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jeudi, 27 mai 2010

Collision

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Beau texte, belle interprétation pour cette pièce écrite par Françis Farley auteur de plusieurs pièces de théâtre et de romans à succès. Elle est interprétée par trois bons comédiens Yann Pradal dans le rôle du père, Céline Lo Presti dans celui de la fille et Isabelle Jeanbreau dans celui d'une inconnue qui a perdu la mémoire. L'histoire est la suivante : Un homme qui a abandonné sa fille à l'âge de 4 ans est convoqué par la police pour venir chercher sa progéniture en garde à vue. Celle-ci a juste fumé quelques pétards avec des amis dans un square et s'est endormie avec un peu d'herbe sur elle. Va s'ensuivre alors une découverte progressive entre le père et la fille qui vont déambuler dans Paris histoire de faire connaissance. Le dialogue ne sera pas toujours facile entre un père maladroit et alcoolique mais tendre et une toute jeune adulte de 18 ans à la recherche de son identité. Mais à force de persévérance, un face à face finalement assez profond et essentiellement basé sur le passé verra le jour. Jusqu'au moment où une femme paumée voulant se jeter dans la Seine viendra déranger leur relation. La pièce laisse par moment filtrer un certain humour notamment grâce au jeu d'Isabelle Jeanbreau  personnage quelque peu déséquilibré qui pète un cable. Les trois acteurs sont en harmonie et c'est surtout sur Yann Pradal que repose l'énigme. Une note d'espoir terminera finalement cette pièce attachante . Se rendre sur place sera l'occasion d'assister à un spectacle  agréable et de passer une bonne soirée en compagnie d' une mise en scène de l'auteur qui fait la part belle à la fois à l'écriture et au jeu intelligent des comédiens..
Agnès Figueras-Lenattier
Plus d'infos :
Théâtre de l'Essaion 6 rue Pierre-au-Lard
Métro : Rambuteau ou Hôtel de Ville

mercredi, 31 mars 2010

Une femme voilée au Théâtre de la Cité

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jeudi, 25 mars 2010

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè-

Les justes
La belle et dernière pièce d'Albert Camus est à l'affiche en ce moment et c'est un vrai plaisir pour les oreilles et les yeux.Il s'agit de cinq terroristes  qui veulent tuer le grand duc Serge et en finir avec le despotisme."Tous mes personnages ont réellement existé et se sont conduits comme je le dis" explique l'auteur. L'action se passe en Russie au début du dernier siècle et au départ l'écrivain voulait intituler sa pièce " La corde" ou " Les innocents coupables".C'est Kaliayev qui doit lancer la bombe mais au moment de la jeter il aperçoit  dans la calèche les neveux du grand duc et il revient sur sa décision. L'attentat est remis malgré Stépan qui estime que la terreur ne convient pas aux délicats.Pourla seule femme Dora il existe au contraire des limites. Quelques jours plus tard, Kaliayev tue le grand duc. Arrêté, se repentira t-il? Dénoncera t-il ses amis? En tout cas,la visite de la grande duchesse qui veut le grâcier et les menaces du  directeur du département de police l'y inciteront. Mais..Le metteur en scène Stanislas Nordey a souhaité que le décor soit conçu plutôt comme un espace, avec des costumes d'époque.Sa mise en scène est superbe, et les acteurs dont Emmanuelle Béart qui retrouve les planches depuis longtemps délaissées se fondent les uns dans les autres.Ils se déplacent beaucoup sur la scène et avec synchronicité. Leur diction est excellente et ils jouent juste. Dans cette pièce Albert Camus pose la question de savoir jusqu'où on peut aller et grâce à ce spectacle intelligent et bien conçu, on se pose la même question. On réfléchit, on analyse, et le but d'Albert Camus est sans doute assez bien respecté..
Agnès Figueras-Lenattier
Plus d'infos:
Théâtre de la Colline 15 rue Malte-Brun
Métro : Gambetta
 

lundi, 15 mars 2010

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules

 

En 1997, Philippe Delerm va se faire connaître grâce à son recueil de nouvelles «  La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules ». Marc Rivière scénariste et réalisateur a décidé de l’adapter au théâtre et de le mettre en scène. Cette idée lui est apparue comme une nécessité première. « Le bonheur doit se faire partager » écrit-il. C’est sa première mise en scène. Avec l’aide précieuse de Jean-Louis Foulquier créateur des Francofolies de la Rochelle , homme de radio et acteur de cinéma, il  exploite avec brio ce texte.  Jean-Louis Foulquier à la voix claire et agréable dit les mots de Philippe Delerm avec jubilation et on sent qu’il apprécie les phrases qu’il énonce. Il le dit lui-même, il adore ce livre. Par moment son visage s’illumine , il sourit. A d’autres instants, il se fait jouisseur et fait résonner avec sensualité les petits plaisirs intimes de la vie. Comme par exemple écosser des petits pois, déguster les gâteaux du dimanche, sentir un couteau gonfler dans sa poche, voir les clients d’un restaurant loucher sur son assiette lorsqu’on se fait servir un banana split. Ou encore sentir l’odeur des pommes, ou siroter sa première gorgée de bière... Autre personne remarquable dans ce spectacle la jolie et gracieuse Maëva le Berre. Elle accompagne délicieusement Jean-Louis Foulquier. Et donne l’impression tellement elle est habile de faire l’amour avec son violoncelle. Sans compter les autres instruments qu’elle fait tinter avec douceur et délicatesse. Bref c’est un trio qui doit sûrement réjouir l’auteur car ses nouvelles sont bien mises en valeur. C’est une autre manière de les considérer et ça donne envie à ceux qui ne les connaissent pas de se plonger dedans.. Un seul regret cependant, le fait que tout passe par l’intermédiaire d’un micro invisible. Il aurait sans doute été préférable de savourer ce spectacle sans artifice..

 Agnès Figueras-Lenattier

Plus d’infos :

Théâtre du Rond-Point 2 bis av. Franklin-Roosevelt

Métro : Franklin-Roosevelt

 

mardi, 02 mars 2010

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Le chandelier

 

«  Le chandelier est une pièce qu’Alfred de Musset a remanié trois fois. Elle a été écrite en 1835 et jouée seulement en 1848. Interdite par la censure «  Le chandelier » raconte l’histoire de Jacqueline mariée à un vieux notaire et qui a un amant. Ce dernier lui conseille pour détourner les soupçons de son mari de se servir d’un « chandelier ». Cette jeune femme  va suivre son conseil et avoir recours à un adolescent très épris d’elle. Celui-ci sait qu’il risque sa vie, mais par amour il est prêt à tout..

La pièce est interprétée par des acteurs de la compagnie Le théâtre du Trèfle, une équipe qui défend le travail collectif. Et cela donne effectivement un bel ensemble. Les comédiens utilisent leur corps de manière quasi permanente pour faire ressortir le joli texte d’Alfred de Musset. Comme le résume le metteur en scène  Marie-Claude Morland , c’est une écoute physique et sensuelle des mots. Le décor est constitué essentiellement d’un piano, objet permettant aux comédiens de laisser parler leurs fantaisies corporelles.  Ce jeu très physique n’empêche pas l’amour, le désespoir amoureux, et le flou des sentiments  de ressortir sur scène. C’est un spectacle pouvant déplaire à ceux qui préfèrent un théâtre plus statique, mais il a le mérite de respecter le texte et de donner au corps une place de premier choix.. 

          Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos :

Théâtre du Lucernaire 53 rue Notre Dame des Champs

Métro : Vavin ou Notre Dame des Champs

vendredi, 05 février 2010

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIV

Le paquet
Il y avait bien longtemps que Gérad Jugnot n'était pas monté sur scène. Or le voilà revenu pour notre plus grand plaisir. En effet, il est aussi bon au théâtre qu'au cinéma ce qui n'est d'ailleurs pas toujours le cas même chez les acteurs connus.  Le texte et la mise en scène sont de Philippe Claudel et tous deux ont effectué un  travail judicieux et intéressant. . Le texte est parfois amusant, parfois plus grave et Gérard Jugnot en fait ressortir toutes les subtilités. C'est l'histoire d'un homme seul qui se balade avec un énorme paquet auquel il semble tenir comme à la prunelle de ses yeux. Que contient-il? Nul ne le sait vraiment mais à travers ce que cet homme laisse entrevoir, on peut deviner qu'il contient tout ce qui lui est le plus précieux. En fait, au début il essaye de nous bluffer en nous faisant croire qu'il a pleins d'amis et que tout le monde le sollicite, ceci depuis l'école. C'est aussi pour lui une manière de mettre un peu d'extraordinaire au sein de sa vie. Veuf, il évoque des souvenirs de son couple avec une télévision branchée en permanence. Et il s'étonne de la solidité des téléviseurs qui n'explosent jamais. Il avoue aimer la psychanalyse et l'Un de ses bons amis s'appelle Roger Freud.. Il avoue passer des moments exquis avec lui, et il lui arrive de faire du sport en sa compagnie. Las de la "bagatelle, ce personnage peu dégingandé, prend un plaisir fou à uriner toutes les deux heures... Gérad Jugnot est quelquefois drôle, quelquefois pince sans-rire. Et avec sa voix agréable et qui porte, plus une bonne gestion de son corps, il nous transporte dans son univers pas toujous très rose. Philippe Claudel qui s'est transformé en metteur en scène pour l'occasion a réussi à exploiter avec brio tout le talent de son acolyte. Bref c'est une belle perspective de soirée ou de matinée pour ceux qui ne l'ont pas vu..
Agnès Figueras-Lenattier.
Plus d'infos
Paris petit théâtre 15 rue Blanche
Métro : Trinité d'Estienne d'Orves

lundi, 25 janvier 2010

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

Journal d'un curé de campagne

Publié en 1936, "Journal d'un curé de campagne" de Georges Bernanos reçoit le prix du roman de l'Académie. C'est l'histoire d'un jeune prêtre à son entrée dans une paroisse dans la région de l'Artois. Tourmenté, malade, réfractaire aux conventions, il se heurte au mépris des autres paroissiens. Voici ce que dit L'auteur à propos de son personnage : " " Il va chercher midi à quatorze heures, se démener comme quatre, faire des projets mirifiques qui échoueront naturellement, se laisser plus ou moins duper par des imbéciles, des vicieuses ou des salauds, et alors qu'il croira tout perdu, il aura servi le bon Dieu dans la mesure ou il croira l'avoir desservi. Sa naïveté aura eu raison de tout, et il mourra tranquillement d'un cancer"..Maxime d'Aboville qui a adapté le roman et qui interprète également le rôle a  choisi la simplicité, la clarté. En tenue de curé, et au moyen d'un décor modeste, il  insiste sur le fait que la souffrance fait aussi notre force. Il explique avoir concentré son
adaptation sur les moments forts et sur l'action, préférant le récit pur et l'intensité dramatique aux passages dereflexion. Et c'est une réussite. Le texte est beau, et Maxime d'Aboville grâce à une bonne diction et une voix qui porte nous fait bien entrer dans l'univers de cet homme vulnérable et souffrant de la solitude. Il évoque plusieurs personnages avec qui il entre en contact et on suit son parcours avec intérêt. On ne s'ennuie pas une seconde et on est également sensible aux jeux de lumières de Pascal Le Friec qui se sert habilement de la profondeur du texte et de la confession authentique du personnage. Un spectacle à voir.
Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos :
Théâtre des Mathurins 36 rue des Mathurins
Métro : Havre-Caumartin, Madeleine

09:19 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journal, curé, paroisse

mardi, 12 janvier 2010

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIV

Juste le temps de vivre
Quel agréable spectacle! Spectacle où le metteur en scène a fait revivre la verve de Boris Vian en imaginant une émission de radio des années 50. Lors de cette soirée, c'est la chanson qui prédomine. Rien d'étonnant puisque Boris Vian en a écrit des centaines. Parmi celles-ci " je bois", " je n'aime que moi". Ou encore "On n'est pas là pour se faire engueuler" dont les paroles sont distribuées au publc et chantées tout à la fin. On retrouve aussi des poèmes et des textes tirés de l'oeuvre de Boris Vian : " Je voudrais pas crever", " L'écume des jours". Ce sont trois acteurs, chanteurs, musiciens, deux femmes et un homme habillés élégamment qui célèbrent la mémoire de l'écrivain. Et ils le font avec malice, humour et sensualité. Pour accompagner leur rôle respectif un piano, une trompette et une guitare. Bref, ce trio a l'art de nous emporter,et de nous faire succomber au charme de cet auteur joyeux et prolifique. Et comme il le dit si bien " faut rigoler, faut rigoler avant que le ciel nous tombe sur la tête"!..
Agnès Figueras Lenattier
Plus d'infos
Théâtre du Lucernaire
53 rue Notre Dame des Champs
Métro : Vavin ou Notre Dame des Champs

11:11 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vian, humour, chansons

mardi, 27 octobre 2009

Sang pour Sang

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè

" Le personnage de Valentine explique Carine Frisque  a emergé suite à diverses influences lors de mon travail de comédienne".. Co-écrit avec Chantal Malignon dont le premier roman " Mémoires d'un lit" est sorti en 2009, ce spectacle met en scène une mère de deux enfants qui devient veuve suite à un décès plus que singulier. En effet, la tête de Michel son mari qui voulait réparer le tambour déficient de la machine à laver va rester coincée à l'intérieur... Vont alors s'ensuivre une série de situations où l'humour noir et le grotesque vont s'entremêler au sein d'une mise en scène dynamique et quelquefois explosive. Isabelle Janbreau la metteur en scène est également une comédienne dont le jeu est plutôt axé sur un travail important du corps. En 2008 et 2009, elle a écrit et joué son one man show " Dans la vie de mon chien" notamment à l'Aktéon Théâtre et à Avignon. Et lors de cette interprétation, une bonne condition physique s'est imposée.. Et elle a su dans " Sang pour Sang" transmettre à Valentine son punch et son attirance pour un jeu où le corps rentre en totale symbiose avec le texte. Il faut dire que Carine Frisque a du jouer le jeu à fond puisqu'elle possède une formation artistique par la danse classique à l'Opéra de Liège.  Et qu'elle a même crée son école de danse et des arts de la scène. Bref cette collaboration entre ces deux femmes sportives et aimant faire rire donne une soirée pleine d'entrain où le public se laisse volontiers séduire par cette drôlerie quelque peu grinçante. En outre, Carine Frisque sait très bien s'y prendre pour "aguicher" le public et le mettre de son côté. On sent qu'elle aime séduire avec ses atouts physiques et jouer avec les mots flirtant avec une certaine connotation sanguinolente. Si vous aimez ce genre d'approche, allez vite voir cette actrice à fond dans son trip. Vous en ressortirez " sang pour sang" dynamisé et électrisé..
Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos :
Aktéon Théâtre  11 rue du Général Blaise
Métro : Saint-Ambroise

mercredi, 07 octobre 2009

Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critiquedu XIVè

Grasse Matinée

Thomas le Douarec metteur en scène du spectacle, est un fidèle admirateur de René Obaldia romancier et auteur drama tique franco-panaméen né à Hong-Kong. Elu à l'Académie française le 24 juin 1999, sa première pièce " Genousie" a été créee au TNP par Jean Vilar en 1960. Sa pièce " Grasse Matinée" que Thomas Le Douarec a choisi de monter est amusante, originale de par son thème. Elle évoque les discussions pittoresques et enflammées d'Artémise et Babeth deux voisines de cercueil. Ayant du mal à croire à leur enterrement, celles-ci se racontent des détails croustillants de leur vie passée. Voilà par exemple Artémise relatant avec lyrisme son aventure sexuelle avec un kamikaze. Ou encore Babeth parlant de son homme un certain Fernando qu'elle croit apercevoir réincarné en corbeau..Toutes les deux, un peu tristes d'être les seules dans leur caveau,cherchent à se distraire du mieux qu'elles peuvent y compris au moyen d'une imagination quelque peu débridée. Que dire d'Artémise qui aimerait prendre le thé avec d'autres défunts.. Ou de Babeth faisant des avances à son ex-compagnon.. La fin ne manque pas non plus de saveur grâce à l'interprétation de Cyrielle Claire (Artémise ) toujours aussi jolie et bonne comédienne. Sa complice est également talentueuse et ensemble, elles nous offrent un spectacle enchanteur, peu banal et où notre imagination peut également s'émanciper. Cette possibilité de s'envoler ailleurs est également due à la mise en scène qui permet de se retrouver au sein d'une atmosphère à la fois envoûtante et charmeuse. Bonne idée que ces deux squelettes qui dans leur caveau peuplent la scène. Quant à la lumière, elle accompagne bien le jeu des actrices tout en les mettant en valeur. Un spectacle vraiment réussi où l'esprit féroce de René Obaldia ressort avec justesse et finesse. On est carrément dans un autre monde et c'est une  manière subtile et spirituelle de prendre contact avec ce qui nous attend tous la mortalité de notre être..
Agnès Figueras-Lenattier

Plus d'infos
Théâtre des Mathurins 36 rue des Mathurins
Métro: Havre-Caumartin