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mercredi, 09 octobre 2013

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

La campagne

Une merveille que ce spectacle aussi bien côté mise en scène, qu'interprétation des comédiens. Quant au texte, rien à dire non plus. Il est très savoureux.

Un médecin marié et père de deux enfants amène chez lui en pleine nuit, une jeune femme qu'il a trouvée sur le bas-côté de la route. Elle était incohérente. Va s'en suivre une histoire mystérieuse et envoûtante où l'imagination navigue à plein tube. La progression de l'intrigue et la tension qui règnent entre les trois personnages sont habilement reflétées par la belle performance des comédiens. Tantôt doux, tantôt plus violent est le ton, et le rythme du jeu agréable. La musique qui sépare les différents tableaux, et la variation des jeux de lumière accentuent l'atmosphère vaporeuse de la pièce. C'est très théâtral, et l'ensemble de la troupe mérite une belle ovation..

Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos

Théâtre du Lucernaire 53 rue Notre-dame-des-Champs

Métro : Vavin, Notre-dame-des-champs

lundi, 30 septembre 2013

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Zelda, Scott

Zelda, Scott Fitzgerald, un couple mythique de l’Amérique des années 20. C’est leur aventure qui est racontée ici, accompagnée par la troupe du Manhattan Jazz Band. Zelda devient l’héroïne des livres de Scott, et leurs frasques sont relatées partout. Sur une belle musique trépidante et rythmée, on les voit s’aimer, faire la fête, puis se déchirer et se laisser progressivement couler vers la déchéance. Scott, dépressif, en manque d’inspiration se perd dans l’alcool, tandis que Zelda est atteinte de schizophrénie sous l’œil d’Ernest Hemingway, qui malgré toute sa bonne volonté, ne peut rien faire. C’est très bien joué, et les trois personnages ( Sara Giraudeau (Zelda) , Julien Boisselier (Fitzgerald), Jean-Paul Bordes (Hemingway ), nous plongent dans une atmosphère envoûtante et pleine de puissance théâtrale. Le duo de fin entre Scott Fitzgerald et Ernest Hemingway est magnifique et la grâce et la sensualité de Sara Giraudeau raisonnent fortement sur le plateau. La diction des comédiens, qui aujourd’hui laisse souvent à désirer fait plaisir à entendre, et la mise en scène met bien en valeur les différents tableaux du spectacle. Le texte, le décor et les costumes forment un ensemble harmonieux. Bref, c’est un très beau spectacle, et le but du théâtre qui est de nous transporter hors du temps et de la réalité laisse filtrer ici son pouvoir magique et ensorceleur.

Agnès Figueras-Lenattier

 

Plus d’infos :

Théâtre La Bruyère 5 rue la Bruyère

Métro : Saint-Georges

samedi, 27 avril 2013

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

 

Pierre et Jean

 

 

 

« Pierre et Jean » quatrième roman de Guy de Maupassant est paru en 1888. C’est l’histoire de Monsieur Roland ancien bijoutier parisien, maniaque de la pêche, qui se retire avec sa femme et ses deux fils au Havre. Les deux frères sont forts différents physiquement et moralement. Jean l’aîné, brun, sec et nerveux est médecin, Pierre plutôt enveloppé et blond est avocat. Un soir, la vie tranquille de la famille va être bouleversée par une nouvelle : Jean hérite. C’est un certain Monsieur Maréchal ami de la famille et mort à Paris qui lui lègue toute sa fortune.. Pierre assailli par la jalousie se pose des questions. Et si Jean était le fils de ce Monsieur Maréchal..

La Compagnie Guépard Echappée a eu l’idée d’adapter ce roman pour la scène avec six comédiens jouant dans un décor simple, avec une mise en scène variée, inventive et drôle. Le spectacle se déroule sous forme de nombreux tableaux et respecte assez bien l’histoire du roman tout en possédant une liberté de forme et d’expression. La musique est constamment présente et les acteurs laissent filtrer une belle et plaisante harmonie. Des jeux avec les vêtements, des ralentis corporels, une scène avec des masques enjolivent l’atmosphère vivifiante de la soirée.  Présent également un narrateur qui avec habileté accentue le côté émotionnel de la pièce.  Le tout est astucieusement mis en branle, ce qui donne un spectacle très agréable à voir.

Agnès  Figueras-Lenattier

Plus d’infos :

Théâtre du Lucernaire 53 rue Notre-Dame-des-Champs

Métro : Notre-Dame-des-Champs, Vavin

 

 

 

 

lundi, 01 avril 2013

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Attention maîtres chanteurs

Depuis 2006, Raphaëlle Farman (école d'art lyrique de l'Opéra Bastille )  et Jacques Gay (premier prix d'art lyrique au Conservatoire supérieur de musique de Paris) auteurs et metteurs en scène de cette comédie musicale créent de nombreux spectacles lyriques. Après notamment "Les aventures de la diva et du toréador" resté trois ans à l'affiche à Paris, voici un nouveau voyage, en compagnie de cinq artistes (quatre chanteurs lyriques et un pianiste comédien).
C'est l'histoire de la famille Dugosier de la Glotte, depuis l'âge des cavernes jusqu'à nos jours. Avec comme compagnons Mozart, Offenbach, Bizet, Verdi, Carl Orff, ou encore Charles Trenet.
Chaque période historique est relaté avec humour et ingéniosité. Tout y passe : les hommes de Cro-Magnon, les gladiateurs, la famille royale, François Hollande.. Les chanteurs et chanteuses s'en donnent à coeur joie, révélant en plus de leur superbe voix des talents de comédiens. Quant aux constumes de Monika Eder, ils sont magnifiques, et l'ensemble plein d'harmonie est un véritable régal pour les yeux et les oreilles. Et puis étant donné que les choristes prévus pour la tournée sont absents.., ce sont les spectateurs qui les remplacent. Et cela donne une atmosphère gaie, où chaque participant, grâce à des paroles écrites sur un écran, se nourrit d'un véritable aphrodisiaque musical. Un moment savoureux dont il faut absolument se délecter.
Agnes Figueras-Lenattier
Plus d'infos :
Théâtre La Bruyère 5 rue la Bruyère
Métro : Saint-Georges

 

20:19 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 25 février 2013

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnes notre critique du XIVè

Dans le regard de Louise
Belle interprétation que celle de Bérengère Dautun dans la peau de Louise Michel, la militante anarchiste née en mai 1830. Le 22 janvier 1888, elle est blessée à la tête par deux coups de pistolet tirés par le chouan Pierre Lucas. L'une des deux balles se loge dans le temporal gauche, et lui provoquera régulièrement de violentes douleurs. Pour y remédier, elle consultera le Docteur Pelletier, le seul qui acceptera de lui rendre visite. En fait, il ignore tout de son identité.. Une amitié va naître entre eux, et c'est l'histoire de cette rencontre qui est racontée ici.
L'auteur Georges Dupuis a écrit cette pièce, d'après la vie et les " Mémoires" de la révolutionnaire. Et l'on suit avec intérêt le parcours de cette femme que Victor Hugo a qualifié " d'ange à travers la méduse". S'étant prononcée contre la peine de mort en janvier 1887, s'étant battue debout sur les barricades lors de la Commune, elle meurt le 9 janvier 1905 à Marseille. Louise Michel qui aimait beaucoup les animaux (il est dit dans la pièce qu'elle en a eu 35) était une femme exaltée, nerveuse. C'est du moins ce qui ressort de l'excellent jeu de Bérengère Dautun qui évolue dans la pénombre avec peu de décor et des bougies comme source de lumière.
Goerges Dupuis joue également le Docteur Pelletier, un médecin conservateur qui met bien en relief l'antagonisme de sa personnalité par rapport à Louise Michel. Comme le dit Yves Pignot le metteur en scène, "cette ballade avec Louise Michel et son partenaire représente un privilège pour le spectateur". Et l'on aurait tort de ne pas en profiter. D'autant plus que ce spectacle se joue au théâtre du Ranelagh dans un environnement enchanteur..
Agnes Figueras-Lenattier
Plus d'infos :
Théâtre du Ranelagh 5 rue des Vignes
Métro : La Muette, Passy

mardi, 19 février 2013

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnes notre critique du XIVè

Barbara par Roland Romanelli
Après Charles Trenet chez Maxim's, voici une autre soirée d'hommage, cette fois-ci en l'honneur de Barbara. L'accordéoniste Roland Romanelli qui a accompagné la chanteuse pendant une vingtaine d'années raconte ici quelques moments de leur vie artistique commune. Ayant composé pour elle " A peine", " Vienne", "Cet enfant là", il évoque sa première rencontre avec Barbara au Moulin de la galette. Deux jours plus tard, il partait en tournée en Italie et avait 30 chansons à apprendre en 24h. Ce fut pour lui la découverte d'un nouveau monde musical, qui lui sembla un peu difficile dans les débuts.
En plus des impressions de Roland Romanelli, on entend en voix off, le ton clair et limpide de Barbara qui s'adresse à lui. Tout ceci nous donne l'impression pendant une bonne heure, de vivre en compagnie de cette artiste, qui comme le dit Roland Romanelli savait si bien " parler musique en image et en couleur." Sans compter l'interprète Rebecca Maïs dont la belle voix pleine de force et l'élégante gestuelle, nous enchante avec la vingtaine de chansons, qu'elle fait savamment résonner dans nos oreilles. Restent les jeux d'ombre et de lumière astucieusement mis en scène par Jacques Rouveyrollis..
Quel vrai plaisir de ressentir ainsi toute l'aura et la merveilleuse poésie musicale de Barbara. Ce spectacle théâtral et musical dirigé par Gil Galliot est une véritable délectation. Aussi bien pour les fans de Barbara que pour les plus jeunes qui ont là une véritable occasionde la découvrir.
Agnès Figueras-Lenattier
Plus d'infos :
Comédie Caumartin 25 rue Caumartin
Métro : Havre Caumartin

mardi, 12 février 2013

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnes notre critique du XIVè

Cabaret Charles Trenet
A la veille du centenaire du " Fou chantant" (Charles Trenet), qui devient pour l'occasion le " Fou cent ans", voici une comédie musicale qui a lieu tous les lundis soirs. Et c'est ainsi que la mémoire de ce poète dont on fredonne souvent les refrains ("Que reste-t-il de nos amours", " Le soleil a rendez-vous avec la lune",  "La mer"..) revit agréablement dans le petit théâtre de chez Maxim's. Avec 23 chansons, la joyeuse troupe nous entraîne des années insouciantes, à la drôle de guerre, de l'occupation à la libération, du swing au be-bop, des zazous aux existentialistes. La mise en scène de Gérard Chambre acteur, et qui a suivi une formation en chant est pleine de gaieté, d'entrain et sans prétention. Les voix sont agréables, harmonieuses, et l'on suit le mouvement sans se poser de questions. Ainsi prend-on plaisir à chanter notamment " Y a de la joie" dont le texte est distribué aux spectateurs. On ne voit vraiment pas  le temps, passer, et l'on s'imprègne de la bonne humeur que distillait Charles Trenet. Un bel hommage lui est rendu lors de cette soirée, et la magie qu'il mettait dans ses mélodies est là pour nous faire rêver.
Agnes Figueras-Lenattier
Plus d'infos :
Chez Maxim's 3 rue Royale
Métro: Concorde

 

18:31 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 03 janvier 2013

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

L'affaire Dussaert
Philippe Dussaert (1947-1989) est à l'origine du mouvement vacuiste dans les années 80. Peggy d'Argenson galeriste, critique d'art, a exposé et promu son oeuvre. Et c'est la rencontre entre cette femme et l'auteur de la pièce Jacques Mougenot, qui a fait naître l'idée de ce spectacle. Et quel spectacle! Drôle, brillant, fin, astucieux.
Jacques Mougenot également comédien raconte avec subtilité, et sous forme de théâtre conférence, l'histoire de ce peintre. Notamment la vente publique de sa dernière oeuvre qui a suscité bien des remous.. Rien est-il une oeuvre d'art? Une question que l'art contemporain avec parfois ses dérives et ses escroqueries peut entraîner.
En tout cas de ce rien, Jacques Mougenot en a tiré un texte qui est tout sauf du rien. La richesse des mots et la truculence du langage sont au rendez-vous. Et l'on rit de bon coeur des réponses qu'apporte cet homme à nous les profanes. Ce n'est d'ailleurs pas pour " rien" que ce spectacle a obtenu le prix Philippe Avron décerné pour la première fois par la Fédération des festivals d'humour et la SACD. Que l'on apprécie ou pas l'art contemporain, il faut impérativement aller savourer l'affaire Dussaert..
Agnès Figueras-Lenattier
Plus d'infos:
Théâtre des Mathurins 36 rue des Mathurins
Métro : Havre Caumartin

15:22 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dussaert, rien, humour

lundi, 19 novembre 2012

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Les confessions
" Les confessions" de Jean-Jacques Rousseau ont été éditées en deux parties. L'une en 1782 et l'autre en 1789. C'est la première fois qu'un écrivain ose ainsi parler de sa vie intime. De sa naissance à sa 53ème année. Il évoque notamment sa vie amoureuse davantage faite d'échecs que de réussite, et montre comment la chair influence l'esprit. " Ce qui se voit n'est que la moindre partie de ce qui est" déclare t-il.
Le comédien Eric Chartier a choisi de s'attaquer à cette oeuvre en retraçant pendant deux heures quelques propos de cet auteur devenu paranoïaque à la fin de sa vie. Il parle de son enfance, de la pension où il fut envoyé dès l'âge de 8 ans, de sa timidité naturelle, et de son horreur pour les filles publiques. Il a choisi d'insister sur sa relation avec Madame de Warens. Celle-ci a une dizaine d'années de plus que lui et Jean-Jacques Rousseau la considère comme une maman jeune et jolie à caresser. Sont relatés ici aussi leur séjour aux Charmettes, et le moment où Rousseau devient précepteur à Lyon. Eric Chartier ne manque pas de talent, et c'est un vrai plaisir de l'écouter nous parler de cet homme qui fait l'apologie de la jouissance par l'imagination. Il possède une voix forte, agréable, variée et une bonne diction. Grâce à ses mains qu'il agite sans cesse, à de bons rictus, et à son corps vigoureux, Jean-Jacques Rousseau revit dans ce petit théâtre de l'île Saint-Louis. Et que l'on apprécie ou non l'auteur, on a en tout cas une bonne idée de sa mentalité.
Agnès Figueras-Lenattier
Plus d'infos:
Théâtre de l'île Saint-Louis 39 quai d'Anjou
Métro : Pont-Marie

 

11:39 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 06 octobre 2012

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Cher menteur
12 avril 1889: Bernard Shaw auteur dramatique irlandais et prix Nobel de littérature en 1925 vient de rencontrer Mrs Patrick Campbell actrice célèbre. En un rien de temps, il tombe amoureux. Va naître alors entre eux une fascination réciproque et un échange épistolaire qui va durer 40 ans. Lui deviendra " Joey the clown", elle " Stella stellarum" ou " Beatricissima". Celle longue complicité s'achèvera en avril 1940 avec la mort de la comédienne.
Bernard Shaw termine sa pièce " Pygmalion" en 1911 qu'il rêvait d'écrire pour Stella alors en pleine gloire. Le soir du 14  avril 1914, tout se joue sur scène et l'on assiste au triomphe de " Pygmalion". C'est le succès de la saison..Pacifiste, Bernard Shaw écrira ensuite des articles contre la guerre, et Stella se mariera avec un baron. Son prestige diminuant avec les années, elle en viendra à faire des conférences sur la diction dans l'art dramatique.
Le texte français est de Jean Cocteau et l'adaptation de Jérôme Kilty. Bernard Shaw (Marcel Maréchal) de par son style alerte et incisif se montre romantique, chaleureux, exubérant, tendre. Ses yeux pleins de malice respirent la faconde intellectuelle.Sa langue est belle et fait dire à Stella que "Si elle écrivait ainsi, elle enverrait des lettres à Dieu". Elle (Francine Bergé) est plus froide et un peu hautaine. Elle n'est pas star pour rien!..
Cette pièce contenant à la fois de l'humour et des moments tragiques est profondément réaliste. Les acteurs ne ressemblent pas vraiment physiquement à leur personnage mais pour Jérôme Kilty quelle importance. " Les mots qu'ils nous ont laissés et l'imagination du public ne suffisent-ils pas?". Merci en tout cas à Jean Cocteau pour ce moment bien agréable où comme il le dit " La marche de l'intrigue amoureuse l'emporte même sur l'intérêt historique de l'entreprise"..
Agnès Figueras-Lenattier
Plus d'infos :
Théâtre La Bruyère 5 rue la Bruyère
Métro : Saint-Georges

15:31 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : joey, stella, lettres