lundi, 27 août 2018
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
Mademoiselle Molière
Gérard Savoisien l'auteur de cette pièce nous régale avec sa verve des plus savoureuses. Il évoque la relation sur le déclin entre Molière et sa femme la grande comédienne Madeleine Béjart. Ce couple a partagé vingt ans de vie commune, et Madeleine s'est toujours donné à fond pour cet illustre homme de théâtre. Or voilà qu'il est en train de tomber amoureux d'Armande la fille de Madeleine. Un amour qui le fera d'ailleurs souffrir au plus haut point.
Tout est une petite merveille dans ce spectacle. Non seulement l'écriture brillante et les réparties se voulant cruelles, mais aussi l'interprétation d'Anne Bouvier et de Christophe de Mareuil, et la mise en scène d'Arnaud Denis qui a su diriger les deux comédiens avec brio. On est totalement plongé dans l'univers de ces deux personnalités déchirées par la situation. Leur naturel allié à l'image qu'ils donnent de leur caractère passionné et de leur profonde blessure fait vraiment plaisir à voir. Ils sont vrais, authentiques et lorsque le théâtre est ainsi représenté, on passe vraiment des moments délicieux…
Agnès Figueras-Lenattier
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Théâtre du Lucernaire
53 rue Notre-Dame-Des-Champs
Métro : Vavin, Notre-Dame-Des-Champs
16:30 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : molière, madeleine, armande
dimanche, 22 juillet 2018
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
Comédiens
C'est d'après l'opéra de Ruggero Leoncavallo Paillasse (1892) qu' a été créée cette pièce . Trois comédiens venus de Province ayant rencontré un gros succès avec un vaudeville intitulé " Au diable Vauvert", sont venus à Paris pour le jouer et espèrent obtenir le même triomphe.
Pierre (Fabien Richard) et Coco (Marion Préité) mariés depuis 12 ans attendent Guy (Cyril Romoli) affublé d'un tic qui a eu juste quatre jours pour apprendre son texte. Arrivé sur place, ce dernier est affolé par la petitesse de la salle. Pierre nerveux comme tout est un metteur en scène qui va devoir faire face à la situation. En plus de son stress du à la préparation de ce vaudeville, il va découvrir qu'il est un mari trompé. C'est alors que sa jalousie explose. Et au cours de cette dernière répétition la tension va augmenter, augmenter…
Finalement, Pierre n'étant pas présent au début de la représentation, Coco et Guy sont contraints d' improviser. Une nouvelle pièce pleine de fantaisie va naître sur scène. Avec un rythme montant en puissance, accompagné d'une excellente interprétation. De plus, les trois personnages ne font pas qu'interpréter. Ils chantent, dansent, et un piano, une guitare complètent le tout.
Bref, même si l'on peut éventuellement reprocher un côté un petit peu loufoque par moment , c'est un spectacle attrayant, dynamique, bien conçu et idéal pour enjoliver des vacances…
Agnès Figueras-Lenattier
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Theâtre de la Huchette 23 rue de la Huchette
Métro : Saint-Michel
11:18 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : répétition, tension, improvisation
jeudi, 31 mai 2018
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
Légende d'une vie
Etre le "fils de", tel est le thème de " Légende d'une vie" adapté et traduit par Caroline Rainette. Cette pièce fait partie des 8 pièces de théâtre qu'a écrites Stefan Zweig. Elles sont beaucoup moins connues que ses nouvelles et biographies et c'est un vrai plaisir de découvrir quelque chose de nouveau le concernant. Même si c'est une adaptation, on devine que l'auteur maîtrise aussi très bien ce style d'écriture.
Dans la première partie, Friedrich fils du grand poète Karl Amadeus Franck doit présenter au public sa première œuvre. Mais il n'est pas du tout serein, et se sent " tout petit" comparé à son père adulé de tous et considéré comme irréprochable. En tout cas, la femme de Karl Amadeus Franck et la biographe du poète nommée Clarisse ont tout fait pour que cette réputation d'homme remarquable lui colle à la peau. Au point de mourir effrontément.
Or dans un deuxième temps, tout en discutant avec Clarisse, Friedrich va se rendre compte que son père n'est pas celui que l'on croit. Ce qui va le soulager, et lui permettre de créer sa propre identité.
Comme d'habitude chez Stefan Zweig, l'analyse psychologique des personnages est savamment étudié : profondeur des sentiments et des caractères, description raffinée des forces et faiblesses, paradoxe des comportements. Mais élément rare chez ce romancier, l'histoire ne se termine pas par un échec…
Les deux comédiens ( Caroline Rainette et Lennie Coindeaux) dotés d'une voix agréable, possèdent de la force dans leur interprétation, articulent bien, et cela donne un spectacle de bonne qualité par lequel on se laisse facilement happer. Stefan Zweig est bien représenté, et c'est un moment savoureux. Les admirateurs de l'écrivain seront particulièrement satisfaits…
Agnès Figueras-Lenattier
Théâtre du Lucernaire 53 rue Notre-Dame-des-Champs
Métro : Notre-Dame-des-Champs, Vavin
18:47 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : père, fils, découverte
samedi, 12 mai 2018
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
Mon Lou
Lorsqu'il aperçut Louise de Coligny à Nice, Guillaume Apollinaire fut immédiatement séduit. Mais il commença par subir une rebuffade, et croyant l'affaire compromise, il s'engagea le 6 décembre 1914 dans les troupes françaises à Nîmes. Or Louise de Coligny qu'il surnommait " Lou" le rejoint, et s'amorce alors pendant une semaine une véritable passion amoureuse…
De cette relation sont nés des écrits ( "Lettre à Lou", et " Poèmes à Lou"), et c'est cette correspondance qui est ici mise en scène avec originalité par Christian Pageault. La comédienne Moana Ferre interprète à tour de rôle le poète et Lou. Et c'est poignant dans le paradoxe car l'interprétation dégage à la fois de la pudeur et en même temps une grande sensualité allié à un texte érotique et plein de lyrisme.
Relisant avec empressement les lettres de son amant, Lou semble prendre un plaisir extatique à cette lecture. Le visage comme illuminé, elle nous dévoile quelques-uns des sobriquets dont l'écrivain l'affuble : " Jasmin de grâce", " tubéreuse de Nice". Ensuite, micro en main, puis peignant, elle lui répond avec grâce.
Après une période d'amour fou, d'idéalisation, c'est la description de l'atmosphère des tranchées et l'affadissement des sentiments. Pour accompagner cette baisse, un écran qui relate l'ambiance de la guerre, et accentue le côté plus distant du jeu de l'actrice. La musique de Sati ajoute du charme au spectacle, et Moana Ferre possède un vrai talent de comédienne. " C'était selon ses dires le personnage de Lou qui l'intéressait tout particulièrement, et elle a réussi son pari. En effet, cette femme qui a été infirmière sur le front, qui portait des pantalons et a eu plein d'amants, revit avec brio sur scène. On est happé…
Agnès Figueras-Lenattier
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Théâtre du Lucernaire 53 rue Notre-Dame-des-Champs
Métro : Rue Notre-Dame-des-Champs, Vavin
14:55 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 01 mai 2018
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
Leandre clown "Rien à dire"
Clown catalan, Léandre Ribera, réputé internationalement s'inspire notamment du cinéma muet et du mime. Au cours de son spectacle; on trouve de tout : poésie, humour, burlesque, et un brin de merveilleux et de magie.
Dans un décor constitué d'une porte et de quatre meubles, tout ce qu'il trouve est l'occasion pour lui de donner libre cours à ses fantaisies. Et ce n'est pas l'imagination qui lui manque! Vêtu d'un ample costume couleur claire, et évoluant sur un sol rempli de chaussettes jaunes, il a aussi l'art de faire participer le public et d'installer une belle complicité avec lui. Aussi bien enfants qu'adultes d'ailleurs.
Une musique parfois douce, parfois plus rythmée accompagne ses facéties et les jeux de lumière complètent agréablement ce spectacle gai, amusant et adroitement mis en scène. Bref, petits et grands y trouveront leur compte…
Agnès Figueras-Lenattier
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Du 15 au 20 mai
Théâtre du 13ème art Centre commercial Italie
Métro : Place d'Italie
10:58 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 23 avril 2018
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
Une singulière thérapie
Encore une petite quinzaine de jours pour assister au spectacle " Une singulière thérapie" qui en vaut vraiment la peine. C'est l'histoire d'un homme qui comble sa solitude en vouant une véritable admiration à une star de cinéma. Sa femme de ménage femme plutôt évoluée, lui propose un jeu: elle jouera le rôle de cette vedette le temps d'un rendez-vous. C'est amusant, astucieux et très bien interprété. Le texte de Vincent Duviau est plaisant, varié et dans ce petit théâtre où l'on est tout prêt des comédiens, on est comblé par l'ambiance qui se dégage de cette soirée. Elle (Esmeralda Marzo), vêtue d'une jolie robe rouge pour l'occasion et tout à fait séduisante, se transforme avec naturel et raffinement. Lui ( l'auteur de la pièce), un peu hésitant au début, finira par se prendre au jeu et une belle complicité naîtra sur scène...
Agnès Figueras-Lenattier
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Théâtre du Guichet Montparnasse 15 rue du Maine
Métro : Edgar Quinet, Montparnasse
11:10 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : homme, femme de ménage, complicité
lundi, 16 avril 2018
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
Moi comme toi
Un dimanche exquis en compagnie de la chanteuse Véronique Fourcaud et du pianiste Vincent Gaillard. D'après un texte cinglant et amusant de Sylvain Meyniac, et une mise en scène enlevée de Théodore Mytakis, tous deux nous régalent avec leur franche complicité, et incarnent à merveille le dicton " Qui aime bien châtie bien". Dans ce charmant décor du théâtre Maxim's, ils ne cessent de se chamailler pour ensuite mieux se réconcilier. Elle le traite de " mollusque", de " cerveau de poulpe", lui la juge râleuse, caractérielle. Mais ils s'aiment, s'adorent même, c'est incontestable, et ne peuvent se passer l'un de l'autre.
Les dialogues s'entrecroisent avec 15 chansons et mélodies des années 1930 comme : " Tout va bien Madame la Marquise", " J'ai deux amants".. Elle, sensuelle à souhait, possède une jolie voix limpide, et fait preuve d'une belle présence. Lui, complète bien le travail de Véronique Fourcaud et ajoute de la gaieté au spectacle, grâce à son dynamisme et sa joie de vivre. Bref, c'est un duo magique qu'il ne faut pas louper!...
Agnès Figueras-Lenattier
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Théâtre Maxim's 3 rue Royale
Métro : Concorde
Spectacle le dimanche à 16h jusqu'en juillet
10:19 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chant, piano, complicité amoureuse
mercredi, 07 février 2018
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
Trahisons
Une pièce subtile et profonde d'Harold Pinter englobant neuf tableaux. Tout commence lors de la rencontre entre Jerry ( Yannick Laurent) et la charmante Emma (Gaëlle Billaut-Danno) qui ne se sont pas vus depuis leur rupture deux ans auparavant. Ils sont mariés avec chacun deux enfants. Un troisième personnage Robert (François feroleto) le mari d'Emma et meilleur ami de Jerry va venir se mêler à l'intrigue.
Au fur et à mesure de la soirée, l'on va remonter le temps, en se laissant charmer par ce trio élégamment habillé. Trois histoires d'amour vont alors surgir.
Les flash-back défilent sous nos yeux, et les répliques mordantes, parfois drôles, résonnent joliment sur scène grâce à une belle symbiose théâtrale des trois comédiens. L'interprétation est excellente, très vivante, et la mise en scène de Christophe Gand enlevée et astucieuse. Quant aux changements de décor qui s'effectuent sous nos yeux, avec naturel et panache, ils ajoutent du charme au spectacle.
Les sentiments amoureux, pas toujours simples, sont analysés au scalpel au moyen d'un style brillant, et d'un humour parfois grinçant. On pourrait presque se hasarder à dire que c'est parfait. Mais sans aller jusque là, disons que c'est vraiment un pur délice dans tous les domaines.
Agnès Figueras-Lenattier
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Théâtre du Lucernaire 53 rue Notre-Dame-des-Champs
Métro : Notre-Dame-des-Champs, Vavin
12:45 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pinter, sentiments amoureux, étude
vendredi, 26 janvier 2018
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
Les virtuoses
Même si au tout début, le spectacle semble s'orienter vers un peu trop de facéties burlesques, il monte en puissance et en qualité. On assiste alors à une magnifique prestation, avec des numéros étonnants et nantis d'une véritable énergie physique.
Deux frères ( Mathias et Julien Cadez), pianistes avertis, élégamment habillés (costume noir, chemise blanche, nœud papillon) et aux cheveux quelque peu hirsutes se disputent la primeur au piano.
Leur agilité manuelle fait plaisir à voir, et leur attitude souvent clownesque donne de la gaîté et de la ferveur à la soirée. Ils jouent au piano dans toutes les positions, avec même une tête en bas sur les touches du piano.
Faisant par moment littéralement les "fous" et laissant libre cours à leur créativité, les voilà aussi magiciens. Leur père est d'ailleurs prestidigitateur, et cela se voit, ils ont du être élevés en compagnie de cet art, car ils le pratiquent avec un naturel déconcertant.
On a même le droit à un numéro de claquettes, et le répertoire musical est grandiose. On passe de " Love Story" à " La danse hongroise" de Brahms jusqu'aux compositions de Mozart ou de Debussy. Deux hommes en tenue de groom (Clément Goblet; Loïc Marles) complètent agréablement le tableau…
Bref, c'est un enchantement que de voir ces deux jeunes artistes se donner à fond devant nos yeux avec humour et vivacité. C'est varié, imaginatif, poétique, et l'on sort de là revigoré et d'une humeur joyeuse. Un vrai délice!...
Agnès Figueras-Lenattier
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Théâtre Fontaine 10 rue Pierre Fontaine
Métro : Blanche, Saint-Georges
10:03 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pianistes, clowns, magiciens
Les virtuoses
10:03 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)