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jeudi, 14 novembre 2019

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du 14ème

Adieu Monsieur Haffmann

4 molières en 2018 rien que cela pour cette pièce écrite et mise en scène par Jean-Philippe Daguerre!…

A la vue de ce spectacle, l'on peut dire que ces récompenses sont bien méritées. Tout est judicieux, que ce soit côté écriture, mise en scène ou interprétation…

L'histoire est celle de Joseph Haffmann juif bijoutier qui en plein nazisme propose à son employé de s'occuper de son magasin s'il consent à le cacher jusqu'à ce qu'une époque plus favorable survienne…

Un arrangement des plus singuliers va se mettre en place entre eux. Que résultera t-il de cet accord, c'est un des enjeux de la pièce.

Le jeu des comédiens authentique, sobre, harmonieux et sonnant juste, nous happe jusqu'à la dernière minute. La mise en scène accompagnée d'un éclairage fait pour la circonstance et d'une musique assez douce est bien rythmée.  Avec parfois de brefs moments de jeu habilement ponctués par des noirs. L'absurdité de la situation qui règne en ces temps de persécution et d'étoile jaune bien décrite dans ce texte ressort ici avec panache, et l'humour qui en découle est fin est astucieux. Vraiment poignant…

 

Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos :

Théâtre rive Gauche rue de la Gaité

Métro : Edgar Quinet, Montparnasse

vendredi, 16 août 2019

Rendez-vous au théâtre de la Contrescarpe

En ce moment, au théâtre de la Contrescarpe se jouent deux spectacles qui valent la peine d'être vus. Le 1er, thriller psychologique écrit par Lucas Andrieu et Emma Badoux raconte l'histoire d'Emilie Artois jolie femme de 23 ans convoquée par un jeune inspecteur. Elle est accusée d'avoir volé la carte bleue de son petit ami. Or, cet interrogatoire va prendre un virage quelque peu inattendu décontenançant l'inspecteur et mettant en scène une Emilie diabolique, prenant plaisir à manipuler son interlocuteur. Jouant de ses charmes, elle finira par le dominer et sortir victorieuse de la situation.

Ce duo est fort, et Elena El Ghaoui joue admirablement. L'air de rien, elle mène son discours avec intelligence et rouerie. A première vue, elle a plutôt l'air d'un petit ange, ce qui se révèlera être tout le contraire. Lucas Andrieu est un peu plus " tendre" dans son interprétation, mais s'en sort bien malgré tout, laissant planer avec un certain naturel ses doutes et interrogations. Tous deux nous captivent pendant une bonne heure, et le spectacle malgré l'horreur qu'il met en scène, finit par en être drôle grâce à un texte astucieux, une interprétation amusante et grâce également à une mise en scène mettant l'accent sur l'humour noir de la situation. N'hésitez pas à vous laisser tenter.

Le deuxième spectacle " What is love" réalisé par Anne Buffet est plus près de la réalité, mais n'en est pas moins digne d'intérêt. L'actrice qui a puisé dans sa propre expérience cherche à la fois à condamner l'amour et en même temps à le mettre en valeur. C'est cette contradiction qui fait le sel de ce one man show drôle et bien conçu. " J'ai été déçue explique Anne Buffet, j'ai souffert, j'ai beaucoup pleuré, mais non je ne vivrais pas sans. Et comme Edith Piaf le chante si bien" A chaque fois j'y crois, et j'y croirai toujours, ça sert à ça l'amour".

C'est le récit d'Eva podologue, que l'on écoute ici, où elle fait le tour de l'amour avec un scalpel et se questionne sur lui. Amusant par exemple de l'entendre évoquer les 5 dangers de l'amour, de décortiquer les 3 ans fatidiques qui ensuite débouchent sur un amour qui s'estompe.

Très à l'aise corporellement, cette actrice fait preuve de beaucoup de présence et finalement nous invite malgré sa critique de l'amour à en user et à en user… Laissez vous tenter une deuxième fois…
Agnès Figueras-Lenattier

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Théâtre de la Contrescarpe 5 rue Blainville

Métro : Monge

 

jeudi, 11 juillet 2019

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Casanova, le pardon

Beau texte, magnifique interprétation, mise en scène à la belle mécanique, c'est ainsi que peut se résumer ce spectacle mis en scène par Jean-Louis Tribes.

L'auteur Christian Rome a su se glisser subtilement dans la peau d'une femme actrice, Zanetti Farussi, la mère du célèbre Giacomo Girolamo Casanova. Il en parle avec beaucoup de profondeur, d'authenticité comme l'aurait fait une femme d'expérience. Quant à Casanova, pour le décrire, il s'est basé sur ses mémoires, et lui fait adopter un langage lyrique, poétique, qui parle avec raffinement de la race féminine. On reconnaît bien l'homme libertin, fougueux, impétueux, jouisseur et séducteur à plein temps.

L'histoire raconte une confrontation très animée entre la mère et le fils où s'entremêlent amour, haine et mises au point teintées d'une grande franchise et parfois de violence psychologique en frappant là où ça fait mal. Cela se passe à Dresde pendant l'hiver 1770 chez Zanetti, alors que son mari, un comte est en train d'agoniser. Elle se prépare à jouer dans une pièce de Goldoni et ne cesse de faire l'apologie du théâtre et de l'art qui selon elle sauve de tous les maux… Malgré ses 65 ans, toujours très attirante, elle s'accroche fermement à son rôle et ne veut en aucun qu'on lui dérobe…

Tous deux se font des reproches, et en même temps se dire des vérités leur permet de se rapprocher et de mieux se connaître. Casanova reproche par exemple à sa mère son éducation, et elle, lui parle de sa morale dévoyée.
C'est un beau duo, très bien joué, où la forte personnalité des deux personnages est bien mise en valeur. Les sentiments sont intenses, variés et l'on est réellement dans un vrai moment théâtral. A ne pas louper…
Agnès Figueras-lenattier

Plus d'infos :

Théâtre du Lucernaire 53 rue Notre-Dame-Des-Champs

Métro : Vavin, Notre-Dame-Des-Champs

lundi, 11 mars 2019

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè-

Philippe Meyer

" Ma radio, histoire amoureuse"

 Philippe Meyer mis en scène par Benoît Carré n'a visiblement pas d'accointance dans l'univers de la fadeur et son spectacle autobiographique est savoureux à souhait. Il se raconte depuis son enfance jusqu'à aujourd'hui avec charme, délicatesse, humour, et par moment a recours à la chanson des autres qu'il interprète avec naturel en compagnie de l'accordéoniste Jean-Claude Laudat. Possédant plus d'une corde à son arc, il a été docteur en sociologie, pigiste à " L'Express", et a travaillé pendant longtemps à Radio France (France Culture, France Inter).   Il a interprété plusieurs spectacles au Théâtre de la Ville, et à partir de 2009 a dirigé à La Comédie Française un cabaret annuel et a participé à divers spectacles de chansons. Et j'en passe et des meilleurs…

Bref, son parcours est étonnant de par sa variété et ses nombreuses expériences et rencontres. Il a toujours aimé la radio et lorsqu'il était pensionnaire, le poste à galène lui permettait caché sous les draps de s'abreuver de multiples sensations. C'est à 30 ans que sa relation avec la radio fut officialisée, et il est devenu l'une des plus grandes voix de la radio française.

Que de belles anecdotes et histoires amusantes il a à nous conter et il le fait de manière tellement fine et spirituelle que c'est un pur plaisir de l'écouter. Si on le connaissait avant, c'est une joie de le retrouver et si on ne le connaissait pas c'est une véritable découverte. Un homme dont la personnalité éclectique vaut le détour.

Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos

Théâtre du Lucernaire 53 rue Notre-Dame-des-Champs

Métro : Notre-Dame-des-Champs, Vavin

lundi, 04 mars 2019

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

George Sand: Confidences de la dame de Nohant

 Baudelaire est une des rares personnalités à témoigner du mépris envers George Sand. Flaubert par exemple parle d'une "immensité de tendresse dans un génie" et Victor Hugo lors de  l'enterrement de ce célèbre auteur  aux multiples facettes en 1876 évoque une grande femme.

Dans ce spectacle écrit et interprété par Rosa Ruiz d'après les écrits de George Sand ("La lettre au peuple", " Histoire de ma vie", plus sa correspondance) on peut voir la femme de lettres à différents âges et assister notamment à sa première émotion musicale à l'âge de 4 ans. Ou à son entrée au couvent à 13 ans. Même si elle fait référence à Casimir son mari, à Julien Sandeau ou à Musset, c'est surtout de Chopin dont il est question ici. Avec en particulier leur voyage à Majorque où le célèbre compositeur tomba malade ce qui leur valut d'être accusés de phtisie pulmonaire et d'être chassés de chez eux.

La pièce se situe fin mai 48 au moment où George Sand rentre à Nohant. Le 15 mai 1848 à Paris des manifestants envahissent l'Assemblée, mais la Garde nationale les repousse. C'est l'échec de la révolution. Dans ce contexte historique, et sur des préludes de Chopin joués par Nicolas Reulier, l'écrivain qui ne supporte pas la moindre contrainte se confie sur son amour invétéré pour la liberté et sa préoccupation du progrès social. Cette femme qui considère que ne plus aimer c'est ne plus vivre possède une grande soif d'idéal et un bon sens de l'humour et de la répartie.

La comédienne qui évolue dans un cadre sobre et intimiste et en compagnie d'un très bel éclairage fait preuve d'un jeu naturel, sincère avec parfois une certaine placidité et à d'autres moments plus d'exubérance. L'on est agréablement transporté pendant 1h20 dans l'univers de cette femme qui disait vouloir faire "une littérature dans laquelle le pauvre et la femme pourront trouver leur identité et le héros."

Un moment très plaisant où la magie du théâtre consistant à enchanter le lecteur avec  sa manière bien à elle est  tout à fait présente. Il reste une représentation (vendredi 8 mars  à 19h), ne la manquez pas!...

Agnès Figueras-Lenattier

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Comédie Nation 77 rue de Montreuil

Métro : Faidherbe Chaligny, Nation

 

09:55 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 28 janvier 2019

Voyage au bout de la nuit

Après Fabrice Luchini et Jean_françois Balmer, c'est au tour de Franck Desmedt metteur en scène et comédien d'interpréter " Voyage au bout de la nuit" le célèbre livre de Louis-Ferdinand Céline publié en 1932. Franck Desmedt Molière 2008 du comédien pour un second rôle dans " Adieu Monsieur Haffmann" et qui dirige le Théâtre de la Huchette est très convaincant dans la peau de Bardamu. Authentique et passionné, il met bien en relief le mépris de l'auteur envers l'humanité entière et exploite avec habileté le récit de Céline sur la première guerre mondiale.

Il reste encore quelques jours pour voir ce spectacle qui se termine le 3 février. Allez-y, vous ne serez pas déçu!...

A.F.L

Plus d'infos :

Théâtre du Lucernaire 53 rue Notre-Dame-des-Champs

Métro : Notre-Dame-des-Champs ou Vavin

02:41 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 16 décembre 2018

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Urss 1970

 Inspiré d'une histoire vraie, ce spectacle se passe en URSS dans les années 70, au sein d'une kommunalka, un appartement communautaire que se partagent plusieurs familles qui ne cessent de s'épier.. On voit la famille Papova constituée de la jeune Lena enceinte, de Youri son mari intellectuel juif, de la mère et de la tante de Lena, vivre avec Ivanovitch un communiste espion du KGB. Lena et Youri ont hâte de quitter la dictature qui règne au sein de leur pays, tandis que la mère est plus réticente et la tante attachée à ses souvenirs. Le couple vient d'obtenir la permission de partir et s'apprête à quitter son logis. Va t-il vraiment y arriver? Tout repose sur ce questionnement avec les interrogations de chacun, et ses particularités. Les messages sont forts traduisant avec habileté notamment la dénonciation, le racisme, le fait de soudoyer. La conception et la mise en scène de Macha Orlova sont intéressantes, et accompagnées d' une bonne interprétation et d'un ensemble harmonieux. Le corps jouant un rôle certain, les émotions sont d'autant mieux représentées sur scène. Même si l'on ne peut vraiment ressentir ce que c'était que de vivre à cette époque là, l'initiative d'avoir voulu le raconter par le biais du théâtre est tout à fait louable et digne d'être vu par le plus grand nombre…

Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos :

Theâtre Dejazet 41 bd du Temple

Métro : République

 

 

09:49 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 26 novembre 2018

Et si on ne se mentait plus?

Imaginez Jules Renard, Alphonse Allais, Tristan Bernard, Lucien Guitry et Alfred Capus réunis sur un même plateau de théâtre. C'est dans une des salles du Théâtre du Lucernaire que se déroule l'événement avec à la clé l'histoire de leur amitié.

Les deux auteurs de la pièce Emmanuel Gaury et Mathieu Rannou ont conçu ce spectacle d'après leur lecture respective des mémoires de Sacha Guitry, où il est question de déjeuners chaque jeudi midi entre ces cinq hommes illustres.

Ces derniers avec truculence, confrontent leurs opinions, évoquent leurs œuvres et des thèmes comme l'argent, la gloire, le sexe féminin. Il est question notamment du roman de Jules Renard " L'écornifleur", d'une farce qu'Alphonse Allais dont c'est l'anniversaire fait à Alfred Capus, de jeux intellectuels, d'un cercle de jeu…

Tous sont habillés avec élégance, et moustaches, barbes sont de rigueur. Le texte est savoureux, brillant, les acteurs excellents ( Maxence Gaillard, Emmanuel Gaury, Guillaume D'harcourt, Nicolas Poli, Mathieu Rannou) se faisant l'incarnation de l'esprit vif de chaque personnalité qu'ils représentent. Bonne humeur, humour subtil résonnent sur scène. Que dire également de la musique délicieuse et bien choisie qui ne fait qu'ajouter du panache à la mise en scène joviale et enlevée de Raphaëlle Cambray. Bref, c'est un enchantement…

Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos :

Théâtre du Lucernaire 53 rue Notre-Dame-des-Champs

Métro : Vavin, Notre-Dame-des-Champs

 

 

01:03 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 06 octobre 2018

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Oscar et la dame rose

 L'histoire est plutôt triste, mais que ce soit le comédien âgé de 35 ans qui l'interprète (Pierre Matras) ou l'auteur de la pièce Eric-Emmanuel Schmitt, tous deux ont su y apporter de l'humour et de la poésie, et faire oublier le côté dramatique.

Oscar 10 ans souffre d'une leucémie et vit quotidiennement à l'hôpital. Marie, une ancienne catcheuse victorieuse de 160 combats sur 165 dont beaucoup par ko est là pour égayer sa vie et l'encourager à faire de Dieu son confident. Oscar ne croit pas à son existence, mais joue le jeu et lui écrit régulièrement. Ainsi, la vie entourée de Marie-Rose et de Dieu paraît moins morose.
Oscar surnommé " Crâne d'œuf" a pour voisins Pop Corn, Einstein, Bacon et Peguy Blue pour qui il a un faible. Cela s'écoute comme un conte où l'auteur glisse subrepticement des idées philosophiques. Pierre Matras grâce à son excellente interprétation met bien en relief le texte et ce duo nous enchante. Par moment l'on sourit allègrement, l'on peut même rire, et l'on est happé par l'atmosphère touchante qui se reflète sur scène.

Eric-Emmanuel Schmitt a l'art de raconter des histoires, c'est incontestable, et celui qui le représente joue l'enfant avec brio, délicatesse, empathie en le rendant attendrissant et jamais mièvre. Fort dans sa maladie, Oscar irradie et sa vie ne semble pas si laide qu'on pourrait le penser.
C'est tout le talent de ces deux hommes de rendre plus positive l'image de cette affreuse maladie qu'est le cancer et de donner du courage à ceux qui en souffrent. Une belle leçon de vie…
Agnès Figueras-Lenattier

 

Plus d'infos :

Comédie Bastille

5 rue Nicolas Appert

75011 Paris

lundi, 01 octobre 2018

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Sonate à Kreuzer

Un spectacle monté d'après la très belle nouvelle de Léon Tolstoï et des extraits du journal de Sofia Tolstoï. Dans cette nouvelle " Sonate à Kreuzer", Pozdnyshev confesse avoir tué son épouse par jalousie. La complicité que sa femme avait avec son professeur de musique lorsqu'ils interprétaient ensemble la musique de Beethoven dite " Sonate à Kreuzer" lui a fait perdre la raison.

Lorsque Tolstoï entendit lors d'un concert en sa résidence de campagne cette musique de Beethoven, il en fut littéralement bouleversé. Inspiré par cette sonate, il créa cette histoire quelque peu autobiographique publiée en 1890. Le texte est beau, puissant et dépeint avec acuité les relations homme femme et les violences qu'elles peuvent susciter.

Les trois comédiens sur scène dont une talentueuse violoniste (Tijana Milosevic) forment un ensemble harmonieux où se mêlent joliment la musique et la relation entre Tolstoï et sa femme. Le mari déchiré (Jean-Marc Barr) est bien représenté et Sonia (Irina Decermic) dotée d'un charmant petit accent traduit avec une réelle sincérité ses sentiments. Un moment très agréable à voir jusqu'au 7 octobre.

Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos :

Studio Hebertot

Métro : Rome ou Villiers