80 logements peuvent être proposés par an. Et il est déjà arrivé que certains mois aucun logement ne puisse être proposé… Après, la commission examine selon les critères qu’elle a définis, et sélectionne (ce qui n’est pas facile) trois demandeurs par logement avec un ordre de priorité. Puis c’est le bailleur, et non la commission, qui attribue.

Mais il faut être réaliste : la crise du logement n’est pas que parisienne. Elle est nationale. Il y a trois millions de personnes en France qui sont mal logées, ou pas logées du tout. Emmaüs reconnaît dans son rapport annuel l’effort fait par la Ville de Paris. Mais Paris n’est pas en mesure, à elle seule, de résoudre le problème du logement à Paris. Dans ce domaine, il faut une impulsion très forte, une politique très volontariste de l’Etat ; il faut une mobilisation des collectivités locales, et s’agissant de Paris, c’est en associant les communes limitrophes qu’on pourra mieux répondre à une vraie politique foncière. Il a fallu toute l’énergie de Jean Paul Huchon pour obtenir le feu vert de l’Etat afin de créer une agence foncière Régionale.

Il faut lutter contre la spéculation immobilière et contrôler la hausse des loyers. Dans une ville comme Paris c’est essentiel. Il faut aussi utiliser le droit de réquisition. Dans le passé ça a été fait par des gouvernements de gauche, ceux de Pierre Bérégovoy et de Lionel Jospin. Marie-Noëlle Lienemann, alors ministre du logement, avait réquisitionné le 26 rue de la Tombe Issoire où l’on avait fait des travaux pour loger provisoirement des familles en difficulté.

Cela sera l’un des thèmes majeurs des campagnes présidentielle et des législative. En tant qu’homme de gauche, j’ai trouvé invraisemblable que l'Abbé Pierre ait été obligé de faire un deuxième appel après son premier appel de 1954. Et 50 ans après, on est toujours dans la même situation, même pire ! Ce n’est pas acceptable. Cet hiver, Médecins Sans Frontières a distribué des tentes au sans-abri pour attirer l’attention sur ce grave problème.

P14 : Dans la rue du Commandeur, il y a des bureaux vides… ?

PC : Il s’agit d’un immeuble privé. Nous avons souhaité le racheter mais le prix était trop élevé. Finalement, c’est le siège national de l’UCPA qui s’y est installé.
Le 14e va dépasser en 2006 20 % de logements sociaux. D’ici la fin de la mandature, l’arrondissement comptera plus de 7% de logements sociaux supplémentaires.

P14 : La loi SRU oblige à 20 % de logements sociaux : faut-il aller au-delà de la loi ? Faut-il s’arrêter là ?

PC : La loi est destinée à contraindre les communes qui ne le font pas à construire des logements sociaux. Sur Paris, chacun a pu constater la résistance de certains maires, dont certains ne se gênent pas pour faire la leçon, à construire des logements sociaux dans leur arrondissement où ces 20% sont très loin d’être atteints. 20% est un minimum. Nous devons être en mesure d’apporter une réponse aux demandeurs de logements sociaux. Paris va aussi plus loin. Le PLU impose 25 % de logements sociaux dans les programmes de construction neuves.

Bien sur, il ne s’agit pas de construire n'importe où, n'importe comment. Mais les programmes de logements sociaux sont aujourd’hui de belle qualité architecturale. Il y a aussi le problème des ventes à la découpe qui touchent beaucoup d’immeubles à Paris et dans le 14ème, comme rue du Commandant Mouchotte, où finalement le propriétaire à renoncé à vendre après que la Ville ait annoncé qu’elle entendait acheter.

Propos recueillis par Dan Krajcman et Pierre Vallet - cette interview a été relue par Pierre Castagnou

Plus d'info :
+ Suite de notre entretien lundi avec la question des sans-abri.

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Les commentaires...

In fine, Pierre Castagnou ne conteste pas nos chiffres. Si 4000 logements sociaux sont financés chaque année, un peu plus de 1000 seulement sont disponibles. Un chiffre en baisse par rapport aux années Tibéri. Si "jamais autant n'a été fait en matière de logement", jamais les résultats obtenus n'ont été aussi dérisoires et Bertrand Delanoë, en poursuivant à Paris une politique du logement social qui avait pourtant déjà fait les preuves de son inefficacité, devra assumer pleinement cette crise qui aura conduit l'Abbé Pierre à un nouvel appel...

Et pour cause, comme le relève le Maire du XIVe arrondissement, la question du logement social n'est pas parisienne mais francilienne. Personne ne semble pourtant se décider à changer d'échelle. Pourtant, Bertrand Delanoë et Jean-Paul Huchon ont entre leurs mains de nombreux leviers... Mais tout ce qui pourrait nous rapprocher d'un Grand Paris renforce l'un et affaibli l'autre...

Il faudra également avoir le courage politique de s'attaquer au scandale du logement social à vie qui annihile toute marge de manoeuvre en autorisant des personnes qui n'en n'ont plus la nécessité de bénéficier d'une solidarité qui n'est pour eux qu'un élément de confort. Les surloyers ne sont pas ou peu appliqués. Il faudra donc remettre totalement à plat le système d'attribution des logements sociaux et ce, au plan régional.

Sur un sujet aussi sensible, l'Etat, partie prenante, ne pourra rester en dehors d'une négociation d'ampleur. Prendra-t-il  l'initiative d'une conférence régionale du logement social ?

Pierre Vallet

jeudi, 19 juillet 2007

Jardin partagé et Petite Ceinture (suite)

René Dutrey, 1er adjoint au Maire du XIVe en charge des espaces verts, nous adresse ce message. Nous vous le retransmettons.

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Grande nouvelle pour les jardiniers du 14e : le jardin partagé de la Petite Ceinture sera planté avant la fin de l’année !

Depuis plus de 3 ans, je suis en négociation avec Réseau Ferré de France (RFF) propriétaire des terrains de l’ancienne voie ferrée de la Petite Ceinture, afin d’ouvrir ces espaces aux habitants. Deux projets d’aménagement doivent voir le jour : à court terme, la réalisation d’un jardin partagé sur la parcelle située rue de Coulmiers et à plus long terme, l’aménagement d’une promenade plantée ouverte au grand public.

Les négociations ont été difficiles. Parallèlement aux discussions engagées par la Mairie, les habitants du quartier Jean Moulin - Coulmiers se sont mobilisés. Peut être avez-vous suivi les opérations de « jardinage clandestin » et la naissance de l’association Vert-Tige. Cette mobilisation a sans aucun doute pesé sur les négociations avec RFF, qui a finalement accepté de céder cette parcelle à la Ville. Le jardin devrait être remis aux associations « Vert-Tige » et des « Jardins du Cœur » avant la fin de l’année.

N’hésitez pas à me contacter, si vous souhaitez plus d’informations au sujet de la création de ce jardin ou sur les 5 jardins partagés de notre arrondissement.

René Dutrey

Plus d'info :
+ "Jardinage sous haute surveillance", "Jardinage rue de Coulmiers", "Les projets d’aménagements de la Petite Ceinture".

mercredi, 18 juillet 2007

Les entretiens de l'été : Pierre Castagnou (part. II)

Paris14.info prend ses quartiers d'été et vous propose de retrouver l'essentiel des interviews conduites sur l'année passée...
Nous vous livrerons au passage, nos impressions et séquences "off" sur ces entretiens...
A tout seigneur, tout honneur, nous débutons cette série estivale avec une interview de Pierre Castagnou, Maire du XIVe arrondissement, diffusée dans nos colonnes au mois d'août dernier.

Part.II : l'aménagement de l'avenue du Maine / la (fameuse) trémie - Architecture, architectes, patrimoine & la Bélière...

PARIS 14 (P14) : Le débat sur la fermeture de la trémie de l’Avenue du Maine, qu’en est-il ? Vous avez été interpellé en Conseil de quartier Montparnasse – Raspail…

Pierre Castagnou (PC) : Des architectes, travaillant pour les Galeries Lafayette ont fait des propositions. Mais elles n’engagent pas la Ville. L’aménagement de ce secteur doit s’intégrer dans un projet global à cheval sur plusieurs arrondissements et cohérent avec le réaménagement de la rue de Rennes… C’est un projet ambitieux… pour la prochaine mandature. Les études doivent se poursuivre. J’attendrai leur résultat - si je suis encore Maire - et puis après il faudra engager une concertation très importante. Ce n’est qu’à l’issue de cette concertation avec toutes les parties concernées que nous pourrons prendre position.

P14 : …Mais enfin, sur le boulevard Périphérique, on met les voitures sous couverture et dans Paris, on les poserait en surface… C’est illogique.

PC : Cela fait partie du débat… La réponse ne va pas de soi…

P14 : Une des vraies questions de la politique de la Ville est de réconcilier les Parisiens avec l’architecture. L’immeuble de la rue des Suisses a reçu « l’équerre d’argent », le grand prix d’architecture. Vous aimez ce bâtiment ?

PC : Il faut qu’une ville comme la capitale évolue et sache intégrer des formes modernes d’architecture. Quand Beaubourg a été réalisé, quelle levée de boucliers ! Je n’évoquerai pas la Tour Eiffel. La Pyramide du Louvre, à l’époque à donné lieu une belle polémique. Moi, j’aime beaucoup la Pyramide, elle s’inscrit pleinement dans la perspective historique des Champs. Il faut être capable d’évoluer, et ne pas être passéiste.

P14 : Paris a plus souvent été façonnée par des Présidents que par ses Maires. N’êtes-vous pas poussé à présenter un projet architectural majeur sur le site de l’hôpital Broussais par exemple ? On n’a pas de grande salle de concert moderne pour un orchestre philharmonique à Paris… Ne devrait-on pas s’intéresser à un site comme celui-ci ?

PC : Bertrand Delanoë a annoncé que le grand auditorium symphonique qui manquait à la capitale allait être construit au parc de la Villette. Sur le site Broussais, je ne suis pas certain qu’il y ait assez d’espace pour un geste architectural comme on dit, et puis, nous privilégions, là, la valorisation du patrimoine architectural existant comme cela a été fait avec la Croix Rouge qui a réhabilité les pavillons où elle s’est installée.

P14 : Vous avez des architectes favoris dont vous aimeriez voir un grand projet s’implanter dans le XIVe ?

PC : Oui, j’allais citer Jean Nouvel, qui a réalisé la Fondation Cartier… Les architectes français et étrangers de talent sont nombreux. Par contre, il n’y a pas de grand projet architectural dans l’arrondissement. Les emprises foncières sont rares. Cela dit, certaines réalisations comme le gymnase Alice Milliat ou l'espace sportif Rosa Parks, quoique modestes, sont de belles réalisations architecturales. J’aime bien également l’architecture du centre d'animation Vercingétorix …

P14 : Faites-vous cause commune avec une association comme Monts14 pour le combat et la sauvegarde du petit patrimoine faubourien dans le 14e arrondissement ?

PC : Il faut bien évidemment valoriser le patrimoine parisien. Je me suis ainsi personnellement engagé dans la préservation de la Bélière, une maison faubourienne de la  rue Daguerre. Mais cette défense ne peut pas empêcher l'évolution architecturale de la capitale. Le Plan local d’urbanisme protège beaucoup d’édifices, d’immeubles, d’espaces verts… mais faut-il systématiquement tout protéger ? Non ! Paris n’est pas un musée !

P14 : Le résultat avec la conservation de deux petits murs pignons, vous n’avez pas le sentiment que sur la Bélière on s’est battu pour rien ?

PC : Non, on ne s’est pas du tout battu pour rien…

P14 : ...J’entends sur le plan architectural.

PC : …Car La Bélière va pouvoir revivre. L'architecte a conservé le cachet du bâtiment, avec son toit et ses fenêtres. Ce n’était pas aisé. C’était en très mauvais état…L’ensemble, avec la maison des associations et les ateliers logements d’artistes, est de qualité.

Propos recueillis par Dan Krajcman et Pierre Vallet - cette interview a été relue par Pierre Castagnou

Plus d'info :
+ Suite de notre interview après-demain avec le logement social, la loi SRU et la spéculation immobilière...

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Les commentaires...

"Un projet ambitieux ...pour une prochaine mandature." Pierre Castagnou le dit à mi-mots : la fermeture du tunnel de l'avenue du Maine fait bien partie des pistes envisagées dans le cadre du réaménagement du secteur Maine Montparnasse. Ce projet pourrait d'ailleurs être l'un des rares projets urbains à faire l'unanimité entre l'actuel Maire du XIVe et son 1er adjoint. René Dutrey considère en effet que cette "portion d'autoroute urbaine" qui débouche après virage à 90° sur une toute petite rue n'a pas lieu d'être...

De son côté, l'opposition fera-t-elle feu de tout bois arguant que les riverains sont très opposée à toute remise en surface d'un flux important de voiture. Pourtant, témoignage d'une époque révolue du tout automobile, la dalle Montparnasse constitue une anomalie aux yeux des politiques urbaines de restriction de l'espace dévolu à l'automobile. On peut donc espérer qu'en dépit du calendrier électoral, ce réaménagement nécessaire échappe aux spéculations politiques...

...Ce qui nous amène au 2e volet de cet épisode de notre entretien. Nous y parlons d'architecture et d'urbanisme. Le XIVe arrondissement compte parmi ses habitants les meilleurs spécialistes au plan mondial. Sauront-ils présenter aux Parisiens des projets en harmonie avec leurs attentes ? Pourront-ils les convaincre du bien fondé de leur réflexion ? Il sera difficile d'avancer sur ces sujets sans une nouvelle pédagogie de l'approche urbaine. En la matière, Pierre Castagnou s'avance avec une philosophie, la protection du patrimoine, et une approche éprouvée tout au long de sa mandature, la consultation (épisodique) des Conseils de quartier. La méthode est-elle appropriée ? L'exercice a fait ses preuves : il est fondamentalement castrateur. Imaginez un instant le Centre George Pompidou soumis aux fourches caudines d'un examen en Conseil de quartier ? A n'en pas douter, il n'eût pas resté grand chose du projet architectural de Renzo Piano. Si une nouvelle pédagogie du geste architectural et de la gestation urbanistique reste à définir, elle ne pourra faire l'économie d'une volonté politique sans faille.

Dès lors, on relira avec intérêt cet épisode nde notre entretien Pierre Castagnou ferait-il preuve de plus de volontarisme ou d'audace lors d'un éventuel deuxième mandat ? En la matière, je ne nourris aucune illusion. Auto(im)mobilistes de tous poils devraient y trouver leur compte...

Pierre Vallet

mardi, 17 juillet 2007

Les entretiens de l'été : Pierre Castagnou (part. I)

Paris14.info prend ses quartiers d'été et vous propose de retrouver l'essentiel des interviews conduites sur l'année passée...
Nous vous livrerons au passage, nos impressions et séquences "off" sur ces entretiens...
A tout seigneur, tout honneur, nous débutons cette série estivale avec une interview de Pierre Castagnou, Maire du XIVe arrondissement diffusée dans nos colonnes au mois d'août dernier.

Part. I : ZAC Montsouris & passerelle - Aménagements avenue du Général Leclerc...

PARIS 14 (P14) : Quelques questions concernant des points précis dans nos quartiers… Quartier Montsouris – Dareau. La seconde sortie du RER promise pour relier la ZAC Montsouris à la station du RER B directement par l’avenue Reille : qu’en est-il ?

Pierre Castagnou (PC) : Promise par qui ? Pas par moi ! Comme nous n'arrivons pas à faire évoluer ce dossier du côté de l’Etat et de la RATP, la Ville de Paris a décidé de faciliter l’accès par le parc Montsouris dont le site est classé. Ce n’est pas une réponse pleinement satisfaisante. Et, à ma demande, l’adjoint au Maire de Paris chargé des transports, est intervenu auprès du Préfet pour qu’il réétudie ce projet qui avait été repoussé par la Commission des sites, qu’il préside, avant les élections municipales de 2001. Nous attendons toujours sa réponse !

P14 : Parce que les habitants de la ZAC Montsouris n’ont pas accès à un RER qui leur passe sous le nez…

PC : J'avais plaidé à l’époque, lorsque j’étais élu de l’opposition, pour la création d'une nouvelle station. Réponse négative, au motif que la distance entre les 2 stations aurait été insuffisante… …Nous ne désespérons pas de finir par convaincre la RATP et l’Etat de l’intérêt d’une passerelle. Restera encore à la financer.

P14 : Avenue du Général Leclerc, métro Mouton Duvernet, il n’y a une sortie que côté Mairie. Est-il envisagé de créer un jour une sortie de métro de l'autre côté (coté est) de part et d’autre de l’avenue du Général Leclerc…

PC : Je ne sais pas ce qu’envisage la RATP qui, je le rappelle, n’est pas une entreprise municipale, comme à Marseille ou à Lyon. Je n'ai reçu à ce jour aucune demande, ni de vœu du Conseil de quartier…

P14 : Nous avons invité nos lecteurs à nous laisser leurs questions. C’est une question d’un de nos lecteurs, de Solal, en l'occurence...

PC : Ah… D’accord…

P14 : Sous la responsabilité de la Préfecture, l’avenue du Général Leclerc échappe à la compétence de la Mairie de Paris. Il en résulte un abandon de son projet d’aménagement. Allez-vous pouvoir sortir de cette impasse avant la fin de la mandature ?

PC : Je ne suis pas un marchand d'illusions. Cette voie, qui est utilisée pour les convois pénitentiaires et les cortèges officiels, est de la compétence de la Préfecture de Police. Elle s'est opposée à notre projet de réaménagement… arguant qu’ il faut attendre la fin du chantier du tramway »… Donc fin 2006 ! Je crains que cette réponse ne soit dilatoire.
Malgré ce blocage, nous nous efforçons d’améliorer la sécurité des piétons, notamment à la hauteur de la rue Daguerre et de la rue Alphonse Daudet, avec ce tourner à gauche qui pose véritablement un problème.

P14 : L’opposition de la Préfecture n’est-elle pas factice ? Son argument phare est la volonté de préserver une voie de passage pour les convois officiels et / ou en direction de la Prison de la Santé… Mais si les convois officiels arrivent à se frayer un chemin place d’Alésia un vendredi soir à 18h30 dans les conditions actuelles, on peut légitimement penser que deux couloirs de bus centraux – comme dans le projet que vous avancez – leur permettraient d’avancer dans de bien meilleures conditions… N’y a-t-il vraiment aucun espoir de voir ce projet dit « d’axe civilisé » prendre forme avant la fin de votre mandature ?

PC : Je suis d’accord avec vous. La Préfecture de Police préfère le statut quo pour des tas de raisons… un peu politiques. Elle ne veut pas s’embêter avec l’aménagement de cet axe important. Nous attendrons la fin du chantier tramway, à la fin de l’année, pour réinterroger la Préfecture de Police.

Propos recueillis par Dan Krajcman et Pierre Vallet - cette interview a été relue par Pierre Castagnou

Plus d'info :
+ Suite de notre interview demain avec l'aménagement de l'avenue du Maine / la (fameuse) trémie - Architecture, architectes, patrimoine & la Bélière...

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Les commentaires...

Il y aurait tant à dire sur cet entretien. Sur sa durée tout d'abord ! Il était initialement prévu que le Maire du XIVe nous accorderait une heure... Il nous accordera in fine plus de 2h30... Et nous n'arriverons pas pour autant à couvrir l'ensemble des sujets que nous comptions évoquer.

Sur les thèmes évoqués ce jour là, un constat : rien ne semble avoir bougé d'un iota depuis cet entretien !

La passerelle du Parc Montsouris ne verra pas le jour sous cette mandature. Les habitants du quartier de la Sibelle nous dirons certainement lors des prochaines échéances municipales s'ils restent dans l'attente de nouvelles propositions d'aménagement.

L'aménagement de l'avenue du Général Leclerc non plus n'a pas avancé. Et là, soyons biens clairs, l'opposition de la Préfecture à toute évolution apparaît toujours aussi factice pour ne pas dire guidée par des considérations politiciennes de bas étage. Qui peut croire qu'en son état actuel, cette avenue permette à des convois officiels de circuler dans de meilleures conditions qu'après un réaménagement ? L'argument ne tient vraiment pas la route. Du reste, les travaux du tramway ont cessé et rien n'a bougé depuis... N'en doutons pas, ce sujet sera à l'ordre du jour des prochaines municipales...

Il faudra cependant conduire une concertation plus ample avec les communes de la petite couronne. Amener cet axe à des proportions raisonnables en terme de trafic automobile ne pourra se faire dans de bonnes conditions si une réflexion n'est pas engagée sur l'accueil des automobilistes qui débouchent porte d'Orléans de l'A6 ou de la N20... Une approche urbaine globale à l'échelle du Grand Paris apparaît à nouveau comme une nécessité. Et la définition du Plan de Déplacement de Paris à sa petite échelle intra-muros apparaît dès lors bien vaine et totalement inappropriée aux enjeux à traiter. 

Quant au métro Mouton-Duvernet, pas de nouvelle entrée à l'horizon. Une priorité ? Si nous obtenions déjà qu'il soit accessible aux personnes à mobilité réduite...

Pierre Vallet

lundi, 16 juillet 2007

Ce que l'on ne vous a pas dit sur Velib'

Télévision, presse, radio, en dépit d'un zapping effreiné, il semblait impossible d'échapper ce weekend au lancement du système parisien de vélos communautaires.

Que pourrions-nous ajouter à cette déferlante ? Pas d'information brute, mais quelques constatations...

> La concertation pour le choix des emplacements des stations d'emprunt a été inexistante. La Mairie de Paris aura réussi à développer ex nihilo 750 stations en moins de deux mois sans qu'un seul de nos Conseils de Quartier ne soit consulté. A l'heure où ces derniers débattent pendant des mois puis échangent plusieurs années avec nos Conseils d'arrondissement ou de Paris pour savoir si un banc pourra être posé ici, un arbre planté là, etc., il est intéressant de constater que lorsque la Mairie de Paris le décide, tout peut aller beaucoup plus vite...

> Pour développer ces 750 stations, près de 4000 places de stationnement - a minima - ont été supprimées sans la moindre protestation. Message aux élus de la droite parisienne : Les Parisiens ont intégré que la politique anti-bagnole de Bertrand Delanoë et Denis Baupin est aujourd'hui un passage obligé. Reste à trouver des solutions pour ceux qui ne peuvent pas se passer de leur bagnole...

> Tous les vélos Velib' sont identiques et n'intègrent pas de siège enfant ou bébé. Cela limite d'autant l'usage familial du système qui reste essentiellement destiné à des adultes sans enfants qui font des trajets de courte durée.

> Velib' est un système exclusivement parisien. Cela limite d'autant le rayon d'action de toutes les stations situées près des portes de Paris et reste significatif d'un mode de pensée auto-centrée de la Mairie (centrale) de Paris. C'est dommage quand on sait la faiblesse des transports en commun en la matière... D'autant que l'on bénéficiait de l'expérience lyonnaise. Ainsi, à Lyon, les villes de la communauté urbaine qui n'ont pas intégré le système Vélo'v le réclament aujourd'hui, mais "trop tard, les contrats sont signés"... Amis quatorzièmois, vous n'irez pas à Montrouge, Malakoff et Vanves en vélo.

> Velib' est exploité par la Société JC Decaux qui gère également le réseau Velo'v lyonnais. Velib est pourtant beaucoup plus cher à Paris qu'à Lyon. Ainsi, à Paris, il vous en coûtera d'abord 29€ d'abonnement annuel contre 10€ à Lyon. De même, à Paris, si vous effectuez un trajet supérieur à 30 minutes, vous payerez 1€ pour la première demi-heure supplémentaire, 2€ pour la 2e demi-heure et 4€ à partir de la 3e demi-heure. A titre de comparaison, à Lyon, de 0 à 30 minutes, ce sera gratuit puis de 30 minutes à 1h30 : 0,5 € et par heure suivante : 1 euro. Ainsi, une ballade de 2h30 en amoureux vous coûtera (hors abonnement annuel) 22 € à Paris, contre 5 € à Lyon. Le tarif parisien vide donc à décourager celles et ceux qui envisageraient d'utiliser Velib' pour des promenades un peu plus longues. Il est conçu comme un mode "individuel" de transport en commun et pas comme un vélo d'agrément.

> Mieux vaut tard que jamais. Des systèmes identiques existent à la Rochelle depuis 1974 (les vélos jaunes), 1998 à Rennes, 2004 à Annecy et 2005 à Lyon. A noter, la ville de Chambery propose également 300 vélos à assistance électrique. A oui, fallait-il le préciser, VieuxLib', c'est pas à Paris... 

Pierre

Plus d'info :
+  Le site officiel de Velib' (Paris).
+ Le site officiel de Velo'v (Lyon).

dimanche, 15 juillet 2007

Course cycliste de l'OMS14 : attention au départ


Course cycliste OMS XIV
Vidéo envoyée par oms14
En vidéo, le départ de la grande classique parienne dont je vous contais le déroulé en début de semaine dernière...
Arnaud
Plus d'info :
+ Le site de l'OMS14.

 

vendredi, 13 juillet 2007

13 et 14 juillet, la Fête Nationale bat son plein !

Nous vous signalerons en vrac...

Le 13 juillet au soir, la ville de Montrouge organise un feu d’artifice dans les jardins de la mairie à 23h (Place Emile Cresp). De son côté, la ville de Malakoff organise son feu d’artifice à destination des Malakoffiots-et-Fiotes (on ne s'y fera jamais) à 22h30 depuis le stade Marcel Cerdan. La ville de Vanves enfin vous propose une retraite aux flambeaux (départ à 22h du carrefour du 8 mai 1945 vers le Parc Pic) le tout pour arriver en tant et en heure au feu d'artifice sur le thème de l'Europe qui sera tiré vers 22h depuis ce Parc.

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Toujours en dehors du XIVe mais cette fois-ci à Paris, [ndlr : j'adore reprendre texto les communiques de presse de la Mairie de Paris, c'est tellement bobonovlanguien] "Bertrand Delanoë ira à la rencontre des milliers de convives du pique nique républicain réunis au parc de Bercy. A 20h30, il se joindra à la foule rassemblée à la Bastille sur des rythmes africains pour célébrer le traditionnel bal du 13 juillet placé cette année sous le signe du dialogue des cultures et de la diversité. Entre autres artistes, réunis sur la scène de la Bastille pour faire danser les Parisiens et leurs hôtes de l’été, il y aura Alpha Blondy, Amadou et Mariam, Johnny Clegg, Mory Kanté, les tambours de Brazza, Ismaël Lo ou encore Souad Massi…"

Le 14 juillet maintenant, bien sûr, nous avons le traditionnel défilé sur les Champs-Elysées. Pas envie de sortir pour autant du XIVe pour admirer nos beaux militaires ? Sachez que bon nombre d'entre eux emprunteront en fin de matinée la porte d'Orléans pour retourner vers leurs casernes à bord de leurs jolis engins...

Vous n'êtes pas matinaux ? Pour la 4e année consécutive, les Quatorzièmois retrouveront au parc Montsouris à l’issue du défilé du 14 juillet, les troupes qui y ont participé.

Unités présentes :
- 4e régiment étranger
- Ecoles militaires
- Escadron d’éclairage et d’investigation,
- 1er régiment d’infanterie de marine,
- 11e régiment d’artillerie de marine

Matériels exposés :
- 2 véhicules blindés légers (V.B.L.)
- 1 AMX10 R.C.
- 3 véhicules de l’avant blindé (V.A.B.)
- 1 Mortier de 120

...Et la fanfare de la 9e brigade légère blindée de marine nous jouera même qyelques tubes militaires de 16h00 à 16h45.

Envie d'un autre style de musique ? Michel Polnareff se produira lors d'un concert voulu par le Président de la République. Le 14 juillet résonnera donc cette année au son de Goodbye Marylou ou de la Poupée qui fait Non.

Ce "concert de la fraternité", d'après David Martinon, porte-parole de l'Élysée, est entièrement gratuit, et commence à 19h. Outre Michel Polnareff, d'autres artistes sont de la partie. La participation de Bob Sinclar est confirmée mais des rumeurs circulent sur la présence du groupe allemand du moment, Tokio Hotel.

Pour les inconditionnels du spectacle pyrotechnique, le feu d’artifice du Champs de Mars débutera à 22h30. Il sera visible depuis ...le champs de mars, naturellement, mais également depuis quelques spots biens connus. Tout près de chez nous, dans le XVe arrondissement, le dernier étage de la tour Montparnasse offre une vue imprenable sur les toits de Paris et son ciel illuminé. L’Espace 56, au dernier étage, organise une soirée spéciale pour l’occasion, mais il vous en coûtera 16 € … et pas de réservations possibles.

Moins cher mais beaucoup moins efficace, quelques lueurs vous parviendront depuis la place de la Catalogne. Chaque année difficile depuis ce point de vue de capter le thème de la soirée… Alors autant avertir, cette année le thème porte sur le cinéma.
 
Pour celles rêvant de danser dans les bras de nos pompiers, exil forcé dans le 13eme où aura lieu le traditionnel bal des pompiers réunissant les casernes de la rue d’Alésia et celle de Port Royal (Paris 13e).

A noter tout de même que le conseil de Quartier Mouton Duvernet organise un bal sur la place Jacques Demy (place du marché de la mairie du 14e). Le bal et le pique nique sont ouverts à partir de 19h avec le groupe ZaNiBoNi.

Last but not least, pour les amateurs de bonne chair sous les lampions, nous ne saurions trop vous recommanderl'excellent programme du restaurant la Grande Ourse qui s'affirme comme l'une des meilleures tablées du XIVe. Comptez 36 € par personne mais croyez-nous, ça vaut le détour ! Attention, réservation obligatoire (01 40 44 67 85) !!!

Sur ce, chers enfants de la Patrie, bonnes festivités !

Pierre
Article réalisé avec le concours des communiqués de presse de la Mairie de Paris, et des articles de ParisXIV.com

Plus d'info :
+ On vous le répète, notez ça dans vos carnets : www.restaurant-lagrandeourse.com !

jeudi, 12 juillet 2007

Hugo Desnoyer ouvre une nouvelle boucherie

Une boulangerie qui ferme, c'est toujours triste... Mais quand elle remplacée par un nouveau commerce de bouche, qui plus est une boucherie - oui, une boucherie qui ouvre ça existe ! - on peut se réjouir...

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D'autant que celle-ci est tenue par Hugo Desnoyer, qui officiait déjà non loin de là rue Mouton-Duvernet...

Une boucherie remarquée et remarquable puisqu'elle faisait en juillet 2004 la "une" d'Europe 1 dans l'émission de Jean-Luc Petit-Renaud... Voilà donc un quartier Daguerre de mieux en mieux loti - sachant que Jugo Desnoyer compte également parmi ses clients B. Vaussion, grand patron des cuisines du Palais de l'Elysée...

Pierre

Plus d'info :
+ Boucherie Hugo Desnoyer - 45, rue BOUlard - 75014 Paris. Tél. 01 45 40 76 67.
+ Sur Regalez-vous.com, vous saurez tout ! Vous apprendrez au passage qu'Hugo Desnoyer fournit quelques bonnes tables du XIVe arrondissement parmi lesquelles Le Dôme (108, bd du Montparnasse Paris 14e), L'auberge du Petit Tonneau (rue Hallé Paris 14e) ou La Rotonde (105, bd du Montparnasse Paris 14).

mercredi, 11 juillet 2007

Vincent Perez ou Michael You bientôt près de chez vous ?

Avis aux amateurs de série télé, Jive, notre DVDphile quatorzièmois recherche un lieu de tournage dans le XIVe arrondissement pour "Paris Enquêtes Criminelles" avec Vincent Perez, série diffusée sur TF1. Il a besoin de trouver un petit immeuble avec un premier étage donnant sur une rue calme (genre les Thermopyles ou "quartier des artistes près de Montsouris)  pour une petite séquence. A l'issue d'une conversation dans un salon assez grand, un des personnages passe par la fenêtre avant de se faire attraper par Vincent Perez... Vous avez envie de découvrir les gens de la télé en vrai ? Contactez Jive au 06 28 20 40 15... C'est assez urgent.

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Dans un autre registre, Paris14.info est heureux de vous inviter (dans la limite des places disponibles) à découvrir le très contesté "Héros" de Bruno Merle avec Michael Youn, Patrick Chesnais. La séance a lieu demain soir mercredi 12 juillet à 20h au cinéma de l'Entrepôt (7/9 rue Francis de Pressensé - 75014 Paris - métro Pernety).

Attention, réservation obligatoire par mail (envoyez votre Nom / prénom / Pseudo) avant de vous présenter auprès de contact[at]paris14.info... Clôture des inscriptions demain à 18h.  Bonne soirée cinoche !

Pierre

Plus d'info :
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mardi, 10 juillet 2007

Logement social : toujours l'état d'urgence

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source APUR 

Un graphique qui ne se passe pas de commentaire. Le logement est de fait une de ces problématiques parisiennes qui ne trouvera de solution que dans une réflexion à l'échelle du Grand Paris.

La question est : le Grand Paris trouvera-t-il les soutiens politiques de tous bords indispensables à sa concrétisation ? Le Président de la République s'est exprimé en sa faveur, Bertrand Delanoë s'est dit ouvert à la discussion sur le sujet, reste à convaincre Jean-Paul Huchon qui semble freiner des 4 fers... A suivre.

Pierre

Plus d'info :
+ Le site de l'Atelier Parisien D'Urbanisme.