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vendredi, 02 février 2007

Recours de Monts 14 contre le PLU de Paris voté le 12 juin 2006

Encore plus de densité à Paris ? L'association Monts14, bien connue pour ses combats de défense du patrimoine batit ancien dans notre arrondissement, part en guerre contre un PLU sensé aller à l'encontre de ce que réclamaient les parisiens. Une conférence de presse s'est tenue à La Bélière, 74 rue Daguerre, le lundi 29 janvier 2007 à 18 h. Voici son communiqué.

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L'association Monts 14 a décidé de faire un recours devant le tribunal administratif contre le Plan local d'urbanisme parisien voté le 12 juin 2006 pour deux raisons :
- Premièrement, le COS, Coefficient d'occupation des sols a été fixé à 3, comme cela était prévu lors de l'enquête publique qui a eu lieu du 31 mai au 13 juillet 2005. Cependant, le même jour, la Ville décidait d'appliquer les articles L 127.1 et L.128-1 du Code de l'urbanisme qui permettent de l'augmenter de 20% pour du logement social (loi n° 95-74 du 21 janvier 1995), et de 20% pour des HQE, immeubles à Haute qualité environnementale (loi du 13 juillet 2005 fixant les orientations de la politique énergétique). Les Parisiens auraient du être avertis de cette intention lors de l'enquête publique.
- Deuxièmement, lors de l'enquête publique, 70% des 2156 Parisiens qui se sont exprimés, ont réclamé des modifications des règles morphologiques. Celles-ci portaient à 96 % sur des protections supplémentaires. Or, le projet voté le 12 juin 2006 est quasiment identique à celui présenté en 2005.

L'association Monts 14 remarque que le préfet de Paris, Bertrand Landrieu, joue un rôle important dans le choix des personnes aptes à faire partie des Commissions d'enquête publique. Celle de 2005 pour le PLU parisien était présidée par un général de gendarmerie à la retraite, Jean Chaulet. Dans ses conclusions de janvier 2006, Jean Chaulet estimait qu'il ne fallait pas tenir compte des observations des Parisiens qui " aboutissaient à diminuer sensiblement la densité". Il émettait un avis défavorable, sauf  si la Ville profitait des "possibilités offertes par les articles L 127.1 et L.128-1". Aujourd'hui, le préfet va encore plus loin en estimant que la protection de 5000 bâtiments parisiens est "contraire au droit de propriété". L'association Monts 14 estime que le préfet outrepasse ses fonctions par une ingérence systématique en faveur de la densification.

Patrice Maire
Président de l'association Monts14

Plus d'info :
+ ...Sur le site de cette association

samedi, 20 janvier 2007

Quel projet pour la future Porte d’Orléans ?

Début des travaux sur l’Avenue Paul Appell, près de la Porte d’Orléans, pour le prolongement de la ligne 4 du métro : la RATP reliera Paris à Montrouge (en 2010) puis Bagneux (en 2011), prolongement de ligne attendu depuis…1929 !

Fin 2009, 80 années d’idées plus tard, ce sera le moment de décider un réaménagement de cet endroit après l’arrêt du chantier RATP : place stratégique pour la Paris, mais également pour la Préfecture de Police (les Officiels et hôtes de la République y transitent de et vers l’aéroport d’Orly), pour l’administration pénitentiaire (qui y fait convoyer chaque jour des prisonniers entre les prisons de Fresnes et Fleury-Mérogis vers le Palais de Justice), sans oublier les riverains et piétons, cette porte ouverte sur le sud devrait être repensée dans son ensemble, dans la perspective de l’Avenue du Général Leclerc.

Accros de la voiture ou des transports en commun, des motos ou du vélo, de la fluidité du trafic routier ou bien d’aménagements d’axes « civilisés » pour piétons, notons bien l’enjeu pour notre arrondissement d’un tel projet… qui ne sort pour le moment d’aucun chapeau, ni de gauche ni de droite. Et si c’était un enjeu majeur pour Paris ? Faudrait-il attendre encore 80 années de plus pour imaginer la porte d'Orléans du 22ème siècle ? Le moment semble désormais être le bon pour en parler, à moins que ce sujet ne soit trop sensible à l'approche d'échéances électorales. Vous avez néanmoins sur ce blog la faculté de donner votre avis, ne vous en privez pas.

Dan

vendredi, 27 octobre 2006

Politique de déplacements à Paris : réflexions, critiques et statistiques...

Une tribune - relative à la politique de lutte contre la pollution automobile - qui nous est adressée par Hubert. Nous vous la retransmettons. Spéciale dédicace à ceux qui ont passé leur soirée dans les bouchons.

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La diminution de la circulation automobile est un objectif louable en soi : pollution, bruit, danger, etc. Je crois qu'on ne trouverait pas aujourd'hui une majorité de parisiens pour blâmer la mairie sur le principe, ni même, et c'est là la difficulté, pour regretter ce qu'elle a fait depuis 4 ans quelle que soit la gêne occasionnée. Il faut dire que Paris était très en retard et que beaucoup de Parisiens dont je suis se rendent compte qu'ils peuvent très bien se passer de leur voiture dans Paris. Il convient donc d'être prudent et de faire porter la critique non sur la politique anti-voiture mais sur les moyens et leurs conséquences.
 
Premier constat : si la dissuasion joue certainement déjà un peu, c'est à un coût très élevé sur le plan économique et dont on va vite se rendre compte : aucune politique de stationnement d'envergure n'a été mise en place, soit à proximité, soit près des transports collectifs. Il s'ensuit une réduction sensible de la fréquentation commerciale et une situation dont on va s'apercevoir qu'elle appauvrit dramatiquement un quartier comme Montparnasse qui souffre de la baisse de clientèle des cinémas et restaurants, où des commerces ferment et des sociétés s'en vont.

La seule réponse serait la construction de grands parkings à bon marché. Je parle de parkings de 3 000 ou 4 000 places comme on en voit couramment dans les autres grandes villes, où le samedi, les centres entièrement piétonniers sont noirs de monde. Car il ne faut pas non plus croire les commerçants souvent rois de l'immobilisme.
 
Deuxième constat : non seulement ceux qui roulaient en voiture sont découragés de venir faute de trouver des parcs de stationnement, mais ceux qui prenaient déjà les transports en commun n'ont guères de raison de se féliciter, car les mesures prises n'améliorent en rien leurs conditions de vie : pas d'augmentation de la cadence des dessertes (cf. la ligne 6 en particulier), presque pas de travaux d'infrastructure. Dieu sait pourtant combien le métro est fatigant et mal adapté aux handicapés, aux mamans avec enfants, à ceux qui portent des bagages : rares escaliers roulants, correspondances conçues il y a 60 ou 80 ans, etc.

C'est pour tous ceux-là, et pour tous ceux dont on souhaite qu'ils abandonnent leur voiture, qu'une véritable politique de déplacement à Paris devrait inclure des financements mis à la disposition de la RATP pour réaliser tout ce genre de travaux qui faciliteraient la vie de tous les jours, y compris les jours de course.
 
Enfin troisième constat : l'apparition de nouvelles nuisances, la principale à mon avis étant la multiplication des deux roues motorisés qui font énormément de bruit, stationnent sur les trottoirs, se faufilent partout sans respecter aucune règle de circulation ni de bonne conduite tout court. J'ignore ce qu'on peut faire à cet égard, mais leur présence croissante rend les déplacements plus dangereux et la vie dans la ville encore moins civilisée qu'avant.

Je crois qu'avec tout cela, on devrait pouvoir élaborer un bon programme pour la prochaine mandature, sans revenir à la politique tout-voiture précédente que les Parisiens n'ont pas vraiment de raison de préférer à celle pratiquée par la municipalité actuelle.

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...Dans un autre genre et pour nourrir la réflexion de nos lecteurs sur la politique des déplacements à Paris, Guillaume nous signale la parution d'une étude... Résumé.

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Déplacements à Paris, une étude reproche à la Ville de Paris de privilégier le bus au détriment du métro

Deux chercheurs indépendants chargés par le conseil scientifique de la Ville de Paris d'analyser les outils d'évaluation de la politique des transports parisiens contestent "l'ambition" affichée par la Mairie de Paris de réduire la circulation automobile en misant sur le vélo, le bus et le taxi.

Parue en septembre, l'étude de Jean-Pierre Orfeuil et Marie-Hélène Massot avance les éléments suivants :
- Ces "modes de déplacement en surface" n'assurent que "7,8 % des déplacements (...) et 8,3 % des distances parcourues".
- Ce qui "conditionne l'équilibre entre voiture et transports publics", c'est le développement du métro et du RER. "C'est le réseau ferré qui fait fonctionner Paris", insiste l'étude.
- Métro et RER totalisent 33,4 % et 56, 5 % des distances parcourues. La voiture, les deux-roues motorisés "servent surtout aux besoins des actifs, le bus aux besoins des inactifs".
- 78 % des automobilistes et 60 % des usagers du métro et du RER sont des actifs, contre 39 % de la clientèle du bus. Limiter la circulation automobile pourrait donc avoir des effets négatifs sur l'activité économique à Paris.
- Alarmistes, les auteurs mettent en garde la Mairie contre une approche "strictement parisienne, qui ne peut constituer qu'une réponse très partielle" aux problèmes de déplacement. Un automobiliste sur deux est banlieusard et 56,5 % des trajets parisiens sont le fait de liaisons avec la banlieue - et les deux chercheurs de citer l'exemple du développement du stationnement résidentiel, qui pénalise les banlieusards en les obligeant à tourner longtemps pour se garer, contribuant ainsi à alourdir le trafic et la pollution.

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Des réactions ? Vous êtes sur un blog, profitez-en...

Pierre

Plus d'info :
+ ...Denis Baupin, adjoint au Maire de Paris en charge des transports a quant à lui réagit à ce rapport. Extraits : "Les auteurs de cette note ont une vision (...) fondée uniquement sur l'efficacité économique. La façon dont on organise le partage de l'espace dans la Ville et dont on assure les déplacements des moins jeunes, via le bus notamment, n'est pas leur problème !" Arguant du fait que M. Orfeuil est membre du conseil scientifique de l'Institut pour la ville en mouvement, un organisme soutenu par PSA Peugeot-Citroën, l'élu écologiste a affirmé par ailleurs que les conclusions du chercheur sont "l'émanation du lobby automobile".
+ Notre rubrique "Circulation et transports en commun"...

 

mercredi, 18 octobre 2006

Interview Marielle de Sarnez - Part. VI

Sixième épisode de l'interview de Marielle de Sarnez, Député européen, Présidente de la Fédération UDF de Paris et candidate déclarée à la Mairie de Paris... Aujourd'hui, "Plan Local d'Urbanisme (PLU), des tours à Paris, l'action des Verts..."

A noter, après l'interview de Marielle de Sarnez - oui, encore quelques épisodes... - c'est un ministre en exercice et habitant du XIVe dont nous diffuserons prochainement l'interview. A suivre...

Pierre

Plus d'info :
+ Le site de la délégation UDF au Parlement européen.
+ Toutes nos interviews.
+ Vos vidéos sur TéléParis14 ? Connectez-vous DailyMotion.com et publiez vos vidéos dans le groupe TéléParis14.
+ Interview réalisée à l'Imprévu, place Flora Tristan (75014), le 15 septembre 2006. Propos recueillis par Dan Krajcman et Pierre Vallet.

samedi, 14 octobre 2006

Inauguration du tramway : c'est aujourd'hui...

...A Clermont-Ferrand (photo ci-dessous) ! Eh oui. En la matière, notre chère Capitale aura bien des difficultés pour prétendre avoir fait preuve d'ambition ou d'originalité puisque notre "métro des maréchaux" - quel design médiocre, un tramway, ça ?! une râme lâchée en surface oui... - qui sera inauguré en fin d'année viendra s'ajouter à la longue liste des villes qui ont réalisé ou projeté la construction d'un tramway comme Marseille (tiens, voilà un tramway qui ressemble à quelque chose), Saint-Etienne, Lille, Nantes, Grenoble, Strasbourg, Rouen, Sarreguemines, Montpellier, Orléans (là-bas aussi il y a du gazon depuis ...l'an 2000), Lyon, Bordeaux, Valenciennes, Mulhouse, Nice, Le Mans, Angers, Toulon, Valenciennes ou Issy-les-Moulineaux...

medium_tramway_clermont-ferrand.jpg

Alors oui, le tramway "réinvente la ville" mais il ne fera pas pour autant de notre Capitale celle de l'innovation urbaine... On ne s'étonnera pas dès lors de voir que Paris ne figure pas sur la liste des 16 grandes villes (pêle-mêle : Caracas, Los Angeles, New-York, Barcelone, Berlin, Londres, Istambul, Mexico City, Mumbai, Milan-Turin, Le Caire, Sao Paulo, Johannesburg, Shanghaï, Tokyo) dont le développement est présenté et analysé lors de la 10e Biennale d'architecture de Venise (voir "Cities, architecture & Society"). Une sélection certes "artificielle" comme le choix d'un sujet au baccalauréat, mais une absence révélatrice d'une disparition de la scène internationale - Paris n'est même plus sur la carte - un sujet sur lequel nous ne tarderons pas à revenir.

Pierre

Plus d'info :
+ Une page très synthétique présentant un beau recueil de tramways...
+ Notre rubrique Tramway.
+ Le Tramway des Maréchaux, le nôtre, devrait être inauguré le 16 décembre 2006.

mercredi, 20 septembre 2006

Les experts de la téléphonie, très mobiles

La téléphonie mobile vient d'avoir ses premières interférences. Deux articles, parus dans le Parisien et Libération (éditions du 13/09/06), ont mis en lumière un rapport explosif de l’IGAS, l’Inspection Générale Des Affaires Sociales d’une part, et de l'IGE, L'inspection Générale de l'Environnement d’autre part : les deux mettent en cause les méthodes de l'AFSSET, l’Agence Française De Sécurité Sanitaire et de l'Environnement. Ces rapports, restés enterrés huit mois au LMinistère des affaires sociales et dans celui de l’Environnement, n'ont été rendu publics que récemment, sous la pression de deux associations, Priartem et Agir pour l’environnement.

Les "experts de la mesure" semblent en avoir pas mal manqué puisqu'ils ont fini par se faire épingler. Ils auraient ainsi, en contradiction avec le règlement intérieur de l'Agence, entretenu des liens financiers avec les opérateurs de téléphonie mobile : pointé du doigt par les Inspecteurs Généraux, on apprend que l'expert en chef mandaté pour mener de façon indépendante le rapport sur les dangers des portables remis en 2003, était payé par Bouygues Télécom à titre permanent, puisqu’il faisait parti du conseil scientifique de cette entreprise. On apprend aussi que trois membres du comité d'experts ont leur laboratoire financé par les trois opérateurs… Pour les mesures établies, on pourrait donc reprendre le fameux slogan de Pierre Desproges : étonnant, non ?!

Le journaliste du Parisien, Eric Giacometti, précise : « les enquêteurs notent que ces experts n'ont pas auditionné certains scientifiques (plus critiques) ou analysé l'investigation sur les cas de cancer de Saint-Cyr-l'Ecole (dans les Yvelines). Les conséquences en termes judiciaires ne sont pas écartées ».

Un bref historique : le 17 mai 2003, l'AFSSET présentait son rapport qui innocentait les dangers des portables, alors que des cas douteux de tumeur au cerveau étaient apparus chez des enfants de Saint-Cyr-l'Ecole après l'installation d'une antenne relais. La polémique avait rebondi, certains experts du rapport ayant livré les conclusions quatre mois avant dans un document de l'opérateur Orange (« le Parisien » du 17 avril 2003). En 2005, Le Pr. Zmirou, directeur scientifique de l'AFSSET, démissionne avec fracas. Le 10 octobre, le président de la même agence, Guy Paillotin, provoque un tollé au Sénat en révélant à propos du rapport de 2003 que « c'est une expertise que je considère comme n'existant pas (...) car elle ne tenait pas devant une expertise juridique (...) ».

Stephen Kerchove, délégué général de l'association Agir pour l'environnement, ajoute : « Cette enquête était enterrée et nous les avons obligé, avec Priartem, à la rendre publique. Ce rapport a été rendu aux ministres de la Santé et de l'Environnement il y a huit mois. Nous l'avons demandé, aucune réponse. Avec un avocat, nous sommes revenus à la charge et avons saisi la Commission administrative d'accès aux documents, l'arme ultime pour faire plier l'Etat. Quelques jours plus tard, l'enquête était mise en ligne en catimini sur le site de la Documentation française... ».

Aujourd'hui, ces deux associations réclament une « expertise pluraliste, contradictoire et transparente » sur les effets sanitaires de la téléphonie mobile. Ce que dénonçait (dans notre dossier antennes relais) Etienne Cendrier, lors d’un récent procès (qu’il a gagné), nous interpelle ici dans notre arrondissement, qui a vu trois de ses six Conseils de quartier demander il y a deux ans au Maire d’appliquer pour l’implantation des antennes relais, le principe de précaution établi par l’OMS, à savoir 0,6 volts par mètre en pic - et non comme la loi Française l'y autorise 45 v/m, ou la charte de Paris négociée avec les opérateurs par Yves Contassot à 2,5 v/m (en moyenne). Pierre Castagnou s'était engagé publiquement - notamment devant le Conseil de quartier Jean Moulin / Porte d'Orléans réuni en séance pleinière - à soutenir ces voeux issus des Conseils de quartier. Quelques mois plus tard, en Conseil d'arrondissement, il se rétractait adoptant une position plus mobile...

Dan

Plus d'info :
+ Le site officiel de Priartem : www.priartem.com
+ Le site officiel d'Agir pour l'environnement : www.agirpourlenvironnement.org
+ Rappelons que cet enjeu de santé publique - la limitation de la puissance des antennes-relais - a fait l'objet d'une proposition de loi commune à des députés de gauche et de droite, preuve s'il en est que ce débat peut échapper à la bêtise d'un affrontement partisan...

jeudi, 17 août 2006

Une interview de Pierre Castagnou (Part. II)

C'est bientôt la rentrée. L'occasion pour Paris14.info de faire le point sur les dossiers en cours dans notre arrondissement avec Pierre Castagnou, Maire du XIVe...

Aujourd'hui l'aménagement de l'avenue du Maine / la (fameuse) trémie - Architecture, architectes, patrimoine & la Bélière...

PARIS 14 (P14) : Le débat sur la fermeture de la trémie de l’Avenue du Maine, qu’en est-il ? Vous avez été interpellé en Conseil de quartier Montparnasse – Raspail…

Pierre Castagnou (PC) : Des architectes, travaillant pour les Galeries Lafayette ont fait des propositions. Mais elles n’engagent pas la Ville. L’aménagement de ce secteur doit s’intégrer dans un projet global à cheval sur plusieurs arrondissements et cohérent avec le réaménagement de la rue de Rennes… C’est un projet ambitieux… pour la prochaine mandature. Les études doivent se poursuivre. J’attendrai leur résultat - si je suis encore Maire - et puis après il faudra engager une concertation très importante. Ce n’est qu’à l’issue de cette concertation avec toutes les parties concernées que nous pourrons prendre position.

P14 : …Mais enfin, sur le boulevard Périphérique, on met les voitures sous couverture et dans Paris, on les poserait en surface… C’est illogique.

PC : Cela fait partie du débat… La réponse ne va pas de soi…

P14 : Une des vraies questions de la politique de la Ville est de réconcilier les Parisiens avec l’architecture. L’immeuble de la rue des Suisses a reçu « l’équerre d’argent », le grand prix d’architecture. Vous aimez ce bâtiment ?

PC : Il faut qu’une ville comme la capitale évolue et sache intégrer des formes modernes d’architecture. Quand Beaubourg a été réalisé, quelle levée de boucliers ! Je n’évoquerai pas la Tour Eiffel. La Pyramide du Louvre, à l’époque à donné lieu une belle polémique. Moi, j’aime beaucoup la Pyramide, elle s’inscrit pleinement dans la perspective historique des Champs. Il faut être capable d’évoluer, et ne pas être passéiste.

P14 : Paris a plus souvent été façonnée par des Présidents que par ses Maires. N’êtes-vous pas poussé à présenter un projet architectural majeur sur le site de l’hôpital Broussais par exemple ? On n’a pas de grande salle de concert moderne pour un orchestre philharmonique à Paris… Ne devrait-on pas s’intéresser à un site comme celui-ci ?

PC : Bertrand Delanoë a annoncé que le grand auditorium symphonique qui manquait à la capitale allait être construit au parc de la Villette.
Sur le site Broussais, je ne suis pas certain qu’il y ait assez d’espace pour un geste architectural comme on dit, et puis, nous privilégions, là, la valorisation du patrimoine architectural existant comme cela a été fait avec la Croix Rouge qui a réhabilité les pavillons où elle s’est installée.

P14 : Vous avez des architectes favoris dont vous aimeriez voir un grand projet s’implanter dans le XIVe ?

PC : Oui, j’allais citer Jean Nouvel, qui a réalisé la Fondation Cartier… Les architectes français et étrangers de talent sont nombreux. Par contre, il n’y a pas de grand projet architectural dans l’arrondissement. Les emprises foncières sont rares.
Cela dit, certaines réalisations comme le gymnase Alice Milliat ou l'espace sportif Rosa Parks, quoique modestes, sont de belles réalisations architecturales. J’aime bien également l’architecture du centre d'animation Vercingétorix …

P14 : Faites-vous cause commune avec une association comme Monts14 pour le combat et la sauvegarde du petit patrimoine faubourien dans le 14e arrondissement ?

PC : Il faut bien évidemment valoriser le patrimoine parisien. Je me suis ainsi personnellement engagé dans la préservation de la Bélière, une maison faubourienne de la  rue Daguerre. Mais cette défense ne peut pas empêcher l'évolution architecturale de la capitale. Le Plan local d’urbanisme protège beaucoup d’édifices, d’immeubles, d’espaces verts… mais faut-il systématiquement tout protéger ? Non ! Paris n’est pas un musée !

P14 : Le résultat avec la conservation de deux petits murs pignons, vous n’avez pas le sentiment que sur la Bélière on s’est battu pour rien ?

PC : Non, on ne s’est pas du tout battu pour rien…

P14 : ...J’entends sur le plan architectural.

PC : …Car La Bélière va pouvoir revivre. L'architecte a conservé le cachet du bâtiment, avec son toit et ses fenêtres. Ce n’était pas aisé. C’était en très mauvais état…L’ensemble, avec la maison des associations et les ateliers logements d’artistes, est de qualité.

Propos recueillis par Dan Krajcman et Pierre Vallet - cette interview a été relue par Pierre Castagnou

Plus d'info :
+ Suite de notre interview après-demain avec le logement social, la loi SRU et la spéculation immobilière...

mercredi, 16 août 2006

Une interview de Pierre Castagnou (Part. I)

C'est bientôt la rentrée. L'occasion pour Paris14.info de faire le point sur les dossiers en cours dans notre arrondissement avec Pierre Castagnou, Maire du XIVe...

Aujourd'hui ZAC Montsouris & passerelle - Aménagements avenue du Général Leclerc...

PARIS 14 (P14) : Quelques questions concernant des points précis dans nos quartiers… Quartier Montsouris – Dareau. La seconde sortie du RER promise pour relier la ZAC Montsouris à la station du RER B directement par l’avenue Reille : qu’en est-il ?

Pierre Castagnou (PC) : Promise par qui ? Pas par moi !
Comme nous n'arrivons pas à faire évoluer ce dossier du côté de l’Etat et de la RATP, la Ville de Paris a décidé de faciliter l’accès par le parc Montsouris dont le site est classé. Ce n’est pas une réponse pleinement satisfaisante. Et, à ma demande, l’adjoint au Maire de Paris chargé des transports, est intervenu auprès du Préfet pour qu’il réétudie ce projet qui avait été repoussé par la Commission des sites, qu’il préside, avant les élections municipales de 2001. Nous attendons toujours sa réponse !

P14 : Parce que les habitants de la ZAC Montsouris n’ont pas accès à un RER qui leur passe sous le nez…

PC : J'avais plaidé à l’époque, lorsque j’étais élu de l’opposition, pour la création d'une nouvelle station. Réponse négative, au motif que la distance entre les 2 stations aurait été insuffisante…
…Nous ne désespérons pas de finir par convaincre la Ratp et l’Etat de l’intérêt d’une passerelle. Restera encore à la financer.

P14 : Avenue du Général Leclerc, métro Mouton Duvernet, il n’y a une sortie que côté Mairie. Est-il envisagé de créer un jour une sortie de métro de l'autre côté (coté est) de part et d’autre de l’avenue du Général Leclerc…

PC : Je ne sais pas ce qu’envisage la RATP qui, je le rappelle, n’est pas une entreprise municipale, comme à Marseille ou à Lyon. Je n'ai reçu à ce jour aucune demande, ni de vœu du Conseil de quartier…

P14 : Nous avons invité nos lecteurs à nous laisser leurs questions. C’est une question d’un de nos lecteurs, de Solal, en l'occurence...

PC : Ah… D’accord…

P14 : Sous la responsabilité de la Préfecture, l’avenue du Général Leclerc échappe à la compétence de la mairie de Paris. Il en résulte un abandon de son projet d’aménagement. Allez-vous pouvoir sortir de cette impasse avant la fin de la mandature ?

PC : Je ne suis pas un marchand d'illusions. Cette voie, qui est utilisée pour les convois pénitentiaires et les cortèges officiels, est de la compétence de la Préfecture de Police. Elle s'est opposée à notre projet de réaménagement… arguant qu’ il faut attendre la fin du chantier du tramway »… Donc fin 2006 ! Je crains que cette réponse ne soit dilatoire.
Malgré ce blocage, nous nous efforçons d’améliorer la sécurité des piétons, notamment à la hauteur de la rue Daguerre et de la rue Alphonse Daudet, avec ce tourner à gauche qui pose véritablement un problème.

P14 : L’opposition de la Préfecture n’est-elle pas factice ? Son argument phare est la volonté de préserver une voie de passage pour les convois officiels et / ou en direction de la Prison de la Santé… Mais si les convois officiels arrivent à se frayer un chemin place d’Alésia un vendredi soir à 18h30 dans les conditions actuelles, on peut légitimement penser que deux couloirs de bus centraux – comme dans le projet que vous avancez – leur permettraient d’avancer dans de bien meilleures conditions… N’y a-t-il vraiment aucun espoir de voir ce projet dit « d’axe civilisé » prendre forme avant la fin de votre mandature ?

PC : Je suis d’accord avec vous. La Préfecture de Police préfère le statut quo pour des tas de raisons… un peu politiques. Elle ne veut pas s’embêter avec l’aménagement de cet axe important. Nous attendrons la fin du chantier tramway, à la fin de l’année, pour réinterroger la Préfecture de Police.

Propos recueillis par Dan Krajcman et Pierre Vallet - cette interview a été relue par Pierre Castagnou

Plus d'info :
+ Suite de notre interview demain avec l'aménagement de l'avenue du Maine / la (fameuse) trémie - Architecture, architectes, patrimoine & la Bélière...

 

dimanche, 02 juillet 2006

Bertrand Delanoë s'exprime à nouveau en faveur des tours

En écho à l'interview de Romain Paris, publiée le 28 juin dernier sur ce site - et au moment où la tour Hypergreen de Jacques Ferrier semble bel et bien partie en Asie - voici un extrait d'une intervention du Maire de Paris, Bertrand  Delanoë devant un auditoire d'architectes et d'acteurs de la construction lors du dernier MIPIM à Cannes.

"Sur la construction des tours à Paris, j'ai été mis en minorité par des conservateurs de droite comme de gauche. Sur ce sujet, je vous demande, à vous les professionnels de me bousculer, cela m'aidera à les bousculer."

Et le Maire de Paris de préciser que "rien n'est figé sur les tours à Paris. Il ne s'agira pas de logements, mais si vous me faîtes des propositions, associées à un beau geste architectural, je serai à vos côtés pour construire des tours en périphérie de la capitale.".

On sait que réconcilier les Parisiens avec l'architecture et l'urbanisme sera l'un des défis du 21e siècle pour notre Ville - si nous ne voulons pas terminer en Disneyland du XIXe siècle - comme Prague-la-morte achève de crever en Disneyland du Moyen-Age avec sa cohorte de touristes venus acheter à la queue-leu-leu un souvenir de cristal de Bohème...

Mais du concept à la pratique, de l'idée à la mise en oeuvre, les obstacles au geste architectural restent dans Paris intra-muros très nombreux. Traumatisés par l'expérience (souvent malheureuse) des années 70 et des combats pour la sauvegarde de l'âme de nos quartiers (*), le XIVe est à ce titre emblématique de l'impossible rénovation urbaine... Où construire ? Comment ? Quels éléments de notre patrimoine conserver ? Les questions sont nombreuses et peuvent rapidement fâcher, à l'exemple de l'immeuble Herzog et de Meuron de la rue des Suisses (photo ci-après) - dont on se souvient que la façade métallique n'a pas laissé de marbre le voisinage...

medium_herzog_et_de_meuron_architecte_rue_des_suisses.jpg

 Alors le débat reste ouvert, avec ou sans Plan Local d'Urbanisme puisque ce texte ne sera décidément qu'un catalogue de bonnes intentions amendables à souhait(s) soumis au bon vouloir de nos édiles... Et nous vous posons la question : si personne ne souhaite voir l'espace urbain parisien muséifié, qui osera lever le tabou et réfléchir - en dehors de Jules Verne - Paris au 21e siècle ?

Pierre

(*) On se souvient des projets de radiale Vercingétorix et de cette autoroute que l'on souhaitait voir arriver à Montparnasse... Que reste-t-il du XIVe ouvrier de Pernety, de Plaisance et de la Porte de Vanves ?

Plus d'info :
+ L'immeuble de la rue des Suisses de l'agence Herzog et de Meuron a reçu le Prix de l'Equerre d'Argent en 2001.

mercredi, 28 juin 2006

Projet immobilier rue Morère : les riverains se mobilisent...

...autour de l'association "les 3 Portes" qui entend porter leur parole auprès de la Mairie du XIVe arrondissement. Laurence, secrétaire de cette association, nous adresse une lettre ouverte à Pierre Castagnou. Nous vous la retransmettons.

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Monsieur le Maire,

En janvier 2005 vous avez rendu publique, en Conseil d’arrondissement, l’information selon laquelle la Ville de Paris avait préempté le 13 rue MORERE pour y installer une « Maison de la Petite Enfance ».

Les contribuables du 14ème s’étaient félicités de la prise en considération de leur demande réitérée d’implanter un local pour la petite enfance dans ce 14ème sud qui en manque cruellement.

Le 14 février 2005 nous vous avions écrit pour vous demander, néanmoins, de réexaminer l’allocation des projets de la Mairie dans la rue MORERE, vous rappelant que le 19 de la rue avait également été préempté en 2001 en vue d’y construire un immeuble de logements sociaux. Pour mémoire le 19 est une jolie maison du XIXème (proposée au classement dans le cadre de la consultation PLU) idéalement configurée pour y aménager un espace dédié à la Petite Enfance : environnement vert et calme, bâtiment à l’identique d’autres crèches dans le quartier, peu de travaux nécessaires…

Si la nécessité de construire des logements sociaux ne peut être mise en cause, il nous semblait que, pour diverses raisons très valables (coût comparé de préemption des lots, protection des espaces), le projet de logements sociaux avait tout naturellement plus sa place au 13, préempté à plus du double du prix, sans intérêt architectural sur rue, ne souffrant pas de servitude de vue et dont le vis à vis sur rue est fort en retrait, préservé par un grand espace vert.

Nous n’avons jamais reçu de réponse à notre courrier, adressé en recommandé, mais nous avons appris incidemment que le projet de crèche avait finalement été tout bonnement abandonné … que ce soit sur la parcelle du 13 (400 m2 préempté à 2 millions d’euros : coût au berceau prohibitif) ou sur la parcelle du 19.

Interrogé la semaine dernière en Conseil de Quartier, lors de la présentation de son nouveau projet alambiqué de logements sociaux au 19 (la parcelle est décidément trop petite et soumise à de trop nombreuses servitudes pour y construire en hauteur),  Monsieur  Romain PARIS n’a pas craint de nous donner comme explication le fait que la Mairie « souhaite ardemment l’implantation d’une crèche MAIS qu’il est IMPOSSIBLE de changer l’utilisation d’un bien préempté en vue d'une opération AUTRE que celle indiquée dans la décision de préemption »…

Ceci est clairement inexact, dès lors que cette opération est l’une de celles énumérées à l'article L 300-1 du code de l’urbanisme. Or cet article L 300-1 énumère (notamment) la politique locale de l'habitat ET la réalisation d’équipements collectifs.

Par ailleurs la Mairie d'arrondissement ne revendique la création que de 22 places de crèches et de haltes garderies depuis mars 2001 (plus de 5 ans). Elle annonce, par contre, le financement d'un plan de 160 nouvelles places pour la Petite Enfance avant la fin de la mandature (en moins de 2 ans).

Nous vous rappelons qu’il y a près de 4500 enfants en bas âge dans le 14e arrondissement pour 1200 places de crèches…

Votre équipe a été élue sur des promesses dont les habitants souhaiteraient maintenant connaître la mise en place, que ce soit en matière de Petite Enfance ou en matière d’Urbanisme  (préservation du bâti architectural urbain et des îlots de vie intérieurs, maîtrise de la densification de l’espace urbain et  préservation de la diversité architecturale parisienne…)

Dans notre quartier dit « des Trois Portes » (Orléans, Châtillon, Montrouge), il ne faut pas oublier que nous subissons depuis 3 ans les désagréments de lourds travaux de voiries (tramway, quartier dit « vert » des rues Friant et Jean Moulin…), traumatismes locaux qui ne peuvent être entièrement gommés par la réussite, pour l’instant purement esthétique, du tramway. Nous constatons également que si l’habitat social est une priorité de l’équipe municipale, elle semble l’être comme toujours plus vers les Portes de Paris que dans les « beaux quartiers ». En témoigne l’exemple de la parcelle du 3 rue BOULARD (entre DENFERT- ROCHEREAU et la rue DAGUERRE) qui n’a pas été préempté par la Mairie et fait les délices d’un promoteur immobilier privé, pendant que, dans le même temps, on projette de construire DEUX immeubles sociaux dans la MEME rue dans un quartier qui compte déjà, quant lui, 27 % de logements sociaux, c’est à dire plus que le quota imposé par la loi SRU.

Comment comprendre ces décisions en terme de « mixité sociale » ?

Afin d’éviter tout risque de malentendu, de polémique ou de tension inutile nous tenons à vous rappeler que nous sommes extrêmement mobilisés sur la défense du patrimoine architectural de notre quartier, ainsi que, comme tout contribuable, sur une saine utilisation des deniers publics.

Nous pourrions être amenés à défendre nos intérêts avec l’attention et la volonté la plus extrême, avec un appel, si nécessaire, à la sanction des urnes.

Nous vous demandons une nouvelle fois de réexaminer de manière très urgente le projet et de répondre enfin aux attentes de vos concitoyens.

Espérant que votre décision sera emblématique de la tenue de vos engagements en matière de  démocratie participative et non le reflet d’une énième chimère électoraliste, nous restons dans l’attente d’une prompte réponse.

Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’expression de notre considération distinguée.

Pour les Trois Portes
La Secrétaire
Laurence BALLET

PS : Nous adressons copie de la présente à Monsieur Romain PARIS, à Monsieur Bertrand DELANOE et à Mme Olga TROSTINASKI  ainsi qu’aux rédactions du Parisien, du Monde et de Libération - et de Paris14.info.

Plus d'info :
+ Les 3 Portes, Association loi 1901, sans but lucratif - Siège social : 21 rue MORERE - 75014 PARIS.
+ Une réunion publique d'information sur le projet de la rue Morère devrait avoir lieu demain, jeudi 29 juin 2006 à partir de 19h à la Mairie du XIVe.