mercredi, 17 décembre 2014
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
D'Aurore Dupin à Georges Sand, De Profundis
Deux très bons spectacles se jouent en ce moment au théâtre Pixel. L'un interprété par Marjolaine Humbert et mis en scène par Christophe Truchi, et l'autre interprété par Christophe Truchi et mis en scène par Marjolaine Humbert. Tous deux se sont rencontrés aux cours d'art dramatique Laurent Cochet, et ont fondé ensemble en 2009 le "trio des Acolytes" avec comme troisième complice Valentin Papoudof..
Actuellement, Marjolaine Humbert joue le rôle de celle qui deviendra Georges Sand d'après ses correspondances de jeunesse. Tout commence lorsqu'Aurore a 16 ans et l'actrice qui signe également l'adaptation s'est inspirée d'une trentaine de lettres piochées dans les deux 1ers tomes. (en tout 22 tomes). Visiblement passionnée par cette femme, Marjolaine Humbert à la diction parfaite et nantie d'une voix qui porte dévoile des aspects peu connus de la romancière. On la voit évoquer son frère, son mariage avec Casimir Dudevant, ses deux enfants Maurice et Solange, sa grand-mère qui l'a élevée, son 1er amant Jules Sandeau.. On comprend comment sa passion pour la littérature s'est développée, et on devine combien elle attachait d'importance à l'amitié. C'est intéressant, authentique, et bien joué..
Quant à Christophe Truchi, il possède également une voix puissante, et une très bonne diction. Il joue le rôle d'Oscar Wilde qui a écrit "De Profundis"une longue lettre de reproche à son amant Boris alors qu'il est incarcéré depuis 2 ans pour " crimes contre les bonnes mœurs".. Le texte est superbe et bien mis en valeur par le comédien qui fait nettement ressortir sur scène la souffrance de l'écrivain. Bref, ce duo vaut vraiment le déplacement..
Agnès Figueras-Lenattier
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Théâtre Pixel: 18 rue Championnet
Métro : Simplon ou Porte de Clignancourt
11:22 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 12 décembre 2014
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
Conférence en forme de poire
Alors qu'un conférencier pianiste est en train d'évoquer la vie du compositeur Erik Satie auteur de " Trois morceaux en forme de poire", surgit un informaticien spécialiste de la compression de tous types de données. Après une confrontation détonante entre les deux hommes, la 1ère gymnopédie d'Erik Satie va être totalement transformée par le fameux SRX300 ordinateur dernier cri. Seront d'abord supprimées les mêmes mesures en plusieurs endroits (d'après l'ordinateur 43 mesures redondantes), puis la compression deviendra de plus en plus resserrée, jusqu'à en arriver presque à la sonnerie d'un portable!.. Ensuite ce sont les textes du célèbre musicien ("Mémoire d'un amnésique", "Conférence sur les animaux"..) qui vont subir le même sort..
Une pièce écrite et jouée par Martin Granger et Olivier Salon pleine d'esprit et d'originalité. La critique de l'ultra-technologie est astucieuse, et la complicité des deux comédiens fait plaisir à voir.. Chacun joue son rôle avec brio. Martin Granger est bien ce geek complètement réfractaire à l'art, ennuyeux à souhait et pris dans la tourmente de l'optimisation. Olivier Salon interprète un conférencier sérieux, cultivé, et racontant avec humour de croustillantes anecdotes. Le côté satirique de la pièce ressort bien sur scène, et ce spectacle est également l'occasion de mieux découvrir Erik Satie, notamment le côté littéraire de sa personnalité.
Agnès Figueras-Lenattier
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Théâtre Clavel 3 rue Clavel
Métro : Pyrénées
09:56 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : satie, oeuvre, compression
vendredi, 24 octobre 2014
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
Le bal des vampires
Même si cette comédie musicale sur fond noir n'a pas grand chose à voir avec le film, ce que l'on peut éventuellement regretter, c'est quand même du grand art.. L'histoire est plus réaliste, et il existe un lien plus étroit entre les personnages. Mais tout est magnifique. Que ce soit les décors (23 changements de scène par représentation..), les costumes au nombre de 230, la musique très présente tout au long du spectacle , les paroles des chansons, les danses, les voix (notamment celle du conte), et l'interprétation. Les comédiens évoluent en totale harmonie dans une maison amovible à deux étages, parfois sous la neige, parfois dans une atmosphère brumeuse et mystérieuse. Et le rythme des danseurs est effréné du début à la fin. Derrière cette brillante comédie, on devine un important travail d'équipe et la pâte du grand créateur qu'est Roman Polanski. Avec ces deux heures et demi de spectacle, l'imagination débordante, et la quintessence de l'art dans toute sa splendeur explosent sur scène. On en a plein les yeux, plein les oreilles, et on ressort de là enchanté..
Agnès Figueras-Lenattier
Plus d'infos :
Théâtre Mogador 25 rue de Mogador
Métro : Trinité D'Estienne d'Orves ou Havre-Caumartin
08:21 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 20 octobre 2014
Mimesis
A l'international Visual Théâtre aura lieu du 23 au 25 octobre la 4ème édition de Mimesis (plateau de la créativité des arts du mime et du geste). Ce sont les compagnies Hippocampe, Les éléphants roses, Mangano-Massip et Platform 88 qui l'ont conçue..
La soirée sera composé de neuf spectacles courts et basés sur une dramaturgie corporelle. Le samedi 25 de 14h30 à 17h30, se déroulera également une rencontre autour de l'écriture dans les Arts du Mime et du Geste..
International Visual Théâtre 7 cité Chaptal Paris 9ème
Métro : Pigalle ou Blanche
Renseignements : 0153161818
Réservations par e-mail : contact.mimesis@gmail.com
13:40 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 15 octobre 2014
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
La vie est une tarte aux pommes
"Pièce de théâtre à un seul personnage", telle est la définition que donne Michel Jonasz dans un journal quotidien, de son spectacle " La vie est une tarte aux pommes". Spectacle qu'il a écrit, mis en scène, et qu'il interprète également. Et pour qui ne connaît pas Michel Jonasz comédien, c'est une vraie surprise et des plus agréables. Et pour ceux qui l'ont déjà vu dans " Abraham" où il incarnait son grand-père maternel, c'est la confirmation d'un vrai talent de comédien.
Humour, fantaisie, agilité corporelle, créativité pleine d'imagination, se conjuguent sur scène, et donnent dans la salle des rires de tous côtés. C'est l'histoire de ses débuts avant qu'il ne soit connu. Une sorte d'autobiographie où l'on assiste par exemple à sa 1ère rencontre avec un directeur artistique. On est également témoin de sa présence dans un cours d'art dramatique dirigé par un professeur de théâtre communiste et brechtien qui lui conseille d'arrêter de jouer. . Et que dire de sa prestation en tant que chanteur engagé si ce n'est qu'elle est tordante. Sans compter enfin sa vision du développement personnel, et des premiers pas d'Amstrong sur la lune..
C'est riche, varié, et l'on comprend mieux le fil conducteur de son spectacle, à savoir ce qui a bien pu lui donner envie de devenir artiste. Et surtout d'avoir agi comme il le voulait..
Agnès Figueras-Lenattier
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Petit Montparnasse 31 rue de la Gaîté
Métro : Gaîté ou Edgar Quinet
12:45 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 10 octobre 2014
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
Si Guitry m'était conté
Bonne idée de la part de Jacques Sereys que d'avoir créé un spectacle en l'honneur de Sacha Guitry. Pour le construire, il s'est inspiré de ce que Guitry a écrit sur son père, sur ses études, sur les femmes. Et aussi sur les nombreuses personnes qu'il a rencontrées au cours de sa vie. " Il n' y a pas une ligne de texte dans ce spectacle qui ne soit pas de lui" explique Jacques Sereys. Et ce montage est astucieux, amusant. On retrouve bien l'esprit corrosif et fantaisiste de Sacha Guitry..
Jacques Sereys joue également avec brio le rôle de cet auteur dramatique qui se confie aux spectateurs de manière gaie et enjouée. Cette confession commence lorsqu'il interprète à 5 ans son premier rôle devant le tsar Alexandre III, continue avec sa présence de "cancre" dans 11 collèges, l'écriture de sa première pièce à 16 ans, et son emprisonnement à la Libération.. Les yeux pétillants et malicieux de Jacques Sereys, ses mimiques, sa bonne humeur, et son faciès constamment souriant, sont là pour nous rappeler que Sacha Guitry aimait la vie, les femmes et la fantaisie. Et que la finesse de son humour sera toujours prompte à nous faire rire. Ainsi déclarait-il que lorsqu'il était malade, cela le rendait malade. Et qu'il prenait son rhum en grippe!..
Agnès Figueras-Lenattier
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Comédie Française Studio Théâtre 99 rue de Rivoli
Métro : Palais royal, Musée du Louvre
12:10 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 18 septembre 2014
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
"Alain Choquette " et " La colère du tigre"
Deux très bons spectacles mais très différents sont en ce moment à l'affiche, dans la vivante rue de la gaité. D'abord " Alain Choquette" où l'on voit évoluer cet artiste au charme incontestable, et premier québécois à avoir présenté un grand spectacle de magie sur scène. Magicien très doué, il enchante le public par sa spontanéité, son dynamisme, et son humour. Réalisant des tours étonnants, sa complicité avec les spectateurs est forte grâce à de l'imagination, de la variété dans les répliques, et un bon sens de l'improvisation. Une idée ingénieuse est également à souligner, celle d'avoir placé un écran au milieu du plateau. Cela permet au public de voir avec plus de précision la manière dont cet homme s'y prend pour faire disparaître et réapparaître les objets. Mais que ce soit sur leur chaise, ou en participant sur scène, les spectateurs ont beau chercher la solution, et essayer de percer le mystère, le secret d'Alain Choquette reste entier. .
Autre représentation pleine d'esthétique et d'intensité " La colère du tigre". Ici est relatée la grande amitié entre Georges Clémenceau et Claude Monet. Les voici ensemble pour quelques jours au bord de l'Atlantique. Clémenceau avait obtenu de la direction des Beaux-Arts d'aménager l'Orangerie pour accueillir l'ensemble des " Nymphéas". Mais Monet dont la vue baisse de plus en plus, décide de détruire toutes ces œuvres. Clémenceau furieux s'emporte violemment, et les deux hommes tous deux républicains, vont rentrer en conflit. Ceci en présence de l'éditrice de Clémenceau beaucoup plus jeune que lui, mais dont il est très épris. Le décor est absolument superbe, et la mise en scène de Christophe Lidon enlevée. Claude Brasseur moustachu (Clémenceau) et Michel Aumont (Monet) portant une longue barbe blanche, sont très émouvants dans la manière de représenter l'affection qu'ils ont l'un pour l'autre. Clémenceau dont les deux qualités préférées sont la persévérance et la ténacité, fustige Monet qui se lamente, et se dit plus capable de rien. Le tempérament de chacun est bien dépeint grâce à un texte audacieux et parfois humoristique de Philippe Madral. Le jeu appuyé des deux amis fait le reste. Quant aux deux femmes la pétillante Sophie Broustal (l'éditrice ), et l'amusante Marie-Christine Danède (la servante de Clémenceau), complètent bien le tableau. Du talent à l'état pur..
Agnès Figueras-Lenattier
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Alain Choquette à la Gaité-Montparnasse 26 rue de la Gaité
La colère du Tigre au Théâtre Montparnasse 31 rue de la Gaité
Métro : Gaité ou Edgar Quinet
06:57 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : clemenceau, monet, règlement de compte
vendredi, 12 septembre 2014
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
Pascal Descartes
L'entretien de M.Descartes avec M.Pascal le jeune
René Descartes à l'époque âgé de 51 ans, et Blaise Pascal 24 ans, se sont rencontrés le 24 septembre 1647 au Couvent des Minimes près de l'actuelle place des Vosges. On ne sait pas grand chose de cette entrevue, si ce n'est que l'entretien s'est mal passé..
Jean-Claude Brisville a imaginé par le biais de l'octosyllabisme, un dialogue entre ces deux philosophes qui n'ont rien en commun. Pour commencer, l'un (le plus âgé) dort 10h par nuit, se porte bien, tandis que l'autre dort peu et mal et a d'importants problèmes de santé. Descartes rationaliste, considère le fait de ne rien faire comme un atelier souterrain permettant l'activation de sa pensée. Aimant voyager, placide, bien les pieds sur terre, attaché à son corps et à la vie, il s'oppose à Pascal l'intransigeant et le mystique qui fait l'éloge de la souffrance. Il la considère comme le moyen de s'unir à Dieu. Ayant selon ses propres termes tendance à s'échauffer facilement, Pascal n'a pas envie de suivre le conseil que lui donne son aîné un peu paternaliste, à savoir aimer son corps. Les deux croient en Dieu, mais pas de la même manière. " Vous pensez Dieu, je le sens" dit Pascal à son interlocuteur. Pascal refuse les certitudes de Descartes, et met la science en accusation. Il aurait aimé que Descartes opposé à la théologie, l'accompagne dans son combat pour la défense d'Antoine Arnaud un janséniste. Mais il se heurte à un refus total.. Bref, les deux hommes ne sont pas du tout sur la même longueur d'onde, et la différence d'âge ne fait qu'accentuer l'antagonisme de leur pensée. La mise en scène minimaliste astucieusement accompagnée de temps à autre par des bruits de tonnerre, accentue la beauté et la force du texte. Daniel et William Mesguish (père et fils) à la fois metteurs en scène et comédiens sont vraiment enthousiasmants. Leur diction est impeccable, et leur interprétation épatante. Un régal sur tous les plans.
Agnès Figueras-Lenattier
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Théatre Poche Montparnasse 75 bd du Montparnasse
Métro : Montparnasse Bienvenüe
07:00 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 19 juin 2014
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
Les fiancés de Loches
L'originalité est de mise au sein de ce spectacle adapté de la pièce de Feydeau, et transformé en comédie musicale. Ce qui donne une soirée pleine de gaité, de fraîcheur et de drôlerie. Les comédiens-chanteurs qui forment un ensemble harmonieux, nous entraînent dans un joyeux tourbillon, et nous racontent les aventures d'Eugène Gévaudan apothicaire à Loches, de son frère Alfred et de sa sœur Laure. Ceux-ci sont venus à Paris dans le but de se marier. Mais au lieu d'avoir affaire à une agence matrimoniale, ils vont se retrouver dans un bureau de placement pour domestiques..
Vont s'ensuivre comme toujours chez Feydeau, de nombreux quiproquos et coups de théâtre tous plus amusants les uns que les autres. Ceci d'autant plus, que l'adaptation et les astucieux couplets en vers de Jacques Mougenot, plus la mise en scène enivrante de Hervé Devolder sont là pour mettre en valeur le texte, et les rebondissements. Quant à la musique omniprésente, les costumes 1900, les danses effrénées, et le bel éclairage, ils font encore davantage voyager le spectateur. Un humour décapant et délirant..
Agnès Figueras-Lenattier
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Théâtre du Palais Royal 38 rue de Montpensier
Métro : Bourse ou Palais Royal
12:58 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : comédie musicale, vers, tourbillon
dimanche, 01 juin 2014
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
La flûte enchantée
Violon alto, hautbois, basson accompagnent cette enchanteresse version « opéra théâtre » de la « Flûte enchantée » de Mozart. S’y mêlent théâtre, chant, musique, magie et combat. On assiste à la fois en français et en allemand aux aventures du prince Tamino et de son ami oiseleur Papagueno. Tamino a pour mission de retrouver la belle Pamina enlevée à sa mère la reine de la nuit par Sarastro.
Grâce à un magnifique éclairage, les couleurs harmonieuses des costumes ressortent avec éclat, notamment un joli doré. Un nuage de fumée blanche se laisse parfois entrevoir donnant de la féérie à ce spectacle. Félines, agiles, espiègles, coquines, sont les trois créatures au service de la reine. Quant à la troupe de musiciens, chanteurs, et comédiens, elle ne manque pas de talent. Notamment Papagueno particulièrement à l’aise et amusant dans ses diverses facéties. Les voix de la reine de la nuit et de Pamina raisonnent délicieusement sur scène.. Ce mélange inédit des genres s’accorde bien sur scène, même si la musique de Mozart n’est plus tout à fait au 1er plan. C’est l’ensemble que l’on apprécie, et c’est un beau voyage que l’on réalise..
Agnès Figueras-Lenattier
Plus d’infos :
Théâtre des variétés 7 bd Montmartre
Métro : Grands Boulevards ou Bourse
15:36 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)