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lundi, 20 février 2023

Rendez-vous théâtre avec l’œil éclairé d’Agnès

maison médicalisée,mère,filsmaison médicalisée,mère,fils«  Votre maman » de Jean-claude Grumberg

Atmosphère vaporeuse. Un grand rideau blanc qu’un homme va ouvrir pour laisser apparaître une femme en rouge assise sur un fauteuil roulant. A ses côtés le directeur du lieu, une maison médicalisée, et son fils qui vient régulièrement la voir.

Un tableau d’où va émerger un dialogue amusant et touchant entre cette femme peu docile qui en a marre de ne voir que des vieux et son fils très tendre avec elle.
Petit à petit la situation plutôt assez drôle au début va se révéler finalement dramatique. Bien mis en valeur grâce à la belle complicité des trois comédiens d’une part, et à un texte astucieux d’autre part, ce spectacle d'un auteur de théâtre reconnu, met en scène une  fin  quelque peu surprenante.

Par le biais d’un éclairage velouté, et d’une harmonie d’ensemble, la réalité de la vie laisse place à l’émancipation de l’imagination, et à l’évasion de l’esprit et de ses corollaires. A savourer sans modération. 

Plus d’infos :

Studio Hebertot 78 bis bd des Batignolles

Métro : Rome

 

Agnès Figueras-Lenattier

samedi, 18 février 2023

Madame Ming

fd9116_7e385b19629846d796f55047e112fbd8~mv2.jpegfd9116_96b6e6e4290f49f2b5bba3f7233f4994~mv2.jpegD' Eric  -Emmanuel Schmitt

Le mélange Eric Emmanuel Schmidt pour le texte et Xavier Lemaire pour la mise en scène est à la mesure de ce qui se passe sur scène  pour ce spectacle où la pensée de Confucius constitue la toile de fond : joie du théâtre, poésie, marionnettes et violon.

L'histoire ? Un homme d’affaire français engage la conversation à chacun de ses déplacements en Chine au Grand Hôtel de Yunaï avec une dame-pipi nommée Madame Ming. Celle-ci  va lui révéler qu’elle a eu dix enfants ! Vérité ou affabulation dans un pays qui n’autorise qu’un enfant unique? Tout le suspense réside dans cette affirmation et Madame Ming est tellement convaincante lorsqu'elle parle de ses enfants que le spectateur ne se heurtera à la réalité qu'à la fin de la soirée.

Le jeu harmonieux des acteurs se déroule dans les toilettes du grand hôtel avec un décor rappelant l'architecture chinoise.   Et qui est conçu de telle manière qu'il laisse place à plusieurs autres espaces de jeu... On nage en pleine poésie, et l'ombre de la Chine et de quelques unes de ses caractéritisques est bien présente sur scène. Tous les éléments sont bien imbriqués les uns dans les autres et l'on en ressort apaisé. Un joli conte...

 

Autre spectacle envoûtant : Zola l'infréquentable au théâtre de la Contrescarpe : 

Le 5 janvier 1895, Émile Zola dîne, comme habituellement, chez son ami Alphonse Daudet. Il y retrouve le fils de ce dernier, Léon profondément antisémite, pamphlétaire nationaliste. Il vient d’assister à la dégradation du capitaine Dreyfus, événement qu’il couvre pour Le Figaro.

Il lit son article à Zola qui s’indigne et décide alors de se lancer dans ce qui devient déjà “l’Affaire Dreyfus". C’est ce soir-là que tout a commencé..

Les deux comédiens livrent une magnifique performance et grâce à un très beau texte assez sanglant, leur confrontation se révèle des plus belles.

Agnès Figueras-Lenattier

 

Voici quelques mots de l'auteur de " Zola l'infréquentable" :

"Grâce aussi à des  informations de respectables biographes de Zola, il m’a été permis de modeler une image moins consensuelle de l’auteur de Germinal, tout en ne niant évidemment pas la grandeur de l’homme qu’il fut, mais en y apportant quelques nuances dans ses motivations, ses actions, voire sa sincérité notamment dans l’Affaire Dreyfus.

J’ai souhaité esquisser un portrait plus ambivalent d’Émile Zola à travers cette relation véridique et conflictuelle avec Léon Daudet.

L’autre motivation pour écrire Zola l’infréquentable était, hélas, l’extraordinaire similitude avec ce que notre époque traverse toujours maintenant, cet antisémitisme virulent qui n’a jamais disparu et qui était toléré, admis au grand jour en cette fin de XIXe siècle et auquel Zola s’est courageusement opposé.

Zola était infréquentable pour ceux qui le détestaient à l’époque, néanmoins il restera comme l’un de nos plus grands romanciers et un homme rempli de courage, défenseur de la vérité, “un moment de la conscience humaine” comme le dira Anatole France. Un homme à qui l’on refusa injustement l’entrée à l’Académie Française, mais un homme avec ses failles, ses parts d’ombre et la complexité humaine qui anime chacun d’entre nous."

 

10:10 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 08 janvier 2023

Deux spectacles enchanteurs :

Arsène Lupin sur les planches

Corneille et la beauté de ses vers 

Comme le chante si bien Jacques Dutronc de sa voix suave retranscrite  lors du spectacle Arsène Lupin  de Delphine Piard, Arsène Lupin est le plus grand des voleurs. C’est la première fois que le personnage créé par Maurice Leblanc est mis en scène au théâtre et c’est une belle réussite. La mise en scène est judicieuse, enlevée , les costumes magnifiques et le texte raffiné. L’élégance de ce gentleman cambrioleur est  très bien dépeinte d’abord par le biais d’un écran blanc et des silhouettes noires et fines aux gestes agiles.  Puis par l'intensité du suspense et l’interprétation des comédiens. La rouerie de ce cambrioleur se déploie sur le plateau au moyen de forts rebondissements et dans un décor moderne et agréable pour les yeux. C’est amusant, entraînant et l’enquête policière nous transporte loin de la réalité parisienne. On ressort de bonne humeur et quelque peu galvanisé par l’atmosphère chaleureuse du spectacle. A la fin Jacques Dutronc nous charme à nouveau et l’on a envie de dire merci à cette troupe de nous avoir mis en contact avec cet aventurier aux mains pécheresses et à l’esprit diabolique.

En plus, le Lucernaire est un lieu magique avec tous ces bouquins exposés un peu partout et son programme de cinéma souvent intéressant. Théâtre et cinéma s’entremêlent pour notre plus grande joie. Un lieu à découvrir ou à redécouvrir..

Autre spectacle magnifique " Le menteur " de Corneille au théâtre de Poche Montparnasse. C'est délicieux d'écouter les beaux alexandrins de Corneille surtout quand ils sont si bien dits. Le décor est assez sobre ce qui permet au jeu des comédiens d'être encore davantage mis en valeur. Les costumes sont harmonieux avec des couleurs là aussi assez sobres. Les deux femmes de l'histoire sont très féminines, fraîches et interprètent leur rôle avec grâce et leur complicité résonne de manière charmante sur scène. Bref là aussi, c'est un spectacle à voir... 

Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos :

Théâtre du Lucernaire  53 rue Notre-Dame-des- Champs

75006 Paris

23:55 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 21 décembre 2022

Rendez-vous théâtre

" Je ne suis pas de moi" d'après Roland Dubillard

Ce spectacle tiré des "Carnets en marge"fait résonner un théâtre dont on a envie de rêver jour et nuit. Tout y est : excellent texte, très bonne interprétation et diction, mise en scène interessante. On en sort charmé et requinqué. 

On voit Roland jeune blond et  Roland bien plus âgé et dégarni en tête à tête dire du Roland et de savoureux dialogues en ressortent. Quelle belle plume et quel humour possède Roland Dubillard qui fait l'éloge du " littéraire " tout au long de son texte. " Comment profiter de l'absence de ma femme pour abuser d'elle? , Beethoven était sourd mais cela ne l'empêchait pas d'écrire... telles sont par exemple des phrases représentatives  de la verve de l'écrivain Molière du meilleur auteur en 2008, également dramaturge, comédien. Il faudrait savoir si tout ce qui est dit est de lui ou si les deux metteurs en scène Maria Machado et Charlotte Escamez ont glissé des mots non présents dans l'oeuvre. Ce serait dommage mais dans une adaptation malheureusement tout est assez souvent permis et de mauvaise manière... Quoi qu'il en soit, même si c'est le cas , cela ne se voit pas vraiment car l'harmonie du langage est bien construite. 

Et le public savoure aussi car plusieurs rappels ont eu lieu à la fin de la soirée. Et c'est tant mieux car encore une fois c'est magnifique et vraiment digne du théâtre... Mille bravos à toute la troupe... 

Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos :

Théâtre du Lucernaire 53 rue Notre Dame des Champs

Métro : Vavin, Notre-Dame-des-Champs

21:50 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dubillard, humour, charme

dimanche, 25 septembre 2022

Van Gogh

Deux frères pour une vie

Un beau travail réalisé par Ghislain Geiger et Julien Séchaud, à la fois auteurs, metteurs en scène et interprètes. C’est à l’occasion d’une visite en 2019 du Van Gogh Muséum à Amsterdam que l’idée de ce spectacle leur est venue. Notamment lorsqu’ils ont découvert la correspondance entre Van Gogh et son frère qui les a beaucoup touchés. Travailler sur plus de 650 lettres n’a pas duêtre de tout repos mais le résultat en tout cas est convaincant…

C’est en musique que le spectacle commence avec un Théo moustachu et marchant à l’aide d’une canne. Il parle assez paisiblement à Vincent jusqu’au moment où celui-ci évoque son amour déçu pour sa cousine. C’est vraiment à ce moment là que le spectacle prend vraiment une allure théâtrale et devient intéressant.  La différence de vie et de tempérament entre les deux frères s’accentue, et l’on assiste à un duo qui prend toute sa force sur le plateau. Tout le côté paradoxal et complexe de Vincent surnommé « Le fou roux » est bien traduit.

L’épisode entre Van Gogh n’est bien évidemment pas oublié ni non plus la découverte du Docteur Gachet. Ni l’allusion au tableau « La vigne rouge » seul tableau de Vincent que Théo est arrivé à vendre.

Pour ceux qui aiment et connaissent un peu la vie de Van Gogh c’est un petit rappel concernant les épisodes de sa vie. Pour les plus novices c’est plus instructif.

Un très bon moment de théâtre avec un bon choix de musique, un décor de circonstance, et une mise en scène qui passe bien…

Agnès Figueras-Lenattier

 

Plus d’infos :

Le Guichet Montparnasse 15 rue du Maine 75014 Paris

Métro : Edgar Quinet

 

 

dimanche, 28 août 2022

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès

L’écume des jours

 

Le livre quelque peu étrange et fantaisiste de Boris Vian fourmille d’idées et c’est dans cet esprit là que Claudie Russo-Pelosi a dirigé ses comédiens ( la compagnie des joues rouges ) et fait évoluer sa mise en scène.

Dans un décor respectueux du fil de l’histoire, les personnages de la pièce, Colin, Chloé, Chick, Alise, Nicolas et Isis s’ébaudissent sur scène, laissant chacun libre cours à leur imagination. Danses, chants, jeux de mains et riches dialogues s’entremêlent dans une folle énergie. On sent la fougue de la jeunesse, au sein d’un bel éclairage  et d’une pénombre veloutée qui selon les moments met en exergue les couleurs variées des vêtements. Sur la droite un piano cocktail fournit à volonté des boissons dès que les touches se mettent à jouer des airs de jazz ou autres…

L’histoire bien qu’assez dramatique prend forme sous nos yeux de manière à la fois triste et joyeuse et les rouages de la vie constitués de haut et de bas se font l’écho d’une folle passion amoureuse. Ca swingue tout en laissant planer profondeur et réflexions sur la vie…

Boris Vian a dit de l’histoire : » Elle est totalement vraie puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre ». Quand le livre est sorti en mars 1947, ce fut un échec malgré notamment le soutien de Jean-Paul Sartre. Or il faut voir à quel point ce livre est maintenant encensé et cela montre que quels que soient les obstacles, le talent finit toujours par éclater… Tout au long des siècles les exemples à l’infini en sont la preuve…
Agnès Figueras-Lenattier

Plus d’infos :

Théâtre du Lucernaire 53 rue Notre-Dame-des-Champs

Métro : Vavin, Notre-Dame-des-Champs

00:28 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 30 mai 2022

" Mon fils""

Pour son premier projet en écriture et mise en scène Erwan Zamor a réussi son pari. Le texte est riche, bien mené. Que l'auteur soit diplômé en psychologie, cela l'a sans douté aidé à mieux décrire ce qui se passe dans la tête de ces deux protagonistes. L'histoire? L'auteur a voulu raconter les sensations d'un homme qui a perdu sa famille dans les camps de concentration et qui ne s'est pas occupé de son fils et qui cherche à réparer ses erreurs. Comment vivre avec un tel passé et réussir sa vie malgré tout? 

Cette conversation imaginaire entre ces deux êtres permet une résilience commune. Cela permet au fils (Jean-Philippe Bêche)  de se libérer d'un poids, de mieux comprendre son histoire et celle de son père. Quant à ce dernier , le fait de s'expliquer l'aide à apaiser sa culpabilité. 

Une belle harmonie règne entre les deux comédiens qui évoluent avec de beaux jeux de lumière et une musique assez mystique qui se prête bien à l'atmosphère de la pièce. Même si le sujet n'est pas nouveau et a souvent été utilisé que ce soit au cinéma ou au théâtre, il est exploité ici avec habileté et sincérité...

Agnès Figueras-Lenattier

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(Photos Fabienne Rappeneau)

Plus d'infos 

Théâtre de la Contrescarpe rue Blainville

Métro : Monge

14:30 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 23 mai 2022

Hugo, l'interview

Si vous voulez en savoir un peu plus sur Victor Hugo ( sa personnalité, ses écrits) n'hésitez pas à aller au Lucernaire voir ce spectacle. L'acteur Yves-Pol Deniélou qui joue le rôle de Victor Hugo a travaillé sur un grand nombre de ses oeuvres, tous les genres, et nous invite à partager son travail de manière plaisante. A l'aide d'un haut parleur, une femme l'interroge et il répond en s'aidant de ses propres réflexions, ou histoires parfois autobiographiques. Puis c'est au tour d'auditeurs de poser des questions avant qu'un interrogatoire plus actuel ne prenne place comme si Hugo était vivant et qu'il s'exprimait sur le Covid, la guerre en Ukraine... Tout ce qui se dit est littéralement du poète, et c'est beau, très beau... Un moment très agréable.

Agnès Figueras-Lenattier

Lucernaire 53 rue Notre-Dame-Des-Champs 

 

12:10 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 21 mai 2022

" Dompter l'enfer de Vénus" de et avec Cerisette

" Reine Hybride - mi-femme, mi-robot, au pouvoir absolu,  la Reine Nébuleuse entraîne  tout un vaisseau spatial dans une autre galaxie, dans un temps futur. 
Vêtue d'une combinaison, couleur d'azur et d'argent, elle nous fait connaître les martiens, les personnages que notre imagination, seule, peut créer.

Par ce spectacle,pour enfants de 7 à 77 ans, Cerisette  nous emporte dans un monde où le rire est présent.
 
Note de l'auteur : "Toute ressemblance avec des extra-terrestres ayant déjà existé est absolument faite exprès...
 
Venez nombreux au Kibélé - 12, rue de l'échiquier Paris 10ème - métro Strasbourg st Denis - à 20 heures mardi 24 mai

12:35 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 13 mai 2022

rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès

"L'ingénu" d'après Voltaire

Jean-Christophe Barbaud metteur en scène, comédien, professeur d'art dramatique et Thomas Willaime ont fait le pari d'adapter ensemble le conte philosophique de Voltaire " l'ingénu".

Le résultat n'est pas mauvais avec un assez bon respect du texte et un comédien qui tient la route. Le décor est très simple et pratiquement inexistant; juste un fauteuil. Celui-ci s'adapte à chaque situation et laisse libre cours à l'imagination du spectateur et permet au comédien  (Thomas Willaime)de mettre en valeur son interprétation. 
L'histoire est celle d'un canadien qui arrive en Basse-Bretagne et qui intrigue toute la population. La Belle Saint-Yves est particulièrement sensible au charme de cet homme qui tombe très amoureux d'elle. Le canton va tout faire pour que ce jeune canadien s'initie à la religion et accepte de se faire baptiser... Ne pouvant finalement épouser la belle Saint-Yves, il rejoindra Versailles et Louis XIV et en apprendra beaucoup sur le monde des puissants... 

La mise en scène est interessante, bien découpée selon les chapitres du conte avec un comédien très agile, nanti d'une voix forte et un changement de ton à bon escient. Un spectacle qui vaut la peine d'être vu même si Thomas Willaime a peut-être tendance à en faire un petit peu trop. Mais l'hommage au grand écrivain qu'est Voltaire est réussi...

Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos

Théâtre de L'Essaion rue pierre au lard

Métro : Hôtel de ville

11:30 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)